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Dynamiques et enjeux

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Les paysages des Vosges se sont refermés

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18 juillet 2014

  La fin des ouvriers paysans et la fermeture des fonds de vallée

Dans le massif vosgien, le petit parcellaire des vallées industrielles est celui des ouvriers paysans. Une agriculture de subsistance était présente dans les fonds de vallées, jusqu’à la deuxième moitié du 20e siècle. Des exploitations de doubles actifs (ouvriers / paysans) ont mis en place des systèmes de prairies à dos (système d’irrigation / drainage) qui ont permis d’exploiter des terrains très humides et ont contribué à l’ouverture des fonds de vallées. Leur structure est encore visible à certains endroits. A partir des années 1950, la fermeture des usines textiles entraine un départ des ouvriers vers d’autres bassins d’emploi et une forte déprise agricole s’en est suivie. Les petites parcelles humides de fond de vallée, les parcelles trop pentues ou sur sol sableux pauvre ont été replantées massivement en épicéas ou ont été abandonnés brutalement, laissant place à une dynamique naturelle d’enfrichement, phénomène très marqué dans les Vosges du Nord.
Aujourd’hui les prairies se maintiennent autour des villages mais les vallées ont perdu le cordon de prés humides qui serpentait dans le fond de vallée, donnant une lisibilité à celles-ci.
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La déprise agricole et l’extension forestière ont entrainé une importante fermeture des paysages vosgiens. Sondernach, photographies aérienes de 1956 et 2012

  L’abandon des terrains pentus et la fermeture des versants

Le déclin agricole a touché également les fermes implantées sur les pentes du massif ou le travail était plus difficile. Le recul du pâturage a entrainé là aussi un enfrichement des terres et une fermeture des paysages. Ce phénomène a été accentué par des plantations forestières réalisées sur certains terrains communaux ainsi que sur des parcelles privées de pied de versant. Ces plantations essentiellement de conifères, marquent profondément le paysage vosgien par la géométrie du parcellaire qui s’impose sur les versants.

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Le déclin agricole est manifeste : les champs ( cérales , pomme de terre) ont disparu du paysage des Vosges, seuls se maintiennent des prés et des pâtures. La fermeture paysagère des versants est radicale. Fréland, carte postale du XIXe siècle (archive départementale du Bas-Rhin) et photographie de 2012

  Depuis les années 1970 une volonté de reconquête agricole et paysagère

A partir de l’élaboration du schéma de Massif dans les années 75, des politiques de contrôle de l’espace et de réoccupation agricole ont atténué localement la dégradation des paysages. Plusieurs outils sont mis en place pour tenter d’enrayer les évolutions en cours : documents d’urbanisme, réglementations des boisements visant à empêcher les boisements anarchiques, rénovation pastorale visant à réoccuper des friches et à les remettre en valeur. A partir des années 1980 ces politiques sont coordonnées par la mise en place de plans de paysages intercommunaux, le massif vosgien ayant été pilote dans l’utilisation de ces outils de gestion paysagère sous l’impulsion des deux PNR. Ces politiques ont eu des effets variés suivant les communes, entraînant quelquefois une réouverture spectaculaire des paysages lorsqu’une gestion agricole pouvait être mise en place.

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L’exemple de l’AFP « Le vallon de Barembach » 22 ha remis en état agricole en 2000-2004. Source : 20 années d’actions paysagères en Haute-Bruche

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Site mis à jour le 16 février 2015
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