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Les cités romanes, l’exemple de Rosheim

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24 avril 2013

Il est difficile d’avoir une idée du nombre de villes durant les premiers siècles du Moyen Age, mais il faut surtout avoir à l’esprit que le statut de ville s’obtient (décision de l’évêque ou de l’Empire), chaque cité se trouvant de fait entourée d’une muraille en pierre qui assure sa défense, avec quelques portes dans la ville qui permettent les échanges avec l’extérieur. Les cités ne dépassent alors pas, pour la grande majorité d’entre elles, 1000 habitants à l’intérieur des fortifications. Autre élément fondateur des villes romanes, il s’agit bien sûr de l’édifice religieux qui borde la place principale ou bien qui s’installe le long de la rue principale commerçante. L’église est un lieu à part entière de la vie urbaine : s’y passe des alliances, s’y échafaude des stratégies commerciales, s’y noue des intrigues. S’il est un lieu que chacun doit fréquenter dans la ville, c’est véritablement l’église, lieu du pouvoir local. De la campagne, l’église est également un point de repère dans le paysage et un élément symbolique de la silhouette urbaine, que l’on retrouve encore de nos jours.

  La période romane en Alsace

En fait, l’Alsace ne développe pas un art roman spécifique, mais reste toujours ouverte aux influences extérieures. Elle s’inscrit tout naturellement dans l’espace rhénan mais, située au carrefour des mondes latins et germaniques, l’Alsace s’est aussi enrichie de multiples courants historiques et culturels qui tous ont laissé leur empreinte.
Aucun édifice religieux ne subsiste qui soit antérieur à l’an 1000. Le premier art roman d’Alsace, celui du 11e siècle, correspond à la fin de la renaissance ottonienne. Il témoigne d’une architecture de tradition carolingienne à plan centré (Ottmarsheim, Epfig) ou à plan basilical à 3 nefs (Dompeter, Altenstadt, Hohatzenheim). Souvent le transept est bas, parfois il dépasse la largeur des bas-côtés (Eschau), parfois il ne les déborde pas (Hattstatt). Le XIIe siècle et le premier quart du XIIIe siècle correspondent à l’Âge d’Or de l’Art Roman en Alsace. Le plan le plus fréquent est celui de la basilique cruciforme avec tour de croisée. La façade est soit le reflet de la structure intérieure des trois nefs (Rosheim, Altorf, Sigolsheim, Haguenau…) soit elle est traitée comme un « massif occidental » incluant un porche et deux tours de façade (Marmoutier, Sélestat, Guebwiller, Lautenbach…). L’utilisation généralisée de la voûte sur croisée d’ogive et l’emploi de la pierre de taille pour les façades extérieures distinguent les édifices de cet Âge d’Or de leurs ainés mais l’évolution la plus sensible est celle du répertoire décoratif sculpté. Les portails gagnent en richesse, le travail de l’ivoire et de l’orfèvrerie côtoient un bestiaire fabuleux (Murbach, Sélestat, Sigolsheim…) les figures en ronde bosse apparaissent (Rosheim). C’est ainsi que les traditions romanes se perpétuent tardivement en Alsace, jusqu’aux années 1225-1230, dates de l’arrivée depuis l’Île de France du premier atelier gothique sur le chantier de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg (qui a débuté dès 1190).

  Rosheim, un site convoité dès le Moyen-Age

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Vue satellite de la ville de Rosheim. La forme circulaire de la Mittelstadt est facilement reconnaissable au centre, de même que les deux bandes de part et d’autre que forment les villes dites basse et haute. Le tout s’articule autour d’une rue principale (aujourd’hui Rue du Général-de-Gaulle), épine dorsale de laquelle partent multitude d’impasses devenues aujourd’hui rues par l’ouverture des remparts. source géoportail

Au XIe siècle, Rosheim comprend deux paroisses, et pratiquement deux bourgs groupés autour des églises Saint-Étienne pour ce qui deviendra la ville haute à l’ouest, Saint-Pierre pour la ville moyenne et basse à l’est. La ville est divisée entre des établissements religieux (Hesse, Haute-Seille, Hohenbourg), l’évêque (église Saint-Étienne) et les familles nobles dont plusieurs ont alors mis en place de véritables centres économiques et administratifs. Le plus important des seigneurs au XIe siècle est le couvent de Hohenbourg (plus connu sous le nom du Mont Sainte-Odile). Chacune de ces corporations laïques ou religieuses possèdent une partie des terres de la ville. Cette complexité foncière témoigne alors de l’importance accordée au site et à la ville de Rosheim durant tout le Moyen-Age.

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L’église Saint-Pierre, dont la tour gothique (à la croisée du transept) est reconnaissable en ville, est pourtant un des premiers témoignages de l’architecture romane alsacienne du XIIe siècle. La paroisse est également fondatrice du quartier Est de Rosheim.

Traversée par la rue principale (rue du général de Gaulle), la ville ancienne, est historiquement divisée en trois secteurs : un noyau central circulaire, fortifié et percé de deux portes toujours existantes (Zittgloeckel et porte de l’école), qualifié de Mittelstadt (le centre administratif de la ville) ; la ville basse à l’est de ce noyau, appelée Niderstadt ; la ville haute à l’ouest, Oberstadt, secteur le plus important en surfaces viaire et bâtie, qui était subdivisé au Moyen Age en deux quartiers, l’un au nord, l’autre au sud de la rue principale. L’enceinte extérieure, englobant ces trois secteurs et épousant leurs limites, avait une forme rectangulaire, percée de trois portes dont deux existent toujours (porte basse dite « de la Vierge » ou « de Strasbourg », porte du Lion vers le vignoble et Rosenwiller) ; il subsiste les côtés est et sud de ce rempart.

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L’école Hohenbourg entoure une ancienne porte voutée de la ville, l’ancien Mitteltor, ou porte du Milieu. Le bâtiment est adossé au mur de la première enceinte de la ville et coupe la rue principale de la ville. Crédit photo : internet « Vincent Nicolas »

La Mittelstadt est ceinte par les rues du Lion et de la Marne, correspondant à l’emprise des anciens fossés. L’enceinte est d’ailleurs toujours visible en de nombreux endroits, notamment rue de la Marne. Les rues nous parlent encore des traces des enceintes du Moyen-Age et plus tardivement des fortifications du XVIIIe siècle.

 

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