Haut de page

Logo préfècture région

       
Les unités de paysages

Contenu

Repères géographiques de la Hardt

partager sur facebook partager sur twitter
29 mai 2013

  Relief et eau

JPEG - 866.1 ko
Hardt carte eau et relief
JPEG - 345.8 ko
Hardt bloc eau et relief
JPEG - 160.2 ko
Une grande terrasse

La Hardt forme une terrasse légèrement surélevée dans la plaine alsacienne, bordée à l’ouest par l’Ill et à l’est par le Rhin. Le relief est peu marqué avec une altitude moyenne de 220 m. la Hardt culmine à son extrémité sud à 257 m d’altitude pour descendre en pente douce vers le nord : 200m à Neuf-Brisach. Vers l’est, le rebord de la terrasse domine de 3 à 5 m la bande rhénane. Vers l’ouest, la dénivelée est par contre insensible avec la plaine, tandis qu’au sud de Mulhouse, les reliefs du Sundgau dominent nettement la Hardt.

Une nappe phréatique profonde et des canaux en surface

La Hardt est une région sèche où la nappe d’eau très profonde n’alimente plus aucun cours d’eau naturel. En revanche elle est sillonnée d’une multitude de canaux d’époques, de gabarits et d’usages variés : canaux Vauban rayonnant vers la citadelle de Neuf-Brisach, ancien et nouveau canaux du Rhône au Rhin, canal d’irrigation de la Hardt.

Des canaux de navigation

Le Canal de Colmar et le Canal de Neuf Brisach sont encore utilisés. Leur gabarit les destine principalement au tourisme fluvial. Le Canal du Rhône au Rhin a été créé pour le transport fluvial. Dans sa partie Sud (entre le Canal de Colmar et Mulhouse), il est aujourd’hui déclassé mais reste utilisé aujourd’hui pour l’irrigation.

Des canaux d’irrigation

Le Canal Vauban, qui est situé en prolongement du Quatelbach, a servi pour acheminer les pierres lors de la construction de la citadelle de Neuf-Brisach. Des vannes permettent encore aujourd’hui de procéder à l’inondation des fossés de défense. Ce canal est utilisé comme ressource pour l’irrigation. Il se prolonge vers le Nord par la Rigole de Widensolen qui permet de transporter de l’eau pour soutenir le débit de la Blind.
Le Canal de la Hardt a été mis en service dans les années 50 pour compenser l’affaissement de la nappe suite à la canalisation du Rhin. Il a été conçu pour l’irrigation par submersion, ce qui impose un niveau d’eau supérieur au niveau des champs. C’est pourquoi ses berges sont généralement bétonnées (20 km sur 30). Il est utilisé pour l’irrigation et pour le transport d’eau. Son utilisation pour l’irrigation est toutefois en baisse suite au développement des capacités d’irrigation par pompage dans la nappe phréatique.
Suite aux nombreux aménagements hydrauliques, les cours d’eau de la Hardt constituent un vaste réseau interconnecté. L’eau du Rhin est utilisée pour alimenter les canaux à partir de nombreuses prises d’eau (Huningue, Kembs, Ottmarsheim, Kunheim ... ). Les ouvrages sont interdépendants, si bien qu’il est difficile voire impossible, de supprimer des éléments malgré leur désaffectation. Ils jouent également des rôles importants au niveau de la biodiversité, des paysages et pour recharger la nappe en eau de bonne qualité.

JPEG - 726.8 ko
Le Canal du Rhône au Rhin traverse la forêt de la Hardt. Arrivée sur Niffer

  La roche et le sol

JPEG - 1.6 Mo
Hardt carte des principaux sols. source ARRA
JPEG - 764.1 ko
Hardt bloc roches et sols
JPEG - 254.2 ko

La Hardt s’étend entre l’Ill et le Rhin, sur l’ancien cône de déjection glaciaire du Rhin. Les formations géologiques typiques de la Hardt sont des alluvions rhénanes riches en calcaire. Les forêts sont localisées sur les bancs de graviers pauvres et filtrants de l’époque würmienne, tandis que l’agriculture occupe les limons sableux, plus riches. En l’absence de relief, la qualité des sols est principalement liée au substrat géologique, en particulier à la charge des sols en cailloux et à la grande profondeur de la nappe. L’éloignement de la nappe phréatique et les faibles précipitations accentuent les difficultés de croissance.
Le substrat est fait de dépôts grossiers caillouteux, de très grande épaisseur, charriés par le Rhin lors de la glaciation wurmienne, imperméabilisés lors des travaux de Tulla. Les réserves en eaux sont réduites. Des variations sont introduites par des dépôts plus récents.
Les sols de la Hardt sont très sensibles au lessivage.
L’épaisseur des alluvions varie du sud au nord de 50 mètres près de Bâle jusqu’à 250 m près de Neuf-Brisach.
Un autre facteur influe sur l’occupation des sols de cette région naturelle, il s’agit du niveau supérieur de la nappe phréatique qui est de plus en plus proche de la surface quand on se rapproche du nord.
On distingue deux grandes régions dans la Hardt :
- la Hardt rouge sur la terrasse supérieure du Rhin dont les sols sont constitués d’un banc de graviers grossiers. Ces graviers trop perméables et trop secs sont peu favorables à la culture. Une forêt de charmes et de chênes peu productive recouvre ces sols.
- la Hardt grise est le niveau inférieur de la basse terrasse du Rhin. Ces sols bénéficient des apports de dépôts limoneux fins apportés par les hautes eaux.
Tout en bordure du fleuve, les sols sont plus sableux, s’agissant souvent des bras morts du Rhin comblés et recouverts de limons. Les sols de cette région sont beaucoup plus favorables à la culture. Le Rhin était bordé d’une forêt alluviale.

JPEG - 532.4 ko
Les sols de la Hardt gardent la trace des nombreux apports limoneux et sableux déposés lors des inondations. Dessenheim

  Agriculture

JPEG - 1.7 Mo
Hardt carte agriculture
JPEG - 470.3 ko
Hardt bloc la terre
JPEG - 317 ko

Les terres de la Hardt gardent une réputation de pauvreté due au sol médiocre, à la sécheresse climatique et pédologique, elle-même aggravée par l’abaissement de la nappe phréatique, consécutive à l’endiguement du Rhin. Depuis 1960, c’est l’irrigation qui contribue à une meilleure exploitation de ces terres, 16 000 ha sont ainsi irrigués sur les 20 000 de la SAU (source RGA 2000). La maïsiculture avec irrigation est ainsi très largement dominante, cette technique permettant l’expression du potentiel de production de la zone. Les cultures de céréales ont très fortement régressées. Quelques cultures légumières de plein champ, des élevages porcins et cunicoles hors-sol complètent les productions de la Hardt.
Les terres de la Hardt souffrent doublement de la sécheresse du fait de la perméabilité excessive des graviers grossiers qui les constituent et d’une faible pluviosité annuelle. Un dicton alsacien dit : « Il faudrait dans la Hardt qu’il pleuve une fois tous les jours de la semaine et deux fois le dimanche » !

JPEG - 629.2 ko
Le canal d’irrigation de la Hardt et les rampes d’arrosage à travers les grandes parcelles géométriques de maïs. Blodelsheim

  Forêt

JPEG - 1.6 Mo
Hardt carte forêt
JPEG - 711 ko
Hardt bloc arbre
JPEG - 263 ko

Les forêts de la Hardt représentent le reste d’un vaste massif forestier qui occupait, rive gauche du Rhin, les quelques 50 000 ha du cône alluvial rhénan. La forêt occupe aujourd’hui une surface de 19.141 ha soit un taux de boisement d’environ 38 %. Les forêts publiques sont dominantes avec les 14 000 ha de la Forêt Domaniale de la Harth et les huit massifs communaux situés au Nord qui totalisent environ 3 000 ha. Les forêts privées couvrent 2.000 ha.
La forêt domaniale de la Hardt au Sud, constitue la seconde forêt d’Alsace avec ses 14 000 hectares d’un seul tenant, derrière la forêt de Haguenau. Propriété des Habsbourg, elle est revenue à Louis XIV à l’issue de la guerre de Trente Ans. Propriété de l’État, elle est recensée comme zone de protection spéciale Natura 2000. Elle constitue non seulement la plus grande charmaie naturelle d’Europe, mais abrite également des pelouses steppiques très rares en Europe occidentale.
Les types de peuplements principaux de la Hardt sont les mélanges futaie-taillis et les taillis simples. Les conditions sèches de la Hardt expliquent, voire imposent le choix de ces traitements par les gestionnaires.
Dans les mélanges futaie-taillis, les essences prépondérantes de la réserve sont les chênes sessile et pédonculé. Le taillis comprend surtout du robinier faux-acacia et du chêne et quelques arbres fruitiers (cormier, merisier, alisier). Les peuplements sont souvent pauvres et de dimensions modestes. Autre formation importante de la Hardt, les taillis qui sont surtout composés de robinier faux acacia, une des rares essences à s’adapter dans les conditions difficiles rencontrées localement.
Les futaies, minoritaires dans la Hardt, sont dominées par les chênes communs, dont le chêne sessile qui est le mieux adapté. Le chêne pédonculé, bien que présent, souffre de la sécheresse et est l’objet d’un dépérissement très important. On peut souligner la présence de chêne pubescent. En ce qui concerne les résineux, seul le pin sylvestre occupe une place significative.

JPEG - 620.7 ko
La forêt de la Hardt forme le second plus grand massif de plaine en Alsace derrière la forêt de Haguenau. Vue depuis Habsheim

  Urbanisme

JPEG - 1.6 Mo
Hardt carte urbanime
JPEG - 441.4 ko
Hardt bloc pierre
JPEG - 196.2 ko

L’occupation de la Hardt est assez tardive puisque les défrichements ne commencèrent timidement qu’au VIIIe siècle puis continuèrent au Moyen-Age. Certains villages sont ainsi nés à cette époque. D’autres sont apparus plus tard, gagnés sur la forêt, comme Munchhouse. Ces villages ont une structure compacte afin de ne pas empiéter sur les terres cultivables et pour mieux se défendre contre les éventuels agresseurs. Les villages dont la structure est plus allongée le long d’un axe principal sont souvent des villages reconstruits plus tard au XVIe et au XVIIe siècle.

Les villages de la Hardt s’échelonnent selon deux axes qui convergent vers Neuf-Brisach. A l’est, les villages sont pour la plupart implantés le long de la RD468 reliant Marckolsheim à Kembs par le rebord de la terrasse de la Hardt. A l’ouest, la RD2 relie les villages implantés entre Neuf-Brisach et Ensisheim.
Seule enclave urbaine en pleine forêt de la Hardt, à 10 km de Mulhouse, l’usine Peugeot s’est implantée en 1962, sur les 225 ha d’un ancien champ de tir.

Principale agglomération de la Hardt, Neuf-Brisach, fut créée en 1697, sur un plan octogonal. Aujourd’hui la citadelle constitue une agglomération qui s’étire vers le Rhin avec les communes de Volgelsheim, Algosheim et Voglgrun.
Les communes de la Hardt ont poursuivi un accroissement dynamique porté par la proximité des pôles économiques de la bande rhénane et de l’agglomération de Mulhouse.

JPEG - 585.9 ko
La citadelle octogonale de Neuf-Brisach et son prolongement en direction du Rhin

 

Pied de page

Site mis à jour le 16 février 2015
Plan du siteAuthentificationFlux RSS