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Les unités de paysages

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Représentations et images de la Hardt

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24 juin 2013


Une forêt sèche associant chênes, charmes et pins, et une ville-forteresse. Tels sont les principales représentations de paysages associés à l’unité de paysages de la Hardt. Mais seule la ville fortifiée de Neuf-Brisach bénéficie d’une réelle « image ».


Images anciennes : un paysage de forêt et de plaine animée par la forteresse de Neuf-Brisach




« Entre le Rhin et l’Ill, le territoire aride allant des collines du Sundgau au Ried, depuis Blotzheim et Huningue jusqu’à la limite départementale entre la Haute et la Basse-Alsace, forme la Hart. Hart, en vieil allemand, désigne une forêt ou une région boisée, s’écrivant aussi indifféremment Haardt, Hard ou Harth, suivant les variantes d’une orthographe mal fixée dans l’origine.
(…)
Actuellement la forêt de la Hart constitue encore un massif d’un seul tenant de 14000 hectares environ de superficie, sur une longueur de 32 kilomètres et une largeur de 2 à 12. Dans la moitié de sa longueur elle est traversée par le canal du Rhône au Rhin, du nord au sud entre Münchhausen et l’île Napoléon, d’où se détache, dans la direction de l’ouest à l’est, le canal ou l’embranchement de Huningue. Elle confine, dans son pourtour, aux banlieues de 23 communes, dont les terrains arables avoisinant la forêt s’appellent Hartfeld ou Campagne de la Hart. A vrai dire, le peuple des campagnes applique le nom de Hart à tout l’ensemble des cantons d’Ensisheim et de Habsheim, partiellement à ceux de Landser et de Huningue, dont ces communes ressortissent et qui conserve ainsi le caractère d’une véritable division géographique. Le massif du Kastenwald, du côté de Brisach, et les bois moins étendus situés dans l’intervalle sont autant de restes de l’ancienne Hart primitive, rebelles au défrichement. Il s’en faut que les bois de la Hart soient aussi beaux que ceux de la forêt de Haguenau et surtout des montagnes. Leurs essences dominantes sont le chêne et le charme.
 »

Charles Grad, L’Alsace, le pays et ses habitants, Hachette, 1906.

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La forêt de la Hardt
Une image de forêt où les taillis et les buissons dominent. Le chemin forestier s’ouvre sur un horizon dessiné par une ligne de reliefs. Les trois chevreuils au premier plan ajoutent une note charmante à cette scène forestière. Une image rare de la forêt de la Hardt.
Illustration extraite de : Charles Grad, L’Alsace, le pays et ses habitants, Hachette, 1906, p. 192
Source Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bp...


« Le Kastenwald barre l’horizon ; vaste seulement de 643 hectares, cette forêt s’étend du nord au sud sur une grande longueur. Le taillis sous futaie qui la compose est partagé entre les communes limitrophes, mais Neuf-Brisach, malgré la proximité, n’a aucune part dans ce domaine, son territoire ne comprend d’ailleurs que l’espace délimité par l’enceinte. A la sortie de la forêt, de grandes cultures apparaissent jusqu’à la zone incertaine où stagnent des coulées oblitérées du Rhin, où des flots d’eaux vives provenant d’infiltration continuent les anciens bras errants du fleuve. La plaine, entourée par les bois, les terres sèches et les forêts insulaires du Rhin, offre quelque splendeur rustique. Au cœur, à près d’une lieue du fleuve, s’étend la forteresse de Neuf-Brisach, œuvre française devenue une des principales défenses allemandes sur le puissant cours d’eau. »

Victor Ardouin-Dumazet, Voyage en France, 3e édition, Berger Levrault, 1919, p. 43

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Plan-relief de la ville de Neuf-Brisach à l’échelle 1/600, 1703-1706, Paris, musée des Plans-Reliefs
La forteresse de Neuf-Brisach est construite par Vauban sur ordre de Louis XIV après la perte de Vieux-Brisach - l’actuelle Breisach-am-Rhein - suite aux Traités de Ryswick (1697). Ce plan relief d’une superficie d’environ 15 m2 montre la citadelle de Vauban dominant son environnement immédiat : le Rhin et la plaine cultivée d’Alsace que viennent animer çà et là des vergers et des alignements d’arbres.
© RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda
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Neuf-Brisach, Vue générale, de Barbier, ill. et J.-A. Chovin , ill. , 1751
Extrait de : Jean-Daniel Schärpfli, Alsatia illustrata : Celtica Romana Francica (vol. 2), Typographia Regia, 1751. Bibliothèque nationale de Strasbourg

Cette gravure privilégie le paysage agricole environnant de Neuf-Brisach à la ville elle-même. Le point de vue presqu’au ras du sol met en valeur la silhouette de l’église et de son clocher ainsi que la ligne de collines formant l’horizon. Dans ce paysage de campagne très ordonnancée où les arbres sont quasi-absents, le grand dégagement créé par le ciel et les nuages joue un rôle important de contre-point.

  Images contemporaines : peu de paysages

« Entre le Rhin et les Vosges, les chevreuils, les sangliers et les cerfs grandissent dans la forêt de la Hardt, deuxième plus grande forêt d’Alsace,... vous êtes dans la Plaine de l’Alsace, drainée par les rivières, où les cultures céréalières prospèrent. A proximité de cette grande charmaie naturelle, où se cueillent le muguet et le champignon, se trouvent des trésors du patrimoine : Neuf-Brisach, ville forteresse classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco est un chef d’œuvre d’architecture militaire réalisé par l’ingénieur Vauban... et l’Écomusée d’Alsace, grand musée vivant, retrace la vie et le travail dans une superbe reconstitution des villages alsaciens d’autrefois. »
Office de tourisme du pays de Brisach
http://www.tourisme-paysdebrisach.com/fr/

Le paysage réduit à la photo aérienne

Dans cette unité de paysage dont est exclu le Rhin, les représentations de paysage sont donc rares. Les cartes postales anciennes ne viennent pas vraiment compenser ce déficit. Cependant, à partir des années 1950, le développement des photos aériennes donne une certaine visibilité à ce territoire. Mais cette iconographie reste le plus souvent pauvre et ne rend que peu justice aux campagnes et à leurs motifs.

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Le bourg de Habsheim en 1919, carte postale, collection particulière
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Le bourg de Habsheim, carte postale des années 1970-80, collection particulière

A proximité de l’agglomération mulhousienne, le bourg d’Habsheim, dans cette carte postale du début du XXe siècle, est présenté au centre de son finage, inscrivant ainsi le bourg dans les représentations classiques des villages alsaciens. Le premier plan met en valeur la couronne cultivée constituée en grande partie de vergers. L’église et son clocher, au centre, se détachent sur une ligne de relief bleutée.
Le même bourg, photographié d’avion plus d’un demi-siècle plus tard. Hormis l’apparition d’un grand lotissement qui marque une transformation radicale du paysage, la vue aérienne ne peut rendre compte que très partiellement de la composition paysagère du bourg. L’église n’apparaît plus ici que comme un élément parmi d’autre. Le contraste entre la plaine et les reliefs est gommée par la prise de vue surplombante.

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Kunheim, carte postale, années 1970
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Kunheim, carte postale, années 1970

En limite nord de l’unité, le bourg de Kunheim s’inscrit dans un paysage de plaine qu’un reliquat de forêt vient cadrer. La photo aérienne révèle aussi la composition urbaine de ce village de la Hardt : des constructions basses qui cadrent la rue, des jardins en cœur d’îlots. L’architecture n’est pas ici un sujet des représentations en raison certainement de la relative modestie des habitations.

La forêt : un environnement, pas vraiment un paysage

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Forêt de la Hardt, photographies mises en ligne par les Internautes sur Google maps, juin 2013

La forêt est très peu représentée. A peine présente dans les albums de photographes amateurs, elle est quasi absente des images institutionnelles. En revanche, les randonneurs et les cyclistes sont souvent invités à la parcourir ou à la traverser grâce aux nombreux circuits proposés par les collectivités locales.

Les canaux : un motif peu présent dans les images institutionnelles, mais révélé par les photographes amateurs et professionnels

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Canal du Rhône au Rhin, photographies mises en ligne par les Internautes sur Google maps, juin 2013
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Photos du Canal du Rhône au Rhin
Site Internet du photographe, Jean Isenmann : http://www.photos-alsace.com

D’une manière générale, le canal du Rhône au Rhin est un sujet très représenté par la photographie amateur sur Internet, encouragée par les voies vertes qui le longent. La portion qui traverse la Hardt du nord au sud ne déroge pas à la règle, comme en témoigne cette planche contact issue du site du photographe Jean Isenmann.

La campagne, la grande absente

La campagne n’est pas ou très peu source d’images anciennes et contemporaines. Les offices de tourisme ou les sites internet des collectivités locales n’utilisent que très peu ses motifs pour la valorisation touristique du territoire.

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Montage à partir de photos mises en ligne par les internautes sur google maps
Ces photos sont des exceptions : les campagnes de la Hardt sont très peu représentées sur Internet ou en cartes postales

En haut, aux environs de Dessenheim. Un grand champ de maïs en train d’être moissonné. Le paysage est cadré par la lisière d’un bois.
En bas à gauche, près de Fessenheim. Un carrefour en rase campagne que signale la présence d’un arbre isolé. Au loin, la ligne du relief se confond avec le ciel.
En bas à droite, aux environs d’Obersaasheim. Une campagne « ordinaire » de la plaine céréalière que vient à peine animer un bois. Au loin, un horizon de relief marqué et une ligne à haute-tension se détachant dans le ciel au-dessus du bois.

 

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Site mis à jour le 16 février 2015
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