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Dynamiques et enjeux

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Les hautes chaumes sont devenues de hauts lieux touristiques et naturels

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25 août 2014

  Le déclin des hautes chaumes

Le système d’usage agricole traditionnel des Hautes Vosges conciliait, à travers les nombreuses fermes d’estive et fermes-auberges, une occupation agricole importante des chaumes et un tourisme de proximité touchant aussi bien les populations des vallées que celles des villes environnantes.
Dès leur création, les marcairies exercent un rôle d’accueil, les chaumes étant des lieux de passage privilégiés d’une vallée à l’autre pour les commerçants, les chasseurs, etc. Les Hautes chaumes sont depuis longtemps pour le citadin, un lieu d’évasion et de retour aux sources. À la fin du XIXe siècle le club Vosgien et bien d’autres associations ont créé d’innombrables chemins de randonnées et des chalets. Le développement de la fréquentation touristique des hautes chaumes suscita le développement d’auberges dans une partie des marcairies, qui devinrent des fermes-auberges.
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Dans les années 1950, on assiste pour diverses raisons à un déclin de cette agriculture, ce qui entraine l’abandon ou la transformation en résidence secondaire et même à la démolition de certaines fermes et par suite à une diminution de cet accueil touristique original.
Les paysages des chaumes se sont alors fermés, consécutivement à l’abandon d’une partie des pâturages et même à la disparition de certaines chaumes : le reboisement artificiel et l’enfrichement naturel font ainsi disparaître une partie des anciens pâturages, le reste se couvre d’une friche herbacée aux limites floues.

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Dans les années 1950, le déclin de l’agriculture sur les Hautes Chaumes entaine une fermeture des paysages. Friches et boisements (en vert) gagnent le terrain abandonné par l’agriculture. Le phénomène s’inverse dans les années 1970 mais toutes les chaumes n’ont pas été regagnées. Le Petit Ballon, photographies aériennes de 1951 et 2012

  Le renouveau de l’économie agro-touristique

Ce relatif abandon ne dure guère puisque, dès le milieu des années 60, un double mouvement de reconquête apparaît avec la reprise des fermes-auberges sous l’impulsion de la Chambre d’Agriculture du Haut-Rhin et surtout avec l’essor du ski alpin.
A partir des années 1965, on assiste au développement de nouvelles unités agro-pastorales, les fermes-auberges actuelles. Profitant d’une rapide augmentation des fréquentations touristiques, les fermiers restants s’organisent (association des fermes-auberges, label, charte, etc.) et se développent. Ils défrichent et clôturent des pâturages en friches, accroissent leurs propres troupeaux, dont les productions sont en grande partie commercialisées dans des auberges rénovées, à travers un produit nouveau : le repas marcaire. Ce mouvement de redéploiement s’amplifie, suite au succès des fermiers innovateurs (principalement localisés le long de la Route des Crêtes et dans le secteur du Petit Ballon), pour toucher toutes les Hautes Vosges. Des fermes abandonnées sont alors reprises, d’autres sont reconstruites. Aujourd’hui, la plus grande partie des chaumes sont exploitées par des fermiers-aubergistes.

  Les hautes-chaumes : espaces naturels et paysages emblématiques des Vosges

Les caractéristiques des hautes Vosges ont modelé un cortège floristique et faunistique adapté dont, certaines espèces rares et fragiles témoignent du passé climatique de nos régions. Ceci est particulièrement vrai pour les chaumes (landes subalpines) et les tourbières qui accueillent des plantes et insectes que l’on peut qualifier de reliques glaciaires. A partir des années 1965, sont mises en place différentes mesures de protection : arrêté préfectoral de protection de la flore du massif du Rossberg, créations de Réserves Naturelles dans les années 1980, secteur Natura 2000 Hohneck, au cœur de l’ensemble des Zones Spéciales de Conservation « Hautes-Vosges », Arrêté de protection de Biotope (APB) du Kastelberg, Zonage NATURA 2000- Directive Habitats-dans le secteur Hohneck/ Kastelberg…
Les paysages emblématiques exceptionnels des Hautes chaumes font également l’objet de mesures de protections au titre des sites : le massif vosgien possède à ce jour les plus vastes sites protégés d’Alsace. Les sites du massif des Vosges et de Schlucht-Hohneck, inscrits en 1971-1972, représentent à eux deux 61000 ha. La protection des paysages du massif vosgien s’inscrit dans une dynamique longue avec le classement en 1936 du massif du grand Hohnack à Labaroche et le classement du Ballon d’Alsace en 1982.

  Les infrastructures touristiques se développent

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La fréquentation touristique des sites majeurs s’accompagne d’aménagements successifs : nouvelle route, vaste aire de stationnement, hébergement et restauration, piste de luge... Le Grand Ballon en 1925 (carte postale archives départementales du Haut-Rhin) et 2014

Recherchées et appréciées pour ses paysages et sa quiétude, les Hautes-Vosges sont très fréquentées. La route des crêtes, route historique construite pendant le 1er conflit mondial est devenue une route touristique qui permet d’accéder avec une grande facilité à ces paysages emblématiques.
Plus récemment s’est développée la pratique du ski de fond et celle du ski de descente. L’aménagement du domaine skiable implique la mise en place d’équipements lourds : routes d’accès, pistes, téléskis, parkings, bâtiments de service, hébergement... Les routes s’élargissent et sont dotées de parkings. Les cars et les voitures affluent. La création des stations de ski a entrainé le défrichement rectiligne de forêts pour le tracé des pistes de ski.

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L’aménagement du domaine skiable implique la mise en place d’équipements lourds : routes d’accès, larges parkings, pistes de ski, de luge, téléskis, bâtiments de service, hébergement. Le site naturel devient un site touristique aménagé. Le Marckstein photographies aériennes de 1956 et 2012

Quelques sites des Hautes Chaumes ont été manqués profondément par la pression touristique, notamment le Hohneck, le Ballon d’Alsace, le Markstein. De nombreux cris d’alarme se sont élevés.
Le Schéma d’Aménagement et d’Orientations du Massif Vosgien, en particulier, a signalé le danger en soulignant la fragilité du milieu et la nécessité de mettre en œuvre un plan de protection et de mise en valeur des Hautes chaumes visant à concilier des objectifs en apparence contradictoires :
- d’une part la préservation du patrimoine naturel et des paysages,
- d’autre part le développement des activités et des potentialités pastorales et touristiques.
C’est surtout en dehors de la période d’enneigement - c’est à dire pendant la plus grande partie de l’année- que l’on peut juger de la présence souvent encombrante de ces équipements. Les installations devraient être conçues en fonction de leur impact en toute saison, ce qui n’est généralement pas le cas. Trop souvent, la chaume est considérée comme le support d’une mise en valeur touristique alors que les pratiques sportives devraient être ici le moyen et l’occasion d’un contact avec ces paysages d’exception ceux-ci devant dès lors être traités avec les plus grands ménagements.
(sources : Plan de protection et de mise en valeur des Hautes Vosges. 1990 ; Les paysages des hautes chaumes du massif vosgien. 1981)

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Site mis à jour le 16 février 2015
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