Haut de page

Logo préfècture région

       
Découvrir les paysages alsaciens
 

Contenu

La forêt

partager sur facebook partager sur twitter
19 août 2013


JPEG - 593.2 ko
Versant forestier dans le Jura alsacien. Bendorf

La forêt recouvre, classiquement, les pentes des Vosges et les sols ingrats de la plaine. Mais si ses contours ont peu bougé sur la montagne, ils n’ont cessé de régresser dans la plaine. Les deux grands massifs de la Hardt et d’Haguenau recouvraient une part beaucoup plus importante de la plaine avant-guerre, jusqu’à ce que les terres présentant un minimum de potentiel agronomique soient défrichées, irriguées et mises en culture.
La forêt alluviale est réduite à des reliques dans les rieds et dans la bande rhénane.


  La forêt recouvre les pentes des Vosges et les sols ingrats de la plaine

Classiquement, la forêt recouvre les sols délaissés par le paysan : trop pentus dans le massif, trop séchants sur les terrasses de galets de la Hardt, trop acides sur les sables de Haguenau et dans les poches de vieux lehm du Sundgau.
La forêt communale domine fortement en plaine, à l’exception des deux grands massifs domaniaux, tandis que les petits bois épars et les bas des pentes sont surtout privés.
Le sol et l’altitude déterminent largement les essences présentes.

JPEG - 1.8 Mo
Carte des boisements en Alsace
JPEG - 480.2 ko
Carte des regions forestieres en Alsace. Sources : IFN et DDAF Alsace

  La forêt des Vosges

JPEG - 661.8 ko
Bitschwiller-les-Thann. La hêtraie-sapinière des versants vosgiens

La part des résineux a été très renforcée, surtout par plantation, à partir du XVI ème siècle.

Les contours du massif boisé vosgien ont peu bougé dans l’histoire.
Sur les ballons au sud du massif, les crêtes sont feuillues sur les ballons, où la hêtraie d’altitude souvent décharnée par les vents entoure les pelouses des chaumes. Les résineux apparaissent sur les pentes, au contact avec la vallée. La forêt est surtout communale, un peu privée. Le sapin pectiné, essence locale, a été largement favorisé par les forestiers. C’est ici que se concentre l’activité, le gisement d’emplois dans l’exploitation et la scierie. L’activité forestière est un pivot de l’activité économique dans la montagne
Dans les Vosges moyennes, les crêtes comme les pentes sont recouverts de résineux. Le pin sylvestre y est vigoureux, et occasionne un second bassin d’emploi. Sur les sols plus profonds, il est mélangé à du sapin, épicéa, douglas. Les feuillus restent souvent présents en mélange ; une lisière de feuillu souligne la lisière d’une belle voûte de châtaigniers au contact du vignoble ou de la vallée.

JPEG - 228.1 ko
Répartition de la végétation par étage climatique.

Dans les Vosges du nord gréseuses, les forêts sont composées essentiellement de Hêtre (51%), de pins sylvestres (20%) et de chênes (16%).
Dès que l’on quitte le grès pour le calcaire, le pin disparaît au profit de grands massifs de hêtraie chênaie dense et vigoureuse, qui contribue fortement à la fois à l’emploi et aux finances des communes. Sur le plateau lorrain, les bois sont plus ponctuels mais restent très productifs, occupant souvent sur des poches de marne argileuse. Le chêne y plus présent.
Dès le XVe siècle, les bourgeois des villes remplacent hêtres et chênes par des résineux plus rentables sur les pentes des Vosges. Autour de la vallée de la Bruche, les pentes sont couvertes de sapins vigoureux, souvent enrichis en douglas depuis l’après-guerre. Dans les Vosges du nord, le pin domine sur la barre de grès, dans des forêts souvent domaniales. En Alsace bossue, les forêts redeviennent communales et feuillues, dominées par le hêtre et le chêne.

Les beaux hêtres sur les pentes des hautes Vosges sont pour une bonne part communaux, dominés par des conifères dans les parties les plus hautes.

Le granite offre des croupes aux formes rondes, des prairies verdoyantes où affleurent des blocs de granite. Les sommets offrent peu de vues car ils sont boisés. La roche est dure mais sous l’action de l’eau, elle s’altère en un sol d’arène fertile favorable au hêtre, au sapin, à l’épicéa. Dans certains secteurs comme le Donon, le nombre de cerfs augmente fortement après chaque grosse tempête, qui leur offre le fourrage des jeunes repousses. Cette pression tend à éliminer les repousses de hêtre et de sapin au profit exclusif de l’épicéa.

Dans les Vosges gréseuses, la forêt de hêtre, de pin sylvestre et de chêne sessile s’éclaircit à l’approche des falaises

Le grès vosgien est assez grossier et donne des sols acides, sableux, filtrants et secs dans les hauts de versant et les expositions chaudes, où seuls survivent les pins sylvestres, des bouleaux verruqueux et quelques maigres chênes sessiles.
La forêt s’éclaircit fortement sur les rebords du plateau gréseux où le sol devient presque stérile. Sur ces rebords, le grès est souvent coiffé du « poudingue », une plaque dure atteignant 20 m d’épaisseur riche en galets de quartz blanc, qui génère des falaises.
Plus en retrait, en allant vers l’ouest, la forêt s’épaissit : le poudingue disparaît sous le grès à Voltzia, au grain plus fin et nettement moins stérile chimiquement, voire fertile lorsqu’apparaissent des couches marneuses ou limoneuses. L’érable et surtout le merisier s’y installent correctement, mais aujourd’hui ces sols sont surtout boisés en épicéa, en sapin. Sur le plateau cependant apparaissent des poches d’engorgement temporaire où l’aulne lui-même peine à survivre.

Le hêtre domine dans la forêt du Jura alsacien, de plus en plus mélangé à des résineux

Le hêtre est très à l’aise sur ces sols calcaires. Le forestier lui adjoint des résineux qui savent également profiter de la forte pluviosité et de l’altitude. Le frêne domine dans les secteurs plus humides.
Les périmètres Natura 2000 dans la montagne regroupent des hêtraies, sapinières, érablaies d’éboulis, pineraies sylvestres
- La hêtraie-sapinière à luzule
- La hêtraie, la hêtraie sapinière montagnarde à mélique ou aspérule
- La sapinière-hêtraie neutrophile à mercuriale ou fétuque des bois
- La hêtraie subalpine à érable sycomore
- Les forêts de ravin : érablaie sur éboulis
- Tillaie-érablaie
- Pessière sur éboulis
- La sapinière hyperacidiphile et la pessière montagnarde
- La pineraie sylvestre tourbeuse


  La forêt de la Plaine

JPEG - 609 ko
Hêtraie-chênaie dans la forêt de Haguenau

Dans la plaine, les bois ont régressé sur leurs marges après-guerre, pour être défrichés et mis en culture

Dans la plaine d’Alsace le couvert forestier perd environ 70 ha par an depuis 1990 au profit essentiellement de l’extension de l’urbanisation et du vignoble.

La forêt de Haguenau alterne des belles hêtraies- chênaies et de maigres pinèdes lumineuses

Cette forêt est presque entièrement publique. Elle recouvre 20000 ha d’une vaste terrasse dont le rebord trace une légère marche boisée qui domine de 10-15m la plaine du Rhin. Une chênaie vigoureuse domine dans les replats et les vallons où affleure le substrat profond de marne –l’ancien fond de mer oligocène-.

JPEG - 176.8 ko
Relations entre types de sols et peuplements forestiers en forêt de Haguenau

Partout ailleurs, cette marne est enfouie sous des sables gréseux déposés par les rivières vosgiennes : Sauer, Eberbach. Sur ces alluvions maigres, on traverse des kilomètres de forêt claire où les pins sylvestres effilés sont accompagnés de chênes chétifs sur les secteurs secs, de frênes quand un placage de limon rapporte un peu de fertilité. Quelques belles hêtraies marquent des poches de lœss qui ont échappé au décapage après les glaciations. Cette grande forêt maigre entrecoupée de veines plus fertiles rappelle de nombreux massifs de la plaine allemande.
Le hêtre domine dans les petits bois privés des bas de pentes dans les vallées, et au contact du vignoble et de la plaine. Il domine également dans tout le Sundgau. Le chêne domine dans les petits bois argileux des régions de collines : dans le Piémont Nord, l’Outre Forêt, y compris la partie nord de la forêt de Haguenau. Il est vigoureux dans les quelques bois épars qui jalonnent les terrasses fertiles de la plaine.
Les bois épars des collines sous vosgiennes sont surtout des taillis de châtaignier, robinier, qui ont, jusqu’à récemment, fourni des piquets aux vignerons.
Les terrasses de la Hardt accueillent une forêt sèche. La « Hardt », qui couvre une bonne partie de la plaine du Haut Rhin, est un grand cône de déjection du fleuve au débouché des Alpes. Le fleuve y a déposé entre 20 m (au sud vers Kembs) et 250 m (au nord vers Marckolsheim) d’alluvions caillouteuses, remaniées de crue en crue. Le matériau déposé est à dominante calcaire, mais il est toujours mélangé à du grès, du granite ou du schiste. Ces derniers se dégradent en une gangue de matériaux fins qui génère un sol autour des galets, où s’installent surtout des charmes auxquels se mêlent merisier, tilleul, pins et de maigres chênes sessiles. Le chêne pédonculé s’y installe également, mais il dépérit en prenant de l’âge.
Sur les terrains les plus secs et les sols les moins épais (vers Dessenheim) s’installe une maigre forêt steppique, dont la flore s’apparente souvent à une pelouse calcaire, de grand intérêt écologique, jalonnée de chênes pubescent et sessiles, de Charme, Erable champêtre, Alisier torminal, Cormier. Sur les cailloux calcaires et secs de la Hardt, la forêt est surtout domaniale.
La nappe de la Hardt s’enfonce et devient inaccessible aux racines. Dans ce lit de cailloux, le réseau hydrographique est presque entièrement effacé ; actuellement l’Ill, qui longe la hardt, est à sec une partie de l’année entre Meyenheim et Colmar. Cette situation est ancienne, et résulte historiquement du bombement général de la plaine. Située au départ vers 5 m de profondeur sous les terrasses proches du Rhin, la nappe restait accessible pour les racines des arbres une bonne partie de l’année. La canalisation du Rhin qui a enfoncé son lit et abaissé la nappe à 15-20 m de profondeur, hors de portée de toute racine. Les pompages pratiqués actuellement pour l’arrosage du Maïs ne font qu’accentuer cet enfoncement de la nappe.
Les périmètres Natura 2000 dans la plaine regroupent des hêtraies-chênaies de sol acide ou calcaire, des, charmaies, érablaies de vallons froids.
- La hêtraie,
- La hêtraie-chênaie acidiphile
- La hêtraie-chênaie à laîche blanche
- L’érablaie des vallons froids sur éboulis grossiers
- La chênaie pédonculée continentale alsacienne
- La hêtraie-chênaie continentale calcicole neutrophile
- La chênaie pédonculée calcicole à acidiphile
- La chênaie-charmaie


  Les reliques de la forêt alluviale

JPEG - 463.3 ko
Neuhaeusel. Frênes, saules, aulnes et peupliers de la forêt alluviale

La forêt alluviale est aujourd’hui réduite à des reliques dans les rieds et dans la bande rhénane

Dans les rieds, sur les sols autrefois asphyxiés d’eau, les reliques de l’ancienne forêt alluviale jouxtent de nombreuses peupleraies, et souvent des forêts de …pylônes électriques. A l’approche du Rhin, passé le talus discret qui délimite l’ancienne zone inondable, la chênaie laisse une large part aux reliques des anciennes grandes forêts inondables : frênes, saules, aulnes emmêlés de clématites.

JPEG - 169.5 ko
La position des forêts résulte de l’aménagement des digues, qui a eu plusieurs configurations différentes : les digues de lit majeur depuis le moyen âge, les deux digues de Tulla (1860), la digue renforcée du lit mineur (1906), la digue définitive du grand canal (1930), représentée ici. Catalogue des stations forestières de la basse plaine rhénane – CRPF Alsace 1997

Dans les forêts de la bande rhénane, les villageois bénéficient d’un droit de pacage et de fauche jusqu’au milieu du 19e s ; la forêt garde donc jusque-là un aspect clairsemé, entrecoupé de clairières herbeuses. Le droit ancien réserve au seigneur du lieu l’usage des iles de la bande Rhénane. De longue date, les seigneurs font donc planter leurs berges afin de limiter les assauts du Rhin qui en grignotent l’emprise.
Les forêts proches des ouvrages ont été surexploitées en taillis lors des travaux, afin de fournir de grandes quantités de fascines, ces faisceaux de branches entremêlées utilisées pour stabiliser des talus fraîchement établis menacés d’érosion lors des inondations. Dans les anciens chenaux comblés apparaît une tourbe noire et humide où ne s’installent que des saules, et quelques aulnes.

Le cordon résiduel de prairies, de forêts humides, de berges –même bétonnées- constitue un grand refuge pour les oiseaux d’eau migrateurs et sédentaires. Les reliques de forêt alluviale rhénane se distribuent aujourd’hui en bandes entre les ouvrages de domestication du Rhin. Côté français se succèdent une bande boisée en pied de digue du canal, une bande plus large de séparation entre canal et « Rhin naturel », qui est en fait le Rhin canalisé l’ingénieur Tulla au 19e s. Au-delà, c’est la berge allemande, avec une forêt moins touchée par ces travaux.
Les périmètres Natura 2000 dans les marécages de la plaine regroupent des aulnaies-frênaies, saulaies, chênaies-ormaies

- La saulaie,
- La saulaie-peupleraie,
- L’aulnaie-frênaie,
- La chênaie pédonculée-ormaie (forêt alluviale le long du Rhin et des rivières vosgiennes)
- La chênaie-tillaie

Pied de page

Site mis à jour le 16 février 2015
Plan du siteAuthentificationFlux RSS