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Les paysages de prés et de vergers se raréfient
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L’agrandissement des parcelles de prés
Les grandes régions herbagères alsaciennes se concentrent dans l’Alsace Bossue, le massif Vosgien et le Jura Alsacien et dans le Piémont nord. Mis à part dans le massif Vosgien, le parcellaire s’est adapté à la mécanisation et la diminution de la main d’œuvre. Les petites parcelles ont été regroupées, même si elles étaient plus confortables pour le bétail : protection du vent, du soleil… le phénomène s’est accompagné bien souvent de la disparition des arbres complantés dans les prés. |
L’extension des cultures
Dans les secteurs traditionnellement voues à l’élevage la recherche de performances agronomiques accrues a entraîné l’adhésion à des systèmes utilisant le maïs à adjoindre à des céréales. Cette évolution des techniques a entraîné la nécessité d’un gain en surfaces cultivables. Cela s’est effectué aux dépends des prairies en constante diminution dans les recensements. Ce sont les hauts des croupes des collines, plus facilement mécanisables et plus secs, qui sont les plus sollicités par cette transformation du paysage. Le phénomène s’observe dans l’Alsace Bossue, le Piémont Nord, le Sundgau, le Jura Alsacien, les rieds …
La raréfaction des prés-vergers et la spécialisation des terroirs
Le système des prés-vergers est caractéristique des secteurs d’élevage. La production fruitière se conjuguait avec celle du fourrage pour augmenter les revenus paysans. Les fruitiers des prés vergers, sont des arbres haute-tige, plantés dans la prairie. Plantés en ligne, parfois en plein sur la parcelle, ils rythment de leurs silhouettes les versants des collines sous-vosgiennes et de l’Alsace Bossue. Mais ce système a du mal à survivre à la mécanisation et à la spécialisation des exploitations. Les arbres appartiennent souvent à la même tranche d’âge et sont trop rarement accompagnés d’arbres plus jeunes. Avec le vieillissement leur nombre va en décroissant.
Par ailleurs la spécialisation des terroirs et des exploitations a entrainé une quasi disparition des vergers, traditionnellement intercalés au milieu des cultures et des prés. C’est le cas dans vignoble comme dans la plaine.
Les ceintures de prés-vergers diminuent autour des villages
Les couronnes de prés et de vergers qui ceinturaient les villages ont subi de multiples pressions : le désintérêt envers des formes héritées du passé, la pression dans certains secteurs de cultures plus dynamiques et la pression liée aux extensions bâties qui ont bien souvent grignoté ce petit parcellaire intercalé entre village et cultures. Certaines communes ont ainsi perdu complétement cet écrin arboré, d’autres en possèdent encore une partie, moins importante et moins homogène aujourd’hui. Rares sont les villages à avoir trouvé un équilibre entre évolution et maintien de cette ceinture de vergers.
De nouveaux vergers en extension
L’arboriculture a une place de choix dans le cœur des Alsaciens, surtout la quetsche qui est historiquement liée à la région. Ainsi, la quetsche alsacienne représente 33% de la surface en France (statistique agricole annuelle 2007).
Si les vergers de pruniers et notamment les quetschiers sont l’objet d’une attention particulière en Alsace, ce sont les vergers de pommiers qui sont les plus présents avec 59% de la sole. Les pruniers suivent avec 24% de la surface. Les autres vergers, tous en dessous de 10% de la surface, sont par ordre décroissant : les cerisiers, les poiriers, les noyers, les pêchers, les abricotiers.
Les surfaces de pruniers et pommiers ont augmenté entre 1997 et 2007. Le gain est de 12% pour les pommiers et de 11% pour les pruniers entre 1997 et 2002. Elles ont progressé moins vite entre 2002 et 2007 : +1% pour les pommiers et +4% pour les pruniers. (source agreste 2007).
Cette nouvelle dynamique de la production arboricole ne génère toutefois pas les mêmes formes paysagères : les nouveaux vergers sont plantés en haute densité sur de vastes parcelles.