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Les unités de paysages

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Repères géographiques du Piémont Nord

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5 novembre 2013

  Relief et eau

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Piémont Nord carte relief et eau
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Piémont Nord bloc-diagramme relief et eau
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Le Piémont nord forme une région de collines, adossées à la façade orientale des Vosges du Nord, entre Wasselonne et Wissembourg. Les collines qui descendent en pente plus douce dans les vallées ont une altitude moyenne de 200 à 250 m au nord et de 300 à 220 m au sud dans le piémont de Marmoutier.
Les sommets du rebord du massif des Vosges du Nord dominent l’ensemble du piémont de 200 à 300m de hauteur environ. Le Piémont nord présente un massif avancé, le Hochwald, qui se détache du paysage par sa hauteur et sa vigueur. Son orientation est analogue à l’orientation du massif vosgien. Ces sommets sont aussi élevés que ceux des Vosges du Nord.
Le Piémont nord est fortement marqué par un réseau hydrographique dense qui prend naissance ou traverse le massif Vosgien. Les rivières principales, la Lauter, le Seltzbach, la Sauer, la Moder, la Zorn et la Mossig, sont parallèles entre elles et de même orientation.

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Le Piémont Nord forme une région de vallons et de collines adossés au versant vosgien. Steinbourg

  La roche et le sol

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Piémont Nord carte des sols - ARRA
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Piémont Nord bloc-diagramme roches et sols
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Le Piémont Nord, comme le piémont viticole, est un système de collines au pied de la faille vosgienne, au-dessus de laquelle se dresse la falaise boisée de grès des Vosges. Plusieurs caractéristiques géologiques expliquent cependant leur grande différence d’aspect.

La falaise de grès est plus nette
La découpe de la faille vosgienne est plus nette encore mais plus modeste, de 100 à 200m de dénivelé. Cette épaisse table de grès, qui atteint 500m d’épaisseur, résulte de la vitrification, au début de l’ère secondaire (trias) des plages de sable issues de l’érosion de la première montagne hercynienne. Cette plaque rigide a recouvert le continent européen depuis la Forêt Noire jusqu’à la Provence. Dans certaines carrières de grès au nord de Saverne, les ondulations des dunes fossilisées de cette immense mer de sable restent bien lisibles à flanc du front de taille.
Le décrochement du plancher de la « plaine rhénane » a réorienté tout le drainage vers l’est ; les cours d’eau ont entaillé la table de grès de vallées étroites, en V, débouchant sur le piémont. Leur pente restant significative sur le piémont, ils ne redéposent les alluvions qu’ils charrient qu’à l’aval, dans les vastes cônes de déjection qui tapissent la plaine.

La falaise de grès est boisée jusqu’au pied
Les marnes les plus anciennes courent au pied de la falaise. Sur ces sols argileux, le manteau forestier descend presque jusqu’à la plaine. La transition vers la plaine se fait progressivement sur les premiers kilomètres : au contact de la faille vosgienne, prairies et vergers dominent car les marnes et les conglomérats grossiers des collines sont plus anciens, plus acides, plus ou moins mélangés aux anciennes terrasses hautes des rivières.

Les marnes donnent au paysage agricole un air de Lorraine
Dès que l’on s’éloigne de la faille, le matériau dominant est une marne ancienne, identique aux marnes présentes du côté lorrain. Le paysage agricole reste très ouvert, avec des traits typiquement lorrains : les ondulations douces relient un vallon à l’autre et le thalweg est marqué d’une ligne d’arbres.

Des plaines céréalières alternent avec des grandes prairies, piquetées de vergers
Les deux failles -faille vosgienne et faille rhénane- se dissocient ici, définissant dans cet entre-deux une plage de collines marneuses et de glacis gréseux de plusieurs dizaines de kilomètres de large qui englobe, au-delà du piémont, tout l’arrière Kochersberg. Cette large marche qui n’a décroché que de quelques dizaines de mètres de profondeur a subi un décapage intensif par l’érosion, qui a remis à nu un cordon de « vielles vases » marneuses triasiques. Ici, il ne subsiste presque rien des couches plus récentes comme le jurassique qui font la richesse du vignoble.

Les bois sont sur les flancs des versants davantage qu’en crête
Le placage de limon déposé entre les dernières glaciations fait que la plupart des replats sont des paysages ouverts : des plaines céréalières sur lœss (30), et surtout sur lehm-lœss (33) où le paysage reste assez souvent ouvert, avec une alternance de prairie cette fois. Les bois prennent de l’importance de Rotbach à Saverne sur de vastes plaques où le limon s’est franchement dégradé en lehm (37). En haut de versants, l’argile du Keuper affleure, et ces glacis argileux sont voués à la forêt (50, 51). Quand un banc de calcaire affleure (sur les versants de Wasselone, Woerth), le versant est en prairie, avec des bois épars (45, 46).

Les vallons secondaires sont très ouverts
Sur ces ondulations et amples, un mélange de lehm et de sables gréseux recouvre des glacis de l’ordre du kilomètre ; ils oscillent entre culture et prairie. Le ruisseau court au fond de sa ride en V, et il emporte ces matériaux plus bas.
Dans les vallons majeurs, les alluvions se redéposent en terrasses. Au contact des versants, les terrasses hautes, anciennes, sont plus saines et plus acides (17) tandis qu’au contact de la rivière, les alluvions sont récents et plus hydromorphes (16).

Cette logique d’ensemble connaît plusieurs variantes notables
Vers Wasselone, les collines de marnes entrecoupées de bancs calcaires ont fait obstacle à la Mossel, orientant le drainage de tout l’arrière Kochersberg vers la Zorn au nord. Seule la Mossig a réussi à les franchir dans un défilé encaissé.
Le sillon percé par la Zorn à Saverne a ouvert un passage incontournable pour les eaux venant de Lorraine, mais aussi pour les hommes. Ses terrasses hautes sont des axes de passage depuis la préhistoire, les voies romaines, le canal, et jusqu’à l’arrivée récente du TGV.
Des plaines argilocalcaires, avec leur terre marron-rouge bien typée, apparaissent au pied des Vosges gréseuses. Ces sols bruns, calciques et parfois calcaires, reposent sur les marnes et calcaires anciens du Muschelkalk (trias) vers Wasselone ; au niveau de Niederbronn-les-Bains, ce sont des marnes plus récentes, jurassiques, qui recouvrent les marnes liasiques à quelques kilomètres à peine de la falaise de grès.
Au nord de Woerth, la géologie se simplifie. Les deux failles se rejoignent. Au pied de toute la barre du Hochwald, les collines sont modelées dans des marnes récentes, oligocènes qui ont échappé au décapage. Le bas des pentes est recouvert de conglomérats gréseux voués aux bois et aux prés tandis que les replats sont souvent coiffés d’un placage de bon lœss, céréalier de longue date.
A l’arrivée de la mer du Rupélien, à l’orée de l’oligocène, les forêts du secteur de Pechelbronn sont enfouies sous les vases. C’est la naissance des poches pétrolifères qui fourniront l’une des premières compagnies pétrolifères du monde née en 1735, et qui exploitera le site jusqu’en 1970.

  Agriculture

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Piémont Nord carte agriculture
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Piémont Nord bloc-diagramme agriculture
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Cette unité de piémont se caractérise par un paysage très diversifié façonnée par une activité agricole où se mêlent les cultures, l’élevage, les vergers et plus ponctuellement la vigne. L’imbrication des parcelles de cultures, des vergers, de prés et de boisements contribue fortement à donner un aspect de campagne jardinée.
Le secteur viticole est assez restreint et localisé sur le secteur de Cleebourg. Le reste du territoire est concerné par des cultures plus « classiques » à savoir, le maïs, les céréales à pailles et dans une moindre mesure, les oléo‐protéagineux (colza…). Les prairies et les cultures fourragères représentent près du tiers de l’assolement.
Les vergers encore nombreux dans les prairies sont un élément important dans les paysages du Piémont Nord.

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L’agriculture diversifiée du Piémont Nord génère un paysage très varié où les vergers sont souvent très présents. Reinardsmunster

  Forêt

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Piémont Nord carte forêt
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Piémont Nord bloc-diagramme arbre
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La forêt, sous la forme de petits massifs, est bien présente dans le piémont nord. Il s’agit dans la grande majorité de forêt communale, complétée de boisements privés.
Sa physionomie varie avec la nature des sols, mais les essences feuillues restent très majoritaires, en particulier les chênes. Les deux tiers des forêts sont des Hêtraies-Chênaies. Le cinquième de la surface boisée est occupé par des Aulnaies et des Frênaies en bordure des rivières. Le reste est essentiellement constitué de Pinèdes, avec quelques petits taillis de Charmes ou de Robiniers. Les forêts sont situées sur les terres les moins aptes aux cultures : Trias gréseux et marneux (Keuper en particulier), mais aussi galets et sables des alluvions vosgiennes comme à l’est de Saverne.

Certaines forêts ont été entièrement reconstruites par l’homme au siècle dernier sur les contreforts des Vosges du Nord. A cette occasion, des essences ne poussant pas naturellement dans la région ont été introduites : Pin sylvestre, Pin noir, Mélèze, Epicéa, Robinier. Ces essences ne représentent toutefois qu’un très faible pourcentage de la surface boisée.

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De nombreux boisements ponctuent le paysage du Piémont Nord occupant les terres les moins bonnes. Keffenach

  Urbanisme

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Piémont Nord carte urbanisation
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Piémont Nord bloc-diagramme urbanisme
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Le piémont nord forme un pôle d’habitat attractif, structuré autour de plusieurs villes moyennes : Wasselonne, Saverne, Bouxwiller, Niederbronn-les-Bains, Reichshoffen, Wissembourg. Ces villes dont la population est comprise entre 4000 et 11 000 habitants sont régulièrement réparties le long du contrefort vosgien.
Les vallées ont historiquement constitué des linéaires préférentiels pour l’urbanisation. En accompagnement des réseaux routiers, elles structurent le territoire en direction des Vosges. En dehors des vallées, l’urbanisation s’est effectuée de façon plus homogène sous la forme de villages régulièrement répartis formant une sorte de chapelet adossé à la montagne. Le piémont nord forme ainsi un territoire très peuplé qui contraste avec les unités voisines de l’Outre-Forêt, des Vosges du Nord et même de l’arrière-Kochersberg ou les villes se font rares.

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En dehors des vallées, les villages se répartissent régulièrement aux pieds du versant des Vosges. Eckartswiller

 

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Site mis à jour le 16 février 2015
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