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Repères géographiques du Jura Alsacien

Relief et eau

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Jura alsacien carte eau et relief
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Jura alsacien bloc-diagramme relief et eau
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L’extrémité nord du Jura

L’arc septentrional de la chaîne du Jura échancre l’Alsace du Sud. Le Jura Alsacien est constitué de deux chaînons calcaires sensiblement parallèles, orientés ouest-est et séparés par la vallée de l’Ill : au nord l’anticlinal de Ferrette et du Landskron, dont les calcaires récifaux portent les châteaux des mêmes noms, au sud l’anticlinal du Glaserberg (ou Blochmont) se prolongeant en territoire suisse par la chaîne du Blauen ; entre les deux, le synclinal à fond plat de l’III (la rivière alsacienne la plus importante est issue du flanc nord du Glaserberg, à Winkel).
D’une altitude moyenne d’environ 600 m, le point le plus bas s’élèvant à 378 m dans la vallée de l’Ill à Fislis. Le Jura Alsacien culmine à 831 m d’altitude au Raemelsberg dans la forêt communale de Wolschwiller, et possède plusieurs sommets élevés comme le Glaserberg à 811 m, le Horni à 755 m, le Morimont à 747 m.
Qui dit calcaire, dit phénomènes de dissolution de la roche et engloutissement des eaux, et c’est dans le Jura que l’on trouve les seuls phénomènes karstiques (grottes, résurgences de rivières souterraines et analogues) en Alsace. Les abris sous roche du Männlefelsen, à Oberlarg, dont l’un est célèbre pour les gisements préhistoriques qu’il contient, en sont un exemple.

Trois vallées principales

Le Jura Alsacien est encadré par 3 vallées principales qui entaillent les collines à une altitude moyenne de 400 m environ : la Largue à l’Ouest, l’Ill à l’Est et la Lucelle au Sud.
La Largue prend également sa source sur le Glaserberg près d’Oberlarg, puis s’écoule en direction du Nord-Ouest, en formant de nombreux méandres. Les altitudes varient de 540 m au niveau de la source en amont d’Oberlarg, à 430 m en aval de Courtavon. La vallée très étroite entre Oberlarg et Levoncourt s’élargit à la sortie de la cluse qui traverse l’anticlinal de la Montagne. Dans ce secteur, les pentes sont relativement fortes et les versants dissymétriques. Les versants exposés à l’Ouest et au Sud sont plus pentus que ceux exposés au Nord et à l’Est.
Le Grumbach s’écoule dans un vallon étroit et encaissé qui permet l’accès vers Bendorf et Winkel. La dénivellation modérée du terrain fait que le Grumbach décrit de nombreux méandres qui sont à l’origine de son nom.
L’Ill prend sa source à Winkel sur le flanc Nord du Glaserberg à 600 m d’altitude. Après un bref parcours de surface, elle se perd en profondeur sur plus d’un kilomètre pour ressortir à l’amont de Ligsdorf. La vallée de l’Ill est une vallée à fond plat, au profil en U, qui prend naissance entre les deux plis de Ferrette et du Glaserberg. Elle suit tout d’abord une orientation d’Ouest en Est, à une altitude moyenne de 490 m environ. L’Ill forme ensuite un coude à « angle droit » en amont d’Oltingue avant de s’écouler vers le Sundgau au Nord-Ouest, à une altitude moyenne de 390 m environ. La haute vallée de l’Ill entre Winkel et Raedersdorf est étroite et fortement encaissée, contrairement à la moyenne vallée de l’Ill élargie d’Oltingue à Fislis, qui présente un profil dissymétrique, avec un versant exposé au Sud adouci et un versant exposé au Nord plus abrupt. L’Ill est connectée à de nombreux affluents, dont le Limendenbach, formant une vallée secondaire orientée Sud-Est / Nord-Ouest qui rejoint la vallée de l’Ill à hauteur de Fislis.
La Lucelle, au Sud, constitue une partie de la frontière entre la Suisse et la France. Elle coule dans un fond de vallée plat et encaissé, dont l’altitude s’échelonne d’Ouest en Est de 600 et 460 m, entre des versants raides, qui ne laissent de place que pour la rivière. Tout au long de son cours alsacien, la Lucelle reçoit de nombreux écoulements et sources d’origine karstique, au débit irrégulier, qui entraînent des variations assez brusques du débit de la rivière.

Les étangs sont nombreux, ils sont surtout concentrés au Nord et à l’Ouest, dans la vallée de la Largue, les plus nombreux étant situés à Levoncourt et Courtavon, également siège d’un grand plan d’eau intercommunal à vocation de loisirs. Les étangs, dont les plus anciens remontent à l’époque médiévale et témoignent d’une activité ancienne d’élevage de carpes, tirent parti de la forte pluviométrie du secteur et de la faible perméabilité des lœss anciens argilisés.

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Le Jura Asacien est constitué de deux chaînons calcaires sensiblement parallèles, orientés ouest-est et séparés par la vallée de l’Ill . Sondersdorf

La roche et le sol

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Jura alsacien carte des sols. source ARRA
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Jura alsacien bloc-diagramme roches et sols
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Les roches et les sols du Jura Alsacien sont typiques de l’ensemble des premier et second plateaux jurassiens ou de la rive ouest du Vercors.
La mer de la fin du jurassique dépose tout d’abord un « millefeuille » de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur où alternent des couches épaisses d’argiles souples, de bancs de calcaire dur et surtout de « marnes calcaires » ou « calcaire marneux » comportant une dose très variable de coquilles calcaires, d’argile, de sables. Lors de l’émergence des Alpes, l’ensemble est plissé comme une simple nappe. L’érosion décape ensuite l’ensemble en escalier au fil des plaques, sculptant un paysage de plateaux ondulés sur calcaire dur, et ouvrant des brèches en gouttière comme la combe de Levoncourt.
A proximité des rebords de plateau, le sol est maigre, caillouteux et stérile. En retrait, la roche affleurante redevient souvent plus argileuse, tandis que les cuvettes d’accumulation sont recouvertes d’une pellicule d’argiles rouges libérées par l’érosion des calcaires à l’amont sous l’action des pluies. Ces sols bruns sont de fertilité correcte. Au pied des pentes, la pluie –abondante sur les pentes faisant face à l’ouest- a souvent lessivé les colluvions qui peuvent même redevenir acides.
Au rebord des plaques calcaires et sur les falaises, les sols sont des « rendzines » où la végétation se limite à des pelouses calcaires ou une forêt feuillue éparse. Ces espaces ouverts sont parcourus aujourd’hui de chemins de randonnée emblématiques. A mesure que l’on recule vers le plateau, le sol s’épaissit ; la forêt se densifie sur le premier kilomètre puis laisse la place au plateau cultivé de « petites terres à cailloux ».

Agriculture

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Jura alsacien carte agriculture
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Jura alsacien bloc-diagramme agriculture
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Le Jura Alsacien est le domaine de la forêt et des pâturages. L’élevage constitue l’activité agricole principale avec une orientation vers les bovins et un fort développement des volailles. Les terres agricoles sont essentiellement occupées de vergers haute tige, de pâturages et de prairies de fauche. Les cultures sont en extension sur les bonnes terres avec essentiellement des céréales et du maïs.

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le Jura Alsacien est le domaine de la forêt et des pâturages. Les terres agricoles sont essentiellement occupées de vergers haute tige, de pâturages et de prairies de fauche. Les cultures gagnent sur les meilleurs sols et les terrains les moins pentus. Raedersdorf

Forêt

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Jura alsacien carte forêt
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Jura alsacien bloc-diagramme arbre
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Les forêts couvrent environ 60% du territoire du Jura Alsacien. Les forêts privées représentent environ 10% des boisements. Le type de peuplement principal du Jura Alsacien est la futaie, les mélanges futaie-taillis et les taillis sont anecdotiques et sont localisés dans des situations marginales comme les bordures de cours d’eau ou les stations très pauvres. Les feuillus sont majoritaires dans les futaies du Jura Alsacien.
Le hêtre est l’essence principale, puis viennent les érables et le chêne sessile. Les tilleuls et le merisier sont également présents. Parmi les résineux, l’épicéa commun est l’essence prépondérante, suivi du pin sylvestre et du sapin pectiné. Les futaies mixtes hêtre-sapin sont fréquentes, avec des proportions différentes selon les stations et l’historique des peuplements.

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Les forêts occupent tous les versants et les sommets du Jura Alsacien, couvrant ainsi environ 60% du territoire. Bergaecker

Urbanisme

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Jura alsacien carte urbanisation
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Jura alsacien bloc-diagramme urbanisme
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Le Jura Alsacien ne possède pas de grandes agglomérations. Ferrette constitue le bourg central du jura alsacien, implanté sur une cluse au carrefour du Jura Alsacien et du Haut Sundgau. Les villages se sont implantés le long de la vallée de l’Ill et sur les contreforts extérieurs du massif. La barrière du relief oriente fortement les tracés routiers qui ont emprunté logiquement les vallées. Les villages, souvent allongés ou groupés au pied des pentes, sont ceinturés de vergers. Ces derniers sont omniprésents et organisent fortement et qualitativement le paysage.

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A l’est du Jura alsacien, la vallée de l’Ill s’élargit, formant un large amphithéâtre naturel. Les villages ( ici Raedersdorf et Lutter) bénéficiant de plus d’espace, sont des villages en forme d’étoile : autour du centre du village se développe un réseau de rues le long desquelles prennent place les constructions, cernées de vergers. Hippoltskirch