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Repères géographiques du Sundgau

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5 septembre 2013

  Relief et eau

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Sundgau carte eau et relief
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Sundgau bloc eau et relief
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Apparenté aux « collines sous-vosgiennes » pour les géographes, le Sundgau est en fait un paysage de vallées et de vallons, qui imposent des directions clairement lisibles dans le paysage. L’altimétrie varie entre 250 et 550 m environ.
Les altitudes s’abaissent du sud vers le nord, de 500 m aux pieds du Jura alsacien à 300 m au sud de Mulhouse. Dans le sens est-ouest, les altitudes les plus élevées se trouvent paradoxalement à l’est, au sud de Folgensbourg, loin des Vosges, alors qu’au pied des Vosges elles culminent à 400-450 m.
Le Sundgau est traversé par deux larges vallées, celles de l’Ill et de la Largue (qui se jette dans l’Ill à la hauteur d’Illfurth), en fonction desquelles s’organise le relief.

A l’est un coteau d’une cinquantaine de mètres domine la plaine rhénane. Large de 5 à 7 km, il est entaillé de petites rivières qui le descendent puis s’infiltrent dans la nappe sans rejoindre le Rhin après 2 ou 3 km de cours dans la plaine.

A nord, le Sundgau du pied des Vosges constitue en fait un piémont vosgien. il forme un plan incliné du nord-ouest au sud-est depuis les Vosges vers la Largue, selon une pente moyenne de 0,5°, les cours d’eau étant orientés dans le même sens.

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le Sundgau est un paysage de vallées et de vallons, qui imposent des directions clairement lisibles dans le paysage. La vallée de la Largue à Seppois-le-Bas

A l’ouest la trouée de Belfort et la ligne de partage des eaux
A l’ouest, la limite entre le Sundgau et le Territoire de Belfort correspond à la ligne de partage des eaux entre bassin rhodanien et bassin rhénan, qui coïncide sensiblement avec la frontière des langues germaniques et romanes.
A la différence du reste de la plaine rhénane, le Sundgau n’est pas ou peu influencé par « l’écran » du Massif Vosgien. En effet, la trouée de Belfort permet le passage des vents d’ouest humides avec pour conséquence un climat à tendance plus océanique.

Le canal du Rhône au Rhin
Construit au début du XIXe siècle, le canal a d’abord eu une vocation économique importante représentant une liaison commerciale entre la Méditerranée et le bassin de la mer du Nord via le Rhin. Une échelle de douze écluses entre Valdieu et Wolfersdorf permet aux bateaux de franchir un dénivelé de 30 mètres sur 3 km et d’accéder au seuil de Valdieu, point de franchissement de la ligne de partage des eaux entre le bassin rhodanien et le bassin rhénan. Jusqu’en 1870, le canal a connu un trafic marchand important permettant à des industries de se développer à Retzwiller, Hagenbach, ... Aujourd’hui le canal a une vocation principalement touristique avec son patrimoine, un relais nautique et l’utilisation du chemin de halage par les cyclistes.

Les étangs du Sundgau
Le Sundgau se caractérise par de nombreux étangs : plus de mille au total, dont les deux tiers sont situés dans la haute vallée de la Largue, principalement entre Seppois et Mertzen. Ces pièces d’eau artificielles, installées sur un sol argileux et imperméable, ont rarement plus de cinq mètres de profondeur et leur surface varie de cinq ares à sept hectares. Ils sont alimentés par des sources ou des eaux de ruissellement et peuvent être vidés grâce à un système de vidange appelé moine.
Les premiers étangs datent du XIIe siècle. Ils ont été creusés par des moines cisterciens de l’abbaye de Lucelle qui y élevaient des carpes pour remplacer la viande en période de carême. Aujourd’hui, cette tradition piscicole perdure et a permis au Sundgau de se forger une réputation touristique avec la Route de la carpe frite.

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Le Sundgau se caractérise par de nombreux étangs, essentiellement implantés dans la haute vallée de la Largue. Ils se retrouvent enchâssés dans les bois, sur des poches argileuses des hauts de vallées. Hindlingen

  La roche et le sol

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Sundgau carte des sols. Source ARRA
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Sundgau bloc-diagramme roche et sol
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La roche du Sundgau est récente, déposée à la fin de l’épisode de l’émergence des Alpes. L’effondrement de la plaine provoque d’abord le basculement du grand fleuve alpin – un ancêtre du Rhin- vers la plaine : au Villafranchien (-500 000 ans) ce fleuve fait une percée vers la plaine au niveau de Bâle. Il s’écoulera d’abord pendant 300 000 ans vers Belfort et vers le sud, recouvrant tout l’ancien fond marin. Tout le sud, sur une vingtaine de kilomètres, repose sur ces épaisses terrasses de cailloux alpins dans une gangue marneuse.
L’ensemble du secteur –Vosges et plaine à la fois- remonte ensuite sous l’effet de la poussée Alpine.
Dans un premier temps - Le fleuve recreuse un passage au pied des Vosges, décapant ces terrasses pour les redéposer bien plus au sud ; ce couloir est emprunté aujourd’hui par le canal Rhin Rhône. Le fleuve décape et aplanit également tout le nord du Sundgau jusqu’au pied des Vosges.
Les rivières secondaires déboulant du Jura rejoignent ce fleuve en traçant d’amples vallées dans ces terrasses : Thalbach, Ill, Largue. Sur le flanc des vallées, elles remettent à nu l’ancien fond marin oligocène : marnes, argiles parfois entrecoupées en profondeur, à l’approche de Mulhouse, de plaques de sel.
Après l’apparition des premiers hommes, vers -170 000 ans, le rehaussement provoque une inversion totale : le fleuve se détourne et s’enfonce dans ses cailloux au pied de la forêt noire. Tout le sud de la plaine s’écoule désormais vers le sud ; la Largue, puis l’Ill, empruntent l’ancien cours du fleuve à l’envers. Sur la frange est, les ruisseaux qui courent sur la marne du Sundgau disparaissent dans les profondeurs des cailloux. Au nord, la plaine devient un exutoire pour les rivières vosgiennes (Doller, Thur) qui recouvrent l’ensemble de sables argileux, formant un glacis en pente douce. L’ensemble est recouvert de limons aux glaciations.

Des sols fertiles
La fertilité des sols du Sundgau varie selon des logiques classiques d’évolution des limons, mais qui s’entrecroisent : le meilleur est en haut en l’absence de décapage ou en bas de pente sur les colluvions.
Dans le Bas Sundgau, le lœss domine, relativement intact sur les glacis marneux : carbonaté, très fertile, assez bien drainant, il se charge en argile dans le bas de pente.
Dans le Haut Sundgau, les lehms acides, hydromorphes, souvent caillouteux qui recouvrent les hauts de collines sont voués aux étangs et à la forêt. Les pentes où alternent prairies et champs sont sur des lehm-lœss. Globalement, les sols du Sundgau sont très fertiles. Leur texture limoneuse dominante les rend cependant très sensibles aux phénomènes de tassement, d’engorgement temporaire et d’érosion.

  Agriculture

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Sundgau carte agriculture
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Sundgau bloc agriculture
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Deux secteurs se distinguent assez facilement : le Nord-est plutôt agricole avec des lœss calcaires récents, et le Sud-ouest, avec des sols composés de lœss anciens décalcifiés, plus favorables aux forêts.
Ces deux sous-ensembles sont eux-mêmes entrecoupés par un réseau de rivières important comme la Largue ou l’Ill où les prairies dominent.
Les pluies abondantes favorisent les prairies et les pâturages. L’Est du Sundgau a progressivement évolué vers une vocation céréalière alors que l’ouest est resté à vocation d’élevage avec plus de la moitié du potentiel de production totale du Haut-Rhin. L’occupation du sol du Sundgau révèle une nette domination des labours (blé, maïs) avec une forte augmentation de la maïsiculture et une régression progressive des prairies permanentes.

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Le contraste entre les fonds de vallée voués aux prairies et les replats cultivés et caractéristique des paysage du Sundgau. Vallée de Muespach depuis Roppentzwiller

  Forêt

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Sundgau carte forêt
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Sundgau bloc arbre
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Pays au climat rude et humide, le Sundgau est boisé à 25 % de sa surface : près de 23 000 hectares de forêts, répartis en 5 000 ha de forêts privées et 18 000 ha de forêts publiques.
Les feuillus sont très largement majoritaires dans les futaies du Sundgau. Le hêtre y est l’essence phare, en peuplements purs ou en mélange avec les chênes sessile ou pédonculé et les frênes, selon les stations. Les futaies comprennent aussi d’autres feuillus en quantités significatives comme le merisier, les érables, le robinier et le charme. L’aulne et le tremble complètent le cortège sur les stations humides.
Les résineux sont surtout représentés par l’épicéa. Le sapin peut également être présent, surtout en limite du Jura alsacien.

Des futaies et de rares taillis-sous-futaie
Le type de peuplement principal du Sundgau est la futaie qui représente 90 % de la surface des forêts. Les autres formations sylvicoles sont plus anecdotiques. Les mélanges futaie-taillis couvrent 5 % de la superficie, de même que les taillis simples.
La conversion du taillis-sous-futaie en futaie régulière a été appliquée de façon inégale aux peuplements selon les forêts et les types de propriété. Dans la majorité des cas, les conversions ont été engagées à la fin du XIXe siècle et ont donné naissance à de belles futaies de Hêtre, localement mélangées avec le Chêne et les feuillus divers.
Le plus souvent, ces peuplements sont actuellement fortement capitalisés en volume.

Les mélanges futaie-taillis et taillis simples sont peu nombreux dans le Sundgau. Les chênes sessile et pédonculé sont les essences prépondérantes de la réserve des mélanges futaie-taillis, auxquelles on peut ajouter le frêne sur stations fraîches. Comme en futaie, le tremble peut devenir envahissant. Les essences principales de l’étage taillis sont le frêne et l’aulne et, sur les stations plus drainées, le charme. Les taillis simples sont, eux, composés de robinier et, dans une moindre mesure, de frêne.

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Occupant 25% du territoire, les bois ponctuent le paysage du Sundgau, souvent implantés sur des hauteurs entre deux vallées, ou sur des versants aux pentes plus raides. Magstatt-le-Haut

  Urbanisme

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Sundgau carte urbanisation
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Territoire sous influence de trois grandes agglomérations à ses portes, à savoir Mulhouse au Nord, Belfort à l’Ouest et Bâle à l’Est, le Sundgau est constitué d’un semi de villages rapprochés, inscrits dans une géographie de vallées. La ville d’Altkirch, seule entité urbaine du cœur du Sundgau, articule des deux grands axes de communications qui relient les grandes agglomérations d’Est en Ouest par la RD419 et du Nord au Sud par la RD432.

Les agglomérations s’organisent la plupart du temps sous la forme de villages-rues le long d’un axe principal en fond de vallée, près de la rivière mais en dehors des zones inondables. Il y a dans ces villages une faible proportion de bâti mitoyen. Les constructions sont en majorité des maisons à pans de bois garnis de torchis. Quelques rares villages se retrouvent sur les plateaux.
La plupart des villages sont entourés d’une ceinture de vergers extensifs à hautes tiges, créés pour la plupart au début de ce siècle. Ces villages ont été bien souvent rénovés dans un souci affirmé du maintien de la tradition architecturale.

Depuis le milieu du XXe siècle et la déprise agricole, les villages du Sundgau sont impactés par le développement du modèle de la maison individuelle en limite de village, le long des voies principales. Les extensions pavillonnaires modifient le rapport entre espaces construits et espaces agricoles. Si le paysage du Haut-Sundgau garde un aspect rural marqué avec ses vallons entretenus, ses villages à l’architecture bien typée, les pressions urbaines s’exercent plus fortement dans le Bas-Sundgau. Au nord, la vallée de l’Ill, de Mulhouse à Altkirch, présente de plus en plus un aspect de conurbation. A l’est, les bourgs implantés aux pieds du coteau du Sundgau, au contact avec la plaine rhénane, se sont considérablement développés.

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Les agglomérations s’organisent sous la forme de villages-rues le long d’un axe principal en fond de vallée, près de la rivière mais en dehors des zones inondables. Oberdorf vu depuis Riespach
 

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Site mis à jour le 16 février 2015
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