Revaloriser les paysages du Rhin. Gerstheim

  La revalorisation des paysages du Rhin

Les risques

- Enfermer les abords du Rhin dans un carcan végétal.
 Multiplier les petits aménagements sans démarche d’ensemble prenant en compte l’ampleur du fleuve. Utiliser des matériaux industriels sans qualité pour les aménagements des berges.
 Laisser en friche les emprises industrielles désaffectées ou en attente.
 Oublier d’accompagner les installations industrielles et artisanales d’aménagements paysagers qualitatifs.
 Multiplier les gravières en bord de fleuve.
 Isoler les villages proches du Rhin en ne créant aucune liaison douce avec celui-ci.
 Développer la ville en tournant le dos au fleuve.

Soigner les approches du Rhin et du Canal

Le Rhin forme une limite physique très forte et un évènement dans le paysage. Il n’est en revanche souvent perceptible qu’au dernier moment, depuis la digue ou un pont. L’approche du Rhin mérite d’être mieux mise en scène. Tout ce qui est en pied de digue sur une large bande de terrain, mérite une attention particulière dans la gestion et les aménagements. La forêt alluviale et les milieux humides ferment une grande partie des vues, un équilibre entre les objectifs environnements et la perception des paysages restent à trouver. Des zones industrielles ainsi que des gravières se sont également implantées près de la digue. Les aménagements d’accompagnements de ces installations pourraient mieux valoriser l’image des abords du Rhin. L’enjeu est donc de rentre le Rhin plus perceptible, visible, accessible… de lui redonner ainsi une plus grande présence dans le paysage. Mais c’est aussi d’avoir une plus grande maitrise de la qualité des aménagements à proximité de ce fleuve emblématique.

Soigner les approches du Rhin et du Canal

Quelques pistes d’actions envisageables
 Ouvrir la végétation le long des voies d’accès au pont et le long de la route de pied de digue.
 Gérer la végétation le long des routes d’accès au fleuve.
 Ouvrir le paysage autour des lieux singuliers : confluences, ponts, écluses…
 Améliorer la qualité des aménagements autour des installations industrielles ou d’activités.
 Trouver un équilibre entre paysage, environnement et fonction de transport dans la gestion du canal et de ses abords.
 Ouvrir la forêt alluviale sur des secteurs concertés à proximité du Rhin.
 Aménager des accès de qualité (chemin, stationnement..) aux abords de la digue.
 Aménager des circuits le long du fleuve. Eviter les accès en cul-de-sac.
 Prévoir des circulations douces en relation avec les villages et le Rhin.
 Améliorer des itinéraires de découverte, des sentiers, des chemins.
 Retrouver une présence végétale herbacée (radeaux de phragmites…) sur la berge du canal.

Améliorer les traversées du fleuve

La traversée du fleuve constitue un évènement majeur de sa découverte paysagère. L’échelle du Rhin et sa maitrise technique se révèlent soudain, accompagnés de centrales électriques ou encore d’écluses. Le soin apporté à ces accès et à leurs aménagements a donc une grande importance dans la qualité de l’approche du fleuve et de sa traversée. Certains abords de pont bénéficient déjà d’une mise en valeur pour l’accueil des visiteurs. Il est important que le vocabulaire employé pour l’aménagement de l’espace public (aire d’arrêt, stationnement, rampe, traitement des limites et clôtures avec les centrales, circulations piétonnes…) conserve une certaine qualité et ne réponde pas uniquement à des impératifs techniques.

Améliorer les traversées du fleuve

Quelques pistes d’actions envisageables
 Aménager les espaces publics au contact du Rhin.
 Mettre en scène l’activité portuaire ou les ouvrages du Rhin.
 Qualifier les terrains et les ouvrir au public aux abords des ouvrages
 Réaliser des aménagements avec des matériaux de qualité.

Mettre en valeur le lien urbain avec le Rhin

L’agglomération de Strasbourg jouxte le Rhin sur plusieurs kilomètres avec ses darses, son port, ses forêts alluviales, ses confluences avec l’Ill et les canaux. Au fil du temps l’urbanisation strasbourgeoise c’est rapprochée du Rhin. Aujourd’hui les espaces au contact avec le fleuve constituent un fort enjeu pour donner une nouvelle dynamique à l’est de Strasbourg. Entre valorisation des ambiances portuaires, réhabilitation de bâtiments industriels, aménagement d’espaces publics ou encore construction d’habitations, de nombreux atouts sont à valoriser autour de la présence de l’eau.
Au sud à proximité de Bâle, une forte progression de l’urbanisation s’est produite en direction de la forêt de la Hardt à proximité du Rhin. Peu de liens existent entre le bord du fleuve et les secteurs bâtis. A Huningue l’urbanisation touche le Rhin mais ne valorise cette opportunité que par une petite route longeant la berge bordant les maisons individuelles. Globalement du nord au sud de l’Alsace, les bourgs implantés à proximité du Rhin ne tissent guère de liens avec le fleuve, isolé par la digue. Une transition et une perméabilité, notamment physique avec le Rhin est à promouvoir avec une gestion adaptée de la végétation alluviale pour maintenir les vues et la création de liaisons douces.

Mettre en valeur le lien urbain avec le Rhin

Quelques pistes d’actions envisageables
 Tirer parti de la présence de l’eau comme élément de composition urbaine fédérateur dans les futurs quartiers en interface avec le Rhin : port au pétrole, quartier des deux rives et quartier Danube à Strasbourg.
 Créer des liaisons (circulations douces, trames vertes) entre le Rhin et le reste de Strasbourg.
 Requalifier les bâtiments historiques désaffectés du port.
 Créer des opérations innovantes d’urbanisation en rapport avec la présence de l’eau.
 Soigner les abords du port et mettre en scène ses activités.
 Créer un réseau de chemin reliant les villages au Rhin.

Donner accès à l’eau / Mettre en valeur la rivière et son couloir de prairies. Colmar

  Les accès à l’eau / La mise en valeur de la rivière et de son couloir de prairies

Les risques

- Longer un cours d’eau sans l’apercevoir. Laisser un rideau végétal fermer la vue sur la rivière depuis le pont.
 Ne donner aucune possibilité de s’arrêter en voiture pour se stationner pour accéder à l’eau.
 Laisser les berges se couvrir d’un rideau boisé qui ferme le fond de vallée.
 Supprimer l’attrait du cours d’eau par l’enfrichement du fond de la vallée.
 Ne pas rétablir les accès à la rivière pour la balade, la pêche.
 Perdre l’ouverture des prairies au contact du cours d’eau à cause de boisement ou de la friche.
 Supprimer la ripisylve le long des cours d’eau passant à travers les paysages ouverts de grandes cultures.
 Abandonner la gestion des peupleraies ou généraliser leur implantation dans les vallons.

Souligner la rivière et son couloir de prairies

La rivière apporte une dimension essentielle au paysage. L’eau est à l’origine du relief qu’elle a creusé au fil du temps. Le cours d’eau donne un caractère vivant indéniable aux lieux. Il a un fort pouvoir attractif et est le support de nombreuses activités et usages. La fermeture du paysage des fonds de vallée (friche, boisement) masque de nombreuses perceptions. A l’opposé une ouverture excessive, pouvant aller jusqu’à la disparition de la ripisylve qui joue un rôle de signal dans le paysage, rend le passage de l’eau moins lisible. Un bon équilibre permet une certaine transparence du fond de la vallée, ce qui augmente la perception de l’eau. L’ouverture des abords de la rivière et plus globalement du fond de la vallée est donc importante pour la qualité des paysages et du cadre de vie des habitants.

Souligner la rivière et son couloir de prairies

Quelques pistes d’actions envisageables
 Maintenir la ripisylve dans les paysages ouverts.
 Conserver l’ouverture des prairies dans les fonds de vallée et en pied de coteau.
 Eliminer les micro-boisements qui viennent miter le fond de la vallée.
 Gérer le fond de la vallée pour conserver un équilibre entre ouverture et fermeture.
 Saisir l’opportunité des jachères ou des bandes enherbées pour ouvrir ou mettre en valeur les abords du cours d’eau.
 Utiliser la politique Trame Bleue / Trame Verte pour mettre en valeur l’eau et ses abords.
 Gérer les friches et prairies humides par une gestion collective grâce à des races rustiques adaptées aux fonds humides.
 Entretenir le réseau de rigoles de drainage des prés humides.
 Gérer la ripisylve et la berge afin d’éviter l’enfrichement.
 Ouvrir des fenêtres sur l’eau depuis les routes et les villages.

Révéler le cours d’eau dans les paysages ouverts

Dans les collines cultivées (Kochersberg, Outre-Forêt, Sundgau) et la Plaine d’Alsace et ses rieds, le passage de l’eau n’est pas toujours bien lisible malgré l’ouverture du paysage avec les grandes cultures. Dans les rieds la végétation peut le dissimuler. Dans les fonds des vallées larges, peu marqués par le relief, les haies peuvent rentrer en concurrence visuelle avec la ripisylve. Pourtant la perception du linéaire du cours d’eau permet de donner une orientation au paysage. Seule la présence de la ripisylve permet d’en suivre le cours. Le maintien de quelques frênes ou saules le long du cours d’eau est indispensable pour signaler la présence de cet élément identitaire du paysage. La mise en valeur des franchissements de cours d’eau constitue un petit évènement très important à également mettre en valeur.

Révéler le cours d’eau dans les paysages ouverts

Quelques pistes d’actions envisageables
 Entretenir régulièrement et étendre les ripisylves existantes.
 Dégager les abords de la ripisylve pour la faire ressortir (bande enherbée).
 Préserver et renouveler quelques arbres remarquables épars le long du lit mineur.
 Assurer l’entretien des prairies humides pour garder les ouvertures vers le cours d’eau.
 Préserver des accès au cours d’eau.
 Limiter les peupleraies et les micro-boisements à proximité du cours d’eau.

Retrouver les accès publics à l’eau

L’eau a un fort pouvoir attractif. C’est le lieu de nombreuses activités de détente (pêche, promenade). Pour reconnaître l’importance des cours d’eau, les voir et les côtoyer et les entretenir, il faut y avoir accès. Aujourd’hui, l’accès au cours d’eau n’est pas toujours possible en raison de propriétés privées ou d’une fermeture par la végétation. Les chemins publics longeant la berge sont souvent rares. Dans les secteurs de grandes cultures, des cheminements à proximité du cours d’eau pourraient s’insérer dans un programme de bandes enherbées pour la protection de l’eau. Ces chemins peuvent également permettre de faciliter l’entretien des berges et de la ripisylve.

Retrouver les accès publics à l’eau

Quelques pistes d’actions envisageables
 Mettre en place des conventions de passage avec les gestionnaires des parcelles jouxtant l’eau.
 Rétablir des chemins longeant les berges. Acquérir des emprises foncières par les collectivités publiques.
 Ouvrir et entretenir des accès ponctuels à l’eau.
 Prévoir des circulations douces en relation avec les cours d’eau. Utiliser l’eau comme vecteur de visite.
 Restaurer le patrimoine lié à la navigation ou la maîtrise de l’eau : pont, quai, port.

Maintenir les covisibilités entre les versants de la vallée

La perception de la vallée, de son relief renforce la présence de la rivière. Le fait de pouvoir voir à travers la vallée permet de comprendre les logiques géographiques qui sous-tendent la composition du paysage. C’est un tableau d’ensemble dont les éléments se complètent (belvédère, fond ouvert). Le maintien des covisibilités entre les versants, de part et d’autres de la rivière, est un élément essentiel de la qualité des paysages des vallées.

Maintenir les covisibilités entre les versants de la vallée

Quelques pistes d’actions envisageables
 Maintenir des vues transversales à la vallée.
 Eviter la fermeture des fonds de vallées ou vallons par les boisements, les peupleraies et les friches.
 Conserver des vues sur le cours d’eau depuis les coteaux et les routes.
 Limiter les peupleraies et les micro-boisements en fond de vallée.

Mettre en valeur les ponts et leurs abords

Les ponts permettent la découverte des ruisseaux et des rivières qui restent souvent trop peu visibles. Le franchissement du pont constitue un évènement, dont l’intérêt dépend de sa qualité architecturale et de l’aménagement des abords de l’ouvrage. Ce peut être aussi l’occasion de s’arrêter et d’accéder à l’eau. La grande diversité des ouvrages mérite d’être mise en valeur au fil des itinéraires pour percevoir le passage au-dessus de l’eau depuis la route.

Mettre en valeur les ponts et leurs abords

Quelques pistes d’actions envisageables
 Gérer la végétation pour ouvrir des vues sur l’eau depuis les ponts. Mettre en valeur les vues sur la rivière depuis le pont.
 Mettre en valeur la perspective de l’axe du pont. Dégager la silhouette du pont.
 Soigner l’aménagement des abords. Assurer un entretien suivi des accotements.
 Proposer des accès à l’eau depuis les ponts. Connecter le pont à son environnement : accès piéton, liaison avec les berges…
 Soigner l’architecture des nouveaux ouvrages d’art. Restaurer les ponts anciens. Harmoniser les matériaux du pont avec les aménagements.
 Eviter un fleurissement excessif des garde-corps du pont qui finit par masquer la rivière.

Mettre en valeur les cours d’eau dans le bourg. Sundhoffen

  La mise en valeur des cours d’eau dans le bourg

Les risques

- Effacer le patrimoine lié à l’eau qui a longtemps structuré la vie villageoise.
 Privatiser les derniers accès à la rivière.
 Détourner la ville de sa rivière.
 Nier la présence de l’eau dans l’aménagement des espaces publics. Buser ou canaliser le cours d’eau, ou le masquer derrière des maisons.
 Laisser les friches industrielles en bord de rivière.
 Oublier la composante naturelle dans l’aménagement du cours d’eau intra-muros en privilégiant des solutions dures (enrochement, palplanches…).
 Oublier la présence de l’eau sous toutes ses formes dans les sites urbains.
 Ne pas voir l’eau dans le bourg alors que la rivière passe.

Renforcer la lisibilité des sites urbains liés à l’eau

L’histoire des villes, des bourgs et des villages est intimement liée à la présence de l’eau. Que ce soit pour la ressource en eau potable, l’énergie hydraulique, une voie de transport (port, flottage) ou bien encore un site stratégique (défense, point de passage), le rapport des sites urbains avec la rivière a toujours eu une grande importance. La logique d’implantation des constructions a forcément composé avec la rivière et la topographie de la vallée. Cette histoire mérite d’être prise en compte et valorisée pour que perdure sa lisibilité dans le paysage. Il est donc primordial de révéler l’originalité de la ville par rapport à l’eau qui crée des sites uniques à découvrir.

Renforcer la lisibilité des sites urbains liés à l’eau

Quelques pistes d’actions envisageables
 Révéler le lien historique du bourg ou de la ville avec le cours d’eau.
 Clarifier la lisibilité du site d’origine : coteaux, fond de vallée, pied de coteau.
 Mettre en valeur les confluences et la position de la ville.
 Dégager les cours d’eau et leurs abords pour leur redonner une lisibilité.
 Acquérir des emprises foncières sur les berges. Favoriser l’accès à l’eau.
 Eviter les développements urbains venant anéantir la perception du site d’origine de la ville.

Composer la ville autour de la présence de l’eau

Le passage de la rivière est un point structurant dans le bourg, dont l’évidence a souvent été brouillée. Les constructions récentes tournent parfois le dos à l’eau. La rivière passe aussi entre des fonds de parcelles sans être accessible. De nombreux espaces délaissés autour des cours d’eau ne sont pas valorisés. Ceux-ci ont parfois servis à accueillir des équipements qu’on ne voulait pas ailleurs mais qui ne composent pas avec le cours d’eau et contribuent à le masquer. L’eau reste pourtant une composante urbaine à part entière. Elle a un rôle important à jouer en raison de son attractivité dans l’aménagement des espaces publics dont elle constitue l’atout. Certains bourgs ont ainsi fait le choix de valoriser le passage de l’eau dans les espaces publics et la composition urbaine.

Composer la ville autour de la présence de l’eau

Quelques pistes d’actions envisageables
 Orienter les opérations urbaines en tournant les façades vers le cours d’eau.
 Composer les nouvelles constructions en tenant compte du passage de l’eau.
 Recréer ponctuellement des fronts bâtis le long des cours d’eau.
 Soigner les limites des parcelles privées en contact avec les cours d’eau.
 Retrouver des emprises publiques le long des cours d’eau. Favoriser l’accès à l’eau.
 Mettre en scène le cours d’eau comme un élément fédérateur dans la traversée du bourg.
 Recomposer des espaces publics le long des cours d’eau : quai, allée, escalier, esplanade, rue…
 Utiliser l’eau comme un lien entre les quartiers dans les villes importantes (voies piétonnes et cyclables).

Valoriser le patrimoine lié à l’eau

De nombreuses composantes, liées à la présence de l’eau, apportent une qualité au paysage des bourgs et méritent d’être mis en valeur dans la composition de l’espace public : fontaine, lavoir, abreuvoir, petits ouvrages d’art, bief, prise d’eau… Elles racontent les anciens usages de l’eau, la mettent en scène ou bien encore signalent discrètement sa présence. Ces composantes souffrent parfois de délabrement ou d’opérations d’aménagement qui banalisent ou détruisent leur charme. De nombreuses usines utilisaient la force hydraulique avec des systèmes de vannes et de canaux d’amenée qu’il peut être intéressant de mettre en valeur.

Valoriser le patrimoine lié à l’eau

Quelques pistes d’actions envisageables
 Préserver les éléments patrimoniaux, mais aussi leurs abords.
 Valoriser le petit patrimoine tout en préservant sa sobriété.
 Conserver un vocabulaire d’aménagement simple et à l’échelle du site tout au long du cours d’eau : matériaux des parapets, margelles, signalétique, escaliers, ponceau, plantations, mails…
 Soigner les abords des ponts et leur architecture.
 Améliorer la qualité paysagère les équipements plus récents en bord de rivière (station d’épuration, vannes, ouvrages hydrauliques au pied des ponts…) dont la qualité n’est que rarement à la hauteur du patrimoine hydraulique hérité.
 Valoriser le patrimoine hydraulique des anciennes usines.

Valoriser les ouvrages d’art et les canaux. Niffer

  La valorisation des ouvrages d’art et des canaux

Les risques

- Longer le canal sans s’apercevoir de sa présence.
 Naviguer sur le canal sans voir le paysage alentour. Laisser en friche les abords directs du canal.
 Laisser la végétation masquer la topographie qui démontre l’ingéniosité de l’ouvrage.
 Installer un mobilier de bois anachronique par rapport à l’architecture de pierre et de métal du canal. Oublier l’échelle de l’ouvrage et son caractère lors des interventions localisées.
 Ne pas révéler les sites et les ouvrages d’art exceptionnels.
 Laisser s’implanter des bâtiments artisanaux le long des ports qui ne correspondent pas à la valorisation touristique et urbaine du canal.
 Abattre les alignements d’arbres sans les remplacer. Limiter leur développement par des tailles radicales non adaptées.
 Utiliser des aménagements de type routier qui banalisent les abords des canaux.

Mettre en scène le paysage depuis le canal

Le canal traverse des paysages variés ce qui contribue à l’attrait de son parcours depuis les berges ou sur l’eau. La qualité des vues (perspective, vues lointaines, perceptions des abords directs) constitue un atout primordial. Cela permet d’éviter la monotonie des parcours et ainsi de trop recentrer le canal sur lui-même. Les vues peuvent être masquées par la végétation, parfois sur une faible épaisseur, le long des berges. La voie d’eau perd alors ses connexions avec son environnement. Retrouver des vues sur les paysages traversés constitue donc un enjeu majeur à prendre en compte pour valoriser ce moyen privilégié de découverte du territoire. L’intérêt est d’offrir depuis le canal une perception des points forts et de la richesse des paysages traversés.

Mettre en scène le paysage depuis le canal

Quelques pistes d’actions envisageables
 Ouvrir les vues sur les événements qui jalonnent le parcours : silhouette des bourgs, châteaux, rivières, écluses, relief.
 Eviter les tronçons sans ouverture de part et d’autres des berges. Conserver au moins un côté ouvert.
 Moduler les lisières forestières dans les massifs.
 Mettre en place un entretien des ouvertures par un pâturage alternatif ovin itinérant. Mettre en place une gestion collective grâce à des races rustiques adaptées aux fonds humides.
 Utiliser la politique Trame Bleue / Trame Verte pour mettre en valeur le canal et ses abords.
 Accompagner le canal d’arbres d’alignements qui ajoutent à la qualité du parcours et mettent en scène les perspectives.

Révéler le canal dans le paysage

De nombreux canaux de tous les types sillonnent l’Alsace. Leur perception est très variable selon les endroits. Elle dépend aussi de leur gabarit et de leur utilisation (commerciale, plaisance, désaffecté, irrigation). Les aménagements connexes (port, chemin de halage, écluses, pont) jouent également un grand rôle dans leur approche et leur visibilité. Rendre les canaux plus visibles et accessibles constitue un enjeu important pour la mise en valeur de ce patrimoine de l’Alsace. Il est intéressant de révéler le plus possible la composition du cheminement de l’eau avec le relief où l’altimétrie et les niveaux d’eau ont une importance capitale. La gestion de la végétation jouxtant le canal qui constitue un écran visuel par endroits, s’impose pour appuyer cet enjeu. Les routes longeant le canal, le traversant ou le surplombant, proposent souvent des perceptions étonnantes à mettre en valeur : voie en dessous du niveau du canal (Vallée de la Zorn), passage au-dessus donnant à voir une longue ouverture dans la forêt (Hardt), route longeant un canal (traversée des Vosges) par exemple. Les canaux, quelques soient leur gabarit, fournissent un support pour l’aménagement de circulations douces, notamment dans les secteurs de grandes cultures pas toujours attractifs pour une fréquentation de détente.

Révéler le canal dans le paysage

Quelques pistes d’actions envisageables
 Dégager des vues sur le canal depuis les routes, les villages et le paysage environnant.
 Retrouver une inscription lisible du canal dans le paysage : topographie, tracé, alignement d’arbres…
 Accompagner le canal d’arbres d’alignements qui révèlent son tracé dans le paysage.
 Mettre en valeur les endroits en belvédère donnant à voir le canal : ouverture dans la végétation, accès…
 Créer des belvédères sur les versants pour donner à voir le canal de haut.
 Créer ou entretenir des chemins le long des canaux.

Mettre en valeur les ouvrages d’art

Les ponts sont des points de découverte privilégiés du canal et en constituent les accès les plus évidents. Ils permettent de voir le canal, pas toujours visible facilement par ailleurs. Le franchissement d’une écluse ou le passage d’un pont constituent un évènement, dont l’intérêt dépend de la qualité architecturale de l’ouvrage et de l’aménagement de ses abords. C’est souvent également un point de halte pour les usagers du canal, parfois groupé avec la présence d’un quai ou d’une maison d’éclusier. La grande diversité des ouvrages mérite donc d’être mise en valeur au fil de l’eau.

Mettre en valeur les ouvrages d’art

Quelques pistes d’actions envisageables
 Entretenir le patrimoine hydraulique et les petits ouvrages d’art.
 Veiller à la qualité des ouvrages contemporains.
 Utiliser des matériaux en accord avec l’identité architecturale du canal : fer et pierre.
 Connecter les ouvrages à leur environnement : accès piéton, liaison avec les berges…
 Ouvrir le paysage autour des ouvrages. Dégager la silhouette du pont.

Soigner les abords du canal dans les bourgs

Le passage du canal dans la ville contribue au charme de la composition urbaine. Mulhouse, Saverne ou Strasbourg constituent des exemples remarquables de potentialités de valorisation du passage d’un canal en milieu urbain. Le canal s’affirme par son aspect construit (quais, port, écluse, pont) avec un vocabulaire bien différent de celui d’une rivière. La qualité des contacts avec les bâtiments l’accompagnant constitue un enjeu important. Lorsque le canal est légèrement éloigné du village, il est important d’aménager des liaisons de qualité avec celui-ci.

Soigner les abords du canal dans les bourgs

Quelques pistes d’actions envisageables
 Aménager en respectant l’esprit et la qualité architecturale du canal. Soigner l’aménagement des espaces publics et du port.
 Composer la façade du bourg sur le canal.
 Utiliser le passage du canal comme vecteur de développement touristique ou urbain.
 Requalifier les bâtiments artisanaux, notamment au niveau des ports.

Mettre en valeur les sites singuliers

Quelques sites singuliers se distinguent à travers la région Alsace le long des canaux : la traversée des Vosges (Canal de la Marne au Rhin), l’échelle des douze écluses entre Valdieu et Volfersdorf (Canal du Rhône au Rhin), la confluence canal/Rhin à Niffer (Canal du Rhône au Rhin) ou encore des sections remarquables plantées d’alignements de platanes à Eschau (Canal du Rhône au Rhin). Il y en a bien d’autres…. Chacun d’entre eux participe à l’originalité et à la qualité paysagère du canal et à son image. Ils méritent une attention particulière quant à leur mise en valeur paysagère, patrimoniale et touristique..

Mettre en valeur les sites singuliers

Quelques pistes d’actions envisageables
 Préserver et mettre en valeur ces sites en maintenant leur coté unique.
 Aménager en respectant l’esprit et la qualité architecturale du canal.
 Utiliser des matériaux en accord avec l’identité architecturale du canal : fer et pierre.
 Favoriser leur visibilité et leur accès.

Reconvertir les gravières. Gerstheim

  La reconversion des gravières

Les risques

- Ceinturer systématiquement d’un talus artificiel la gravière.
 Couper tout contact visuel avec le site d’exploitation.
 Planter des conifères horticoles pour masquer les installations.
 Négliger la qualité des accès et de l’entrée des sites d’exploitations.
 Négliger l’impact visuel des clôtures qui dénaturent les bords du Rhin.
 Laisser un ancien site d’exploitation totalement à l’abandon avec une végétation qui le referme.
 Oublier de gérer et d’organiser les surfaces de stockage, véritable vitrine de la profession.

Réfléchir à la multiplication des gravières

Certains secteurs à proximité du Rhin sont déjà marqués par les traces de l’exploitation de plusieurs ballastières. Celles-ci laissent derrière elles une succession d’étangs dont les formes complexes ne laissent aucun doute sur leur nature artificielle. Cette accumulation conduit parfois localement à un mitage paysager par les étangs et les boisements qui s’y intercalent. Le paysage se brouille et perd alors sa cohérence et sa lisibilité. Dans ces conditions l’effet cumulatif de toute nouvelle carrière doit être étudié. Dans ces secteurs, les extensions et les renouvellements seront privilégiés par rapport à l’ouverture de nouveaux sites. La règle pourrait alors être de ne pas augmenter le nombre d’étangs dans ces secteurs en privilégiant un accolement systématique à un étang existant. L’enjeu est ainsi d’éviter le mitage systématique et les effets cumulatifs des secteurs d’exploitation par les carrières.

Réfléchir à la multiplication des gravières

Quelques pistes d’actions envisageables
 Evaluer sur le terrain l’impact visuel de la succession d’exploitations des granulats.
 Anticiper le seuil critique de saturation du paysage par les installations. Prévoir des préconisations particulières dans les secteurs très impactés par les gravières.
 Etudier le positionnement des machines et des bâtiments afin d’atténuer la présence de la carrière.

Anticiper le réaménagement lors du phasage de l’exploitation

L’exploitation libère les terrains au fur et à mesure de l’épuisement des ressources en granulat. Ces lieux restent souvent longtemps sans gestion et sans projet. Il est intéressant d’avoir une prédéfinition du projet de réhabilitation pour influencer le déroulement de l’exploitation et gagner du temps dans la remise en état future. La définition dès le début de l’exploitation de la vocation et de la gestion ultérieure du site permettra tout au long de l’exploitation de garder un fil conducteur qui servira le projet final de mise en valeur du site (positionnement et utilisation des stériles, phasage des décapages et des terrassements, réalisation des plantations et cheminements…). Donc prévoir un véritable projet de reconversion du site et le préparer en cours d’exploitation constituent l’enjeu fondamental pour le devenir des sites d’exploitations.

Anticiper le réaménagement lors du phasage de l’exploitation

Quelques pistes d’actions envisageables
 Identifier le futur gestionnaire du site réaménagé, interlocuteur principal au fil du temps pour l’évolution du site.
 Déterminer l’affectation de la carrière après exploitation : espace public ou restant privé, lieu de loisirs ou à vocation naturelle…
 Intégrer la gravière dans une prévision à long terme de l’évolution de la commune.
 Négocier le projet de remise en état avec les collectivités limitrophes.
 Faire concorder le projet futur d’utilisation du lieu avec la remise en état effectuée par l’exploitant.
 Pré-verdir et réfléchir l’installation des activités à venir.
 Rétablir des liaisons douces traversant le site ou y menant une fois le site mis en sécurité et aménagé. Reconnecter le site d’exploitation à son environnement.

Tirer parti des ambiances liées à l’eau héritées de l’exploitation

Les contraintes techniques de l’exploitation et de la sécurisation du site après travaux entraînent souvent des aménagements sans qualité : rampe d’accès poids lourds, talus périphérique, stockage divers, multiplication des trous d’eau et des rigoles. Il est donc important de retenir des partis pris d’aménagements mettant en avant la singularité du site issu de l’exploitation en adéquation avec son utilisation future. L’exploitation des carrières a parfois entraîné des modifications originales du site qu’il peut être intéressant de conserver. Certains cheminements entre les bassins offrent des ambiances inhabituelles, entourées d’eau. Souvent les travaux ont révélé de nouveaux aspects du site ou ont créé d’amples mouvements de terrain pouvant être mis en valeur. La mise en valeur du site passe par un projet d’ensemble qui allie mise en scène de l’existant, insertion dans le paysage alentours, accessibilité pour les usagers et mesures pour l’environnement.

Tirer parti des ambiances liées à l’eau héritées de l’exploitation

Quelques pistes d’actions envisageables
 Donner à voir les plans d’eau depuis les axes routiers.
 Eviter une fermeture des abords des exploitations par la végétation.
 Rendre accessibles les ambiances « entourées d’eau ».
 Pérenniser l’aspect minéral de certaines berges.
 Reprofiler les berges trop raides.
 Créer des points de vue sur le site.
 Mettre en scène l’eau dans sa diversité.