Jura alsacien - Bendorf

  LIMITES

Jura alsacien carte de l’unité

Au nord

Les reliefs boisés du Jura alsacien forment une rupture franche avec les étendues agricoles du Sundgau qui s’étendent vers le nord.

A l’est

L’ouverture de la vallée de l’Ill au sortir du Jura alsacien, forme une transition avec le Sundgau.

Au sud

La Lucelle, au Sud, constitue une partie de la frontière entre la Suisse et la France. Les reliefs du Jura se prolongent en Suisse.

A l’ouest

Comme au nord, les reliefs du Jura s’affirment face aux étendues du Sundgau et forment une rupture nette.

  PORTRAIT SENSIBLE

Une barrière montagneuse au sud du Sundgau

Les reliefs forestiers du Jura alsacien barrent le paysage. Linsdorf

Les reliefs boisés du Jura Alsacien forment un fort contraste avec les étendues agricoles du Sundgau. Comme pour les Vosges, cette ligne de force majestueuse anime fortement l’horizon au sud du Sundgau. Des passages étroits permettent de franchir cette barrière de pierre calcaire et de pénétrer de façon intime, en se faufilant presque, à l’intérieur du Jura. Plusieurs villages se sont établis au pied du relief, entre Sundgau et Jura. Seul Ferrette s’immisce dans un défilé du relief, avec ses maisons alignées dominées par les ruines du château sur un éperon qui magnifie les lieux et offre un vaste panorama.

Des reliefs parallèles, aux versants boisés

Les deux montagnes boisées orientent les regards et constituent les horizons. Sondersdorf

Les deux grands reliefs calcaires de part et d’autre de l’Ill et de la Largue sont bien perceptibles dans le paysage. Ces versants boisés orientent le regard d’est en ouest et forment les horizons. Au sein des forêts couvrant ces reliefs le regard est limité avec des vues intimes. Au cœur de ces deux reliefs, les ouvertures agricoles de l’Ill et de la Largue offrent un dégagement visuel qui contraste et met en valeur les reliefs boisés. Il en résulte un certain confort, la sensation d’être adossé et entouré sans être enfermé.

Des vallées d’échelles et de profils variables

Les vallées forment des couloirs herbagers plus ou moins larges, cernés de versants forestiers. Vallon du Grumbach. Bendorf

Les vallées sont bien lisibles, encadrées par les hauts sommets boisés. Leur forme varie, formant par endroit une gorge ou un sillon refermé par les boisements ou s’ouvrant autour d’un fond de vallée plat plus ou moins encaissé. La vallée de Largue est nettement dissymétrique avec un coteau abrupt, boisé et un autre ouvert plus doux. La vallée de l’Ill présente dans sa partie ouest un relief étagé (replats en terrasse) avec un fond plus encaissé avec des premiers coteaux assez divers. Ensuite plus à l’est de l’unité, le relief s’apaise, donnant l’impression d’être dans un grand cirque avec des fonds plats accompagnant l’Ill et ses petits affluents avant de déboucher dans le Sundgau.

Des replats qui contrastent avec les reliefs

Les replats agricoles offrent des vues panoramiques sur les versants boisés des reliefs. Bendorf

Entre les sommets et les fonds de vallées, parfois encaissés, s’étendent des replats agricoles. Dans ces paysages montagneux au relief affirmé, leur présence « suspendue » étonne. Ils forment une pause, avec des villages entourés de vergers, de prés et de cultures de maïs.

Un paysage harmonieux et ordonné

Le Jura alsacien donne l’impression d’un paysage harmonieux, ordonné et entretenu, tout en étant très diversifié. Bendorf

Le Jura Alsacien donne une impression harmonieuse d’équilibre et d’ordre entre les replats agricoles, les versants forestiers et les fonds de vallée ouverts. Chaque élément du paysage semble à sa place et participe à une composition organisée et diversifiée. Plusieurs échelles de perception coexistent de façon bien lisible et complémentaire, depuis les lignes de force du relief jusqu’aux éléments plus petits tels que les prés vergers qui ponctuent les vues. Cette lisibilité est aussi due au contraste répétitif entre les surfaces homogènes des prés de fauche et les lisières boisées nettes.

Quelques clairières qui s’individualisent

Les clairières s’ouvrent dans le manteau forestier sur de petits replats. Bendorf

Quelques clairières de tailles et de situations variables, accueillant pour certaines un hameau ou un village, s’ouvrent dans les boisements sur des replats. Elles ne constituent pas un évènement car les ouvertures de vallées sont proches mais plutôt un « petit » monde paisible tourné sur lui-même. Certaines têtes de vallons, aux reliefs plus mouvementés entourés de sommets boisés, forment aussi des clairières un peu plus complexes.

Des villages circonscrits

Les villages groupés sont entourés d’une ceinture de prés verger. Sondersdorf

Les villages ponctuent le Jura Alsacien avec une répartition régulière dans les espaces ouverts (vallées ou clairières forestières). Ils se situent souvent en pied de versants, sur des replats ou en fond de vallée en accord avec la topographie. La plupart sont entourés de vergers qui constituent un des charmes de l’unité. Leur aspect groupé et maitrisé, dominé de leur clocher qui émerge, participe à la bonne lisibilité des paysages de cette unité.

  SITE PARTICULIER : Le village de Ferrette

Le passage entre Sundgau et Jura

Ferrette fait partie d’une série de villages qui jalonnent la ligne de contact entre le Haut-Sundgau et les premières pentes du Jura alsacien. En venant depuis le nord, le changement est assez brutal : sans transition, le regard passe d’une campagne doucement vallonnée à une barrière assez raide qui culmine entre 600 et 700m.
Le bourg profite d’une situation défensive qui domine le passage commandant les vallées du Jura et les vallons du Sundgau

Un belvédère entre Sundgau et Jura

Au début du XII^e siècle, le premier comte de Ferrette fait édifier son château en nid d’aigle sur un piton à près de 600m d’altitude. Aujourd’hui, dans les ruines du château, une plate-forme en bois offre des vues remarquables vers le Sundgau au nord et le jura à l’ouest.

Un riche patrimoine bâti et paysager

Le village ancien se love en contre-bas du château. Ferrette

Ferrette, doit son origine au château dont les ruines dominent la localité nichée dans les premiers contreforts du Jura à près de 600 m d’altitude.

Ferrette attache et serre ses maisons (ancien rempart de la ville) dans un étroit défilé qui monte entre le piton isolé des ruines du château et la montagne escarpée. Le château primitif du XII^e siècle domine l’ensemble des fortifications complétées jusqu’au XVI^e siècle. L’église se dresse à l’extérieur de la petite ville qui était à l’origine le faubourg du château.

  LES PAYSAGES URBAINS DU JURA ALSACIEN

Habiter des situations paysagères contrastées

Si l’on rencontre la plupart des noyaux villageois le long des vallées (vallée de l’Ill, du Grumbach, de la Lucelle), la forme urbaine du village va sensiblement se modifier selon que la vallée est large ou non, que les versants sont pentus ou non, qu’une route croise une autre ou non,… Entre identité rurale préservée et spécificité du territoire, les villages du Jura alsacien témoignent d’une organisation bâtie sur rue, à proximité d’un cours d’eau, entourés d’une ceinture de vergers qui se nourrit du contexte géographique du site d’implantation.

Au Nord, un chapelet de gros bourgs qui ceinturent les contreforts du Jura

Ici à Vieux-Ferrette, le ruisseau passe au centre de la rue principale du village et compose le paysage de la rue.

Les villages des contreforts jurassiens marquent la transition entre les paysages du plateau Sundgauvien et le cœur du Jura. Ils s’installent aux débouchés des vallées (Durlisndorf) ou bien en pied de versant (Vieux-Ferrette).

Les vergers sont omniprésents en pourtour des villages. Ils présentent une forte valeur patrimoniale associée au patrimoine bâti des fermes. Les constructions s’étirent le long des rues principales du village, composant avec le relief et le réseau hydrographique.

Le cœur du synclinal jurassien, des villages-rue cachés en fond de vallée

Cas du village de Ligsdorf inscrit au cœur du synclinal jurassien. De type village-rue, les constructions s’étirent le long de la rue principale, à l’écart de la zone humide. Le relief contraint impose un développement villageois linéaire. (fond IGN Géoportail)

Les villages du cœur jurassien s’inscrivent dans des situations de vallées ou de piémonts contraintes par le relief marqué des plis jurassiens. Les villages conservent une ceinture de prés de fauche jusqu’en fond de vallée. Quelques vergers occupent les abords des villages et animent les coteaux. Les pâturages et cultures en terrasses s’installent sur les fortes pentes au-dessus du village. L’eau est partie structurante des villages. Elle est présente et fortement ressentie dans le village par les cordons boisés qui accompagnent le cours d’eau en fond de vallée.

Ici, à Lingsdorf, le long de la rue principale, le village se développe dans une structure linéaire, de type village-rue : des constructions simples, à étage surmonté d’un grenier, dont la grande façade s’oriente le long de la rue avec un léger recul. Cette organisation bâtie témoigne des fortes contraintes imposées par le relief, les constructions viennent se « caler » contre la pente en amont de la rue (front urbain presque continu), tandis que le paysage agricole s’ouvre plus largement en aval sur le fond de vallée.

La haute vallée de l’Ill, des villages-tas au cœur d’un amphithéâtre naturel

Cas du village de Wolschwiller, dans la vallée inférieure de l’Ill. Installé sur les derniers replats de la vallée de l’Ill, le village s’étire en étoile le long des rues principales et reste entouré d’importantes surfaces de vergers. Les extensions pavillonnaires affaiblissent les façades et les entrées du village. (fond IGN Geoportail)

A l’est de l’unité paysagère, la vallée de l’Ill s’élargit, formant un large amphithéâtre naturel. Les villages d’Oltingue et Wolschwiller, bénéficiant de plus d’espace, en raison de leur localisation dans une cuvette, ont une forme en étoile : autour du centre du village se développe un réseau de rues le long desquelles prennent place les constructions.

Le village dans son écrin de verger. Sondersdorf

A l’arrière du village, les jardins et vergers assurent une transition entre l’intérieur du village et l’espace agricole. Les vergers entourant le village sont très présents et construisent le paysage de proximité. Les toits des habitations se fondent entre les arbres des vergers et des fronts boisés, et parfois seul le clocher émerge des arbres. Le village est comme « blotti » dans son écrin de vergers, entouré de prés de fauche.

A l’avant du village, le paysage de la rue est organisé par une succession d’éléments construits (en pignon ou longue façade sur rue) et non construits (les jardins ou cours de ferme).
L’espace public de la rue s’épaissit visuellement par endroit devant les habitations (maisons-bloc avec usoirs). Cet espace devant la maison, non clos sur la rue, est une composante de l’organisation des villages. Il peut être planté d’un arbre ou bien bordé par un jardin. Les fontaines, en bord de rue, sont autant de témoins de la présence de l’eau.

Les typologies urbaines des villages de montagne

Les villages du Jura alsacien sont dans l’ensemble aérés et une faible proportion de bâtiments sont mitoyens. Les fermes en centre bourg sont de petites exploitations, avec des dépendances élevées dans le prolongement de la maison principale. Les dépendances peuvent être positionnées en retour d’angle sur une cour fermée par une clôture ou une haie.
L’élevage bovin reste la principale ressource agricole, alors que les cultures de céréales sont davantage présentes dans la haute vallée de l’Ill. La ferme reste alors une exploitation diversifiée dans ses activités agricoles (élevage, culture, …), nécessitant nombre de dépendances et locaux annexes.

La typologie de la ferme à usage d’habitation se décline suivant deux modes d’organisation sur la parcelle, correspondant à une seule et même disposition des espaces intérieurs que l’on retrouve sans distinction géographique dans l’ensemble des villages du Jura. Il s’agit du type de la ferme-bloc en pierre, composée d’une partie habitation et de ses dépendances dans le prolongement. La ferme présente le long de la rue soit sa longue façade, soit un pignon.
Chacun de ces types d’implantations participe différemment de la perception et du ressenti de l’espace de la rue, ménageant des ouvertures visuelles plus ou moins marquées vers les jardins en fond de parcelles.

  LES ELEMENTS DU PAYSAGE

Les éléments liés à l’eau et à la roche

Les éléments liés à l’agriculture

Les éléments liés à la forêt

Les éléments liés à la route

Les éléments liés à l’urbanisme