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Dynamiques et enjeux paysagers des Hautes Vosges

DYNAMIQUES PAYSAGERES DES HAUTES VOSGES

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Hautes Vosges minute de la Carte d’Etat-major 1830
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Hautes Vosges photo aérienne IGN 1956
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Hautes Vosges photo aérienne IGN 2012

La fermeture des versants

La comparaison des photos aériennes montre le déclin de la gestion agricole des versants et de certaines chaumes. Le paysage a radicalement changé avec l’enfrichement ou le reboisement massif des pentes. Les pentes forestières sont devenues prépondérantes dans le paysage, formant tous les horizons. L’irruption des futaies régulières de conifères aboutit à des versants boisés en mosaïque où le contraste feuillus/conifère est parfois très visible : plantation monospécifique, parcelles géométriques, coupes rases.

Le recul agricole dans les fonds de vallée

La photo aérienne de 1956 montre un fond de vallée largement ouvert où le parcellaire agricole en lanière met en valeur le moindre espace disponible. La situation a ensuite radicalement évolué avec la disparition des ouvriers-paysans, une partie des parcelles est abandonnée ou repiquée en microboisements de conifères entrainant une fermeture progressive des paysages. Puis à partir des années 1970-1980, des politiques volontaristes de reconquête du paysage ont permis de retrouver une gestion agricole sur une partie des terrains du fond de vallée.

Des évolutions urbaines différentiées dans le fond de vallée

Les villages des Hautes Vosges sont inégalement impactés par les extensions urbaines depuis le milieu du XXe siècle. Dans les hautes vallées peu accessibles ou dans des conditions géographiques très contraintes, la pression foncière reste faible, et l’étalement urbain limité. Il est également des zones naturelles protégées (articulation piémont viticole, hautes chaumes,…) qui restent en marge des logiques de développement de l’habitat résidentiel. Sur certains versants ont toutefois été implantés des quartiers résidentiels et touristiques (Urbès, Mollau).
Dans les vallées principales à proximité des agglomérations de la Plaine, où se concentrent les principaux flux et les activités, les contraintes du relief déterminent d’abord une logique de densification à l’intérieur du noyau urbain. Plus récemment l’habitat individuel a diffusé sous forme d’opérations de lotissements dans la pente. Les extensions urbaines sont très importantes jusqu’à former des conurbations quasiment continues, enclavant quelques parcelles agricoles comme ici entre Oderen et Saint-Amarin.

Une densification urbaine dans le fond de vallée

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Ancienne cité ouvrière Blech à Sainte-Marie-aux-Mines
Dès le XIXe siècle, l’essor industriel des vallées principales fait apparaître de nouvelles constructions et typologies urbaines dans les villages, insérées dans la trame urbaine existante. Les cités ouvrières conservent une façade parallèle à la rue et un rapport à l’espace public marqué par le recul homogène des habitations.
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Une opération d’habitat individuel groupé sur une parcelle en « dent creuse » le long de la Liepvrette à Sainte-Marie-aux-Mines
Ici, à Sainte-Marie-aux Mines, dans la vallée de la Liepvrette, des opérations d’habitat individuel sous forme de lotissements résidentiels s’inscrivent en continuité du village existant dans le fond de vallée. Les nouvelles constructions conservent une certaine continuité avec le tissu urbain existant, dans les gabarits et les volumes, ainsi que dans la mitoyenneté des éléments bâtis.

Une dispersion de l’habitat sur les coteaux qui colonise le paysage rural
Depuis les années 1980, à proximité des vallées principales des Hautes Vosges, la pression urbaine contribue à la modification des paysages aux abords des villages, et notamment à la diffusion de l’habitat pavillonnaire en périphérie du village. L’étalement urbain gagne insidieusement les lisières de forêts, par des opérations de lotissements sur d’anciennes parcelles pâturées qui fabriquaient jusqu’alors l’interface paysagère entre le village et le massif forestier.

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A Breitenbach, les pavillons remplacent les pâturages sur les versants bien exposés
Ici, à Breitenbach, l’urbanisation des coteaux et des prés entraine la disparition des continuités paysagères des sommets boisés au fond de vallée. Etagées dans la pente, et desservies par de nouvelles voies, les constructions participent au morcellement des espaces agricoles et à la perte de la lisibilité de l’organisation urbaine.
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L’architecture des nouvelles constructions s’impose au paysage. Masevaux
Comme ici à Masevaux, les pavillons s’implantent librement sur les nouvelles parcelles créées. L’espace de jardin qui entoure la construction n’est que la résultante de l’implantation du bâti, et les modelés de terres sont fréquents pour adapter le terrain à la maison (talus, buttes,…).

Sur les coteaux, ces nouvelles constructions n’entretiennent pas de liens avec la forme urbaine héritée du noyau villageois. L’organisation de la forme bâtie est librement inspirée de différents styles architecturaux (jeux de toitures, diversité des implantations, des hauteurs et des gabarits, des coloris de façade,…) qui se juxtaposent sans créer de liens ou d’élément de composition entre les différentes habitations. Enfin, les liens de covisibilité sont très présents dans ces situations de vallées resserrées et l’architecture produite s’impose de manière brutale aux valeurs paysagères héritées du site.

ENJEUX PAYSAGERS DES HAUTES VOSGES

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Hautes Vosges bloc-diagramme enjeux paysagers

Maintenir les ouvertures agricoles en hauteur et dans les fonds de vallée

Dans les Hautes Vosges, majoritairement boisées, subsistent encore des ouvertures agricoles dans les fonds de vallées, sur les versants et sur les crêtes (hautes chaumes). Comme dans le reste des Vosges, le paysage s’est considérablement refermé avec la déprise agricole depuis quelques dizaines d’années, laissant les arbres reconquérir des prairies. Dans les vallées les versants se sont refermés. Cela ne donne que plus de valeur aux espaces agricoles ouverts, qui forment un contrepoint attractif au sein du massif. Le Val d’Orbey, la vallée de la Weiss ou l’amont de la vallée de la Fecht, offrent encore un paysage relativement ouvert de prairies soignées, qui donne une idée de ce que devait être auparavant le paysage d’une partie des Hautes-Vosges. L’amont de la vallée de la Liepvrette donne un exemple d’un paysage montagnard étagé avec des prairies sur des versants abrupts. Les hautes chaumes offrent, chose rare, des crêtes douces non boisées. Compte tenu des nombreuses vues en belvédère qu’elles offrent, ces ouvertures agricoles constituent des lieux remarquables dont l’attractivité est forte. Elles apportent une tonalité lumineuse et une respiration appréciable qui animent le paysage. Ceci est d’autant plus important que les ouvertures agricoles sont souvent habitées. Dans les vallées, les prairies permettent également de maintenir de coupures appréciables entre les bourgs. Elles constituent un atout pour le cadre de vie. Le maintien des ouvertures, voire leur développement, constituent donc un enjeu important dans la perception de ce paysage de montagne.

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Maintenir les ouvertures agricoles en hauteur et dans les fonds de vallée

Quelques pistes d’actions envisageables
- Pérenniser l’ouverture des prairies de montagne par l’agriculture. Préserver des groupes de pâtures de taille suffisante pour conserver un attrait pour les agriculteurs.
- Mettre en place une gestion alternative en l’absence de reprise agricole.
- Remettre en prairie les parcelles de conifères qui ont grignoté l’espace ouvert.
- Restaurer la continuité des ouvertures dans les fonds de vallée. Remettre en contact les petites ouvertures proches.
- Reconquérir et pérenniser les ouvertures agricoles des petites chaumes
- Ouvrir des vues depuis les routes suivant les fonds de vallée.
- Renouveler des arbres isolés ou les vergers qui animent les prairies.
- Eviter le mitage des ouvertures par l’urbanisation. Maintenir les espaces agricoles ouverts autour des villages et hameaux.
- Maîtriser le foncier aux endroits les plus sensibles (fort impact visuel, lieux stratégiques, pression urbaine).
- Limiter les friches, les saules et les arbres pour conserver les ouvertures des fonds.
- Limiter la descente des boisements vers le fond de vallée. Eviter toute plantation forestière sur les prés en hauteur ainsi que dans les fonds.

Maitriser l’évolution des versants forestiers

Plus que dans le reste du massif vosgien, l’amplitude du relief, les belvédères et les covisibilités donnent une ample perception des versants boisés. Ils constituent la toile de fond et la limite visuelle du paysage. Leur gestion a donc un fort impact dans le paysage. Les paysages forestiers sont par endroit marqués par des plantations de conifères avec des formes géométriques qui artificialisant le paysage. Cela est renforcé par leur port dressé et leur coloration sombre en toutes saisons qui focalisent le regard. La taille des parcelles doit également être prise en compte pour éviter soit un effet de mitage, soit une uniformisation des versants. Les problèmes s’estompent dès lors que le peuplement retrouve une diversité, par des parcelles mixtes de feuillus et de conifères, ou par une gestion jardinée. Cet enjeu est particulièrement important dans cette unité paysagère compte tenu des vues panoramiques, donnant à voir de larges ensembles de versants.

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Maitriser l’évolution des versants forestiers

Quelques pistes d’actions envisageables
- Privilégier des boisements mixtes et la gestion irrégulière sur les versants les plus visibles.
- Eviter un mitage du manteau forestier suite aux coupes à blanc suivies d’un enrésinement.
- Eviter d’intervenir sur des surfaces trop importantes sur les versants en covisibilité.
- Ne pas pratiquer les coupes de régénération sur des surfaces géométriques calées sur le parcellaire : privilégier des plages d’intervention dont les limites épousent les formes des versants.
- Eliminer les micro-boisements de conifères sur les versants ouverts.
- Maintenir des lisières forestières de qualité le long des chemins et des routes. Privilégier les boisements mixtes ou feuillus sur les lisières les plus visibles.
- Gérer les abords des boisements pour éviter les friches qui gomment les limites franches.
- Éviter la descente de la lisière jusqu’au contact des villages.

Valoriser les modes de découverte

Les Vosges reçoivent de nombreux visiteurs attirés par les paysages montagnards et des ambiances plus « nature ». La diversité des itinéraires, des dénivelés, des vues, doivent être l’occasion de révéler la richesse des paysages. Par endroits, les longues traversées forestières peuvent paraître monotones. La gestion des lisières forestières le long des routes doit chercher à éviter de constituer des murs végétaux trop opaques ou uniformes afin de conserver un paysage attractif. Plus haut sur les versants, les points ou les itinéraires en belvédère peuvent s’amoindrir au fil du temps, faute d’une gestion suivie de la végétation arborée. La mise en valeur des chemins constitue également un enjeu important dans cette unité. Les nombreux évènements qui animent les parcours méritent d’être entretenus et mis en valeur : franchissement d’un cours d’eau, d’un col, point de vue sur la vallée ou le village, traversée de vallée, point d’arrêt…

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Valoriser les modes de découverte

Quelques pistes d’actions envisageables
- Retrouver et maintenir des points de vue depuis les hauts.
- Soigner les itinéraires en balcon en dégageant ou en préservant les vues.
- Maintenir quelques points de vue ouverts lors des coupes forestières.
- Moduler les lisières forestières et mettre en valeur des arbres remarquables. Soigner l’aménagement des carrefours.
- Soigner les abords des ponts (dégager la végétation, créer des aires d’arrêts).
- Dégager des points de vue sur l’eau.
- Dégager les tournants des routes en lacets : créer des points d’arrêt, entretenir les points de vue.
- Installer un mobilier de qualité (barrière, parapet, soutènements) le long des routes.
- Aménager des points d’arrêt au niveau des panoramas qui s’y prêtent. Choisir un vocabulaire simple et de qualité (parapet, platelage, balcon).
- Eviter un traitement trop routier des stationnements.
- Soigner l’entretien des talus ou des murs de soutènement situés au-dessus de la route. Mettre en valeur les affleurements rocheux.

Maitriser l’urbanisation

Les villages occupent plusieurs types de situations dans les Hautes Vosges : versants, replats d’altitude, pied de versant ou encore fond de vallée. Les villages perchés, groupés dans une clairière agricole, souvent moins accessibles, ont peu évolué. Mais quelques constructions mal positionnées suffisent à changer considérablement le caractère du village. La silhouette du village devient plus banale, ou moins lisible, si elle est masquée par un lotissement, un bâtiment agricole, une maison. Toute transformation nécessite une grande vigilance pour accompagner l’évolution des villages perchés.
Les six vallées principales ont fédéré la majeure partie de l’urbanisation des Hautes Vosges. Celle-ci s’étend, en périphérie de noyaux villageois anciens ou d’axes de circulation importants, le long des routes du fond de vallée et sur les versants ensoleillés. Les bourgs se sont ainsi particulièrement développés dans les vallées les plus industrielles. Le risque, en fond de vallée, est de voir se développer des conurbations étirées, sans forme urbaine, qui banalisent le paysage tant à l’échelle des villes qu’à celle de la vallée. La progression de l’urbanisation sur les versants surplombant les centres anciens doit être étudiée finement pour ne pas banaliser les silhouettes des bourgs. Là encore la question n’est pas le développement mais la façon dont il est fait, entre ajouts successifs et délaissement des formes plus anciennes ou des secteurs industriels. Un équilibre reste à trouver entre réhabilitation/densification et consommation d’espaces encore libres. Cela passe aussi par une réflexion sur les centralités urbaines, entre héritage industriel et nouveaux modes d’habitation.

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Maitriser l’urbanisation

Quelques pistes d’actions envisageables
- Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme.
- Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg dans son site, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique.
- Harmoniser le développement en fonction du relief.
- Se développer autrement que par l’étalement urbain. Maîtriser l’urbanisation linéaire.
- Maintenir les coupures vertes entre les villages pour éviter l’effet agglomération. Préserver les espaces agricoles de prairie qui forment des respirations entres les villages.
- Relier les lotissements entre eux pour former des quartiers en lien avec le centre bourg.
- Réutiliser les emprises industrielles. Veiller à l’impact paysager des bâtiments d’activité.
- Soigner les périphéries des villages : plantations, prairies, chemin, jardins, vergers.
- Déboiser pour bâtir aux emplacements stratégiques.
- Conserver l’ouverture des clairières villageoises en hauteur. Eviter de les combler par l’urbanisation.

Dynamiser les centres urbains et améliorer les espaces publics

L’évolution du village ou la construction de nouveaux équipements nécessite une réflexion d’ensemble. L’enjeu est de préserver ce qui a une valeur et de trouver une nouvelle harmonie avec les aménagements envisagés. Les développements plus récents de l’urbanisation ont tourné le dos aux centres anciens, ils en sont souvent déconnectés. L’intérêt serait de trouver une nouvelle harmonie en redonnant une attractivité aux centres tout en les reliant aux lotissements. Ceux à venir pourraient plutôt s’inscrire dans une logique de quartiers. La valorisation des centres bourgs passe aussi par des opérations destinées à valoriser l’habitat ancien existant et les espaces publics. La qualité des aménagements des rues et des places est importante pour l’image du bourg et le cadre de vie des habitants. Les espaces publics nécessitent des interventions ciblées avec un vocabulaire adapté à ces lieux ruraux et industriels. Les composantes villageoises (entrée, silhouette, usine, maison ouvrière, fontaine, rivière…) méritent d’être mises en valeur.

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Dynamiser les centres urbains et améliorer les espaces publics

Quelques pistes d’actions envisageables
- Requalifier le bâti en centre bourg. Réutiliser les emprises industrielles.
- Aménager les entrées de bourg avec simplicité pour marquer la transition de la route à la rue.
- Valoriser les espaces publics. Trouver un vocabulaire simple mais de qualité pour les aménagements des espaces publics.
- Préserver le cachet des places.
- Relier les lotissements pour recréer des quartiers connectés au centre ancien.
- Valoriser les abords des cours d’eau, du canal, des fontaines dans les villages et les bourgs
- Prévoir dans toutes extensions urbaines des espaces publics structurants de qualité.
- Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.

Révéler l’eau

L’eau est très présente dans les Hautes Vosges mais finalement peu visible ou bien de façon très localisée ou épisodique. Elle traverse les bourgs, étant à l’origine de leur établissement et de leur développement artisanal ou industriel. Cet élément important du paysage mérite une certaine attention pour le mettre en valeur. L’ouverture visuelle des fonds de vallée permet de révéler la présence des cours d’eau (passage de la ripisylve, visibilité des méandres). Le passage de l’eau établit également un lien fort avec les habitations, donnant un formidable atout aux espaces publics. Autour de l’eau se décline tout un petit patrimoine à mettre en valeur : biefs, rigoles, fontaines, lavoirs. L’entretien des ruisseaux, leur accessibilité, la gestion des fonds et des ripisylves participent à produire un paysage attractif. Cela vient également appuyer la démarche Trame Bleue/ Trame Verte [1] des liaisons écologiques. Quelques lieux emblématiques liés à l’eau (Lacs glaciaires : Lac Blanc, Lac Noir par exemple) méritent une grande qualité des aménagements d’accueil du public. Voir et fréquenter l’eau sous toutes ses formes constitue un atout indéniable pour appréhender ces paysages montagnards.

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Révéler l’eau

Quelques pistes d’actions envisageables
- Ouvrir les abords des cours d’eau pour les rendre visibles dans le paysage. Maintenir des espaces ouverts en prairie près des cours d’eau.
- Soigner les abords des ponts (ouverture, perspective) qui constituent des points de découverte privilégiés.
- Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins.
- Utiliser l’eau comme élément fondateur des espaces publics dans les villages.
- Orienter les nouvelles constructions en tenant compte du passage de l’eau.
- Retrouver des emprises publiques le long des cours d’eau en ville.
- Gérer la ripisylve qui signale le passage de l’eau.
- Restaurer le petit patrimoine lié à l’eau avec un vocabulaire simple.
- Aménager les abords des lacs touristiques dans le respect des sites : positionnement et qualité des stationnements et des chemins par exemple, aménagement de belvédères…

Préserver la valeur patrimoniale des hautes chaumes

Les hautes chaumes constituent un ensemble unique, tant du point de vue de l’émotion paysagère, que de leur histoire liée à la guerre ou encore par leurs milieux naturels particuliers. Leur rayonnement outrepasse les limites régionales, leur conférant une reconnaissance importante. Dans ces amples espaces ouverts sur « le toit des Vosges », chacun se projette, retrouvant une sensation de liberté loin de tout, ce qui est une sensation finalement rare. Les hautes chaumes ont une valeur paysagère originale qui nécessite une très grande vigilance pour ne pas anéantir son esprit et son authenticité. Ces lieux sont convoités et revendiqués par de nombreux acteurs du territoire aux intérêts divergents. Entre protection et développement, un équilibre reste à trouver pour conserver la force évocatrice de ces lieux emblématiques.

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Préserver la valeur patrimoniale des hautes chaumes

Quelques pistes d’actions envisageables
- Promouvoir un aménagement soigné des cols qui sont des lieux très fréquentés (stationnement, départ de chemins, équipements d’accueil).
- Soigner tout particulièrement l’aménagement des routes d’accès aux hautes chaumes (gestion de la végétation et des vues, points d’arrêt harmonieux, mobilier de signalisation et de sécurité choisi).
- Conserver à la route de crête un caractère de découverte du paysage, loin d’un vocabulaire de grande route.
- Insérer avec finesse les aménagements touristiques dans la topographie des lieux.
- Conserver les ambiances spécifiques à chaque lieu en lien avec son histoire. Prévoir des aménagements de fréquentation de qualité et respectant les lieux (sentier, belvédère, stationnement).
- Concilier fréquentation et respect des sols fragiles.
- Eviter un traitement trop routier des stationnements.
- Concevoir les installations liées à la pratique du ski en fonction de leur impact en toute saison. Evaluer leur impact dans la perception estivale.
- Eviter les tracés trop artificiels des pistes de ski sur les versants.

REPERES BIBLIOGRAPHIQUES

Paysages
- Plan de paysage du Val d’Argent. 2003 - PNRBV, Com. de Com. du Val d’Argent
- Plan de paysage de la région de Guebwiller. 2002 - PNRBV, Com. de Com. de la région de Guebwiller
- Etude de classement du massif de la Schlucht et du Hohneck. 2002- Dreal Alsace, Dreal Lorraine
- Plan de paysage du canton de Lapoutroie. 1997 - PNRBV, Com. de Com. de la vallée de Kaysersberg
- Plan de paysage de la vallée de Munster. 1997 - PNRBV, Com. de Com. de la vallée de Munster
- Plan de paysage de la vallée de la Doller. 1996 - PNRBV, Sivom de la vallée de la Doller
- Etude paysagère de la vallée de Saint-Amarin. 1994 - PNRBV, District de la vallée de St-Amarin
- Etude paysagère du Haut-Rhin. 1991 - DAT Conseils, J. Sgard, D. Jarvis, Terra Plan- DREAL Alsace
- Plan de protection et de mise en valeur des Hautes Vosges. 1990-Ministère de l’Environnement
- Etude des paysages du massif Schlucht-Hohneck- 1982- DAT Conseils- PNRBV-Ministère de l’Environnement
- Etude paysagère de la vallée de la Doller. 1982 – ODEA Alsace
- Les paysages des hautes chaumes du massif vosgien. 1981 - J. Sgard - Ministère de l’Environnement
- Les paysages dans l’aménagement du massif Vosgien. 1976- OREAM Lorraine, ODEA Alsace, Mission régionale de Franche-Comté
- Schéma directeur de la vallée de Ste-Marie-aux-Mines. 1973 - BDEA du Haut-Rhin

Géographie
- Le choix des essences forestières dans les Vosges alsaciennes. 1993 -Région Alsace, CRPF Lorraine-Alsace, ONF Alsace
- Le choix des essences forestières dans la haute vallée de la Doller. 1991 -Région Alsace, CRPF Lorraine-Alsace, ONF Alsace
- L’Alsace et les Vosges. Géologie, milieux naturels, flore et faune. 1998 -Yves Sell- ed. Delachaux et Niestlé

Urbanisme et architecture
- Une architecture pour l’estive, les marcairies de la vallée de Munster. 2010 - Itinéraires du patrimoine - Lieux-Dits éditions
- Des usines au fil de la Fecht, le patrimoine industriel de la vallée de Munster. 2008 - Itinéraires du patrimoine - Lieux-Dits éditions
- Alsace, l’architecture rurale française. Ouvrage de Marie-Noëlle Denis et Marie-Claude Groshens. Editions A Die. 1999
- Site Internet : Alsace, la maison alsacienne : www.encyclopedie.bseditions....

[1] La Trame verte et bleue est une mesure phare du Grenelle Environnement qui porte l’ambition d’enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des continuités écologiques. Cet outil d’aménagement du territoire vise à (re)constituer un réseau écologique cohérent, à l’échelle du territoire national, qui permette aux espèces animales et végétales, de circuler, de s’alimenter, de se reproduire, de se reposer,... En d’autres termes, d’assurer leur survie, et permettre aux écosystèmes de continuer à rendre à l’homme leurs services.
Les continuités écologiques correspondent à l’ensemble des zones vitales (réservoirs de biodiversité) et des éléments qui permettent à une population d’espèces de circuler et d’accéder aux zones vitales (corridors écologiques). La Trame verte et bleue est ainsi constituée des réservoirs de biodiversité et des corridors qui les relient.