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Portrait des Vosges Moyennes

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Breitenbach

LIMITES

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Vosges Moyennes carte unité

Au nord

L’amplitude du relief s’amenuise et les sommets s’arrondissent, marquant le passage aux Vosges du Nord.

A l’est

La rupture est franche avec la marche du Piémont viticole qui domine l’ouverture de la Plaine d’Alsace.

Au sud

La ligne de crête séparant le val de Villé de la vallée de Liépvrette forme la limite sud des Vosges Moyennes.

A l’ouest

La limite régionale correspond à la ligne de crête du massif Vosgien. Les Vosges Moyennes continuent de s’étendre côté lorrain, avec un réseau de vallées orientées vers l’ouest.

PORTRAIT SENSIBLE

Une nette rupture avec le Piémont

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Les reliefs des Vosges moyennes offrent de nombreux belvédères sur le Piémont et la Plaine d’Alsace. Grendelbruch

Depuis la Plaine, les reliefs boisés, sombres, des montagnes vosgiennes forment une ligne de force qui s’impose sur l’horizon. Depuis le Piémont, cette impression s’affirme aux pieds de cette longue marche vosgienne, orientée Nord/Sud, qui barre l’horizon. Depuis le rebord de ce relief boisé, des belvédères révèlent de larges vues panoramiques sur les paysages agricoles du Piémont et de la Plaine qui contrastent avec les forêts des Vosges Moyennes.

La forêt et les sommets affirmés donnent le cadre principal du paysage

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Versants et sommets boisés forment la toile de fond des paysages des Vosges moyennes. Russ

Les Vosges Moyennes sont boisées sur la majeure partie de leur étendue. Les ambiances forestières constituent donc une grande partie des perceptions. La majeure partie des horizons est constituée de lisières et de versants boisés. La forêt habille les sommets affirmés aux formes arrondies ou plus tranchées qui dominent le paysage. La diversité des boisements, mêlant les feuillus et les conifères, donne une palette étendue de couleurs et de formes, qui animent les lisières le long de routes ou des chemins. Le déroulement des saisons offre ainsi de nombreuses combinaisons formant une succession de tableaux au fil de l’année. Les pentes révèlent aussi des sous-bois variés par un jeu de transparence composant avec les percées de lumière.

Un paysage bien lisible qui se met en scène

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Un paysage forestier où les ouvertures paysagères ont une grande valeur tant dans le fond de vallée que sur les versants. Le Hohwald

Cette partie des Vosges se caractérise par un paysage de moyenne montagne avec des sommets aux altitudes intermédiaires entre les Vosges du Nord et les Hautes Vosges au sud. Les perceptions sont bien diversifiées et les vues composent souvent avec plusieurs éléments qui se combinent. Il y a souvent un étagement du paysage qui s’illustre par des crêtes densément boisées ou des chaumes ouvertes, puis des versants forestiers ponctués de prairies et parfois de villages, de bas de coteaux et de fond de vallée en prairies ou pouvant être refermés par la végétation. L’urbanisation s’étire le long des couloirs des vallées. Quelques villages isolés se nichent dans le creux d’un vallon secondaire. D’autres villages s’affichent, bien lisibles sur des versants ouverts ou des clairières sur des replats. Grâce à la présence des ouvertures des clairières et des chaumes, reliefs et forêts ne sont donc pas synonymes de fermeture du paysage, mais lui confèrent un caractère animé et dynamique.

Des échelles de perceptions variées

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De nombreux belvédères depuis les versants offrent de larges panoramas. Belmont

La forêt recouvre une grande partie de ce territoire et en referme souvent les vues, mais à travers les Vosges Moyennes de nombreux points en belvédère offrent de très larges panoramas. Ceux-ci mettent en scène les contrastes entre les lignes des sommets et la profondeur des vallées. D’ailleurs, certains endroits à l’intérieur du massif permettent de voir bien au-delà, jusqu’à la Plaine (Grendelbruch). Depuis les coteaux, les ouvertures des replats en prairie permettent d’englober du regard le relief et offrent également des perspectives sur les couloirs des longues vallées. Les covisibilités sont fréquentes. Il n’est pas rare d’avoir des vues surplombant la totalité d’un village niché dans un vallon, ou encore la vision des sommets depuis les fonds de vallée. En contrepoint de ces vues amples, les fonds de vallée et les sous-bois apportent des vues plus intimes, où le regard s’attache à une découverte de proximité (pied de coteau, ripisylve, petites prairies plates).

Des sommets repères

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La silhouette isolée du Climont forme un repère dominant les hautes vallées de la Bruche et du Val de Villé. Bourg-Bruche

Les sommets et crêtes apportent des contrepoints remarquables aux fonds de vallées. Certains comme dans la forêt de Halsbach (Ringelsberg, Baerenberg) présentent de très fortes pentes. De ce fait, ce sont souvent des buts de promenades. Leur ascension n’est pas vaine, une fois en haut, la profondeur des reliefs ou des vues lointaines captivent quand la forêt laisse passer le regard ou que de petites chaumes s’étendent. Ils apportent une autre dimension et un intérêt supplémentaire par des ambiances différentes de celles des vallées. Ils forment également des repères précieux dans le paysage. Chacun apporte une touche personnelle, que soit le Mont Sainte-Odile, le Climont, le Donon, le Champ de Feu, la Nécropole de Grendelbruch, le Grand Ringelsberg, ou encore les châteaux en ruines sur les pics.

Des vallées contrastées et bien lisibles

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Des vallées bien lisibles qui organisent l’occupation humaine, concentrant l’habitat et la voirie. Maisonsgoutte

Les Vosges Moyennes sont constituées de nombreuses vallées et vallons. Ils en existent de toutes les tailles avec de nombreuses orientations et présentant des faciès variés. Depuis les hauteurs, les crêtes séparant les vallées créent des plans successifs, formant de vastes moutonnements ou des lignes plus tendues, sur lesquelles le regard s’appuie successivement pour s’éloigner jusqu’à l’horizon. Il en résulte une impression de profondeur des horizons tout en ayant des premiers plans bien définis. Cette profondeur est aussi verticale par les dénivelés successifs perceptibles de place en place. Le jeu des confluences des vallées, interrompant les crêtes, module et anime également les vues, crée ainsi paysage multidirectionnel. Les deux vallées principales (Bruche et Giessen) s’affirment et donnent des directions visuelles plus fortes. A chaque fois haute et basse vallées se distinguent. Les hautes vallées gardent un caractère rural et villageois, tandis que les basses vallées sont plus marquées par les dynamiques urbaines. Les cours d’eau secondaires de l’unité forment des vallons perpendiculaires qui modulent les coteaux. Portes d’entrée dans les Vosges, les vallées sont parcourues par de nombreux axes routiers et ferré qui se faufilent dans un fond de vallée parfois étroit.

Des villages composés dans la topographie

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Installés à la confluence d’un vallon secondaire, les villages d’Hersbach et Russ s’organisent de part et d’autre du fond de vallée, sur les deux versants. Wisches

Dans les vallées ouvertes à proximité du piémont viticole, les villages concentrent une grande part du développement urbain d’hier et d’aujourd’hui le long des infrastructures de transport. Ainsi, dans les deux vallées principales, la structure urbaine des villages s’étend en fond de vallée ou en pied de versant pour ne constituer qu’un long ruban urbanisé, de Thanvillé à Steige et Urbeis dans le Val de Villé et de Mutzig à Rothau dans la vallée de la Bruche. Dans la vallée de la Bruche, quelques coupures paysagères subsistent néanmoins que les infrastructures routières et ferroviaires viennent morceler.

Restent au cœur du massif, dans les vallées secondaires, en situation de replat dans les chaumes d’altitude ou de versants dans les hautes vallées, de petits bourgs aux ambiances villageoises. Malgré le développement urbain des dernières décennies, ceux-ci conservent un paysage rural de proximité qui compose l’identité pastorale des villages d’altitude. Ces villages se découvrent pour la plupart après une traversée forestière de quelques kilomètres sur une route sinueuse et s’accompagnent d’une ouverture paysagère qui en renforce l’unité et le caractère précieux (blottis dans un écrin de verdure).

La route vecteur de découverte des situations urbaines

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Le village de Neuviller-la-Roche, au cœur du massif se donne à voir de loin par la route

Les routes offrent de nombreuses vues sur les villages, soit en situation de contre-bas ou bien en belvédère. Les villages se laissent découvrir de loin comme de près par leur silhouette allongée ou étagée de laquelle émerge le clocher. Les situations urbaines dialoguent avec le socle géographique dans lequel ils s’inscrivent, par un jeu subtil dans la pente et par l’environnement paysager et agricole qui les entoure.

Les principales villes se situent au pied du massif, en situation de débouché des vallées principales : Molsheim, à l’articulation du Piémont viticole et de la vallée de la Bruche, Châtenois et Sélestat au débouché de la vallée du Giessen. La RD 392 doublée par la RD 1420 parcourt la vallée de la Bruche, reliant Saint-Dié-des-Vosges à l’agglomération strasbourgeoise et traversant la ville porte de Molsheim. Le développement urbain et la pression foncière inhérente se concentrent à proximité de ces axes, se manifestant depuis le milieu du XXe siècle par de nouvelles extensions urbaines, en dehors du village sur des terrains naturels de vergers et de prairies.

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Vosges Moyennes bloc-diagramme unité
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Vosges Moyennes carte unité légendée


SOUS-UNITES

Sous unité : La vallée de la Bruche

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Une longue vallée qui forme un couloir où l’eau reste peu visible
La vallée de la Bruche forme une des plus longues vallées vosgiennes, reliant l’intérieur des Vosges Moyennes avec la Plaine d’Alsace, où elle se prolonge jusqu’à Strasbourg. Dans le Piémont au niveau de Mutzig, le resserrement du relief forme une « porte » qui marque l’entrée dans la vallée. Son tracé reste très linéaire et forme une courbe orientée est/sud-ouest. La Bruche, discrète et de taille modeste, serpente dans le fond plat de la vallée, ne signalant sa présence que par sa ripisylve. Depuis longtemps, l’eau a fait l’objet d’une maitrise (rigoles, prises d’eau, petits canaux) par contre encore bien visible aujourd’hui.

L’amont de vallée de la Haute Bruche : une pénéplaine au caractère villageois et agricole
En remontant la vallée de la Bruche, celle-ci change de caractère autour du « verrou » de Schirmeck avec un resserrement du couloir de la vallée. La vallée devient alors très encaissée et fermée jusqu’à Fouday. Au-delà l’ambiance est moins montagnarde qu’à l’aval, l’amplitude des coteaux y est moins marquée. Les ouvertures agricoles sont plus fréquentes dont un bel exemple, ponctué de fermes, s’étend au pied du Climont. Ce cône arrondi forme un repère remarquable dans le paysage. Le fond plat en prairie de la vallée s’illustre en de nombreux points. Le passage du cours d’eau est souvent ourlé d’une ripisylve qui en marque le passage. Plus largement, la haute vallée, avec les nombreux petits affluents, forme une pénéplaine dominée par des buttes gréseuses. Les villages sont nichés dans les vallons à proximité des rivières (Saulxures) ou en versant (Saales, Stampoumont).

L’aval de vallée de la Haute Bruche : une vallée-couloir dissymétrique au caractère urbain
Le couloir du fond de la vallée présente une certaine ampleur comparée à l’amont. L’amplitude du relief est plus forte et la dissymétrie des coteaux bien lisible. Celle-ci illustre bien le changement géologique qui se produit. Au sud-est, les vallons affluents, entaillant le massif granitique du Champ de Feu, sont plus petits et perpendiculaires à la Bruche. Le coteau parait plus régulier, plus vertical et boisé. Au nord-ouest, les vallons entaillent le grès du Massif du Donon. Ils sont plus larges, sculptant ainsi un coteau découpé et irrégulier. Les villages se sont à l’origine installés à la confluence des vallons, remontant dans ceux-ci, en retrait des fonds inondable de la Bruche. La vallée fédère une importante urbanisation avec une forte identité industrielle (usine, cité ouvrière, moulin, voie ferrée, routes). L’urbanisation s’est ensuite étendue au fil de la vallée, rendant les ouvertures particulièrement rares et donc précieuses. Les routes parallèles empruntant la vallée sont très présentes dans ce couloir et en constituent les premières perceptions.

Sous unité : Le Val de Villé

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Des hautes vallées formant d’étroits couloirs aux versants abrupts
Vers l’ouest de Villé, la vallée se dédouble en deux vallées étroites dont les deux cours d’eau portent le même nom de Giessen. La vallée sud forme un couloir étroit, aux versants abrupts et densément boisés. Des pieds de coteaux sont par endroits en prairies. Les prairies de fauche dans le fond forment un étroit couloir ouvert et lumineux. La vallée nord présente un profil plus ouvert avec une proportion plus grande de prairies sur les coteaux. Ces deux vallées présentent de vues plus cadrées et des ambiances plus intimes qu’à l’aval de Villé. Des situations en belvédère sur les couloirs s’ouvrent par endroit donnant un bonne lecture de haut des fonds plus intimes. La route principale suit le fond de vallée. Elle est le support d’une urbanisation linéaire créant par endroit une conurbation entre les villages (Maisonsgoutte/Steige).

L’aval de Villé : un large val ouvert en covisibilité
Entre Villé/Fourchy et Neubois, le paysage s’ouvre avec des vues portant assez loin. La vallée s’élargit fortement en un large val, gommant en partie sa direction. Ce val prend des allures de cirque quand les sommets forestiers s’escarpent, notamment vers Villé. Il en résulte globalement de larges covisibilités et de nombreuses situations en belvédère. Le paysage se donne à voir et ainsi se met en scène. Ce paysage agricole ouvert surprend par son coté atypique au sein d’un massif boisé imposant. Les prairies occupent les pieds de coteaux en pente douce formant par endroit des replats et les élargissements des vallons secondaires. La présence des vergers et de quelques vignes donne au paysage un coté graphique qui rappelle le Piémont plus à l’est.
En rive gauche les villages se sont implantés et développés au pied du coteau près du Giessen au niveau des confluences, remontant également dans les vallons secondaires. En rive droite les villages sont adossés à la lisière forestière, en surplomb du fond de vallée, dans des vallons moins prononcés qu’au nord. Vers l’est le val se resserre avant la confluence avec la Liépvrette, puis l’ouverture dans le Piémont. Ce passage étroit forme un sas d’entrée qui contraste avec l’ouverture agricole du Val de Villé.

LES PAYSAGES URBAINS DES VOSGES MOYENNES

Des villages en fond de vallée, le long des routes

Les villages qui ont connu un développement marqué depuis la fin du XIXe siècle se concentrent principalement dans la vallée du Giessen et la vallée de la Bruche. Le long des infrastructures routières et ferroviaires qui cheminent dans les vallées, et à proximité du réseau hydrographique, les noyaux villageois se succèdent distants d’à peine 1 km. Le tissu urbain forme par endroit des continuités entre les villages, comme dans la haute vallée de la Bruche.

Dans les vallées, la rue principale devient l’armature structurante des villages, le long de laquelle s’accroche les constructions. Plutôt de forme étirée par les contraintes de relief, les villages sont formés aujourd’hui par le noyau villageois historique le long de la voie principale et des hameaux à l’articulation de cette même voie et des vallons secondaires (implantation urbaine à la confluence). Les situations urbaines restent néanmoins contrastées suivant le resserrement des vallées. Ainsi, il n’est pas rare de rencontrer des villages en pied de versant dans les larges vallées (Neuve-Eglise ou bien Lutzelhouse), ou à l’écart du fond de vallée et en lisière de forêt.

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Entrée du bourg de Maisonsgoutte, le village se développe de part et d’autre de la rue principale.
Ici, à Maisonsgoutte, le noyau villageois s’installe en fond de vallée, en limite de la zone humide de la rivière, au carrefour de deux bras d’eau (le Giessen et ruisseau secondaire). La situation d’entrée de village montre que l’habitat qui se concentre de part et d’autre de la RD 424, ainsi que perpendiculairement dans les vallons secondaires.
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En cœur de village à Maisonsgoutte, les bâtiments industriels en fond de vallée. (fond street view)
De manière significative, comme à Maisonsgoutte, les formes urbaines liées à l’habitat structurent la rue principale alors que les petites industries s’implantent plus directement au contact du cours d’eau. Les nombreux hameaux le long des cours d’eau secondaires, se laissent découvrir depuis le centre du village et dessinent une silhouette urbaine élargie de part et d’autre du fond de vallée. Les extensions urbaines de la deuxième moitié du XXe siècle sont d’ailleurs fortement imbriquées dans la continuité de ces hameaux.
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A Maisonsgoutte, l’identité rurale est visible sur les ensembles de façades qui le long de la rue principale organisent des perspectives. Ici le clocher de l’église qui marque le cœur du village et des équipements. (fond street view)
En cœur de village, le front bâti est composé par une succession de longues façades ou de pignons en faible retrait de la rue. Entre les constructions, les vues s’échappent par les jardins et cours d’habitation, vers le fond de vallée ou les versants en amont.
Le centre du village autour de l’église se trouve à l’articulation de la rue principale et de voies secondaires qui mènent aux hameaux. Se dessine alors à cet endroit un espace de rencontre, devant les équipements rassemblés et autour de la fontaine publique.
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Sur les hauteurs de Maisonsgoutte, les vergers dominent le village et marquent la lisière boisée. (fond street view)
Autour du village, sur les premières pentes et le long du cours d’eau, les prés et pâtures assurent l’ouverture du paysage et maintiennent les bois à distance. Les vignes et vergers des jardins à l’arrière des habitations participent dans les secteurs bien exposés, à la préservation du paysage productif de proximité.
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Cas du village de Maisonsgoutte dans le Val de Villé. Dans une situation de fond de vallée ouverte et relativement plate, le village s’étire le long de la rue principale et des voies conduisant dans les vallons secondaires. L’urbanisation récente s’insère entre le village et les hameaux, réduisant les ouvertures agricoles de part et d’autre de la vallée. Subsistent des vergers dans la pente en limite de village qui assurent la transition avec le massif boisé. (fond IGN Geoportail)

Des villages perchés dans les hautes vallées

En dehors des vallées principales des Vosges Moyennes, les villages se font plus rares et plus dispersés. Là encore, les implantations de villages sont contraintes par le relief important et par la proximité d’un point d’eau qui rend possible l’activité humaine. Qu’il s’agisse de villages de replat ou de versants, les villages des hautes vallées s’entourent de clairières pâturées, ponctuées de quelques alignements d’arbres fruitiers.

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Ici, Le village de Belmont se découvre en plongée, accroché sur le versant
Cernés par des sommets boisés, ces villages offrent des points de vue remarquables depuis la route. Au débouché de la forêt, ces villages, dont la pression foncière reste faible, semblent comme nichés dans leur écrin de verdure.
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Inscription des volumes bâtis dans la pente. Belmont
La structure de ces villages d’altitude s’organise à partir de la rue principale qui traverse le site. Se succèdent de petits hameaux par regroupement de quelques fermes en lisière de la forêt et le centre bourg plus étendu ou se concentre les équipements.
Ici à Belmont, les constructions s’ouvrent sur le grand paysage en situation de balcon. Le volume principal de la ferme s’adosse perpendiculairement au relief et ouvre son pignon sur la vallée.
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Un habitat fortement relié au paysage agricole. Belmont
Les constructions s’étagent dans la forte pente, et composent avec les vergers et les prés une succession de lignes de force parallèles au relief. En entrée de village à Belmont, cette situation de clairière habitée contraste avec les fonds de vallées tout proches et compose une diversité de points de vue et de relations aux milieux naturels tout à fait remarquables.
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Vue depuis la rue principale sur le cœur de village avec son église en contrebas qui domine la vallée. Belmont (fond street
Au cœur du village, les constructions s’implantent en retrait de la rue, développant de manière récurrence la longue façade de l’habitation sur rue. La faible densité du tissu urbain et la discontinuité du bâti laissent de larges ouvertures visuelles entre les constructions sur les jardins en contrebas. Ici, à Belmont, la rue, élargie par les devants d’habitation devient le lieu d’usage du village et offre de nombreux points de vues vers les sommets environnants.
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Cas du village de Belmont, dans la haute vallée de Schirgoutte. Un village étagé dans une clairière agricole. La route et les cours d’eau organisent l’implantation des hameaux dans la pente, tandis que l’espace agricole ouvert est morcelé par les extensions pavillonnaires. (fond IGN Geoportail)

La ferme vosgienne : une typologie qui compose avec la pente

Le patrimoine bâti témoigne dans les Vosges Moyennes à la fois d’un rapport étroit et quasi récurrent à une petite agriculture de montagne mais également d’une diversité d’inscription dans le contexte géographique. Qu’il s’agisse de petites fermes mitoyennes dans les villages des vallées principales ou bien de la ferme d’altitude dans un hameau dispersé, le bâti traditionnel procède d’une même typologie : la ferme vosgienne, avec l’apparente simplicité d’un bâtiment monobloc qui regroupe toutes les activités économiques.

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La ferme bloc en bord de route. Wisches (fond street view)
La ferme bloc en bord de route, s’organise la façade le long de la rue sur un parcellaire assez étroit en lanières. Le bâti se place parallèlement à la rue, en retrait, ménageant un espace plus ou moins large commun à quelques maisons mitoyennes, et séparées par de petits espaces interstitiels donnant sur les arrières. La rue est ainsi rythmée par les retraits irréguliers des façades.
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La ferme bloc du hameau de versant. Bellefosse (fond street view)
La ferme-bloc dans les hameaux s’installe en léger retrait par rapport à la rue, perpendiculairement, présentant le pignon sur la rue. Les accès à la partie habitation, exploitation et grenier se font sur la rue, à des niveaux différents en fonction de la pente. Les volumes sont alors séparés et les jardins dans la pente marquent l’ambiance de la rue entre les constructions.
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La ferme bloc vosgienne dans les vallées – Deux typologies bâties qui organisent l’espace de la rue. Analyse des logiques d’implantation.


LES ELEMENTS DU PAYSAGE

Les éléments liés à l’eau et à la roche

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La Bruche à Wisches
La rivière
Les cours d’eau apparaissent de façon discontinue depuis les routes empruntant les fonds de vallées, participant au charme des lieux. Les rivières passent également à proximité ou dans les villages en composant avec l’espace public et les habitations. La rivière a aussi été utilisée pour l’industrie révélant un savoir faire passé de maitrise de la force motrice de l’eau. La maitrise de l’eau s’illustre surtout dans la vallée de la Bruche qui a connu un fort essor industriel et artisanal passé. Les nombreuses fabriques de textile de la fin du XIXe siècle ont développé un important patrimoine industriel de qualité avec tout un système d’ouvrages installés sur la rivière : moulins, prises d’eau biefs...
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La ripisylve. Le Hohwald
La ripisylve
Cette ligne arborée signale le passage de la rivière, participant à la lisibilité du paysage lorsque le fond de la vallée est suffisamment ouvert. Outre un rôle environnemental, elle apporte diversité et graphisme dans les vues et forme un contraste avec les prairies de fauche.
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Le pont. Wisches
Le pont
Les cours d’eau sont souvent masqués par la végétation. La traversée de la rivière par un pont est souvent l’occasion de la découvrir. Le viaduc de Fouday constitue un bel exemple d’ouvrage de pierre avec des arches.

Les éléments liés à l’agriculture

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La prairie humide du fond de vallée. Bourg Bruche
La prairie humide/la friche humide du fond de vallée
Ces prairies sont précieuses car elles permettent au regard de passer, de voir plus loin dans ces paysages majoritairement fermés par les boisements. Leur abandon évolue vers une friche arbustive puis arborée qui referme visuellement et physiquement le couloir des vallées.
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La petite chaume. Neuviller la Roche
La petite chaume/la clairière perchée
Ces ouvertures perchées au-dessus de la forêt offrent des situations en belvédère remarquables caractéristiques des Vosges Moyennes. Ces petites chaumes animent les versants où s’étendent sur le sommet des crêtes, par ailleurs majoritairement boisées, ce qui leur confère un intérêt particulier.
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La parcelle en lanière du versant. Belmont
La parcelle en lanière du versant
Le parcellaire en lanière de prés, parfois animé de vergers (dans le val de Villé), capte le regard sur les versants. Ces lanières de prés, séparées par des talus, marquent fortement le paysage sur les versants. Son aspect graphique apporte une diversité et une animation très importante dans le paysage. Ces lignes horizontales révèlent la pente et témoignent du travail d’aménagement des terres. Elles permettent également de donner une échelle au paysage des versants : la parcelle par sa taille modeste renvoie à une échelle de perception plus humaine au sein de versants parfois grandioses.

Les éléments liés à la forêt

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La lisière. Neuviller-la-Roche
La lisière
Compte tenu de l’étendue des forêts dans les Vosges Moyennes, les lisières prennent une grande importance car elles forment les premiers plans visuels à la moindre ouverture (routes, clairières). Leur nature, leur forme, ou encore leur transparence impacte directement la perception des paysages.
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Le sous-bois. Saulxures
Le sous-bois
Une grande partie des parcours s’effectue au milieu de la forêt. La qualité des ambiances forestières, animées par les différents âges des arbres, le contraste feuillus-conifères et les petits évènements (ruisseau, relief, bloc rocheux, arbre remarquable…) est fondamentale dans la perception de ce territoire.
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La parcelle forestière géométrique. Steige
La parcelle forestière géométrique
Les modes de boisement des versants sont très visibles dans cette unité où les covisibilités entre versants sont importantes. L’exploitation des forêts et les replantations qui en découlent peuvent entrainer des formes géométriques avec un aspect artificiel.

Les éléments du paysage liés à la route

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La traversée forestière. Barr
La traversée forestière
Les routes traversant souvent les massifs boisés, ces parcours constituent la majorité des perceptions des Vosges Moyennes. Les lisières forestières et les percées ont ici un fort impact sur la perception des paysages.
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Le col. Ranrupt
Le col
Il symbolise un moment de passage, une « frontière », un basculement vers un autre massif ou une autre vallée. C’est souvent un point de visite et d’arrêt, au départ de sentiers et de chemins.
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Le virage en épingle. Belmont
Le virage en épingle
Tracé typiquement montagneux, il offre, sur une faible surface, une forte ascension avec un ou des virages très resserrés. Le ralentissement nécessaire permet aussi d’admirer les vues quand les abords sont dégagés.
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La route en balcon. Belmont
La route en balcon
Compte tenu des dénivelés importants et l’amplitude des reliefs, ces routes de versants offrent, quand la végétation le permet, des itinéraires impressionnants en fort belvédère.
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La route de fond de vallée. Urbeis
La route de fond de vallée
Les routes principales empruntent majoritairement les fonds de vallée. Elles alternent entre traversés urbaines ou urbanisation linéaire, ouvertures agricoles, friches et boisements.
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Le mur de soutènement en pierre. Waldersbach
Le mur de soutènement en pierre
C’est un traitement noble des talus ou des bas-côtés des routes. Il accompagne l’itinéraire révélant l’insertion soignée de la route dans le paysage.
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Le belvédère. Villé
Le belvédère
De nombreux points de vue en hauteur ponctuent le paysage des Vosges Moyennes. Ils se situent souvent au niveau des ouvertures des prairies ou des petites chaumes. Ils donnent au paysage toute sa dimension et son cachet. Ils sont parfois aménagés pour permettre une fréquentation harmonieuse respectueuse du site et de l’environnement.
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L’alignement d’arbres. Ottrott
L’alignement d’arbres
Il accompagne ponctuellement, les itinéraires routiers. Il cadre la route, la jalonne et crée une transition avec l’espace alentour.
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La piste de ski et son parking. Belmont
La piste de ski et son parking
Les aménagements et les équipements pour le ski, avec des grands parkings et des tracés de lisières rectilignes, donnent au paysage une tonalité plus artificielle. Ce sont des lieux très fréquentés donc fortement perçus par un grand nombre de personnes.
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Le chemin de montagne. Belmont
Le chemin de montagne
Un important réseau de chemins balisés et entretenus par le Club Vosgien sillonne la montagne. Il favorise une activité de randonnée très attractive pour ce territoire.

Les éléments liés au bâti

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Le village en fond de vallée. Villé
Le village en fond de vallée ou de vallon
Les villages originels se sont implantés en retrait des zones inondables du cours d’eau principal, souvent au niveau de l’arrivée d’un vallon secondaire. D’autres villages sont situés dans le creux de vallons perchés avec un environnement forestier.
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Le village en surplomb. Belmont
Le village en surplomb
Il anime les ouvertures de prairies au-dessus des forêts et s’implante au cœur d’une clairière culturale. Certains, comme Belmont, présentent un étagement des constructions de type montagnard.
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Le verger à l’arrière des habitations. Steige (fond street view)
Les vergers à l’arrière des habitations
Dans les vallées les plus larges, des vergers s’inscrivent à l’arrière des villages dans la pente et marquent la transition entre le noyau villageois et la forêt. A proximité du piémont viticole, sur les pentes les mieux exposées, quelques vignes sont implantées sur les mêmes situations de lisière.
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Le village en surplomb. Belmont
La fontaine
C’est un élément ancien encore parfois utilisé mais dont le sens a changé au fil du temps, avec une connotation plus « décorative » de nos jours. Les fontaines, implantées sur la place du village ou le long des rues, participent à la qualité des espaces publics, mettant en valeur la présence de l’eau.
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L’usine dans la vallée. Russ
L’usine dans la vallée/Le moulin
Les fabriques de textile du 19 ème siècle ont fortement marqué l’image de la vallée de la Bruche par exemple, Ces grands bâtiments à sheds, accompagnés de leur cheminée, ponctuent le paysage dans les fonds de vallée. D’autres, avec des logiques bien différentes se sont installés depuis, offrant des volumes, des surfaces et des emplacements plus hétéroclites.
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La scierie. Urmatt
La scierie
Dans la moyenne vallée de la Bruche, de nombreuses scieries témoignent de l’importance de la forêt des Vosges.
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La maison en bord de route. Maisonsgoutte
La maison en bord de route
En lien avec le développement linéaire des villages le long de la route, le noyau villageois est marqué par la succession de maisons-ferme en léger retrait de la rue, donnant à voir la longue façade de l’habitation. La rue est ainsi animée par les retraits irréguliers des façades.
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La ferme dans le hameau. Engelsbach (fond street view)
La ferme dans le hameau
Inscrits dans la pente des villages, les habitations se place en léger retrait par rapport à la rue, sur des parcelles étroites et allongées, présentant ainsi le pignon sur la rue. Les accès aux différentes fonctions de l’exploitation se fond sur la rue, à des niveaux différents en fonction de la pente. L’ambiance villageoise est due aux différentes orientations et décalages entre les constructions et la rue.
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Le château en ruine. Wangenbourg
Le château, souvent en ruine
Surgissant tout d’un coup des boisements, il se dresse sur un éperon ou la crête d’un coteau, témoignant de sa position défensive.
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Le mémorial. Natzwiller
Le mémorial
Plusieurs lieux de mémoire prennent place à travers les Vosges Moyennes, témoignant de l’histoire mouvementée du massif vosgien au cours du XXe siècle. Certains occupent des situations en belvédère, établissant un lien symbolique fort avec le paysage.
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L’eau dans le bourg. Niederhaslach
L’eau dans le bourg
Les vallées ont fédéré une partie des villages des Vosges Moyennes. La composition urbaine des villages s’est faite en tenant compte de la présence de l’eau (inondation, utilisation domestique ou industrielle, canalisation, retenue, pont). Cette présence de l’eau, à la fois atout et contrainte, constitue un des charmes de ce territoire.
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Le lotissement. Wisches
Le lotissement
Le développement contenu des villages a entrainé la construction de lotissements en limite des villages. En fin et place des vergers, les lotissements offrent une toute autre ambiance urbaine, par la trame parcellaire, l’implantation des constructions, les volumes bâtis, les matériaux… par rapport au centre tout proche.