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Le Ried Nord en bref
Le Ried Nord forme une mosaïque de boisements alluviaux, de prairies, de clairières cultivées, de villages et d’industries. Alternant fermetures et ouvertures paysagères, il est traversé par des axes routiers nord/sud et par les rivières venant des Vosges qui confluent avec le Rhin. Le fleuve forme à la fois une forte limite physique mais aussi une vaste ouverture visuelle.
PORTRAIT SENSIBLE
Un paysage en mosaïque qui se découvre au fur et à mesure
- Le Ried Nord présente un patchwork des paysages très contrasté, mêlant industrie, habitat, cultures et boisements. Beinheim
Le Ried Nord offre un paysage imbriqué, compartimenté par la végétation. Ce patchwork forme en fait une mosaïque dont il n’est pas possible de voir ou de comprendre l’organisation facilement. Tout semble aléatoire. Ce paysage est composé d’une succession d’ambiances riches et variées allant de l’intime, dans les boisements humides, aux vues plus ouvertes dans les parties cultivées. Mais les horizons sont toujours moyens et limités. Des ambiances semblables se répètent de place en place. Des ambiances différentes alternent et se juxtaposent parfois sans lien apparent. Ainsi les bords d’eau intimes, les ripisylves, les champs cultivés, les carrières, les zones industrielles, les villages, les bosquets… varient tant par leur aspect que par leur étendue. Les contrastes sont forts comme par exemple une installation industrielle émergeant d’une forêt humide pour laisser place à une clairière de grandes cultures. Le Ried Nord laisse l’impression d’un mélange étonnant entre « naturel » et « artificiel ».
L’eau omniprésente mais finalement peu lisible
- Le Rhin mis à part, l’eau reste très discrète dans le paysage du Ried nord, n’étant souvent perceptible qu’au passage d’un pont. Fort-Louis
Un couloir de communication longitudinal nord/sud
Le paysage du Ried Nord est marqué par des voies parallèles orientées nord/sud qui le parcourent sur un périmètre étroit dans toute sa longueur, à savoir l’autoroute A35 qui relie Strasbourg à Karlsruhe, la voie ferrée et les routes départementales 468 et 248 qui permettent de joindre Hoenheim, dans la périphérie strasbourgeoise, à Lauterbourg, parallèlement au Rhin, dont le tracé sinueux relie la plupart des villages du Ried Nord.
LES PAYSAGES URBAINS DU RIED NORD
Des bourgs sous influence des grandes infrastructures
Les villages inscrits dans l’axe de développement longeant l’A35 sont de taille supérieure à la moyenne de ceux des autres unités voisines (Outre-Forêt ou Kochersberg), bénéficiant de la proximité des infrastructures de transport et d’une situation transfrontalière efficace. L’extension urbaine dans ces villages est récente, due à la péri-urbanisation depuis le milieu du XXe siècle qui se perçoit par d’importantes surfaces urbanisées en limite des centres bourgs notamment au sud du Ried. Ce phénomène est particulièrement sensible au Sud, sous l’influence de la pression foncière exercée à proximité de l’agglomération de Strasbourg.
Une urbanisation contrainte par l’eau, concentrée sur un territoire étroit
Les villages du Ried Nord sont implantés selon un axe Nord-Sud longeant la bande rhénane. Formant une bande urbanisée de 1 à 3 kilomètres de large, les villages s’implantent régulièrement tous les 1 à 2 km, formant une maille assez serrée. Ils s’installent entre la frange rhénane protégée et inondable à l’Est et les zones inondables à l’Ouest qui bordent les plateaux du Kochersberg et de l’Outre-Forêt. Au débouché des vallées de l’Ill, de la Moder, de la Zorn, de la Sauer ou encore de la Lauter, les villages du Ried Nord ont une histoire commune, fondée sur la nécessaire cohabitation avec les riches milieux humides qui contraignent et définissent les territoires urbanisés.
De type village « tas », ces villages s’installent au croisement de deux routes, l’une longeant le Ried du Nord au Sud, la seconde avec une direction privilégiée vers le Rhin.
Des typologies urbaines héritées de la plaine agricole
Les villages du Ried Nord ont une tradition agricole qui perdure, marquée par des cultures céréalières et des prairies de fauche. Si les villages sont aérés, il s’agit du fait que les constructions qui ne sont pas mitoyennes ménagent du vide paysager à forte valeur patrimoniale. Le patrimoine bâti des villages témoigne alors de cette appropriation du territoire suivant une typologie dominante, la ferme sur cour, entre usages domestiques et cohabitations agricoles.