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Les enjeux exprimés lors des ateliers d’échange sur le paysage

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Huit ateliers à travers l’Alsace

Dans le cadre de la réalisation de l’atlas régional des paysages alsaciens, huit ateliers d’échange ont été conduits en octobre 2013 et avril 2014

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Les lieux visités lors des ateliers

Les sites « coups de cœur » visités

Les propos échangés, comme le paysage, reflètent à la fois la réalité physique du paysage parcouru -ses composantes, évolutions, etc.- , mais aussi l’ambiance du site, ses usages et le contexte local :
- Dans tous les secteurs, l’activité économique proche exerçait une pression sur les dynamiques d’évolution du bâti, avec un bémol à Ste-Croix-aux-Mines et à

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Les thématiques abordées par les participants aux ateliers

Lorentzen, tous deux marqués par leur passé ouvrier, à la fois dans les paysages et dans l’attachement des habitants au lieu.
- Le tourisme se conjuguait avec le vignoble à Rouffach, avec des pistes de ski à Sainte Croix.
- La céréaliculture était déterminante à Stetten, et l’élevage à Lorenzen, Villé et à Oberlarg
- L’eau a été citée comme un élément fondamental partout, avec un caractère très spécifique à Rhinau, entre canal et Rhin naturel.

Paysage et agriculture

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« Ici il y a rien de mélangé, c’est organisé avec de la diversité : les champs, les bois, le village… » (Stetten)
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Les points forts exprimés

La mosaïque parcellaire sur la colline « Les collines sont bien lisibles : l’usage du sol est étagé sur le versant : la forêt en crête, les vergers, les prés, les champs en bas »
« J’aime vraiment beaucoup cette mosaïque agricole : des vergers, des labours, un pré, des haies, … » (Lorenzen)
« Les agriculteurs sont au cœur du travail : sans eux ça ne tient pas. »
« On se sent bien partout. Vous nous demandiez si les gens y vont ? Oui, beaucoup. On aime le parcourir. »
« J’apprécie particulièrement la diversité de ce paysage entretenu, sa belle harmonie. Je ne changerais rien » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Tiens il y a un petit verger que je n’avais pas vu tout à l’heure » (Rouffach)
« Il reste beaucoup de vergers épars. Quelques particuliers en replantent. »
« Les pâtures, c’était un outil de travail, on en voit les traces : abreuvoirs, berges aménagées… » (Oberlarg)
Le versant bien étagé « L’étagement de l’occupation du sol permet de bien lire la vallée. » « On voit bien l’ancien parcellaire en lanière, dans le sens de la pente » (Villé)
« Ici, le paysage est un équilibre entre agriculture, forêt et village. La montagne est comme »signée« par les agriculteurs »(Villé)
« Pourquoi est-ce qu’on a un tel coup de cœur pour ce vallon préservé? Certains disent qu’il est »sauvage« alors qu’on voit bien qu’il est très entretenu par l’agriculteur : peut-être l’absence de bâtiment, de route ? »
« Dès qu’on a quelques animaux en pâture, le paysage est plus sympathique » (Lorenzen)
Les chaumes et le versant vosgien « Les prairies c’est des respirations, ça met en valeur le reste : la vallée, la forêt, les villages. Sans les prairies on ne voit plus rien, on ne sait plus où on est. » (Villé)
« Les prairies sur les pentes forment une succession de chambres » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Ces hêtres de pâturage sont majestueux » (Oberlarg)
« Tout ça fonctionne bien ensemble, là-haut sur les chaumes : les prés, les vaches, la ferme auberge, les sentiers, la piste de ski » (Ste-Croix-aux-Mines)
Le parcellaire céréalier et ses arbres « Traverser le maïs en été, c’est parcourir un couloir, heureusement ici avec le relief, on a encore des vues. » (Stetten)
« Ici il y a rien de mélangé, c’est organisé avec de la diversité : les champs, les bois, le village… »
« Le gros chêne, c’est un site classé. Ça a été aménagé, il y a un banc avec un carnet où chacun peut noter ses impressions. » (Stetten)
« L’arbre fruitier semble arrimer la prairie à la pente » (Ste-Croix-aux-Mines)
« L’entretien des arbres a été abandonné vers 1990. Mais une belle haie, c’est une haie qui est entretenue, ça ne pousse pas tout seul. » (Lorenzen)
Le chemin agricole « Sur le coteau, il y a beaucoup de chemins, tout est ouvert côté parcelles, côté forêt. On se sent libre d’aller où on veut » (Villé)
« L’alignement d’arbres c’est sympa le long de la route. C’est une belle entrée » (Stetten)
« Ce chemin est très fréquenté, on a une belle vue des deux côtés. » (Oberlarg)
« Le chemin qui grimpe dans les vignes donne vraiment envie de monter ou de descendre » (Rouffach)
Le vignoble « Ce paysage de vigne est très maîtrisé, je trouve cela magnifique » (Rouffach)
« Là sur le versant plus raide, il y a toujours eu des murs de terrasse. Le viticulteur les a repris il y a pas longtemps, c’est bien, ça va rester pour des années maintenant. » « Depuis la Plaine le vignoble est très attractif, j’aime le regarder »
« Ici le vignoble est entrecoupé de talus boisés, de pelouses calcaires, sur des bandes de terre qui sont les anciens communaux »
« Il y a ici une mer de vigne »
« La vigne représente bien ce secteur, il faut aller se promener dedans »
« Dans les vignes on ne voit pas de grosses choses moches »
« C’est fascinant les fils tendus entre les piquets de vigne »(Rouffach)
« Quand on connaît pas, dans le vignoble c’est difficile de se rendre à un endroit que l’on voit pourtant de loin » (Rouffach)
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Les points faibles exprimés

Le parcellaire vide « C’est trop ouvert : il n’y a plus de jalons dans le paysage, y a un premier plan et les montagnes dans le fond. » (Stetten)
« Ces frênes sont attaqués par un champignon. Quand ils auront disparu, il ne restera plus rien au milieu des champs. »(Stetten)
« Le maïs, par endroit c’est un problème, on ne voit plus rien. » (Stetten)
« Ce chemin m’angoisse, y a rien autour, il n’y a même pas une brindille. » (Stetten)
Le vignoble bétonné « L’eau coule de plus en plus vite : il faut des bassins d’orage en béton près du village. » (Rouffach)

Les évolutions relevées

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« Il y a encore beaucoup de pluriactifs qui cultivent la vigne et vendent le raisin à la coopérative. Mais ça diminue, c’est de plus en plus des viticulteurs professionnels qui veulent rationaliser le vignoble, agrandir les parcelles… »Rouffach
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« Dans le fond de vallée, l’ouverture parait évidente. Mais c’est le résultat d’un long travail de remise en état des pâtures. On a fait de l’acquisition foncière, des AFP. L’ouverture du fond de vallée, c’est jamais fini : chaque année il faut entretenir. » (Wingen-sur-Moder)
La mosaïque parcellaire des collines s’efface « Ici il y a encore une vraie pression pour entretenir, même sur les prés de pente, et souvent sous forme d’arrangements : des agriculteurs qui viennent faucher le fourrage, ou des voisins qui fauchent, cueillent les fruits » (Villé)
« La réouverture du paysage ça ne marche que si on a des agriculteurs à mettre derrière pour gérer les terrains. » (Villé)
« Avec la pression agricole, on a pu rouvrir le paysage et argumenter pour réduire les secteurs constructibles : on résiste à la friche et à l’urbanisation anarchique. » (Villé)
« La taille des champs augmente »
« Le drainage des prés a fait rapidement progresser le maïs ; il est récolté en grain, sinon ensilé » (Lorenzen)
Les arbres épars se raréfient « Beaucoup d’alignements de fruitiers ont disparu en bord de route » « En outre, tous les prunus sont touchés par une maladie » (Lorenzen)
« On avait de tout : pommiers, cerisiers, mirabelliers, poiriers, cerisiers, noyers »
« Les agriculteurs sont presque tous pluriactifs. Autrefois, c’était source de diversité dans les landes -culture, élevage, maraîchage, vergers-, mais aujourd’hui, ils simplifient. C’est la monoculture de mais partout. » (Stetten)
« Le paysage c’est beaucoup ouvert, on a coupé les arbres avec le remembrement ? On a plus de vue mais c’est un peu monotone. » (Stetten)
« Ici, au milieu de ces collines dénudées, les derniers arbres relique sont en train de mourir » (Lorenzen)
« Les fruitiers isolés dans les vignes sont de plus en plus rares. » (Rouffach)
« Les barbelés cloués sur les troncs, c’est tolérable dans les taillis, mais c’est du gâchis quand ce sont les derniers merisiers au milieu du versant. » (Oberlarg)
« Le « démembrement » a fait disparaître de nombreuses haies sur les versants. » (Lorenzen)
Le vignoble se redessine « Il y a encore beaucoup de pluriactifs qui cultivent la vigne et vendent le raisin à la coopérative. Mais ça diminue, c’est de plus en plus des viticulteurs professionnels qui veulent rationaliser le vignoble, agrandir les parcelles… »
« Ici il y a une réflexion collective pour aboutir à une gestion sans désherbage. »
« À mesure que les parcelles s’agrandissent, la fine mosaïque s’efface. Les vignes en travers de pente bousculent les lignes des lanières verticales dans la pente. Les poteaux en galva côtoient les poteaux en bois. »
« On voit apparaître de nouvelles plantations de vignes sur des banquettes horizontales : c’est bien pour la maîtrise hydraulique et pour la nature sur les talus, mais c’est pas pareil pour le paysage. Ce n’est pas la tradition ici. » (Rouffach)
« Les vignes proches des bois sont de plus en plus grillagées contre les chevreuils. Attirés par l’herbe qu’on laisse pousser entre les rangs ? »
« Il y a vraiment plusieurs façons de travailler le sol de la vigne » (Rouffach)
Une cohabitation difficile entre différents usagers « Des promeneurs ont ouvert des barrières en réaction aux barbelés sur les troncs. Le malheureux éleveur a dû récupérer ses vaches dans la forêt. » (Oberlarg)
« Il y a des panneaux « interdit sauf ayant droit » sur tous les chemins, ce n’est pas très accueillant… même si les panneaux sont mis contre les quads et les motos » (Stetten)
Le versant vosgien s’enfriche "Avant les champs montaient jusqu’en haut, on cultivait le seigle, du blé ou des patates. C’était des ouvriers-paysans qui cultivaient. Ça c’est tout refermé à la fermeture des usines textiles. C’est parti en friche ou ça a été repiqué en épicéas.(Villé)
« Ici il y avait des chevaux. Maintenant, tout s’est enfriché en bouleaux. Et il y a une pépinière de sapins de Noël qui coupe la vallée. » (Wingen-sur-Moder)
« Les pré-vergers dans la pente basculent de plus en plus vers la friche à mesure qu’un ancien renonce à l’entretenir »
« Les prairies régressent au profit du maïs, jusqu’au seuil de la forêt. » (Oberlarg)
« Il y a plusieurs appentis de tôle abandonnés, c’est vrai. Celui-là, c’est un gars qui y mettait ses machines. Ça fait bien 20 ans qu’il ne sert plus à personne. » (Lorenzen)
« Il y a moins de prairies aux portes du bourg : le périmètre de captage interdit l’usage du fumier autour du village. » (Oberlarg)

Défis évoqués

Préserver l’activité dans les clairières de la montagne « Ces prés en haut du versant, on les a réouverts. Ce sont d’anciennes vignes. »
« Les fermes auberge, les fromageries, ça tourne bien. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« On a coupé 24 ha de sapins. Les gens adhèrent à ça parce qu’ils retrouvent de la lumière autour des maisons, redécouvrent les vues et que la radio ou la télé fonctionne mieux. » (Villé)
« On veut développer l’économie : on ne peut le faire que si tout n’est pas enfoui sous la forêt, donc on doit réouvrir le paysage. On peut pas attirer des gens si c’est fermé. » (Villé)
Dans le fond de vallée, l’ouverture parait évidente. Mais c’est le résultat d’un long travail de remise en état des pâtures. On a fait de l’acquisition foncière, des AFP. L’ouverture du fond de vallée, c’est jamais fini : chaque année il faut entretenir. (Wingen-sur-Moder)
« Ces pâtures à la limite de la forêt sont encore des communaux, mais ils sont loués à des fermiers depuis les années 1960. Certaines s’enfrichaient, on a fait une amélioration pastorale vers 1995 » (Oberlarg)
« Quand on coupe du bois, des gens réagissent. Ils ne savent plus que les haies, les cépées, les têtards, il faut bien les tailler pour les entretenir. Les néoruraux confondent souvent une coupe d’entretien courant et un arasement de haie » (Lorenzen)
« C’est vrai que tout s’est boisé depuis 20 ans : les bas de versants, les milieux. Ce sont des terres privées ou communales ? » (Ste-Croix-aux-Mines)
« C’est très pentu et pourtant il y encore bon nombres de prairies grâce aux agriculteurs » (Ste-Croix-aux-Mines)
« On a fait 3 AFP et 5 AFAF dans la vallée. Les agriculteurs voulaient des prés de fauche. Aujourd’hui des jeunes s’installent et ils cherchent encore des terres. C’est notre chance, tout le monde est gagnant. » (Villé)
« Les agriculteurs cherchent des terres ici, surtout des prés de fauche » (Villé)
Maintenir, renouveler les arbres isolés « Comment encourager les éleveurs, justement, à préserver les arbres - souvent des fruitiers- qui poussent naturellement sous les clôtures ? » (Oberlarg)
« A côté des bois, c’est vraiment important de conserver quelques arbres isolés au milieu des champs. » (Stetten)
« Quand ces vieux arbres meurent, c’est toujours une question : est-ce qu’on conserve ce site classé, où les gens ont leurs habitudes, ou est-ce qu’on se dit que le site a disparu avec son arbre ? »
« Les arbres sont beaux …mais ils sont vieux, y a pas de jeunes pour l’avenir. » (Oberlarg)
« Ces frênes sont attaqués par un champignon. Quand ils auront disparu, il ne restera plus rien au milieu des champs. » (Stetten)
Diversifier les cultures des collines et des plaines « Ici on encourage vraiment les agriculteurs à réintroduire des rotations. » (Stetten)
Accéder au chemin agricole "Il y a des conflits sur les chemins entre agriculteurs et promeneurs : il y a un élu qui ne s’occupe que de ça ! (Oberlarg)
« L’important pour nous, c’est de pouvoir accéder au paysage. On craint les chemins sans issue. » (Stetten)

Paysage et urbanisme

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« Moi je ne pourrais pas vivre ailleurs. Mais c’est vrai que de vivre au fond de la vallée, ça donne sans cesse envie de monter. » (Ste-Croix-aux-Mines)
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Les points forts exprimés

L’entrée du village et sa ceinture de vergers « L’écrin d’arbres et de vergers protège le village. Y a que le clocher qui dépasse, on découvre les maisons ensuite en s’approchant. » (Lorenzen)
« Les petites parcelles sont en lanière dans la pente. On y fait des cerises, du fourrage, de l’asperge,… autrefois chacun en avait pour nourrir ses quelques bêtes » (Stetten)
« Ici, Il y a de belles ceintures vertes autour des villages avec des prés et des vergers »
« Ça c’est de la vraie herbe, c’est une belle prairie naturelle. » (Stetten)
« Si les fruitiers devaient vraiment disparaitre, ça serait la « marque de fabrique » de l’Alsace Bossue qui disparaîtrait. » (Lorenzen)
« Le village a encore sa ceinture de poiriers » (Oberlarg)
La rue centrale et ses jardins ouverts « La rue est très large, les engins agricoles l’empruntent. Du coup, on marche au milieu. » « Les jardins ouverts ainsi sur la rue, on ne trouve pas ça ailleurs en France. » (Stetten)
« Moi je ne pourrais pas vivre ailleurs. Mais c’est vrai que de vivre au fond de la vallée, ça donne sans cesse envie de monter. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Ici on est dans la vallée. On est tournés vers la plaine, vers l’aval. » (Wingen-sur-Moder)
« On ne va pas faire un parc en centre bourg, il y a déjà tous les jardins ouverts sur la rue » (Stetten)
« Tout le village s’est organisé autour du ruisseau, qui est devenu la rue centrale ». (Oberlarg)
« C’est un village avec des cours ouvertes sur la rue, du coup on voit des gens, le village est vivant, animé. On vit derrière la maison si on veut de l’intimité. » (Stetten)
La rue-ruisseau historique « Sous cette rue, ce n’est pas le ruisseau qui déboule des Vosges, mais un giessen, un bief qui alimentait les moulins et les maisons. Ca n’inonde pas le quartier. » (Rouffach)
Le bâti traditionnel « Les schopf hus (grange avec un auvent important) sont vraiment spécifiques à certains secteurs d’Alsace bossue. Il n’y en a jamais eu beaucoup à Lorentzen, contrairement à Lohr, Schoenburg. Il n’y en a déjà plus à l’ouest (un ancien agriculteur) » (Lorenzen)
La forme du village groupé « L’imbrication des toits du village forment un bel ensemble » (Rouffach)
« A l’arrière du village c’est plus fouillis. Il y a les jardins, des espaces privés. C’est très varié et très riche. Et finalement il y a une certaine harmonie. » (Lorenzen)
« Le village ancien est bien groupé » (Oberlarg)
« La rue principale avec ces usoirs et ses façades : c’est bien ordonné. » (Lorenzen)
« Le village est enfoui dans la vallée, y a un écrin d’arbres. » (Stetten)
« Un beau paysage c’est un paysage où on peut voir ensemble les éléments naturels et les éléments humains » (Rouffach)
L’espace public d’hier « Ici, il y avait une mare où tout le monde amenait boire les chevaux » (Lorenzen)
« Dans cette rue étroite intimiste du centre ancien il y a une forme de promiscuité bien vécue. Les gens ne se tournent pas le dos. On n’arrive pas à reproduire de telles ambiances dans nos quartiers récents, pourtant moins denses. » (Rouffach)
« Cette mare était liée au moulin, donc au châtelain, mais en fait tout le monde y emmenait ses chevaux autrefois. Elle a peut-être été un temps communale, il faudrait vérifier. Ce qui est sûr c’est qu’elle a appartenu à M. H., qui l’a finalement rétrocédée à la communauté de communes. »
« La ville est dense mais il y a des espaces intimes, des petites places qui la rendent attrayante. » (Rouffach)
Le quartier ouvrier « On découvre tout d’un coup tout le patrimoine : le château, l’ancien site de la verrerie, la cité ouvrière » (Wingen-sur-Moder)
« Ici le bâti est plutôt bien réhabilité par rapport à la Moselle (une habitante) » (Lorenzen)
« On a adossé deux nouveaux équipements contemporains à des bâtisses traditionnelles. Ca dynamise tout le bourg. » (Wingen-sur-Moder)
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Les points faibles exprimés

Le lotissement et ses haies de jardin sont perturbants au premier plan « Les lotissements sont en première ligne, ils heurtent le regard. En fait, on n’y rentre pas, on ne les montre pas. Mais finalement, ils se voient quand même (un habitant) » (Lorenzen)
« Les épicéas plantés dans les jardins masquent les vues. Les gens ne voient plus la vallée et le quartier parait coupé du village. » (Villé)
« Le lotissement est une excroissance au-dessus du village : c’est tout ce que l’on ne veut plus. » (Stetten)
« A mi pente, les maisons des années 1970 sont disparates sur le versant, ainsi que des équipements comme l’école. »
« Aujourd’hui de Diemeringen, on ne voit que les lotissements, avant on devait peut-être voir le clocher qui émergeait. »
Le parking, le hangar heurtent le regard « Le parking du site touristique mériterait un peu de verdure …. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Le hangar agricole est brutal avec son terrassement, vu depuis le chemin. » (Stetten)
« Les zones d’activité, les lotissements, on les voit beaucoup sur les coteaux » (Lorenzen)
« Si je devais changer une chose ce serait les hangars qui s’imposent dans le paysage » (Rouffach)
« Pour dégager la ligne, ils ont fait une vraie saignée dans le bois. » (Oberlarg)

Les évolutions relevées

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« L’écrin d’arbres et de vergers protège le village. Y a que le clocher qui dépasse, on découvre les maisons ensuite en s’approchant. »(Lorenzen)
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« Le contraste est très fort : il y a la ville en fond de vallée et la montagne en haut. C’est un beau site, faudrait pas que les lotissements gagnent sur les hauts. » (Ste-Marie-aux-Mines)
Le lotissement cohérent donne un coup de jeune « Ces crépis colorés regroupés sur le versant d’en face, ça fait de beaux ensembles. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Je sais que la couleur vive en crépi fait débat. Pour moi, la couleur c’est mieux pour les constructions, c’est la vie » (Rouffach)
« Les lotissements récents sont beaucoup mieux délimités. » (Villé)
Les lotissements déconnectés dévalorisent le bourg ancien « Les gens qui ont un peu de moyens construisent dans les lotissements en hauteur tandis que les maisons vacantes s’accumulent au centre ancien. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Avec les grandes parcelles individuelles, vu du versant d’en face on voit les façades des maisons, les gros terrassements » (Villé)
« Le village s’étend vers la vallée. Les façades sont tournées vers la vallée, plus vers la rue. » (Oberlarg)
« Il y a de plus en plus de personnes isolées ou âgées dans ces maisons anciennes »
La maison
« On a de plus en plus de maisons de rue vacantes en cœur de bourg bien qu’on ait un nouveau lotissement en haut de la colline (un élu) »
« Il y a du bâti ancien vacant et pourtant on construit des pavillons neufs en périphérie. » (Lorenzen)
La haie de jardin referme des vues « C’est contradictoire : on ouvre le paysage de la vallée et des versants avec des pâtures et d’autres le ferment avec quelques arbres en plein milieu du village. » (Villé)
« Ici, dès qu’il y a un bout de terrain les gens ont le réflexe de planter des arbres. Résultat ça pousse et on perd le paysage. »
« D’un autre côté, les arbres des jardins estompent le lotissement. » (Villé)
« Dans le village une culture urbaine apparait : pourquoi y a-t-il toujours des jardins japonais dans les lotissements ? » (Stetten)
Le ruisseau, les murets, sont effacés « Le ruisseau de la rue centrale a été canalisé entre 1970 et 1974. On a juste conservé un gué traversant la route, à l’amont du village » (Oberlarg)
« Les pierres des murets de fond de jardin ont été récupérées pour rénover les bâtisses » (Lorenzen)
« Le ruisseau était ouvert dans la rue. En 1980 on la busé et on a aménagé la rue. »
"Aujourd’hui, le ruisseau disparait en haut du village dans une canalisation, il réapparaît en dessous du village (Stetten)
« Au départ, tout le village s’est organisé autour de ce ruisseau. Quand on le sait, on le devine encore sous la rue : le gué, les abreuvoirs, l’étang… » (Oberlarg)
La ceinture de vergers n’est plus qu’une relique fragile « Les prés-vergers sont toujours impactés par les projets. Ils sont en bout de chaine, et les plus prisés par la spéculation foncière. » (Stetten)
« On est maintenant dans une logique résidentielle. Le revenu moyen est élevé, avec 80% des emplois en transfrontalier » (Oberlarg)
« C’est beau de loin mais les habitants vieillissent, la maison est vétuste et le cout de desserte de ces fermes isolées est important » (Oberlarg)
« Les potagers familiaux ont quasiment disparu. Quelques personnes mettent cependant leur jardin à disposition d’un voisin. » (Lorenzen)
« Le conservatoire des sites naturels alsaciens gère de petits espaces de prés et les replante en fruitiers. »
« Mais quand on construit pourquoi toujours commencer par tout couper ? » (Stetten)
Les villages hier groupés se fusionnent « Les gens viennent s’installer à la campagne et ils la perdent tellement il y a de maisons. » (Stetten)
« Les deux villages grandissent ; ça va très vite, ils sont en train de se rejoindre. » (Stetten)
« Il y a un beau paysage qui témoigne de 200 ans de pratiques agricoles, mais il y a un projet d’urbanisation… on va tout raser. » (Stetten)
La grange ancienne se dégrade On a de plus en plus de hangars à foin à peine entretenus sur l’arrière du bourg bien qu’on ait de nouveaux hangars agricoles à-côté" (Lorenzen)
L’activité d’aujourd’hui redessine les collines « Beaucoup de chemins d« exploitation ont été goudronnés »
« Le portique d’acier de l’usine, ça fait un bâtiment imposant » (Lorenzen)

Défis évoqués

Construire en retrait du village, des crêtes « Dans le PLU on a décidé d’éviter de construire sur les lignes de crête, le village restera dans le fond de vallée. » (Stetten)
« On a déjà beaucoup de réglementations et de périmètres de protection. Il ne faudrait pas en rajouter, on reste une toute petite commune ! » (Oberlarg)
« Les vergers conservatoires sont intéressants, mais ils sont à l’écart du bourg. Ils ne remplaceront jamais les ceintures de vergers traditionnels dans les jardins, ni la tradition des confitures » (Stetten)
« On a adapté le PLU pour autoriser les toitures plates afin de préserver les vues des maisons voisines sur le coteau. Mais c’est vrai qu’on n’a pas forcément pensé à leur aspect vu d’en haut. » (Villé)
« Travailler sur le paysage impose de réfléchir sur une gouvernance partagée. Il faut d’abord partager une culture paysagère, la connaissance sur le paysage. »
« Quelles règles se donner au PLU, au Scot ? »
« Comment résister à la fois à la friche, et à l’urbanisation ? »
« Le paysage est un bien commun, ici on a jamais exproprié, on a toujours négocié à l’amiable. (Villé) »
Bien positionner les hangars « On a évité le hangar en entrée de bourg. On a négocié avec l’agriculteur un autre emplacement : une de ses parcelles plus discrète derrière le bourg, restant bien desservie. Accessoirement, s’il arrête son activité, son hangar aura pt être une valeur communautaire » (Stetten)
« Comment intégrer des grands bâtiments dans le paysage ? » (Lorenzen)
Restaurer la grange ancienne « Cette bâtisse est très belle mais en mauvais état. Qui remettra 200, 400 000 € pour la préserver ? » (Oberlarg)
« Actuellement, la taxe d’habitation pénalise ceux qui refont des encadrements en grès. Cette règle est contreproductive aujourd’hui. Comment rénover ce bâti pour les familles aujourd’hui, tout en évitant des restaurations qui dégradent le village ? » (Lorenzen)
« Il y a du bâti ancien en déshérence : quelle reprise derrière ? » (Oberlarg)
Greffer le neuf sur l’ancien « L’usine et la nouvelle maison de retraite se fondent bien dans l’ensemble du village »
« Cet écoquartier apporte une touche moderne, parce qu’il est vraiment de qualité. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Autour du musée, l’architecture est atypique mais le nouvel équipement a été bien greffé sur la rue centrale. » (Wingen-sur-Moder)
Refaire vivre la rue centrale et les placettes « Les jardins ouverts sur la rue, c’est encore respecté dans la centre historique. Mais on a plus de mal dans les lotissements » (Stetten)
« A côté de l’usine, on a reconverti les maisons ouvrières en regroupant 2 logements initiaux à chaque fois. » (Wingen-sur-Moder)
« Au cœur du village, on a des placettes. On les aménage l’une après l’autre » (Oberlarg)
« On a travaillé dans le règlement pour trouver un équilibre entre l’architecture patrimoniale du centre ancien et les lotissements » (Stetten)
« Chacun préfère habiter dans un lotissement mais on se retrouve un peu isolés » (Ste-Croix-aux-Mines)
« On a de plus en plus de maisons de rue vacantes en cœur de bourg bien qu’on ait un nouveau lotissement en haut de la colline. On voit des initiatives en Allemagne, au Luxembourg »

« Il y a 12 maisons vides dans le centre et ils ont fait un lotissement. Comment rénover ce bâti pour les familles aujourd’hui, tout en évitant des restaurations qui dégradent le village ? » (Lorenzen)

Réhabiliter la rue ruisseau « Les fontaines c’est agréable, mais on ne comprend pas toujours d’où vient l’eau et où elle part. » (Rouffach)
« Remettre en scène le ruisseau ? Ce n’est pas tellement à l’ordre du jour » (Oberlarg)

Itinéraires et sites particuliers

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« Le panorama est varié : on voit la vallée qui se divise au loin, il y a la forêt, une vigne, les prés, avec des fruitiers, le village en bas. C’est géré et entretenu. » (Villé)
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Les points forts exprimés

Le belvédère très large « Ici on voit sur 180° » (Lorenzen)
« Ici c’est vallonné, ce n’est pas la plaine, c’est varié. » (Stetten)
« On est allé voir le paysage au belvédère : c’est un magnifique panorama. » (Stetten)
« Il faut voir que ça change beaucoup selon les saisons. On a une belle vue sauf quand le maïs est haut. » (Stetten)
La plaine à perte de vue « Comme les ruisseaux coulent parallèlement au vignoble, les ripisylves se succèdent, et la plaine a l’air boisée. » (Rouffach)
« On voit bien les montagnes de la forêt noire alors qu’elles sont très loin du vignoble »
« C’est beau l’alternance des bandes de cultures vertes et ocres dans la Plaine »
« Plus on s’élève dans les vignes, plus la Plaine est attirante » (Rouffach)
Le belvédère sur la vallée bien ordonnée « On est abrités, calés dans le creux des collines : c’est intime. C’est pas comme dans le vignoble face à la Plaine ou tout est plus vaste. Au-dessus, on voit même le Grand et le Petit Ballon. » (Rouffach)
« D’ici on embrasse d’un coup tout un paysage bien ordonnancé : la géologie, le relief, la place de la forêt, des vignes, des vergers, des villages. » (Rouffach)
« Le panorama est varié : on voit la vallée qui se divise au loin, il y a la forêt, une vigne, les prés, avec des fruitiers, le village en bas. C’est géré et entretenu. » (Villé)
« Autour du panorama depuis le rocher, ils ont préservé un bouquet de grands feuillus. Comme ça on le repère de loin. » (Wingen-sur-Moder)
« Dès que l’on a pu, on c’est arrêté pour regarder le paysage par-dessus les arbres. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« J’espère que cet espace en prairie près de l’église le restera, il permet de voir l’autre versant » (Ste-Croix-aux-Mines)
La vue sur le village « Plus on monte et plus c’est beau. Par contre, en descendant, le paysage parait plus brouillon à cause des constructions dispersées sur les versants, des arbres qui bouchent la vue. » (Villé)
« D’ici on domine, et on voit la route de sortie du village » (Wingen-sur-Moder)
« Dans la Plaine, les toitures brillantes se voient de très loin, ça attire l’œil. »
« On ne voit pas le village de Rouffach caché par la végétation du cours d’eau, alors que les autres villages sont très visibles » (Rouffach)
Le point d’appel qui donne envie d’aller voir « Le vignoble vu d’en bas, on n’y pense pas spontanément mais finalement c’est vraiment beau ! D’ici on voit bien les villages, les affleurements de roche. » (Rouffach)
« Le vignoble se dresse au bout de la rue principale. »
« Avec la neige, on dirait que le paysage est encore plus dessiné : les villages, les rangs de vigne, la forêt, .. »
« Ce village en haut de la vigne, en lisière de la forêt, il donne envie d’aller le voir » (Rouffach)
Le silence « Ce qui est appréciable c’est la qualité du silence. » (Lorenzen)
« La carrière, on ne la voit pas depuis ce versant, on ne l’entend pas trop. Mais depuis le versant d’en face, c’est vraiment une gêne. Par contre on peut se balader le dimanche, la carrière s’arrête. Ce n’est pas comme l’autoroute. » (Lorenzen)
La ferme isolée « L’ensemble de bâtiments serrés les uns contre les autres au milieu de cette grande combe, ça forme vraiment un bel ensemble. On se sent au bout du monde. » (Oberlarg)
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Les points faibles exprimés

L’absence de point d’appel « On a eu du mal à trouver un endroit par voir le coteau d’en bas, depuis la plaine »
« On a eu du mal à trouver un point de vue sur la plaine. Il nous a fallu monter : depuis le bas de la pente, elle n’est pas attirante. »
« Côté plaine, c’est moins attirant. L’œil va plutôt vers la ville ou vers les vignes. » (Rouffach)
L’élément discordant « Ce petit pavillon au milieu du versant, il est moche. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Le vignoble depuis la plaine : on voit les enseignes. Le nom des crus en lettres blanches dans les vignes, ça interroge… ça fait Hollywood. » (Rouffach)
« C’est dommage cette petit maison blanche préfabriquée isolée, à mi-pente dans les vignes »
« Elle gâche la vue sur le vignoble. » (Rouffach)
« C’est quoi ce hangar posé sur la colline, en premier plan : Une stabulation ? » (Oberlarg)
« Depuis la table d’orientation du col, les pistes de ski sont trop marquées. » (Ste-Croix-aux-Mines)
Le tracé du ruisseau peu lisible « La Moder, elle passe par là ? Je ne l’aurais pas deviné. » (Wingen-sur-Moder)
Le bruit « C’est beau mais quand même c’est bruyant, non ? » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Dans tout ce secteur, on entend beaucoup l’autoroute » (Lorenzen)
Le château masqué par les arbres « Le château ne se voit pas du village. Et les quelques vues depuis le château se sont bouchées. » (Oberlarg)

Les évolutions relevées

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« Les chemins, ça évolue souvent de façon radicale : soit ça se referme totalement, soit ça s’ouvre et il y a plus rien autour » Stetten
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« Ici il y a du relief, c’est parfois difficile à entretenir mais c’est un sacré atout de paysage. » Oberlarg
Les vues se referment "Voyez : sur cette balade, on a compté 5 points de vue vraiment beaux sur nos villages et nos vallées. Il n’en reste qu’un, et un autre qui est en train de se reboucher, juste devant un banc. Tout a été refermé par les arbres en moins de 15 ans. (Wingen-sur-Moder)
« C’est facile d’entretenir le pourtour des rochers mais au-delà, il y a deux barrières d’arbres qui montent rapidement. On ne peut pas supprimer tout un bout de forêt. »
« Depuis ce sommet, il y a 15 ans, c’était dégagé avec de grands arbres et on avait la vue. Aujourd’hui on ne voit plus les deux églises, ni la place de la mairie. C’est symbolique : les clochers, c’est la signature du village : là c’est Wingen. » (Wingen-sur-Moder)
« Les arbres ont beaucoup progressé : en bord de route le banc qui était face au panorama n’a plus de vue. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Le terrain de motocross faisait du bruit alentour, et curieusement, il était autorisé surtout le dimanche. Il a été finalement fermé, mais ce site très visible de loin reste un mélange de friches et de dépôt. » (Villé)
La plaine se déconnecte du vignoble « Le paysage d’hier, qui reliait les champs au vignoble, est encore dans les esprits. Même si c’est vrai que les vignerons se sont spécialisés, et la route a coupé le terroir en deux. » (Rouffach)
« En bas des vignes pour nous c’est encore le vignoble. Aujourd’hui c’est du maïs, hier encore, ils étaient exploités par les villages : le fourrage pour nourrir les bêtes de trait qui travaillaient dans les vignes, les cultures pour manger. C’est lié aux vignes. » (Rouffach)

Défis évoqués

Proposer des belvédères « Il faudrait qu’on choisisse des belvédères hors Natura 2000 : sans galeries de mines à chauves-souris. » (Ste-Croix-aux-Mines)
Rouvrir quelques vues « Quand les arbres rebouchent la vue. Il faudrait repérer les sites prioritaires à défricher : les berges, les haies trop hautes, les versants. Et soutenir l’usage des prés qui retournent à la friche. » (Ste-Croix-aux-Mines)
Estomper les éléments trop discordants « Autour des stabulations, on pourrait au moins planter une haie » (Oberlarg)
Encourager la mise en valeur par les propriétaires « Pour l’instant cette ferme n’a pas de repreneur » (Oberlarg)
« Ces blockhaus ont été revendus par l’Etat dans les années 1970. C’est chaque propriétaire, désormais, qui décide ce qu’il en fait. » (Stetten)

Paysage et eau

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« Cet étang, j’y viens chercher le calme. Il est très fréquenté. Même s’il bordé par la voie rapide et la ligne de chemin de fer, on y trouve le calme, on voit les oiseaux. » (Rouffach)
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Les points forts exprimés

L’étang caché « On devine qu’on marche le long du ruisseau encaissé car il miroite. » (Wingen-sur-Moder)
« Cet étang, j’y viens chercher le calme. Il est très fréquenté. Même s’il bordé par la voie rapide et la ligne de chemin de fer, on y trouve le calme, on voit les oiseaux. » (Rouffach)
« Ce qui est bien c’est lorsque l’on s’enfonce dans les bois humides : on suit une sente étroite dans une végétation touffue, c’est totalement dépaysant, mais on ne voit jamais très loin. C’est du micro-paysage mais c’est fort. » (Rhinau)
La source du village « Tout le village s’est organisé autour de cette source » (Oberlarg)
La « ripisylve » « Les bords de la rivière se reboisent. On n’exploite plus le bois en bord de rivière comme avant. » (Lorenzen)
« On devine la boucle de la Sarre »
« Le paysage est caché par les arbres de la rivière. Ils forment un seuil. Derrière c’est ouvert, agricole et naturel. » (Lorenzen)
L’inondation « Pendant l’inondation, c’est beau : les reflets, les lumières. Il arrive qu’on patine sur la glace. »
« Pendant les inondations, c’est là où le village vit le plus, on s’entraide, on discute. » (Lorenzen)
Le cordon de prés le long du ruisseau « L’inondation a eu du bon car elle a réglé l’occupation du sol : dans la vallée inondable, les seuls bâtiments étaient les moulins. » (Lorenzen)
L’ouvrage hydroélectrique « L’usine, les écluses, les digues du canal sont tellement gigantesques que ce sont des paysages en soi. On vient y voir les turbines, le passage des énormes péniches. C’est impressionnant. »
« Ici, c’est un curieux mélange d’artificiel et de naturel : la digue et les chemins très rectilignes, les prises d’eau. On entend ces machines : ils sont en train de draguer le bassin. » (Rhinau)
Le chenal du Rhin naturel
« On vient ici surtout pour le contact avec la nature, moins pour le paysage. » (Rhinau)
« Les méandres sont beaucoup plus perceptibles quand on s’y balade en barque ou en kayak. » (Rhinau)
« Le Rhin côté allemand est une vraie surprise. On est complètement ailleurs, dans une forêt sauvage, naturelle, au milieu des oiseaux. »
« Surprise : on est en Allemagne, mais la terre appartient à la commune française. C’est une trace des divagations passées du Rhin. »
« Le panneau d’info permet de décoder là on est : un espace complètement maîtrisé par des digues. »
« Les anciens chenaux en »tresses« du Rhin naturel sont frappants sur la photo aérienne mais ils ne sont pas lisibles depuis le sol. On a plutôt l’impression de traverser des étangs, des gravières, de l’eau immobile. » (Rhinau)
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Les points faibles exprimés

Le Rhin naturel est « noyé » dans la forêt alluviale qu’on traverse sans s’arrêter « Au sortir du bac, on file. Toute la bande rhénane, on la traverse juste pour aller en face. Rien ne donne vraiment envie de s’arrêter à côté de la digue. »
« Le chemin d’accès au Rhin naturel longe la digue, c’est long et ennuyeux. En VTT ça va, mais à pied c’est long » (Rhinau)
« Depuis le bac, personne ne peut deviner qu’on est à 300m d’une forêt sauvage. Elle est cachée par la digue du canal. »
« L’ile »sauvage« est comme cachée derrière l’ouvrage de la centrale hydroélectrique, passage obligé. Le changement d’ambiance est brutal entre la forêt sauvage et un univers industriel de métal et de béton. »
« On ne sait pas si on a le droit d’être là et de traverser. » (Rhinau)
L’inondation annuelle enlaidit les berges « Avec les crues, chaque année les berges sont décapées. Du coup, le ruisseau est encaissé dans des murs d’argile, ce n’est pas très beau. » (Lorenzen)
« Le pont attire, de loin. Mais quand on arrive dessus on est déçus : c’est sombre, argileux, et on a le nez sur cette grosse buse de béton. Elle sert pour l’entrée du pré qui longe le ruisseau, mais ici, elle n’est pas belle. » (Lorenzen)

Les évolutions relevées

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« Les abords du Rhin sont enfouis sous la végétation, on ose pas toujours y aller. » Rhinau
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« L’eau est partout, mais la voir de près devient une occasion rare. » Rhinau
L’inondation est contenue « Ici, on était dans une vallée inondable, mais l’Eischer a été modifié pour limiter l’inondation. » (Lorenzen)
Le cordon de prés s’enfriche « La grande zone humide gérée de façon naturaliste est en train de se boiser rapidement. La tache de saules progresse vite. » (Lorenzen)
« L’ouverture du fond de vallée, c’est jamais fini : chaque année il faut entretenir. » (Wingen-sur-Moder)
« Ici la vallée est étroite mais l’ouverture des prés dans le fond donne de la lumière. On voit la rivière et les versants forestiers. » (Villé)
« Ici plus personne n’a d’animaux à mettre au pré. C’a toujours été un village d’ouvriers paysans bûcherons sur des petits bouts de terre pentus, sans »vrais" agriculteurs. Chacun travaillait à l’usine, au bois, et avait aussi sa vache, ses lignes de patate. Du coup, aujourd’hui on n’a plus un seul agriculteur (Wingen)
La berge est de plus en plus disparate « Le ruisseau est nu : on a tout coupé. » (Stetten)
« La rivière ça pourrait être agréable, mais chaque riverain entretient à sa façon, il n’y a pas de logique d’ensemble. » (Ste-Croix-aux-Mines)

Défis évoqués

Exploiter la « ripisylve » « L’association foncière a acquis des bandes de 6m en berge de rivière. En contrepartie, elle entretient les berges. » (Villé)
« L’entretien des berges repose sur du bénévolat, des petits arrangements avec ceux qui peuvent le faire. C’est de plus en plus difficile. » (Oberlarg)
Maintenir la vallée ouverte « Dans le fond de vallée, l’ouverture parait évidente. Mais c’est le résultat de 20 ans d’efforts pour remettre en état des pâtures. On a fait de l’acquisition foncière, des AFP, et implanté des vaches Highland cattle. » (Wingen-sur-Moder)
« Plus on ouvre, plus on a des envies d’ouvrir encore. » (Wingen-sur-Moder)
« Comment rétablir la pâture sur les prés de fond, les prés de pente ? » (Villé)

Paysage et forêt

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« A l’aller on a aimé ce versant ensoleillé avec de belles transparences. Au retour, à l’ombre, c’était plus sombre, avec beaucoup de bois mort, de fouissage de sangliers. » (Wingen-sur-Moder)
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Les points forts exprimés

Le chemin forestier « A l’aller on a aimé ce versant ensoleillé avec de belles transparences. Au retour, à l’ombre, c’était plus sombre, avec beaucoup de bois mort, de fouissage de sangliers. » (Wingen-sur-Moder)
« Avec ce relief chahuté, on n’a pas le temps de s’ennuyer. On tourne, on change d’orientation et on a des vues un peu en éventail. »
« Pour franchir les thalwegs humides, le club vosgien a assaini avec des graviers. » (Wingen-sur-Moder)
Le sous-bois « La diversité de sous-bois est vraiment grande : futaies lumineuses, éclaircies ; futaies denses, sombres ; mélanges »wagnériens« de sapins et de hêtres ; trouées de lumière des abattages » (Wingen-sur-Moder)
« On va souvent chercher les champignons. Il y a beaucoup de gibier. » (Wingen-sur-Moder)
La roche « La roche est belle sur les affleurements. Ce sont souvent d’anciens sites d’extraction de cailloux » (Villé)
« Ici les blocs de grès sont dispersés au fil de la balade, ils ne sont pas visibles de loin comme les grands blocs. » (Wingen-sur-Moder)
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Les points faibles exprimés

L’absence de fenêtre, oppressante « On se perd même près du village : il y a un manque de repère sur certains secteurs. » (Wingen-sur-Moder)
« Ici c’est reculé, quand on y vient, la forêt n’en finit pas. Il faut des respirations pour que ça ne soit pas oppressant. »
« Il n’y a plus de soleil, le chemin est complètement à l’ombre. » « Quand on peut voir un peu plus loin, on a moins l’impression d’étouffement. »
« On marche mais il n’y a aucune direction, aucun point de vue. On ne sait même pas quoi prendre en photo » (Wingen-sur-Moder)
La lisière trop proche des maisons « Quand les arbres sont trop près des maisons, y a plus de lumière, c’est toujours humide. » (Villé)

Les évolutions relevées

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« Les propriétaires vieillissent et font moins de coupes. Les coupes deviennent rares sur les petites parcelles privées. » (Ste-Croix-aux-Mines)
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"La forêt, la vigne et les vergers évoluent selon les époques. Fin XIXe avec le phylloxéra, les vignes ont reculé et les gens ont replanté des vergers. Aujourd’hui les vignes regagnent sur les vergers et tendent à remonter par endroits sur la forêt qui était descendue » (Rouffach)
Les versants cultivés ont été reboisés « Sur les coteaux il y avait des champs de patate. C’est parti en friche puis en boisement avec des subventions dans les années 1980 : épicéa, pins, chêne rouge, etc. » (Wingen-sur-Moder)
« Il y a des pâturages communaux qui ont été repiqués en épicéa dans les années 1970. » (Oberlarg)
« On aime bien ce mélange de feuillus et de résineux, qui est conduit en futaie jardinée aujourd’hui. Mais ça rapporte peu. » (Oberlarg)
« Je préfère quand il y a un mélange de sapins et de feuillus » (Ste-Croix-aux-Mines)
"La forêt, la vigne et les vergers évoluent selon les époques. Fin XIXe avec le phylloxéra, les vignes ont reculé et les gens ont replanté des vergers. Aujourd’hui les vignes regagnent sur les vergers et tendent à remonter par endroits sur la forêt qui était descendue » (Rouffach)
« On s’est perdu, c’était trop fermé. Alors qu’on était juste à côté du village. » (Wingen-sur-Moder)
Les coupes se font rares en forêt privée « La forêt privée et communale, souvent aux portes du village, est moins entretenue que les massifs domaniaux » (Oberlarg)
« On ne pratique plus l’affouage. Autrefois, chaque famille allait couper du bois à proximité du village » (Wingen-sur-Moder)

Défis évoqués

Défricher et rétablir du pâturage « On a fait une amélioration pastorale parce que le paysage se bouchait sur des pâtures communales. » (Oberlarg)
« Un paysage agréable, c’est un équilibre. On a une petite marge de manœuvre pour faire bouger cet équilibre, mais il nous faudrait des agriculteurs pour entretenir. » (Wingen-sur-Moder)
« Sans bétail, le haut de la colline se referme et s’enfriche. On ne sait pas encore comment faire, soit on fauche mais c’est du jardinage, soit on trouve un agriculteur pour négocier une gestion agricole. Ça serait mieux bien sûr ». (Rouffach)
Reculer les lisières aux portes des maisons « La lisière venait jusqu’à la maison. On a abattu quelques arbres et surtout, avec un voisin, on a posé une clôture et installé quelques moutons. Ca entretient et en plus, c’est sympa. » (Wingen-sur-Moder)
Relancer le bûcheronnage par autrui « Trouver quelqu’un intéresser pour lui laisser mon bois à couper ? Ici ça ne se fait guère. La forêt c’est culturel, on s’en occupe soit même, on ne fait pas couper par un autre. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Les gens craignent l’exploitation mécanisée qui a fait des dégâts dans les chemins. Si c’était une exploitation plus respectueuse, ça passerait mieux. » (Ste-Croix-aux-Mines)

Paysage et sentiment d’appartenance

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« Cet horizon de monts arrondis imbriqués est vraiment typique des Vosges » (Wingen-sur-Moder)
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Les points forts exprimés

La ligne de crêtes toujours présente « Ce qui est important pour moi c’est de voir les sommets » (Ste-Croix-aux-Mines)
« La ligne de crête, elle nous accompagne sans cesse. » (Rouffach)
« Cet horizon de monts arrondis imbriqués est vraiment typique des Vosges » (Wingen-sur-Moder)
« Il y a des points d’appel sympa comme cette chapelle. Mais quand on y va, on est déçus vu de près. » (Villé)
« La ligne de crête a une grande force » (Rouffach)
La ligne frontière dans les esprits « Sur la commune on a des traces historiques très visibles de toutes les époques : grottes, bunkers, château, hameaux… Ils permettraient de raconter toute l’histoire du village »
« Cette ferme est frontalière avec la suisse. Elle a vu passer du monde lors des dernières guerres. » (Oberlarg)
« Ce chemin en-dessous de la crête, c’était une voie de chemin de fer allemande pour la desserte de la ligne de front. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Les gens ne le savent pas toujours mais lors de l’opération Norwind (janvier 1945) les nazis sont remontés jusqu’ici. Les américains ont décampé et leurs avions sont revenus bombarder la ligne de train et tout le village. » (Wingen-sur-Moder)
L’aperçu sur le massif d’en face « D’ici on voit le village et sa vallée et derrière, la Suisse, le Sundgau » (Oberlarg)
« On voit en même temps les Vosges, la Forêt Noire, le Jura. » (Stetten)
La bonne entente avec le voisin « Ici c’est peut-être un peu le bout du monde, mais les gens se parlent, se dépannent, s’arrangent beaucoup entre eux. Beaucoup de choses redeviennent facile. » (Wingen-sur-Moder)
« Ce banc face à la vue, vous voyez, il est bricolé. Il a été fabriqué et posé par un voisin. » (Oberlarg)
« Ce carnet sous le banc, dans le tiroir, chacun peut y inscrire une pensée. C’est quelqu’un du village qui s’en occupe. » (Stetten)
« On s’est arrangés avec le voisin. On a posé une clôture à cheval sur la première rangée d’arbres, et on y met des moutons. Ca entretient la lisière, et en plus, c’est sympa. » (Wingen-sur-Moder)
« Nous avons un pèlerinage annuel. Il part du village en bas et il monte jusqu’à l’église au milieu de son cimetière isolé, au sommet » (Villé)
La région de rattachement « Ici on est alsacien, c’est pas la Lorraine. » (Lorenzen)
« Vous appelez ça le Jura alsacien, nous on dit qu’on est dans le Sundgau, pas dans le Jura. » (Oberlarg)
« Un beau paysage c’est quand l’histoire et le milieu naturel dialoguent et sont lisibles. » (Rouffach)
Le passé industriel « Beaucoup de grandes dynasties industrielles sont d’ici. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Ce hameau de mineurs a un gros passé avec des bâtiments historiques comme la tour des mineurs. Il reste une sorte de centre d’activité dans nos esprits, et c’est ici qu’on vient souvent. »
« On sait bien qu’il y a eu une apogée, que c’est derrière nous. Mais on en reste fiers, et ici on a le gout du groupe. On a des foires, des festivals qui mobilisent des bénévoles, des champions de sport, et le 1er site de restos du cœur du département. » (Ste-Croix-aux-Mines)

Les évolutions relevées

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« La frontière fait partie de notre histoire et de la vie d’aujourd’hui » Oberlarg
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« Quand une usine est désaffectée, une collectivité la rachète pour en faire autre chose » (Ste-Croix-aux-Mines)
Les frontaliers et les néos apportent une richesse souvent déconnectée du territoire « Ici 80 % des actifs sont frontaliers. Cela apporte de la richesse individuelle, mais peu de moyens à la commune » (Oberlarg)
« Je ne connaissais pas cet endroit et pourtant je travaille près d’ici, » (Ste-Croix-aux-Mines)
Le pôle d’attraction est de plus en plus tourné vers le vignoble et les Vosges « En Allemagne on y va pas, on n’y pense pas » (Rouffach)

Défis évoqués

Miser sur des filières courtes avec les néoruraux « Si on bascule vers la Suisse, les fermes sont entretenues, les parcelles sont encore en lanière. Il y a des filières courtes, une clientèle liée aux industries et à l’autoroute qui passe côté suisse. » (Oberlarg)
« Faire parler » le paysage local et son histoire « On aurait envie de raconter l’histoire locale au fil d’une balade, de toutes ces traces du passé » (Oberlarg)
« Ici il y a une forte richesse patrimoniale et historique, mais comment la raconter, la valoriser aujourd’hui ? » (Ste-Croix-aux-Mines)
« On a plusieurs fêtes chaque année, avec des balades : la marche populaire de Winckel, le maibummel, la fête des 14 saints… Ça ferait autant d’occasions, aussi, de faire découvrir notre village, son histoire » (Oberlarg)
Tirer parti des empreintes du passé industriel « L’activité d’hier nous a laissé des grandes surfaces : l’usine a été transformée d’abord en église, et maintenant c’est une savonnerie. » (Ste-Croix-aux-Mines)
« Quand une usine est désaffectée, une collectivité la rachète pour en faire autre chose » (Ste-Croix-aux-Mines)
L’initiative locale, toujours irremplaçable « Le paysage, j’avais toujours pris ça comme il était. Là en discutant avec les paysagistes j’ai réalisé que l’on pouvait agir, que l’on pouvait intervenir, choisir ce que l’on voulait. » (Ste-Croix-aux-Mines)