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Réforme et contre-réforme, les villages aux deux clochers

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24 avril 2013

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Deux clochers dominant la silhouette villageoise : une carcatéristique de nombreux villages alsaciens. Soultz-sous-Forêts

Le traité de Westphalie conclu après d’importantes tensions religieuses entre catholiques et protestants, apporte une ouverture religieuse à la région tout à fait spécifique. En effet, Louis XIV s’engage à respecter la liberté religieuse des protestants alsaciens. De cette décision découle un phénomène urbain remarquable dans toute la région  : les villages au deux clochers.

  Les villages à deux clochers

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Soultz-sous-Forêts. Les deux lieux de culte s’installent de part et d’autre de la rue principale du village ; l’église catholique prend place en bordure de rue sur l’emplacement de l’ancienne cour d’honneur du château de Geiger, tandis que le temple protestant s‘établit en retrait sur rue secondaire. Source géoportail

Ainsi, dans beaucoup de villages d’Alsace, on peut observer la présence de deux églises (environ 500 églises luthériennes et temples réformés dans la région) correspondant aux deux communautés catholiques et protestantes. Une village double, ou un double village. Deux clochers, deux cimetières, deux écoles, autant d’éléments qui nous indiquent qu’il s’agit davantage de deux villages dans le territoire villageois. Si l’église catholique, de par son histoire, est installée à proximité directe de la rue principale du village, quelquefois enserrée dans un ensemble de bâtiment religieux (dans le cas d’un ancien monastère par exemple), le temple protestant est, quant à lui, davantage en recul de la structure urbaine principale.

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Soultz-sous-Forêts. Le village aborde une silhouette urbaine caractéristique avec ses deux clochers qui dépassent des toitures des maisons.

Cette situation religieuse en Alsace, que le Concordat de 1801 conforte dans l’organisation des deux religions vis à vis de l’Etat français, marque profondément la silhouette urbaine des villages. Non plus un clocher, mais deux. Depuis les routes de la région, cette particularité peut sembler étonnante, mais elle fonde une partie de l’identité des villages alsaciens. Dans certains villages, il arrive d’ailleurs que communauté catholique et protestante doivent partager le même lieu de culte. Cette règle du partage (le simultaneum) dans les « églises mixtes », au nombre de 50 aujourd’hui, a généré nombre de conflits « de clochers ». La chapelle de Saint-Pierre-sur-l’ Hâte dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines est ainsi réservées au trois cultes : le chœur au culte catholique, et la nef au cultes réformés et luthérien.

  Les universités protestantes

La réforme protestante en Alsace est à l’origine de la création de l’université de Strasbourg. Sous l’impulsion de Luther, une Haute Ecole voit le jour à Strasbourg : à la fois établissement secondaire et faculté des Arts dans laquelle l’on étudie les sciences et les humanités gréco-latines. L’université s’installe au Gymnase Jean Strum, du nom du père fondateur de l’Ecole, dans les locaux de l’ancien couvent des Dominicains. Par de-là la création de cette université, c’est le rayonnement de la ville qui est en jeu, creuset de la Réforme protestante, et sa place parmi les villes reconnues pour la qualité de ses savants. L’Académie protestante qui deviendra quelques siècles plus tard l’Université de Strasbourg marque le lourd ancrage intellectuel de la ville. Cet héritage sous-tend l’important développement de l’université au XXe siècle.

 

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