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L’Agglomération Strasbourgeoise en bref

L’Agglomération Strasbourgeoise forme une vaste nappe urbaine en patchwork dense et arborée, s’étalant dans la Plaine et au contact du Rhin, traversée par l’Ill et des canaux.

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Agglomeration Strasbourgeoise carte unité légendée

PORTRAIT SENSIBLE

Une grande nappe urbaine dans la plaine

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Vue depuis Breuschwickersheim dans le Kochersberg, l’agglomération strasbourgeoise forme une vaste nappe urbanisée dominée par la silhouette caractéristique de la cathédrale, se détachant sur les reliefs de la Forêt Noire.

En venant depuis l’ouest, les derniers reliefs ténus du Korchesberg offrent de larges panoramas sur l’agglomération de Strasbourg. Celle-ci apparaît comme une nappe urbaine très étendue. La ligne de forts, vestiges de la défense de la ville, en marque la limite. L’agglomération est surplombée à l’est par les reliefs de la forêt noire en arrière-plan. Ceux-ci forment une ligne de force majestueuse qui domine Strasbourg. Celle-ci par contraste révèle encore plus l’étirement de la ville et sa platitude. La perception globale du site d’implantation de l’agglomération se perd ensuite une fois entré dans les secteurs urbanisés. La cathédrale, culminant à 140 mètre, se dresse. Son clocher unique effilé forme un point focal majeur et un repère visuel emblématique. C’est le plus haut point à des kilomètres à la ronde et il signale le cœur de la cité. Depuis le nord et le sud la platitude du relief et les nombreux écrans forestiers empêchent les vues lointaines. L’agglomération est annoncée par les nœuds routiers ou les zones d’activités. Coté Rhin les installations portuaires coupent la ville du fleuve avec les darses et les surfaces de stockage.

Un territoire urbain en patchwork

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De vastes parcelles cultivées forment des « clairières » au sein de la vaste nappe urbanisée de l’agglomération. Mundolsheim

Dans les bras de l’Ill, un cœur d’agglomération dense

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Les bras de l’Ill enserrant l’ellipse insulaire strasbourgeoise constituent une des rares perspectives visuelles au sein du paysage de l’agglomération. Quai des Bateliers, Strasbourg

La ville ancienne se découvre au fur et à mesure dans un maillage dense de constructions hautes de trois ou cinq étages, aux façades alignées sur la rue. Cela lui donne une perception intime. Dans l’ellipse insulaire strasbourgeoise les jardins sont peu nombreux et les arrières cours ou les cœurs d’ilots bien isolés sont plutôt minéraux. Un des points d’attraction reste le passage de l’eau avec l’Ill enserrant l’ile portant la cathédrale, seul élément qui donne une ouverture visuelle dans la ville.

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Agglomeration Strasbourgeoise bloc-diagramme de l’unité


LES PAYSAGES URBAINS DE L’AGGLOMERATION STRASBOURGEOISE

Construite sur l’eau et par l’eau, Strasbourg est une de ces villes où l’eau organise la structure urbaine et nous rappelle les liens forts entre la ville et son milieu. Réel au cœur de Strasbourg, le rapport de la ville à l’eau structure les espaces publics qui fondent l’identité et le caractère de la cité strasbourgeoise.

Dans la ville, un rapport convoité à l’eau

L’eau est omniprésente dans le centre urbain de Strasbourg, formé de l’ellipse insulaire qui a concentré le premier noyau urbain de la ville et les quartiers fondateurs de la Neustadt jusqu’au milieu du XIXe siècle. Cette ville, qui n’a finalement que peu évolué dans son emprise jusqu’à cette époque du fait des obligations militaires, est fondée sur des éléments, ou des évènements urbains ordonnancés autour de l’eau.

Une mise en scène des séquences urbaines au fil de l’eau

De part et d’autre de cette grande-Ile, l’Ill développe deux séquences urbaines : Au Sud, de la Petite France au quai des Bateliers, une séquence pittoresque, mettant en scène d’un côté un quai haut et large, appuyé sur une trame serrée d’immeubles médiévaux, et de l’autre une simple berge en bord de rivière qui entoure le centre médiéval.

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Des séquences urbaines et paysagères qui varient autour de la grande-île en fonction des quartiers longés. Strasbourg

Au Nord, une séquence qui instaure un rapport à l’eau plus distant du fait de hauts murs de rives qui lui confèrent un aspect plus canalisé. Elle est de plus accompagnée d’une architecture plus composite dont les éléments les plus marquants sont à une échelle monumentale (place de la République en lien avec la Place de l’Université, Tribunal, le centre commercial Les Halles et ses tours).

De nombreux parcs et jardins de la ville ont une façade sur l’eau. Qu’il s’agisse du parc de l’Orangerie, du parc de la Citadelle, du parc du Contades, ou plus récemment du Jardin des Deux Rives, l’eau agit comme un lien entre ces pièces paysagères à l’échelle de l’agglomération et assure à la fois leur ouverture et la mise en scène du contexte urbain.

Entre ville et faubourgs, la ceinture des glacis

Au-delà de la ville historique s’étirent les anciens glacis qui ont conservé pour tout ou partie de leur réseau hydraulique. Image de ceinture de la ville, les glacis étaient de vastes espaces non constructibles au pied des fortifications qui assuraient une défense efficace de la cité. Suite au démantèlement des ensembles bastionnés au milieu du XIXe siècle, les glacis n’ont alors plus de vocation défensive et sont réinsérés dans la trame urbaine (le projet de la Neustadt profite de ces espaces pour agrandir la ville suivant un projet d’urbanisme ambitieux).

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Ici, sur l’autoroute A 35, à proximité de la place de Haguenau, les infrastructures lourdes condamnent les continuités de paysage. Strasbourg

Cette ceinture foncière, vide de toute construction, a été investie durant la deuxième moitié du XXe siècle par de nombreuses infrastructures de transports (A 35), des zones portuaires (fronts de Neudorf, bassin des Remparts), voir complètement urbanisée pour certaines séquences, ce qui conduit à une perte globale de lisibilité de cette espace de frange.
La ceinture des glacis joue aujourd’hui un rôle primordial dans l’articulation du centre de Strasbourg avec le reste de la Communauté urbaine par ses portes (de Schirmeck, Blanche, de l’Hôpital) et ses places (de Haguenau, de la Bourse, de l’Etoile), qui ponctuent et rythment son parcours.

Hors la ville, une armature urbaine sans lien avec la trame végétale et hydraulique

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Route des Romains à Koenigshoffen, le tissu de faubourg est marqué par la continuité du bâti le long des voies principales et une très grande diversité des formes bâties (époque de construction, hauteurs, parcellaire,…)

Une fois la ceinture des glacis franchie, le réseau de voies en étoile détermine une succession d’anciens faubourgs qui ont été absorbé dans une large conurbation où se succèdent dans un zonage assez marqué les anciens centres bourgs et les secteurs d’activités et résidentiels.

L’Ill et la Bruche conservent du Nord au Sud de l’agglomération un cours d’eau très végétal sans contact avec le contexte urbain. Tous deux supports de déplacements doux sur les secteurs d’Illkirch, de la Montagne Verte ou bien de la Robertsau, ils s’accompagnent d’une épaisseur boisée et sont traversés par certaines infrastructures comme l’A 35 en partie Sud.
Dans ce contexte paysager très diversifié mais peu mis en valeur, les bords des cours d’eau ont été pour partie privatisés par des opérations de logements (bords de l’Ill à Illkirch) ou bien encore par des établissements commerciaux ou industriels (bords de l’Ill à la Robertsau). Dans ces secteurs, les continuités physiques et visuelles sont alors rendues impossibles.


ENJEUX PAYSAGERS DE L’AGGLOMERATION STRASBOURGEOISE

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Agglomeration strasbourgeoise bloc-diagramme enjeux paysagers

Principaux enjeux :

- Retrouver un lien avec le Rhin
- Qualifier les pénétrantes et affirmer les entrées de ville
- Valoriser la forte présence de l’eau / Utiliser l’eau comme élément structurant
- Révéler la ville dans son site
- Maintenir des ouvertures paysagères à l’échelle de l’agglomération / Retrouver une cohérence
- Soigner les limites urbaines et villageoises