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La révolution française et les infrastructures de l’ère industrielle

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25 avril 2013

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    La révolution française de 1789 remet en cause le système politique, économique et social de l’Ancien Régime. Les nouvelles règles ont des répercussions immédiates sur la physionomie des villes et villages alsaciens. Ainsi, la suppression des corporations qui correspond à l’abolition des privilèges en 1791 met fin à l’ancienne organisation du travail en liquidant toutes les communautés de métiers. Leur savoir-faire et leurs modèles sont déposés dans le domaine public et la loi institue la propriété des brevets. De même, la suppression des douanes intérieures et des péages (comme cela pouvait exister entre provinces ou à l’entrée des villes) participe dès le début du XIXe siècle à l’éclosion de nouvelles formes de commerces et d’industries. La ville tend à s’agrandir, à diversifier ses fonctions et les formes bâties qui lui correspondent. La poussée démographique est telle au début du XIXe siècle que la région dispose d’une main d’œuvre bon marché, non qualifié, qui fuit généralement la campagne (grande pauvreté) pour venir s’installer en ville.

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    Mulhouse, extrait de la Minute d’Etat-major réalisée durant la première moitié du XIXe siècle. La ville de Mulhouse, dont l’aire urbaine est encore concise dans le périmètre de ses anciennes fortifications, se trouve ceinturée par le premier réseau moderne d’infrastructures. Source géoportail

    C’est dans ce contexte postrévolutionnaire que la ville de Mulhouse intègre politiquement la France en 1798. Restée à l’écart des conflits, Mulhouse possède de grands industriels (déjà révélés avant la révolution) qui cherchent à développer leur moyen de production. Or, le transfert des barrières douanières sur le Rhin rend le transport fluvial plus contraint. Il devient alors urgent de développer d’autres moyens de transport sur l’axe rhénan (notamment entre Strasbourg et Bâle). C’est donc un industriel mulhousien qui fait construire, avec ses fonds propres, en 1839, la première ligne de chemin de fer entre Lutterbach et Mulhouse. C’est le début d’une nouvelle vision de l’aménagement du territoire : les infrastructures au service de l’industrie, qui bouleversent la structure urbaine existante.

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    Le Canal de la Marne au Rhin, depuis la halte fluviale de Eschau (67). Le canal crée de nouveaux paysages linéaires qui côtoient aujourd’hui les zones urbaines. Souvent doublés d’alignements d’arbres, les canaux sont, en ville, les supports d’une nature urbaine ordonnancée.

    Les canaux, les lignes de bateaux à vapeur, les lignes de chemin de fer, autant d’infrastructures pour l’industrie qui demande de l’espace. Les fortifications et autres ouvrages de défense maintenues lors du passage des troupes de Louis XIV, sont remises en cause par les infrastructures linéaires qui scindent la ville. En vertu de l’ordonnance royale du 18 septembre 1816, une commission mixte Génie militaire et Ponts et Chaussées doit être consultée pour les travaux publics dans les zones frontières ou autour des places fortifiées.
    En 1846 s’achève donc la construction de la totalité des 141 km de la ligne Strasbourg-Bâle concédée en 1838. Conçue comme ligne de transit reliant deux centres commerciaux d’importance et bénéficiant de bonnes correspondances fluviales sur le Rhin, le chemin de fer Strasbourg-Bâle participe tant aux échanges nord-sud qu’au développement économique de toute l’Alsace. Toutefois, l’absence de continuité vers Paris ou vers le sillon rhodanien, et donc les ruptures de charge entre la voie ferrée et la voie fluviale, ne permettent pas à la compagnie de récolter les fruits de ses investissements. Il faudra attendre 1852 pour voir Strasbourg relié à Paris par une ligne de chemin de fer en 1852 et par le canal de la Marne au Rhin mis en service un an plus tard. Des gares sont édifiées dans chacune des villes traversées, même s’il faut attendre l’annexion allemande de 1870 pour que les édifices actuels soient construits, plus grands, plus majestueux, qui s’accompagnent d’une vision urbaine d’ensemble.

    D’importants travaux de régulation des cours d’eau sont également entrepris notamment sur le Rhin. Avant que le Rhin ne soit canalisé, les crues noyaient régulièrement la plaine voisine. De nombreux travaux de canalisation ont été entrepris depuis l’Antiquité, car les Romains l’utilisaient déjà comme voie fluviale. C’est ainsi que entre 1842 et 1876, de grands travaux pour canaliser le Rhin débutent. L’objectif principal était de contenir les crues dans un lit unique. Cela permet également de tracer un chemin de halage et de récupérer des terrains, d’habitude inondés, pour l’agriculture. Pour cela, les différentes îles et méandres sont supprimés, et le fleuve prend un trajet plus rectiligne.

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