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La Décapole et les villes d’Empire

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10 janvier 2013

Si Aujourd’hui la trame urbaine de la région alsacienne met en avant une hiérarchie de plus en plus affirmée entre des pôles d’attractivités à l’échelle nationale (Strasbourg, Bâle-Mulhouse) et des villes d’importances régionales (Colmar, Obernai,...), la situation au XIVe siècle en est tout autre.
L’Alsace sort d’importants conflits entre puissances locales et si le territoire est découpé en une multitude de territoires indépendants. Il nait en 1354 une grande union entre 10 villes alsaciennes : c’est la création de la Décapole entre « les villes immédiates ». Imaginée comme une importante ligne de défense, la Décapole marque le début d’une grande période de prospérité économique et culturelle. Nous pouvons alors parler d’une première trame urbaine, un réseau de villes qui s’affirme et qui laisse des traces dans le paysage.

  L’union militaire et économique

Il s’agit avant tout d’une ligue urbaine défensive regroupant 10 villes alsaciennes afin de se protéger contre d’éventuels seigneurs belligérants. Dans un contexte où une grande partie de l’Europe est sous domination du Saint Empire romain germanique, ces 10 villes scellent leurs alliances en 1354 sous l’égide de l’Empereur Charles IV, conscient du pouvoir que représente cette alliance face aux grands pouvoirs féodaux de la région.

Les villes de la Décapole : Haguenau, Strasbourg, Colmar, Kaysersberg, Munster, Tûrckeim, Schlestadt (Sélestat), Wissembourg, Obernay et Rosheim. Strasbourg, Haguenau et Colmar étant alors considéré comme des villes libres.
Ces villes se prêtent assistance en cas d’attaque par un autre seigneur, et « aucune ville en particulier n’aura le droit de contracter des engagements privés sans l’agrément des autres villes ». Cette alliance restera en vigueur jusqu’à l’arrivée de Louis XIV à la fin du XVIIIe siècle qui les rattache au royaume de France.
Chacune de ces villes obtient le droit d’édifier des fortifications et le siège de l’alliance s’installe à Haguenau (existait déjà un palais impérial qui devint lieu de résidence du préfet provincial), petite ville commerçante installée au milieu d’une immense clairière sablonneuse. Dès cette époque, ces villes s’affirment par le développement de relations économiques entre elles, marqué par l’expansion des corporations d’artisans (tanneurs, potiers, bateliers, charpentiers,...).

  Les cités « République »

Le cas de la ville de Strasbourg est tout à fait singulier, puisque après avoir quitté la Décapole (ayant la capacité de se défendre elle-même), elle décida, dès 1420, de se doter de sa propre constitution municipale, qui institue une gouvernance spécifique de la ville, et lui permet également de battre monnaie. La république strasbourgeoise deviendra le berceau d’un développement économique à la Renaissance, qui aura des répercussions au niveau de la forme de la ville et de son architecture.
La ville de Mulhouse reste, quant à elle, en marge de cette alliance. En 1357 est fondée la République de Mulhouse, et la ville cherchera toujours une alliance avec les cantons helvétiques de Berne et Soleure. Il faudra attendre le milieu du XVIIIe siècle pour que la cité connaisse un réel développement urbain.

  Et les villes seigneuriales

C’est aux sorties du Moyen-Age qu’émergent d’autres villes, qui dépendent directement de pouvoirs locaux, qu’ils soient religieux ou non. C’est le cas d’Altkirch, Saverne, Soulz ou encore Guebwiller, cette dernière étant, comme nous l’avons évoqué au chapitre traitant des monastères, sous la domination de l’abbaye de Murbach. Ces cités revendiquent également le droit de fortifier, droit alors réservé à l’Empereur, et les travaux donneront lieu à des querelles entre bourgeois et seigneurs sur l’image et le financement de ces ouvrages défensifs.

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