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Repères géographiques du Kochersberg

Relief et eau

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Kochersberg carte eau et relief
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Kochersberg bloc eau et relief
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Calé entre Vosges et plaine, entre la faille vosgienne et la faille rhénane, le Kochersberg se situe en partie dans les collines sous-vosgiennes et en partie sur la plaine rhénane. Il coïncide pour une grande partie avec le bassin versant de la Zorn. Trois entités distinctes se dessinent : l’Arrière-Kochersberg, le Bas Kochersberg et la vallée de la Zorn.

Les collines sous vosgiennes de l’Arrière- Kochersberg

Dans l’Arrière-Kochersberg, les collines sous-vosgiennes varient entre 370 et 190 mètres d’altitude. Les vallées affluentes de la Zorn ( Rohrbach, Mossel au sud et la Zinzel du Sud au nord) y sculptent des vallées prononcées.
La limite des collines sous-vosgiennes, qui correspond à la limite entre Arrière et Bas-Kochersberg, est formée par l’éperon de Wasselonne. Cet éperon constitue une petite chaîne collinaire orientée nord-est / sud-ouest, ponctuée de plusieurs sommets, qui forme la ligne de partage des eaux entre les affluents de la Zorn et le bassin de la Souffel.

Le plateau ondulé du Bas-Kochersberg

A l’est de l’éperon, le Bas-Kochersberg se présente comme un plateau régulièrement incliné vers l’est, couvert par un épais manteau de lœss s’étendant entre la forêt de Haguenau au nord et la vallée de la Bruche au sud, entaillé par des ruisseaux de direction générale ouest-est : la Souffel, le Mulbaechel, le Muehlbach-Nord, le Kolbsenbach, le Leisbach, le Musaubach, le Muehlbach-Sud et leurs différents affluents. En entaillant le plateau, les ruisseaux ont dessiné un paysage mollement ondulé, oscillant entre 200 et 180 m d’altitude et ayant une organisation digitée. Ce relief génère des points de vue multiples et confère en partie à ce territoire sa grande qualité paysagère.

Au centre, la vallée de la Zorn forme une dépression marquée, sur un axe ouest/est.

La vallée de la moyenne Zorn est dans un premier temps relativement resserrée. Large de 500m en aval de la confluence avec la Zinsel du sud, le fond de vallée inondable s’élargit nettement et atteint 1 km au niveau de la commune de Brumath. La pente étant constante et faible, il s’agit d’un secteur à méandres avec un lit très sinueux. La basse plaine de la Zorn forme une vaste plaine qui subit conjointement les débordements de la Zorn et de la Moder mais également de nombreuses remontées de nappe. Le canal de la Marne au Rhin emprunte une bonne partie de la vallée de la Zorn dans son parcours.

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La Zorn traverse le Kochersberg par une large vallée inondable aux versants généralement doux. Elle concentre les voies de communication (Canal, voie ferrée, route, autoroute) entre la Plaine rhénane et la Lorraine. La vallée de la Zorn depuis Dettwiller

La roche et le sol

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Kochersberg carte des sols. source ARRA
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kochersberg bloc-diagramme roche et sols
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Un épais manteau de limon carbonaté, très fertile, recouvre l’ensemble des plaines et des collines du Kochersberg. Il se charge en argile sur les collines marneuses et dans les bas de pente, tend à s’engorger dans les creux, à se décalcifier légèrement sur les bosses.
La roche profonde diffère considérablement entre la plaine aux portes de Strasbourg et les hautes collines de l’Arrière-Kochersberg.
Le Bas Kochersberg, auquel appartient la plaine de l’Ackerland -le « pays du labour »-, est une terrasse haute de l’ancien fond de mer, 20 à 30 m au-dessus du Rhin. Le manteau de limons récents a été épargné du décapage car il est contourné par les rivières vosgiennes et surtout parce que ses 20-30m de surélévation l’ont conservé hors d’atteinte du décapage par les crues du Rhin. Les douces ondulations dans l’ancienne vase marneuse soulignent à peine le tracé des ruisseaux, que l’on devine surtout à la présence d’un cordon de prairies et de bosquets signalant les zones humides. Ce limon resté assez pur est très sensible à l’érosion.
La « marche » de hautes collines de Wasselonne est une lèvre de la faille rhénane ; son substrat est beaucoup plus ancien et mouvementé au gré des failles, essentiellement triasique. Elle trace une ligne de partage des eaux.
Au-delà de cette marche, la roche des collines de l’Arrière-Kochersberg est une mosaïque de blocs de l’ère secondaire disposés au gré du système de failles de Saverne. Ces douces collines qui courent sur une quinzaine de kilomètres de Saverne à Brumath masquent un passé sismique vertigineux : de marche en marche, le socle est descendu de 2000 m d’une faille à l’autre. Au nord de la Zorn, les roches jurassiques, plus récentes, ont été davantage préservées du décapage par l’effondrement. Les sols, plus argileux que dans le Bas-Kochersberg, restent très fertiles et sont moins sujet à l’érosion lors des orages.
La Zorn descend depuis les marnes de Lorraine et perce plusieurs passages vers le Rhin : le col de Saverne et la percée dans les collines hautes à Hochfelden. Le fond de a vallée est tapissé d’un large cordon d’argiles acides vosgiennes. Tout à l’aval, entre Hoerdt et Reichstett, elle a recouvert la plaine d’une plage de sables vosgiens sur une dizaine de kilomètres de large.

Agriculture

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Kochersberg carte agriculture
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Kochersberg bloc agriculture
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Le Kochersberg constitue l’une des meilleures zones agricoles d’Alsace, un sol de très grande qualité, parmi les plus fertiles d’Europe. « Riche comme un paysan du Kochersberg ! » entend-on encore aujourd’hui en Alsace. Un adage qui évoque les racines rurales et la prospérité de cette contrée aux portes de Strasbourg, située entre les vallées de la Moder et de la Bruche et longtemps considérée comme « le grenier à blé de l’Alsace ».

La richesse de cette région agricole s’explique par une couverture de lœss calcaire quaternaire qui donne d’excellentes terres agricoles. Sur le plateau lœssique, les sols sont profonds et fertiles, l’espace y est presque entièrement labouré, d’où sa dénomination d’Ackerland, pays de labours ou prés. L’opulence des riches agriculteurs résulte également de pratiques successorales spécifiques dans le Kochersberg, évitant le partage entre héritiers, au profit du choix du descendant jugé le plus capable, en contrepartie du versement d’une soulte aux autres héritiers.

Les paysages d’openfields cultivés dominent dans le Bas-Kochersberg, alors qu’à l’ouest dans l’arrière-Kochersberg, l’épaisseur moindre de la couverture lœssique et une altitude un peu plus marquée laissent davantage de place à la prairie et surtout à l’arbre. Les remembrements ont conduit au regroupement de parcelles, mais de manière inégale. On trouve aussi bien de vastes blocs que des champs longs et assez étroits. Sur le plateau, les prairies sont rares, elles occupent quelques fonds de vallons, mais ceux-ci sont fréquemment mis en culture et labourés jusqu’au bord des ruisseaux, ne laissant place qu’à un mince cordon de végétation qui souligne le cours d’eau. La vallée de la Zorn forme dans ce contexte une exception avec un fond de vallée très majoritairement mise en valeur par les prairies.

Le Kochersberg présente une polyculture très diversifiée, alliant les cultures de céréales (blé, orge, maïs), les cultures spéciales (tabac, houblon, betteraves sucrières), les cultures fourragères en vue d’un élevage bovin à l’étable (viande et lait), quelques vignes et arbres fruitiers, cultures maraîchères (asperges) et quelques élevages spécialisés (volailles, porcs). Cependant, la tendance lisible ces dernières décennies montre une extension de la culture des céréales et principalement du maïs.

Des vignes sont présentes (certaines classées AOC) aux abords de Marlenheim et sur les terrasses du Kochersberg dans la continuité du Piémont viticole des Vosges. On observe par ailleurs sur l’entité la présence de mini-parcelles de vignes dispersées ici et là. Le houblon est concentré sur deux secteurs, l’un au sud de la Zorn autour de Wingersheim et Mittelschaeffolsheim, l’autre au nord entre Ohlungen et Kriegsheim. Les vergers, très présents dans cette entité, notamment dans l’Arrière-Kochersberg, sont en forte régression, particulièrement dans le Bas-Kochersberg.

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Les paysages d’openfields cultivés dominent dans le Bas-Kochersberg, alors qu’à l’ouest dans l’Arrière-Kochersberg, l’épaisseur moindre de la couverture lœssique et une altitude un peu plus marquée laissent davantage de place à la prairie et surtout à l’arbre. l’Arrière Kochersberg à Zehnacker

Forêt

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Kochersberg carte forêt
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Une ponctuation arborée dans un paysage peu boisé

Les boisements sont rares sur le Kochersberg. Les quelques bois et taillis se situent généralement sur des zones difficiles d’accès, sur des pentes nord peu propices aux cultures. La présence arborée se manifeste sous une multitude de formes végétales éparpillées : petit bois, haie, arbres d’alignement le long des routes, ripisylve le long des cours d’eau, arbre isolé, duo d’arbres signalant la présence de banc reposoir… L’arbre reste malgré tout très présent visuellement dans l’ensemble malgré une quantité limitée et contribue à la mosaïque paysagère du Kochersberg.

Deux massifs forestiers se distinguent au sein du cône de la Zorn

La forêt communale de Brumath : D’une superficie de 458 ha, le massif est situé au sein des alluvions sableuses de la Zorn où la nappe phréatique affleure. La forêt est gérée par l’ONF pour le compte de la Ville de Brumath en futaie essentiellement feuillue, chênes mais également érables, aulnes, charmes avec par endroits des zones résineuses. Quelques essences à forte croissance juvénile ont fait leur apparition depuis plusieurs années telle que le cerisier tardif (Prunus Sérotina).
Très facile d’accès, la forêt de Brumath est traversée par deux sentiers balisés par le Club Vosgien, la piste cyclable longeant le canal de la Marne au Rhin ainsi que des chemins ouverts aux cavaliers sillonnent le massif. Plusieurs points sont des buts de visite comme le doyen de la forêt et ses 250 ans, l’allée des séquoias géants et son sentier d’interprétation, le parc de Stephansfeld et son Arboretum ou la soixantaine de tumuli datant de l’âge du Bronze et du Fer dont certains mesurent jusqu’à 30 m de diamètre et 3 m de hauteur.

La Forêt du Herrenwald, appartenant à la ville de Strasbourg depuis 1967, est exploitée comme forêt de production pour du bois d’œuvre et du bois de chauffage. Cette Forêt appartenait à la noblesse jusqu’à la Révolution, d’où son nom. Ce massif de 188 ha est caractérisé par un sol essentiellement sableux et par un milieu pauvre, sec et filtrant. Avant la tempête « Lothar », 70% de sa surface était constituée par des peuplements réguliers de pins sylvestres. Plus de 120 hectares ont été sinistrés le 26 décembre 1999, ce qui correspond à la quasi-totalité des peuplements résineux. Un immense chantier de mise en sécurité des cheminements et des pistes forestières a été réalisé. Des travaux de reconstitution sont entrepris en privilégiant la régénération naturelle et les peuplements mélangés et irréguliers.

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Les boisements sont rares sur le Kochersberg. Les quelques bois et taillis se situent généralement sur des zones difficiles d’accès, sur des pentes nord peu propices aux cultures. La présence arborée se manifeste sous une multitude de formes végétales éparpillées : petit bois, haie, arbres d’alignement le long des routes, ripisylve le long des cours d’eau, arbre isolé. Schwenheim

Urbanisme

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Kochersberg carte urbanisation
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L’occupation humaine du Kochersberg est ancienne. A l’époque romaine, le Kochersberg est non seulement une région de passage (une grande voie romaine, l’actuelle la RD 1004, relie Strasbourg au bassin parisien par Saverne), mais aussi l’arrière-pays dans lequel Strasbourg, déjà, se ravitaille. La région du Kochersberg présente comme originalité, également, de nombreux châteaux hérités du Moyen-âge. Ces châteaux jouent alors un rôle militaire, mais aussi symbolique. Le mont Kochersberg qui a abrité un château a d’ailleurs donné son nom au territoire.

Un maillage villageois dense

La carte de l’urbanisation du Kochersberg montre une occupation importante du territoire. La maille des villages est serrée et occupe de manière homogène l’ensemble de l’espace. On observe un maillage de voiries plus important et une densité de villages plus forte dans le Kochersberg qu’ailleurs dans le Bas-Rhin, liés sans doute à la valeur des terres. On note une équidistance de l’implantation des villages d’une moyenne de 2 km. Aucun accident géographique, si on excepte l’éperon de Wasselonne, aucune rupture liée aux infrastructures ne perturbe l’implantation du bâti, qui présente en conséquence une occupation maximale du territoire par les villages agricoles.

Les grandes villes se situent en périphérie du Kochersberg : Strasbourg à l’est, Saverne, Wasselonne, Marlenheim ou Molsheim à l’ouest, Pfaffenhoffen et Haguenau au nord.
La vallée de la Zorn accueille en rive nord des bourgs importants ( Brumath, Mommenheim, Hochfelden, Dettwiller) implantés le long des voies de communication reliant Strasbourg et Saverne.

Dans le Bas-Kochersberg Le bourg principal est Truchtersheim. Tous les autres villages sont d’échelle similaire. Les autres bourgs qui se sont beaucoup développés (Vendenheim, Lampertheim, Griesheim-sur-Souffel, Ittenheim) évoluent sous l’influence de l’agglomération strasbourgeoise.

Des villages groupés

Les villages sont compacts, le bâti y est très serré (forte densité bâtie). Ils sont, dans la plupart des cas, localisés sur le versant sud du relief afin de bénéficier d’un ensoleillement optimal. D’autres sont localisés en fond de relief pour bénéficier de la proximité d’un cours d’eau, mais à l’écart de l’humidité des fonds et protégés des vents d’ouest qui balayent le plateau. Dans le Kochersberg les villages sont dominés tantôt par un seul clocher (Kienheim, Kliengoeft, Maennolsheim…), tantôt par deux clochers notamment sur les franges nord et près du piémont vosgien (Hoerdt, Ohlungen…). Les villages sont en général des villages-tas implantés au croisement de deux routes, les villages-rues sont exceptionnels : Furdenheim, Olwisheim, Rumersheim.
Les places publiques sont rares dans l’organisation des villages. La morphologie et le plan des villages sont caractéristiques : autour du clocher d’église sont groupées les fermes les plus riches. Avec leur grande cour carrée, les fermes sont imposantes. La cour est isolée de la rue par une porte monumentale. Autour de ce noyau central sont disposées les fermes moyennes dont le plan reprend les dispositions précédentes. Enfin, à la périphérie du village, sont regroupées les petites fermes des anciens manœuvriers constituées d’une petite habitation à étages prolongée par une petite grange-étable. Cette ordonnance régulièrement reproduite à travers l’ensemble du Kochersberg reflète la société très différenciée qui vivait dans ces villages aux siècles derniers. Ces ensembles sont en général massés dans une ceinture d’arbres fruitiers.
A l’approche de l’agglomération strasbourgeoise, s’opère par ailleurs un changement d’image des villages : un traitement de l’espace public plus urbain, la présence de zones d’activités, des lotissements plus importants...
Un réseau de lignes électriques important traverse l’entité du Kochersberg avec, notamment, un gros poste électrique à proximité de Marlenheim.

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Le maillage villageois du Kochersberg est dense (villages équidistants de 2 km environ). Les villages sont compacts, le bâti y est très serré (forte densité bâtie). Ils sont, dans la plupart des cas, localisés sur le versant sud du relief afin de bénéficier d’un ensoleillement optimal. Riedheim