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Mulhouse et le Bassin Potassique en bref
Mulhouse et le Bassin potassique forment un paysage semi fermé et complexe, composé d’une mosaïque imbriquée de forêts, de cultures, de friches, d’industries et d’une urbanisation issue des cités minières et de l’agglomération mulhousienne.
PORTRAIT SENSIBLE
Un paysage boisé et urbanisé semi-fermé
- L’agglomération mulhousienne vue depuis Heimsbrunn : une ouverture agricole périphérique autour d’un paysage forestier et urbain
Les boisements qui recouvrent une grande partie du Bassin Potassique limitent les vues. L’absence de relief, hormis les terrils, ne permet pas, compte tenu du cloisonnement du paysage d’avoir des vues d’ensemble. Des clairières agricoles, urbaines ou issues de l’ancienne activité minière s’ouvrent découvrant par endroits des horizons urbains ou forestiers. Les cours d’eau traversent cette unité en côtoyant tous ces éléments, mais ils ne structurent pas les paysages du Bassin Potassique.
Des perceptions contrastées au sein d’un paysage composite et imbriqué
- Le paysage juxtapose ville, industrie agriculture et forêt dans un patchwork où les logiques sont parfois difficiles à saisir. Wittelsheim
Ce paysage est complexe. Il mêle, dans une imbrication dont la logique d’implantation liée aux mines est moins lisible aujourd’hui, des éléments urbains, forestiers, agricoles et industriels. Les cités ouvrières, qui constituent une des grandes particularités identitaires de cette unité, ont été implantées à proximité des mines en étant déconnectées des centres bourgs. D’autres lotissements plus récents, influencés par la proximité de Mulhouse, sont également venus s’intercaler au fil du temps. Des carreaux de mines ont été reconvertis en commerces ou activités.
Un réseau de voies de communication convergeant vers Mulhouse
Mulhouse et le bassin potassique : un territoire urbain marqué par l’industrie
Si l’agglomération de Mulhouse s’est développée dès le XVIe siècle autour de l’industrie textile, le Bassin Potassique a connu de profondes mutations paysagères au cours du XXe siècle, dues à l’industrie minière. Reste aujourd’hui un territoire fortement urbanisé et structuré par les zones urbaines et industrielles.
Ce territoire, c’est aussi un chapelet de villages, mouillés par la Thur, l’Ill et leurs affluents qui irriguent le Nord et l’Ouest de l’agglomération de Mulhouse dont le cadre paysager et le caractère rural s’est radicalement transformé avec l’exploitation des mines de Potasse. Hier villages à l’abri des vallées à dominante agricole, ces sont aujourd’hui autant de petites villes à la campagne dont le tissu urbain témoigne d’un profond ancrage industriel.
LES PAYSAGES URBAINS DE MULHOUSE ET DU BASSIN POTASSIQUE
L’agglomération de Mulhouse, une histoire industrielle à la confluence de la Doller et de l’Ill
Il faut attendre le début du XIXe siècle pour que Mulhouse connaisse un réel développement urbain, par l’installation de nombreuses industries textiles qui tirent parti d’un contexte géographique favorable. C’est dans ce contexte que la petite ville de Mulhouse jusqu’alors enserrée entre les bras de l’Ill et la Doller s’étend vers le Nord sur de nouvelles emprises industrielles à proximité des voies ferrées. De nouveaux quartiers d’habitat côtoient les usines et les villages avoisinants sont absorbés par l’étalement urbain généralisé de l’agglomération mulhousienne.
- Des parcelles agricoles de plus en plus enclavées entre zones inductrielles et extensions pavillonnaires. Richwiller
LES FRANGES URBAINES – Si l’étalement urbain a fortement marqué l’emprise de la ville depuis le milieu du XXe siècle, le tissu urbain se retrouve directement en contact avec la forêt de la Hardt à l’Est (une limite franche) tandis que la limite est beaucoup moins tenue lorsque les constructions font face aux espaces agricoles de la vallée. De nouvelles zones pavillonnaires, industrielles ou commerciales s’installent aujourd’hui sur des emprises agricoles qui ne résistent pas à la pression urbaine.
Le Bassin Potassique, un ensemble villageois fragmenté dans la forêt de Nonnenbruch
Le système carreau – cité, des formes urbaines qui témoignent d’une nouvelle vision sociale
La création de nombreux carreaux et puits d’extraction de la Potassique ont fortement impacté le besoin en logements pour le personnel d’exploitation. Ces cités de type pavillonnaire apportent « un peu de milieu rural en pleine ville dans une atmosphère de quartier populaire » (Wackermann, 1989).
- La cité, nouvelle typologie urbaine d’habitat qui s’installe à proximité de l’usine. Une diversité d’opérations qui témoigne d’une nouvelle pensée de la ville. Pulversheim et Ensisheim
Située principalement aux marges du territoire communal et à l’écart de l’agglomération principale, au milieu des champs et des bois, la cité a dû rapidement s’équiper de structures lui garantissant une certaine indépendance économique et sociale. Elle était le plus souvent composée d’une église ou d’une chapelle, d’écoles, d’une salle de fêtes, de commerces, d’une cantine, d’une maison de jeunes, d’un terrain de sport,…
Des repères symboliques
Il existe une réelle identité patrimoniale dans la cité et autour de la mine. Les chevalements résonnent comme point de repères dans le bassin Potassique comme autant de clochers. Leurs silhouettes caractéristiques émergent dans le territoire et ces grandes tours de métal font partie de l’identité paysagère du bassin Potassique. Les terrils et voies ferrées sont également des témoins symboliques de cet âge industriel qui a fortement marqué le paysage local.