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Les unités de paysages

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Repères géographiques du Ried Nord

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18 novembre 2013

  Relief et eau

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Ried Nord carte relief et eau
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Ried Nord Bloc-diagramme relief et eau
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La plaine rhénane en pente douce vers le nord
Le Ried Nord occupe une bande étroite de quelques kilomètres le long du Rhin. Il est desservi par la voie ferrée Strasbourg-Lauterbourg, ainsi que par l’autoroute A35 entre Hoerdt et Lauterbourg.
Le Ried Nord offre un paysage sans relief apparent au sein de la plaine du Rhin. L’altitude varie de 130 m au sud, au niveau de la Wantzenau jusqu’à 109 m au niveau de la frontière nord du département soit une pente régulière mais faible (0,05 %), imperceptible sur le terrain.
Cette pente régulière correspond au sens de l’écoulement des eaux. Par ailleurs, le relief très faible dessine des cours d’eau en méandres, visibles uniquement grâce aux ripisylves.
Le Ried est par contre dominé à l’est le long de la forêt de Haguenau, par un talus raide d’une hauteur variant de dix à vingt mètres, échancré par de nombreuses ravines, dont le recul est marqué par une butte témoin, le Heidenberg, à Leutenheim.

Un territoire structuré autour du Rhin
Le réseau hydrographique du Ried Nord s’organise autour du Rhin. Le fleuve endigué, ses îles, ses chenaux, ses barrages, ses vastes forêts composent un vaste ensemble.
A la hauteur du Ried Nord, quatre rivières rejoignent le Rhin en provenance de l’ouest :
- l’Ill au niveau d’Offendorf au nord de l’agglomération strasbourgeoise.
- la Moder au niveau de Beinheim.
- la Sauer, rejoint un ancien bras mort du Rhin pour se jeter dans le fleuve près de Munchhausen ;
- la Lauter, en limite nord du département du Bas‐Rhin, se jette dans le Rhin en Allemagne, peu après Lauterbourg.
Ces affluents, qui pour la plupart (sauf l’Ill) ont une orientation ouest‐est, changent d’orientation et de tracé en arrivant dans l’entité Ried nord. En effet, ils s’infléchissent pour s’orienter vers le nord et prennent des formes sinueuses en méandres en raison de l’absence de relief.
Outre les cours d’eau qui forment une structure chevelue très ramifiée, on note de très nombreuses gravières, des rieds, des zones humides remarquables, des canaux.

La nappe phréatique importante dans le Ried Nord joue un rôle dans la prégnance et la variété de la végétation. Elle constitue un réservoir contenu sous la couche de gravier déposée par le Rhin. Dans le Ried Nord, le toit de la nappe se trouve de 1 à 2 m de profondeur.

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Le Ried Nord s’organise autour du Rhin et des quatre rivières qui le rejoignent. La Moder à Drusenheim

  La roche et le sol

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Ried Nord carte sols
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Ried Nord Bloc-diagramme roches et sols
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Le Ried du nord correspond au lit majeur d’expansion des crues du Rhin au cours du quaternaire. Le sol repose sur un lit de cailloux où circule, à quelques mètres sous la surface même en été, une immense nappe phréatique. Il gagne beaucoup en fertilité à proximité des anciens méandres, là où les crues passées du fleuve ont déposé des limons, mais aussi des argiles plus contraignantes. Quand l’argile domine trop, le sol devient franchement hydromorphe et il est resté longtemps voué à une vaste forêt alluviale jusqu’au milieu 20e s. C’est le cas de tout le ried noir (06B) où le taux d’argile dépasse 40%.
Ce paysage de clairières, de champs irrigués et de prairies, entrecoupés de bois, s’organise en trois grands secteurs naturels :
- une « plage » fertile et hors de portée des méandres, mais inondée jusqu’à la fin du printemps : le ried gris, habité et mis en culture de longue date.
- à l’ouest, un grand marécage très argileux également inondé, qui vient buter contre la plage de sables vosgiens : le ried noir, non habité.
- une large bande sableuse et calcaire côté Rhin, qui correspond à l’aire historique de divagation du fleuve, soumise à des crues catastrophiques dans l’histoire mais très tôt parsemée de clairières cultivées.

Partout, le paysan rectifie le chevelu de ruisseaux, draine pour gagner quelques semaines de ressuyage au printemps. Il ensemence les champs les plus sains dès l’automne, mais il attend la fin du printemps dans les champs inondables. A mesure que des secteurs sont protégés de l’inondation, la forêt alluviale est défrichée et les villages agricoles se développent jusqu’au pied des digues. L’ancienne clairière du village, issue du défrichage des meilleurs limons, reste identifiable aujourd’hui sur le cadastre avec son parcellaire ancestral en lanières. Visuellement, il se confond aujourd’hui avec les champs de défrichement rectangulaires récemment gagnés sur la forêt alluviale.
A-partir des années 1950-60, l’ensemble de la plaine est massivement défrichée, assainie par drainage, dotée de forages. Longtemps handicapée par les variations continuelles d’épaisseur et de granulométrie des alluvions, la plaine est rapidement convertie vers la culture intensive. Mais dans les Rieds, contrairement à la plaine, les champs de maïs irrigué continuent d’alterner avec des prairies et des bois.

Le ried gris : une plage fertile mais localement très hydromorphe
A l’orée de l’ère quaternaire (- 2,6 Ma : début du quaternaire et arrivée des premiers hommes), les reliefs actuels sont en place, mais la plaine se trouve plusieurs centaines de mètres plus bas. Nos ancêtres y ont foulé des marnes calcaires de l’ancien bras de mer de l’ère rupélienne, qui avait un temps relié la mer du nord à la méditerranée avant de se retirer vers le nord. Une épaisse couche de graviers gréseux recouvrait cependant déjà presque toute la plaine, rapportée par les puissantes rivières vosgiennes.
C’est l’époque où un dernier sursaut tectonique rehausse la partie sud des Vosges et fait basculer le Rhin vers le nord. Au nord de Strasbourg, la pente devient très faible, et oblique légèrement vers l’est.
Le fleuve décape d’abord son lit majeur dans les sables vosgiens selon une bande rectiligne, qui marque toujours la lisière de la forêt de Haguenau (18). Ses plus grandes crues viennent lécher ce talus, déposant des limons sur le lit de cailloux : ce sont les bons sols du ried gris (07A) où des villages s’établissent probablement dès le 11e siècle, pratiquant l’assolement biennal. Ce mode de conduite courant, hérité des romains, sera longtemps conservé sur les terres moins fertiles : l’année de culture, essentiellement de seigle, est entrecoupée d’une année de jachère pendant laquelle le sol est « nourri », amendé, labouré, pour restaurer sa fertilité. Cette pratique perdurera au nord de la Zorn au-delà du 18e siècle mais il ne semble pas que cette limite ait laissé de traces dans le paysage actuel.
Ce ried est parcouru de langues de gravier qui dominent la plaine de 2 ou 3 m à peine (07B). Les villages principaux s’y installent, restant à portée des inondations exceptionnelles. Un semis de petits villages, ne dépassant pas une centaine d’habitants en 1800 encore, s’implantent cependant très tôt au cœur de ces rieds, au niveau même du fleuve. Leur population explosera dès la première moitié du 19e s, avant même que le Rhin soit domestiqué.

Le marécage argileux du ried noir
La domestication du Rhin, supprimant les crues, conjuguée au drainage, a permis depuis la dernière guerre de mettre en culture intensive l’ensemble des rieds, et en particulier le ried noir, autrefois inondé jusqu’à la fin du printemps. Au contact des sables des cônes de déjection vosgiens, une large bande reste tout de même tourbeuse (6A) en raison de la résurgence de l’eau. Cette bande est restée en forêt tandis que le pied de ce petit talus sillonné de fossés de drainage est planté de peupliers.

La bande sableuse de divagation récente du Rhin
Au nord de Strasbourg, le fleuve change de physionomie : il abandonne ses tresses et trace cette fois de puissants méandres qui se séparent et se rejoignent quelques kilomètres plus loin, délimitant de grandes îles boisées, sableuses, de forme oblongue. A proximité de ses berges, il recouvre généreusement les sables et les cailloux d’alluvions mais ceux-ci, souvent très argileux, restent généralement voués à la forêt (03). C’est ici que les carriers multiplient les gravières.
Les anciens méandres sont recouverts d’une pellicule d’argile, et restent réservés à des reliques de l’ancienne forêt alluviale. Les secteurs de débordement également, de part et d’autre des méandres. Le cœur des méandres reste plus sableux, et les villages ont défriché et mis en culture ces grandes plages de sables où l’eau reste juste sous la surface, même en été. Ce sont des villages-frontière : certains d’entre eux ont un bac qui traverse le Rhin, mais aussi un fortin militaire.
Leur population double au début du 19es, et les lotissements se multiplient à la fin du 20e suite à la maitrise des inondations.

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Le parcellaire agricole garde la trace d’anciens méandres. Au bord du Rhin ne nombreuses gravières exploitent les alluvions rhénanes. Drusenheim

  Agriculture

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Ried Nord carte agriculture
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Ried Nord Bloc-diagramme agriculture
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L’activité agricole reste très présente dans le Ried Nord. L’occupation du sol est très largement dominée par les cultures, parmi lesquelles les céréales et le maïs sont prépondérants. Ce dernier étant toujours en extension. L’élevage se maintient et met en valeur les terrains les plus humides du Ried où les prairies restent nombreuses. Les vergers sont encore présents autour de plusieurs villages mais sont en constante régression.

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Comme dans la plaine d’Alsace, les cultures dominent l’espace agricole, essentiellement la maïsiculture (Le maïs est ensemmencé sur les terres apparement nues lors de la prise de vue). Les prairies se maintiennent sur les sols les plus humides. Kilstett

  Forêt

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Ried Nord carte forêt
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Ried Nord Bloc-diagramme arbre
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La présence des boisements dans le Ried Nord est étroitement liée à l’eau. Ainsi, deux ensembles boisés liés à l’eau se distinguent nettement : le premier le long du Rhin avec les forêts rhénanes, le second se dessinant autour des rivières.

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La présence des boisements dans le Ried Nord est étroitement liée à la présence des multiples cours d’eau. La Wantzenau

Les abords du Rhin présentent un cortège arboré quasi continu, avec encore de nombreux résidus de grands massifs boisés (bois communal de la Wantzenau, forêt d’Offendorf, forêt de Beinheim, forêt de Munchhausen) que l’on retrouve également sur la rive allemande.
La propriété forestière est partagée entre forêt privée et forêt communale, la forêt domaniale étant très marginale dans le Ried Nord.

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La Bande rhénane présente un cortège arboré quasi continu, avec encore de nombreux résidus de grands massifs boisés . Kilstett

  Urbanisme

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Ried Nord carte urbanisation
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Ried Nord Bloc-diagramme urbanisation
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Le Ried Nord est situé au Nord de la Région Alsace, à la frontière avec l’Allemagne. Il constitue un espace à dominante rurale à proximité de secteurs très urbanisés au Sud (métropole de Strasbourg), à l’Ouest (secteur d’Haguenau) et au Nord (métropole de Karlsruhe). Cette situation explique son caractère multipolaire. Les bourgs les plus importants se concentrent toutefois sur la moitié sud du Ried Nord, c’est-à-dire la partie comprise entre les pôles de Strasbourg et d’Haguenau.
Le Rhin, la voie ferrée, l’autoroute et la RD 468 confortent l’organisation Nord/Sud de ce territoire. La voie ferrée et la RD 468 relient l’essentiel des bourgs et des villages. Le Ried Nord présente de nombreuses emprises industrielles, portuaires et de gravières.

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Le Rhin, la voie ferrée, l’autoroute et la RD 468 confortent l’organisation Nord/sud de ce territoire. La voie ferrée et la RD 468 reliant l’essentiel des bourgs et villages du Ried Nord. Le Ried nord présente de nombreuses emprises industrielles, portuaires et de gravières. . Drusenheim
 

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Site mis à jour le 16 février 2015
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