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Les unités de paysages

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Repères géographiques de la Bande Rhénane

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11 décembre 2013

  Relief et eau

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Bande Rhénane carte relief et eau
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Bande Rhénane bloc-diagramme relief et eau
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Un faible relief
Avec une altitude de 250 m au niveau de Huningue (sud du territoire) et de 140 m au niveau de l’agglomération strasbourgeoise (nord du territoire), l’unité décline une pente faible et non perceptible sur les 115 km du linéaire du fleuve. Le lit majeur rhénan est compartimenté, selon la pente, en deux secteurs géomorphologiquement distincts de l’amont vers l’aval :
- entre Bâle et Marckolsheim, le « Rhin des tresses » présente une pente supérieure à 1°/°° et forme de multiples bras créant des îles et îlots sans cesse remaniés.
- entre Marckolsheim et Seltz, le « Rhin des anastomoses » offre une pente plus faible, inférieure à 0,5°/°° et présente un lacis de chenaux beaucoup plus stables que dans le premier compartiment.

Le relief dans la bande rhénane est basé sur une microtopographie, formée d’une succession de hauts et de bas à la dénivelée ténue. A l’ouest, la terrasse alluviale se raccorde à la plaine actuelle par un talus dont l’altitude relative diminue du Sud vers le Nord.

La nappe et les rivières phréatiques : une présence souterraine importante de l’eau
La richesse des paysages est largement conditionnée par la présence d’eau souterraine, c’est-à-dire, par la nappe phréatique contenue dans l’immense réservoir que forme l’épaisse couche de gravier déposée par le Rhin. La nappe phréatique, qui est l’une des plus importantes d’Europe, atteint une épaisseur de plus d’une centaine de mètres (130 m au niveau de Sundhouse) et son toit, est toujours proche de la surface du sol à une profondeur variant entre 0,5 et 1,5 m.

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Le Rhin et le grand canal sont accompagnés d’un réseau de bras latéraux enchevêtrés : les rivières phréatiques (Brunnenwasser). La végétation riveraine bien développée et certains tronçons aux aspects méandriformes leur confèrent un aspect naturel exceptionnel dans la plaine. L’Heulachgraben à Diebolsheim

Le Rhin et le grand canal sont bien évidement les principaux cours d’eau de la Bande Rhénane, mais ils sont accompagnés d’un réseau de bras latéraux enchevêtrés : les rivières phréatiques (Brunnenwasser), parmi lesquels se distingue le Muhlbach.
Le Muhlbach est un ancien ruisseau phréatique qui s’écoule sur 80km du Nord au sud du département. Construit au XVe siècle, il est alimenté, en son point de départ, par le canal d’irrigation de la Hardt à hauteur d’Ottmarsheim, puis se jette dans le Grand Canal d’Alsace au niveau de Vogelgrun. Il est également alimenté par des prises d’eau sur le Grand Canal d’Alsace tous les 6 km. Les débits restent souvent peu élevés, et la qualité de la rivière est directement tributaire de celle de la nappe et des rejets urbains et agricoles.
La végétation riveraine bien développée et certains tronçons aux aspects méandriformes lui confèrent un aspect naturel exceptionnel dans la basse plaine. Reliant les communes de la bande rhénane, il constitue un lien paysager et écologique remarquable. Comme les autres ruisseaux phréatiques de la plaine du Rhin, il a été dans l’ensemble moins aménagé que les autres cours d’eau. Sur certains tronçons, il est encore proche de l’état « naturel », avec un cours méandriforme et une ripisylve développée. (source : GERPLAN transfrontalier Un Jardin pour le Rhin)

Le Rhin et le grand canal
Au siècle dernier, le fleuve n’était qu’un écheveau de chenaux anastomosés, instables. Ses inondations étaient dévastatrices et même les modestes bourrelets alluviaux n’étaient pas à l’abri. D’anciens chenaux apparaissent encore entre Marckolsheim et la frontière du Palatinat. Aujourd’hui, les crues ont été maîtrisées en amont avec le grand canal d’Alsace, par un endiguement continu et l’aménagement hydroélectrique. Par contre, la maîtrise des inondations du Rhin s’accompagne d’un certain nombre d’ouvrages qui le rend peu perceptible, par le niveau des digues qui s’élèvent à quelques mètres au-dessus du niveau du sol, le coupant ainsi complètement du territoire, mais également peu accessible et complexe par la présence des nombreux canaux, contre-canaux et ouvrages qui l’accompagnent.

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Le Grand canal d’Alsace double le « Vieux Rhin » sur 52 km. Raccordement du Canal du Rhône au Rhin et du Grand canal d’Alsace à Niffer

Axe majeur de transport, le canal d’Alsace est la partie navigable du Rhin, endigué sur l’ensemble de son linéaire. Il ne développe pas de contact entre ses rives et les villages qui le bordent exception faite de Rhinau où un bac permet de traverser le Rhin et la frontière. Plusieurs ouvrages hydroélectriques existent sur le Rhin, à Gerstheim, Rhinau, Marckolsheim. voir L’aménagement du Rhin

  La roche et le sol

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Bande Rhénane carte sols
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Bande Rhénane bloc-diagramme roches et sols
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La Bande Rhénane correspond au secteur de divagation du lit mineur du Rhin tout au long du quaternaire. La basse plaine comprend, outre cette bande centrale, les vastes plages sableuses du lit majeur (1), où les crues du Rhin venaient déposer des sables calcaires jusqu’au milieu du 20e siècle. Ces plages, qui s’étendent sur plusieurs kilomètres de part et d’autre de la bande rhénane, sont aujourd’hui de vastes étendues de champs irrigués et de bourgs qui se développent aujourd’hui, les inondations ayant été maîtrisées par l’ouvrage. Une bonne partie de la basse plaine est donc rattachée à l’entité paysagère de la plaine, où les romains tracent une voie importante, longeant des plaques de limon fertile qui sont bien vite défrichées. Un chapelet de villages s’établit aux franges de la Bande Rhénane centrale. Ces villages inondables resteront modestes -rarement plus de 200, 400 habitants au « pic » de 1880- mais beaucoup sont prisés pour leur finage.
Dans le cœur de la bande rhénane alterne des bancs de cailloux calcaires (2) qui dominent l’ensemble de 5 à 8m ; des placages d’argile tourbeuse dans les secteurs de ralentissement de la pente (4 - Ried gris), où l’eau stagne une bonne partie de l’année ; d’anciens méandres aux dépôts plus limoneux (5), mais situés quasiment au niveau du fleuve, tourbeux et inondés tardivement au printemps.

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La bande rhénane est ponctuée de nombreuses gravières exploitant les alluvions rhénanes. Friesenheim

  Agriculture

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Bande Rhénane carte agriculture
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Bande Rhénane bloc-diagramme agriculture
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La Bande Rhénane se compose d’un sol sableux avec des cuvettes humides sur lesquelles s’accrochent les boisements. Les prairies sont rares. L’espace agricole est, comme dans la plaine, dominé par les cultures céréalières et en premier lieu par la maïsiculture particulièrement développée vers le sud, à partir de Marckolsheim, où le remembrement, le drainage et les techniques d’irrigation ont permis de cultiver de grandes surfaces.
Jusqu’aux premiers endiguements à la fin du 19e s, les bergers de la basse plaine emmenaient paître leurs troupeaux dans un labyrinthe de prés marécageux qui pouvait ressembler à un paysage de Loire, voire d’Amazonie, et qui atteignait parfois 20 km de large. Ils y bénéficiaient d’un droit de pacage et de fauche. Une forêt alluviale recouvrait des bras morts, méandres, chenaux, marais. Le fleuve serpentait entre des îles boisées et des terrasses caillouteuses qu’il charriait et déplaçait à chaque crue. Ce paysage sera progressivement effacé par 100 ans de grands travaux qui resserrent les eaux entre deux digues parallèles pour faciliter la navigation fluviale, et permettre à la plaine cultivée de venir toucher les reliques de forêt alluviale.

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La Bande Rhénane se compose d’un sol sableux avec des cuvettes humides sur lesquelles s’accrochent les boisements. Les prairies sont rares. L’espace agricole est, comme dans la plaine, dominé par les cultures céréalières et surtout par la maïsiculture. Bindernheim

  Forêt

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Bande Rhénane carte forêt
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Bande Rhénane bloc-diagramme arbre
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Un cordon forestier continu
La Bande Rhénane présente un cordon forestier continu avec encore quelques résidus de grands massifs boisés que l’on retrouve également sur la rive allemande. On peut distinguer deux parties distinctes dans la Bande Rhénane : au nord de Neuf-Brisach où la présence forestière est importante avec de nombreux bois (forêts d’Erstein, de Daubensand, de Mackenheim, de Marckolsheim) qui prennent de l’épaisseur et s’avancent vers la plaine ; et à contrario le sud de Neuf-Brisach où la forêt alluviale se réduit à un mince cordon boisé côté canal, tandis qu’elle s’épaissit plus largement autour du vieux Rhin.

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Au sud de Neuf-Brisach, la forêt alluviale se réduit à un mince cordon boisé côté canal, tandis qu’elle s’épaissit plus largement autour du vieux Rhin. Petit Landau

Une forêt variée
Les faciès forestiers rencontrés en forêt du Rhin sont le résultat de profondes mutations : perturbations écologiques permanentes depuis plus d’un siècle, aménagement du territoire sans cesse bouleversé depuis 150 ans (canalisations, gravières,…), ruptures dans les modes de traitements forestiers, artificialisation des modes de régénération,... Par conséquent, la forêt rhénane présente aujourd’hui une très grande hétérogénéité. Les futaies régulières monospécifiques de hêtre, épicéa, peupliers de culture, frêne et érable sycomore, issues des grandes plantations, représentent près du tiers de la surface des forêts relictuelles du Rhin.

Après la seconde guerre mondiale, lorsque les travaux de canalisation reprennent, la forêt du Rhin en rive française connaît une profonde transformation. Elle subit la perte de ses caractéristiques écologiques avec la disparition des inondations. Elle est amputée de plus de la moitié de sa surface, du fait de l’emprise du Rhin canalisé, des infrastructures portuaires et de l’industrialisation.
En forêt publique, l’Administration forestière puis l’Office National des Forêts, préconisent la généralisation de la conversion en futaie, soit résineuse, soit feuillue. Celle-ci se traduit par de grandes plantations artificielles monospécifiques : épicéa, pin noir, peupliers de culture, hêtre puis frêne, érable sycomore et chêne. Cette conversion s’accélère entre 1975 et 1985.
Cependant, certains secteurs non concernés par les régénérations artificielles et soumis à une gestion extensive, continuent à se complexifier et acquièrent une expression végétale remarquable. Les îles situées entre canal et Vieux-Rhin, devenues pour la plupart propriété d’Electricité de France, sont majoritairement soustraites à toute intervention sylvicole, après les travaux de canalisation. Par ailleurs, il est important de rappeler la disparition, suite à l’épidémie de graphiose de l’orme champêtre, l’une des composantes principales de la canopée des forêts alluviales rhénanes.

Une forte individualisation des phases de succession naturelle
La succession des essences se distribue en fonction de la durée d’inondation et du degré de rajeunissement des peuplements. On distingue :
• la forêt pionnière à bois tendre : saules, peuplier blanc, peuplier grisard, aulne blanc
• la forêt intermédiaire à bois mixte, mélange de feuillus à bois tendre et de feuillus à bois dur : orme diffus, orme champêtre, frêne, chêne pédonculé
• la forêt à bois dur. C’est une chênaie-ormaie à frêne. Elle s’exprime le mieux dans les stations les moins inondées, où les alluvions sont stabilisées. Sur les terrasses les plus sèches, se développe la chênaie-tillaie qui succède à une phase pionnière à peuplier noir.

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La forêt rhénane constitue un milieu unique reconnu à l’échelle européenne. Dans leur grande majorité, les forêts rhénanes sont aujourd’hui classées en forêt de protection ou en réserve naturelle. Obenheim

La gestion patrimoniale actuelle des forêts du Rhin
La forêt rhénane constitue un milieu unique reconnu à l’échelle européenne. Dans leur grande majorité, les forêts rhénanes sont aujourd’hui classées en forêt de protection ou en réserve naturelle. Ces mesures de protection assurent la pérennité de l’état boisé et orientent la gestion vers le maintien de la biodiversité et de la structure complexe des milieux alluviaux. Finies les grandes coupes rases, le renouvellement des forêts se fait désormais par de petites ouvertures. Les traitements en futaie irrégulière ou en futaie jardinée par bouquets et petits parquets sont préconisés. Le mélange des espèces dans l’étage dominant et l’acquisition d’une structure étagée sont recherchés.

  Urbanisme

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Bande Rhénane carte urbanisation
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Bande Rhénane bloc-diagramme urbanisation
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L’urbanisme de la Bbande Rhénane est polarisé par les deux grandes agglomérations prenant place à ses extrémités : l’agglomération strasbourgeoise au nord et celle de Saint-Louis/Bâle au sud. La présence de l’agglomération strasbourgeoise au nord se traduit par une pression urbaine perceptible autour de Plobsheim où l’étalement des villages voit disparaître les coupures agricoles entre les villages. Toutefois la Bande Rhénane reste majoritairement épargnée par ce phénomène.
Au sud, il en va par contre tout autrement, le pôle urbain Huningue/St Louis/Bâle forme une vaste conurbation sur les bords du fleuve. Ce phénomène urbain ayant par ailleurs diffusé sur les communes périphériques qui ont connu un fort développement.
Entre ces deux pôles, la Bande Rhénane possède quelques pôles urbains secondaires comme Kembs ou Neuf-Brisach/Brisach-am-Rhein.

Une urbanisation rare en bordure du fleuve
L’habitat reste rare à proximité du grand canal. Rhinau est la commune du Bas-Rhin qui s’approche le plus du grand canal, son développement étant lié notamment à la présence du bac qui permet la traversée vers l’Allemagne. Dans le Haut-Rhin, plusieurs communes se sont développées à proximité du grand canal entre Chalampé et Saint-Louis. Mais les quelques communes qui jouxtent le grand canal n’ont pas développé une façade bâtie ordonnancée le long de l’eau. Se sont la plupart du temps des extensions pavillonnaires et surtout des zones d’activités qui prennent place en bord de canal.

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L’habitat reste rare à proximité du grand canal. Pour les quelques communes qui jouxtent le grand canal, ce sont la plupart du temps des extensions pavillonnaires et surtout des zones d’activités qui prennent place en bord de canal. Biesheim

Le paysage industriel de la Bande Rhénane
Autour du Grand Canal d’Alsace et des ouvrages hydroélectriques se sont implantées de nombreuses zones industrielles en rive gauche, le long du canal et de la RD52. Le paysage industriel de la Bande Rhénane se caractérise par une artificialisation extrême des composantes naturelles et par un aménagement d’infrastructures et de bâtiments, qui traduisent l’élan économique issu des Trente glorieuses. Ces ambiances industrielles créent un contraste brutal avec l’ambiance des petits villages de la basse plaine.
La taille des bâtiments (silos), les hangars et les vastes aires de stockages, les gravières et les cheminées des usines chimiques, éléments de verticalité dans un paysage plan, marquent fortement leur empreinte dans le paysage et sont visibles depuis de nombreux endroits de la plaine, même éloignés.

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Autour du Grand Canal d’Alsace et des ouvrages hydroélectriques se sont implantées de nombreuses zones industrielles en rive gauche, le long du canal et de la de la RD52. Hombourg

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Site mis à jour le 16 février 2015
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