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Repères géographiques de l’Alsace Bossue
Relief et eau
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L’Alsace Bossue est un fragment de Plateau lorrain, adossé au versant ouest des Vosges du Nord. Il s’agit d’un plateau élevé, dont la pente générale passe de 360 m près des Vosges du Nord jusqu’à 200m vers l’ouest dans la vallée de la Sarre. Au centre entre les vallées de la Sarre et de l’Eichel, une légère ligne de crête offre des altitudes culminant à 360 m. Le relief est formé d’amples ondulations d’altitudes moyennes comprises autour de 250 à 320 m.
Ce plateau correspond à la partie supérieure du bassin de l’Eichel et une partie du bassin de la Sarre. Toutes les rivières d’Alsace Bossue s’écoulent vers la Lorraine, rejoignant les eaux de la Sarre. Les rivières ont sculpté des vallées relativement amples, à fond plat.
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La roche et le sol
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Cette entité est Alsacienne par l’histoire, mais typiquement lorraine par son milieu naturel ; les roches se succèdent globalement d’est en ouest, les plus anciennes étant recouvertes par les plus récentes.
La complexité des sols résulte de la diversité des roches et du travail des vallons qui ont dessiné une dentelle de collines dans la zone de transition avec les Vosges. Sur les versants tournés vers l’Alsace, cet ordre est respecté ; sur ceux tournés vers la Lorraine, l’ordre s’inverse : on retrouve en bas du versant, à l’ouest, un matériau plus ancien que sur le haut de la colline.
Dans la zone de transition à l’est
Les premiers kilomètres de l’Alsace Bossue, au débouché des Vosges, sont implantés sur un patchwork de roches triasiques très contrastées, même si l’acide domine lorsqu’elles se mélangent dans les colluvions des pentes (78). Acide et calcaire ont chacun leur version saine, prisée pour la culture et leur version argileuse, hydromorphe, vouée à la forêt.
Le grès des pentes (60) acide et filtrant est plutôt forestier, mais il s’agit ici de grès à Voltzia. On y retrouve les podzols habituels des Vosges gréseuses, avec leurs myrtilles sous les pins, et en particulier le grès à Meule, longtemps exploité. On y trouve aussi des sols chargés en coquilles marines -la Voltzia- , qui génèrent des bancs de roche presque marneuse. Dans les bas de versants (61), ces sols sur grès sont drainés et quadrillés de petits champs. Les ruisseaux y charrient des alluvions très argileuses, franchement hydromorphes (77).
10 km plus loin vers la Lorraine, marnes et dolomie succèdent au grès ; elles ont été déposées dans la période d’incursion marine du Muschelkalk inférieur. Les sols argilocalcaires sur la dolomie (73) sont systématiquement cultivés : ils offrent des replats dégagés vers Diemeringen mais n’affleurent plus qu’au fond de quelques vallons 3 kilomètres plus loin, avant de disparaître sous la cuesta lorraine du Muschelkalk supérieur.
Entre grès et dolomie, de larges affleurements de marnes (72) sont boisés de chêne et de hêtre. Situées au contact du grès à Voltzia, ces forêts de feuillus prolongent les pinèdes du grès Vosgien. Les forestiers ont beaucoup « enrichi » en épicéa ces bois vigoureux qui contribuent aux finances des communes.
La première cuesta du plateau lorrain
On franchit ensuite une première cuesta peu marquée et denticulée par l’érosion, mais typique du plateau lorrain : la barre de calcaire oolithique du Muschelkalk supérieur (74). Ce plateau est coiffé d’une argile rouge (75) boisée de feuillus très productifs, où le chêne s’affirme.
Sur le plateau alternent des bois, des terres labourées et des prairies. Les terres hydromorphes, présentes partout – plateau, pentes, fonds- se répartissent entre prés de fauche pour les plus contraignantes, assolements mixtes ou coupes d’ensilage pour les modérément contraintes, pâturage ou céréaliculture pour les plus saines.
Sur les pentes des vallons, une ligne de sources et de résurgences souligne le plancher argileux. Dans cette Lorraine non francique, l’argile a longtemps fourni la tuile plate écaillée typique des toits germaniques. Les pentes restent quadrillées de petits champs sur les colluvions argileux (78), qui reposent cette fois sur un substrat calcaire.
Le grès, enfoui à 200, 250 m sous terre, fournit un aquifère de qualité. Les forages en font un château d’eau de la Lorraine.
L’ensemble est ponctué de placages de limon (76) mis en culture dès le 11e siècle.
Agriculture
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L’Alsace Bossue constitue une région herbagère valorisée par l’élevage. Les exploitations y sont en moyenne plus vastes qu’à l’échelle du Bas-Rhin. La production est tournée vers l’élevage, laitier essentiellement, et également de viande à l’herbe (bœufs et veaux de boucherie, moutons). La filière bio est bien développée. La qualité moyenne du sol limite les rendements des quelques cultures de blé et de maïs ensilage. Les vergers sont nombreux et jouent un grand rôle dans la qualité des paysages de l’Alsace Bossue.
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Forêt
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La forêt naturelle est essentiellement une Hêtraie-Chênaie mésophile à Hêtre associé au Chêne sessile et au Charme pour les stations sur substrat limoneux et limono-argileux décarbonaté. La Hêtraie-Chênaie mésophile est souvent une futaie.
La Hêtraie acidiphile, à Hêtre dominant, est moins étendue. Elle est située sur les grès coquilliers et sur des arènes gréseuses, en bordure des Vosges du Nord, sur les sols lessivés et les alluvions anciennes.
Le Chêne pédonculé occupe les zones plus ou moins hydromorphes. L’Aulne glutineux, associé au Frêne, domine dans les fonds de vallons humides.
Les forêts sont très majoritairement des forêts communales, complétées de quelques forêts domaniales et privées.
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Urbanisme
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L’alsace Bossue est un territoire a dominante rurale qui ne comporte pas de ville. Sa situation géographique de l’autre côté du massif vosgien, confère aux villages de l’Alsace Bossue des liens privilégiés avec les villes de Lorraine comme Sarreguemines et Sarrebourg ou les agglomérations frontalières allemandes au Nord. Du côté alsacien, seule la ville de Saverne bien reliée par l’A4 constitue un pôle d’attraction. Les principaux bourgs de l’Alsace Bossue sont implantés dans les vallées : Sarre-Union, Herbitzheim et Keskastel dans la vallée de la Sarre d’une part, et Oermingen et Diemeringen dans la vallée de l’Eichel. Sarre-Union (3169 habitants) est la seule commune qui dépasse les 2000 habitants. L’essentiel des communes sont donc des villages, majoritairement implantés au creux de vallons secondaires. On retrouve en Alsace Bossue la structure typiquement lorraine des villages-rue avec des façades alignées le long de l’usoir, sorte de cour non close.
- Le village-rue lorrain étire ses façades le long de la rue principale. Lorentzen