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Portrait du Piémont Viticole

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Le Piémont Viticole vu depuis Rouffach

LIMITES

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Piemont Viticole carte unité

Au nord

L’éperon de Wasselone et la disparition des vignes dans le paysage indiquent la fin de l’unité.

A l’est

La vaste étendue ouverte des grandes cultures de la Plaine d’Alsace borde le Piémont Viticole sur toute sa longueur.

Au sud

La fin du Piémont Viticole est marquée par la raréfaction progressive des vignes et un relief moins affirmé.

A l’ouest

Les reliefs forestiers des Vosges marquent une limite nette sur toute la longueur du Piémont Viticole.

PORTRAIT SENSIBLE

Une longue ligne de force omniprésente

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Le Piémont viticole, adossé aux Vosges, forme la toile de fond des paysages de la Plaine. Rouffach

Le piémont viticole forme un long contrefort majestueux, imposant et continu, orienté nord/sud, adossé au versant boisé des Vosges. Ce relief qui se dresse dans le paysage, forme un fort contraste avec les étendues agricoles de la Plaine, sans relief bien marqué, ce qui renforce encore sa prégnance. Le piémont accompagne, comme une toile de fond, tout déplacement dans la Plaine, formant à la fois un repère et un horizon. La constance de sa présence parallèle en empruntant l’A35 en est une belle illustration.

Un paysage viticole emblématique, étagé entre Plaine et Vosges

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Le vignoble constitue un paysage étagé très lisible, ponctué par les silhouettes des villages. Blienschwiller et Nothalten depuis Dambach-la-Ville

Le Piémont correspond aux abords et au début du relief des Vosges, jusqu’aux premières crêtes forestières. C’est un paysage adossé à la montagne et s’ouvrant vers l’est. Le Piémont s’individualise aussi très nettement en raison de la présence de la vigne sur les pentes. Celle-ci en constitue l’élément majoritaire et identitaire par son étendue et sa composition avec les villages bien groupés. Vers l’ouest, le passage à la forêt vosgienne contraste fortement avec le caractère très anthropisé du vignoble. A l’est vers la Plaine, ce sont les cultures qui marquent la fin de l’unité. En bas du Piémont Viticole quelques prairies, petits vergers ou des parties plus humides amènent une diversité par endroits au débouché des vallées vosgiennes.

Un paysage très lisible qui se met en scène

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De nombreux belvédères offrent des vues panoramiques sur le piémont. Le vignoble et les bourgs d’Orschwiller et Saint-Hippolyte vus depuis le Haut-Koenigsbourg

L’orientation en plan incliné régulier des coteaux du Piémont Viticole, les sommets en surplomb, et l’ouverture du paysage entrainent de fortes visibilités. L’élévation du relief crée depuis la plaine des vues frontales qui donnent à percevoir finement le paysage tel un tableau qui se déroule. Les villages, entourés de vignes, ponctuent, de place en place, les vues lointaines, formant autant de points d’appel et de repères. Le piémont offre également des vues en surplomb et de larges belvédères depuis ses différents étages. Ceci est particulièrement spectaculaire depuis les forteresses médiévales. Il en résulte de nombreuses covisibilités entre la pente du piémont et l’étendue de la Plaine d’Alsace. Par temps dégagé la cathédrale de Strasbourg est visible depuis certains belvédères du Piémont au nord.

Un vignoble homogène, graphique et ordonné

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Le vignoble présente un paysage construit et maitrisé où le graphisme des rangées de vignes et des parcelles souligne les formes du relief. Turckheim

Le jeu des rangs de vignes avec le relief et les terrasses entraine une combinaison infinie de lignes. Le patchwork des parcelles forme des compositions graphiques sans cesse renouvelées. L’apparente fixité des rangs de vignes s’anime également au fil des saisons. Les lignes franches des crêtes de collines ou des versants et les lisières des bois en surplomb complètent la force de cette palette colorée.
Ce qui frappe c’est également le coté infini de l’étendue des vignes en raison des vues lointaines. Le vignoble présente un contraste d’échelle saisissant entre d’une part un paysage largement ouvert aux vues amples et de l’autre la taille réduite des parcelles qui renvoie à l’échelle d’un jardin avec une maîtrise très fine des ceps, des tuteurs, des murs de pierre. La pente permet de voir de loin des détails qui donnent finalement l’impression d’une certaine proximité. Le paysage offre ainsi aux regards une grande diversité d’éléments qui, combiné au relief et aux ouvertures, enrichit constamment sa découverte. Cette unité offre donc la perception d’un paysage construit et maitrisé sur une très grande partie de son étendue.

Les débouchés des vallées : une image urbaine dominante

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Les débouchés des vallées Vosgiennes ont permis l’implantation de bourgs et de villes importants, au carrefour des Vosges du piémont et de la PLaine. Turckheim

Le relief du Piémont est modulé par les nombreux cours d’eau formant autant de porte d’entrées dans le massif montagneux. Les rivières entaillent le piémont et s’en éloignent perpendiculairement vers la Plaine. C’est à l’entrée de ces vallées que vont s’installer des places fortes qui défendaient l’accès aux différentes vallées vosgiennes. Les villes de Rosheim, Obernai, Andlau ou encore Guebwiller procèdent de ces premières installations humaines aux débouchés des vallées.
Leurs situations privilégiées à l’articulation des axes de développement de la vallée et du Piémont ont encouragé leur développement urbain à partir du XIXe siècle. S’étalant largement vers l’Est, en direction de la Plaine, ces noyaux urbains se trouvent aujourd’hui noyés dans un tissu lâche de zones résidentielles et industrielles formant d’importantes nappes urbaines. Le caractère rural s’efface alors au profit d’une image urbaine parfois hétéroclite faisant oublier le village originel. L’expansion urbaine à tendance à se renforcer à proximité des pôles urbains structurants (agglomérations de Colmar ou Mulhouse), formant des conurbations par le regroupement de plusieurs noyaux urbains.

Les villages du piémont participent de l’identité et de la reconnaissance du paysage

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Le vignoble constitue un des paysages emblématiques alsaciens, ponctué par les silhouettes des villages à mi-pente au cœur des vignes. Itterswiller

Le contraste est fort avec l’organisation des autres villages et leur situation dans le paysage. De Marlenheim à Watwiller, les villages jalonnent de manière régulière le piémont tous les 2 à 3 km. Insérés dans la pente en situation de belvédère, les villages se donnent à voir, dans leur globalité, depuis la plaine d’Alsace en contrebas, formant une ponctuation urbanisée discontinue à mi-pente du piémont. Leur forme dense, compacte et presque intime tranche avec l’étendue homogène des parcelles de vignes. En haut, la forêt jusqu’aux crêtes forme le fond de scène de cette représentation, dont la très forte valeur culturelle participe de la reconnaissance des paysages du vignoble alsacien. De la silhouette groupée émerge le clocher du village dont la flèche forme ainsi un repère hiérarchique et répété dans les vignes, tout comme les châteaux en ruines établissent des repères au sommet des crêtes vosgiennes.

Un territoire marqué par des infrastructures Nord-Sud

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l’A 35, axe de déplacement qui ouvre sur le paysage du piémont. Rouffach

L’armature urbaine du Piémont Viticole est parcourue par un maillage dense de de chemins et de routes dont les infrastructures structurantes suivent globalement une orientation Nord - Sud. Ces infrastructures, relativement nombreuses font du Piémont une unité particulièrement visible et mise en scène.
Ainsi, l’A 35 longe sur toute sa longueur la limite Est du Piémont, doublée par endroit d’une voie rapide permettant la desserte des villages. De même, la voie ferrée passe en limite de la plaine et du Piémont entre Molsheim et Mulhouse. Ces infrastructures agissent comme autant d’axes linéaires de découverte rapide de ce territoire. On peut également citer la route des vins qui s’impose comme l’itinéraire touristique majeur du Piémont et qui, traversant nombre de villages, permet la découverte des grandes composantes paysagères du vignoble alsacien.

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Piémont Viticole bloc-diagramme unité
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Piemont Viticole carte unité légendée
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Piemont Viticole carte unité légendée 2


SOUS-UNITE : LES COLLINES DE MOLSHEIM

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sous_unite_Piemont_viticole

Un paysage intérieur : une échelle plus intimiste

Entre Marlenheim et Obernai, un relief collinaire rompt l’orientation homogène des pentes du Piémont viticole, la vallée de la Bruche participant à cette discontinuité par son ouverture dans le relief. Le contact avec la Plaine disparaît en partie. Les grands horizons se raréfient au profit de vues plus limitées, mais conservent une certaine étendue. Les pentes et les crêtes boisées en covisibilité donnent aux lieux un caractère plus intimiste, tourné sur lui-même. L’espace apparaît comme une ample enclave limitée à l’intérieur de la forêt vosgienne. Westhoffen apparaît ainsi comme au fond d’un cirque, les pentes l’entourant en constituant l’écrin.

Un paysage graphique, imbriqué et diversifié

Comparé au reste du Piémont, la place de la vigne diminue au profit d’une polyculture laissant une bonne place aux vergers, sous l’influence du Korchesberg tout proche. Les parcelles forment donc un patchwork nettement plus riche que dans le reste du Piémont Viticole. Leur visibilité est aussi nettement plus variée car dans une même vue de nombreuses orientations de pentes sont perceptibles. La variété des lignes plantées de fruitiers et de vignes, des parcelles de cultures ou de prairies forment un ensemble imbriqué très attrayant et diversifié. Ces cultures s’étendent également en de nombreux points jusqu’aux crêtes des collines. Les vergers plus particulièrement avec les longs alignements, tel des peignes, animent fortement le paysage.

SITE PARTICULIER : La Colline du Bollenberg

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Un contraste atypique dans le Piémont

Depuis la Plaine cette étendue sans vigne intrigue. Les coteaux alentours en sont pourtant couverts de rang bien ordonnés. Les landes du Bollenberg offrent une toute autre ambiance, plus dénudée, sèche et « sauvage », et aux accents méditerranéens. Les limites avec la vigne sont nettes, quelques parcelles de landes s’y insinuent aussi, créant une mosaïque contrastée.

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Paysage ouvert de landes au sommet du Bollenberg

Un lieu en belvédère et un paysage intimiste

Cette étendue de landes prend place sur un relief qui offre des vues tant sur la Plaine que sur les vignobles à l’ouest avant les Vosges. Cette situation donne à voir ainsi le vignoble de Westhalten ou de Orschwiller, plus accidenté que le reste du Piémont. Les vues sont dominantes, mais en même temps très proches des éléments perçus. La singularité de ces landes au milieu des vignes est ainsi liée à son caractère intimiste, donnant l’impression d’un petit monde à part.

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Côté Vosges, des vues sur un paysage de vignoble plus intime

Un milieu naturel empreint de croyances

Séparée des Vosges par la faille vosgienne, de la plaine et des terrasses par la faille rhénane, la colline du Bollenberg est constituée de roches argilocalcaires, bénéficiant d’un ensoleillement important. A l’époque celtique le Bollenberg était déjà un lieu de culte solaire. Il est aussi identifié auparavant comme un lieu de rencontre des sorcières. La chapelle Sainte-Croix, destination de visites, est appelée « chapelle des Sorcières ».

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Côté plaine, des vues largement ouvertes

SITE PARTICULIER : Le Château du Haut-Kœnigsbourg

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Un point de mire emblématique incontournable

Depuis la Plaine, ce château fort de montagne, se dresse sur les premiers hauts reliefs des Vosges. Il forme avec les villages à ses pieds et la vigne une illustration très forte et complète de ce paysage étagé emblématique. Sa silhouette et sa position contraste pourtant avec tout le reste : il trône majestueusement. Sa tête parfois dans les nuages lui confère à ce moment-là un coté plus mystérieux.

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La silhouette du château, point d’appel incitant à la montée et à la découverte

Un belvédère important sur la Plaine d’Alsace et le Piémont

Rejoindre le château fait prendre conscience de sa situation, le parcours avec un fort dénivelé, pénètre dans la forêt en quittant les vignes. La route ne révèle que peu de percées, la surprise arrivera plus tard. Une fois arrivé à la forteresse de nombreuses vues très larges et très lointaines en belvédère captivent l’attention. Cette Plaine si étendue et le Piémont Viticole s’offre soudainement d’un seul morceau. Ces vues mettent en exergue l’organisation du paysage, pouvant aller jusqu’au relief de la Forêt Noire par temps dégagé.

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Points de vue sur la ligne bleue des Vosges

Le Haut-Kœnigsbourg, un témoin historique remarquable

Dressé à plus de 700 mètres d’altitude sur un éperon rocheux dans la commune d’Orschwiller, le château offre un panorama grandiose sur la plaine d’Alsace, les vallées et les ballons des Vosges, la Forêt-Noire, et par temps clair, les Alpes... Cette situation sur un promontoire rocheux en fait un observatoire idéal des principales routes de la région, et un point de repli stratégique. Edifié au XIIe siècle, le château est pendant des siècles le témoin de conflits européens et de rivalités entre seigneurs, rois et empereurs. Le nom actuel du château, Haut-Kœnigsbourg, est l’adaptation du nom allemand Hohkönigsburg qui se traduit par « haut-château du roi ».

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Le Piémont et la Plaine se découvrent largement depuis le haut lieu

Assiégé, pillé puis incendié en 1633, le château fort est abandonné pendant deux siècles. Ses ruines sont classées monument historique en 1862. L’empereur allemand Guillaume II opte pour une restauration complète du château fort. Son rôle devient alors très symbolique. En 1919, lors du Traité de Versailles, le Haut-Koenigsbourg devient propriété de l’Etat français et obtient le statut de Palais national. Il sera classé Monument historique en 1993.


LES PAYSAGES URBAINS DU PIEMONT VITICOLE

Au débouché des vallées, des villages-bourg qui concentrent la pression urbaine

La plupart des agglomérations du Piémont viticole se situent à l’articulation des principales vallées vosgiennes et de la plaine d’Alsace sur les premiers versants du Piémont. Bénéficiant d’une situation géographique singulière du fait du débouché de la vallée et de l’ouverture du relief, les villages ont connu un développement urbain relativement important à partir de l’ère industrielle. De nombreuses industries (textile, papeterie,…) se sont alors installées dès le XIXe siècle, dans le fond de vallée, à proximité de la rivière et des voies de communication (voies ferrée, voies rapides).

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Au pied des vignes, le noyau historique de Turckheim se devine par la densité du bâti et la compacité du tissu. Au-delà, on devine les installations industrielles le long de la Fecht et les extensions résidentielles au loin.
C’est au débouché de la vallée de Munster que s’installe le premier noyau urbain, à Turckheim. Le village de forme compacte s’inscrit dans le fond de la vallée entre les deux versants de la vallée, sur un replat. La forte pression urbaine, due notamment à la proximité de l’agglomération de Colmar s’exerce aux dépends d’un espace rural de plus en plus morcelé. Seule la vigne résiste à peu près sur les versants les mieux exposés.
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L’eau est présente dans la ville, le long des équipements scolaires et sportifs et des établissements industriels. Turckheim
Ici, à Turckcheim, la Fecht est un élément linéaire du paysage qui traverse l’agglomération. L’eau est à la fois un vecteur de développement pour l’industrie, mais également à partir du XIXe siècle un élément participant à la composition des premières extensions urbaines. En bordure du centre historique, les quais de la ville sont bordés par de nombreux équipements et des espaces publics plantés.
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La porte de Turenne marque la limite du village fortifié de Turckheim.
En position stratégique de verrou à l’entrée des vallées, il subsiste de ces villages-bourgs un noyau historique relativement compact. Il s’agissait souvent d’un centre fortifié, qu’un fossé communal venait compléter. Ici, à Turckheim, les portes témoignent encore de cette structuration de l’espace urbain.
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En cœur de village à Turckheim, la sinuosité des rues ainsi que le resserrement du bâti contribue à renforcer l’image intime du noyau historique.
Ici, à Turckheim, le centre fortifié est caractéristique des villages du Piémont : une forte densité du bâti le long d’un réseau de petites rues qui s’ouvrent sur la place du village, espace public central autour duquel se concentre l’église, la mairie, et la fontaine. L’esprit intime des rues est marqué par la continuité du bâti et les façades à l’alignement en limite de la rue, voir en léger surplomb.
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Route de Wettolsheim, en entrée Sud de la ville de Turckheim, le tissu pavillonnaire compose la limite urbaine avec les vignes.
La proximité de grandes agglomérations tend à accentuer la pression urbaine dans ces situations géographiques de débouché de vallée, formant des conurbations urbaines. De Turckheim à Colmar, l’urbanisation est aujourd’hui continue le long de la Fecht et des infrastructures routières et ferrées. Les entrées de ville se définissent par la juxtaposition de secteurs résidentiels et de zones d’activités qui s’entrecoupent avec le vignoble.
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Une organisation urbaine au débouché de la vallée de Munster. Un noyau historique fortement marqué par sa forme urbaine compacte, une forte pression urbaine et industrielle qui a fortement transformé l’environnement paysager rural et viticole. Turckheim (fond IGN Geoportail)

Les villages fortifiés du Piémont

Les villages du Piémont sont autant de repères visuels depuis les routes en bordure de la plaine d’Alsace. Ils apparaissent comme une succession d’implantations urbaines accrochées à mi-pente. Répondant aux impératifs d’économie des terres et aux contraintes de la pente, les villages du Piémont présentent une structure urbaine très dense, de forme compacte ou bien linéaire, groupée le long de la rue principale.

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Le village de Dambach-la-Ville se découvre par les vignes qui l’entourent. Les dernières habitations sont au contact direct des vignes.
Ces villages s’inscrivent au cœur d’un terroir viticole à forte valeur agricole. La vigne est partout présente autour des villages et les chemins agricoles dans les vignes sont autant de point de vue pour profiter du paysage urbain. Ici, à Dambach-la-Ville, le clocher de l’église émerge de l’étendue des toitures rouges. La compacité du bâti est remarquable avec une quasi-absence de jardins en cœur de village.
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L’accès au village de Dambach-la-Ville s’effectue en franchissant des portes, vestiges des anciennes fortifications. La récurrence des systèmes fortifiés est une caractéristique des paysages urbains du Piémont.
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Depuis la rue des Potiers à Dambach-la-Ville, la succession des façades à l’alignement ainsi que les hauts portails ne permettent pas des perméabilités visuelles vers les cours intérieures.

La forme compacte témoigne de l’existence d’anciennes enceintes fortifiées. Les portes et les anciens murs hauts sont remarquables dans nombres de villages du Piémont qui attestent d’un passé trouble. A l’intérieur, le village se compose en un réseau de rues formant des îlots densément construits.

Les constructions s’installent le long des rues du village, à l’alignement. Ici, à Dambach-la-Ville, les rues sont cadrées par des bâtiments offrant successivement pignon sur rue et corps de ferme à l’alignement avec portail permettant le passage. Les larges débords de toiture sur l’espace public sont fréquents et constituent un espace protégé en pied de façade.
La ferme sur cour constitue une forme urbaine caractéristique des villages du Piémont. La cour est alors fermée sur la rue par un portail haut ou bien par le corps de bâtiment assurant le passage vers la cour. Sur des parcelles étroites et profondes, les bâtiments enserrent la cour de l’exploitation.

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Cas du village Dambach-la-Ville. Ancien village fortifié, il nous donne à voir sa forme urbaine historique compacte tandis que les importantes extensions urbaines brouillent la relation évidente qui existait entre le village et l’espace cultivé. (fond IGN Geoportail)

Les villages « linéaires » du Piémont

Parmi les villages du Piémont, il en est de nombreux qui possèdent une structure urbaine linéaire, marqués par leur développement de part et d’autre d’un axe principal. Ils s’implantent alors dans la pente, la rue principale parallèle aux courbes de niveau, formant belvédère sur le paysage viticole en contre-bas. La dynamique urbaine s’exerce également dans ces villages depuis la seconde moitié du XXe siècle, et les extensions urbaines participent au morcellement des espaces agricoles autour du noyau villageois.

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Le village de Gueberschwihr se découvre comme blotti dans son écrin de vignes. La silhouette du village se détache par le contraste des couleurs.
La route longeant le relief du Piémont assure la découverte des villages à travers l’environnement des vignes. La forêt constitue l’arrière fond du paysage urbain.
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La faible largeur des rues, associée au rythme des façades créent des ambiances discrètes et relativement fermées.
Inscrite sur la pente et longeant le relief, la route du piémont devient rue de village et se trouve bordée d’une double rangée d’habitations offrant sur rue soit un pignon soit une longue façade.
Ici, à Gueberschwihr, la forte densité bâtie est due aux contraintes du relief et aux parcelles en lanières, étagées qui organisent le rythme des façades.
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La place du village de Gueberschwihr compose dans la pente l’articulation entre les rues principales et les principaux équipements du village.
La rue principale s’est vue doublée d’une rue haute parallèle, permettant un développement successif du village dans la pente. A l’intersection de ces deux rues principales, la place du village apparaît comme un élément majeur de la structure urbaine. Plantée, ponctuée par la fontaine, la place est bordée par l’église et la mairie, et les principaux commerces.
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Cas du village de Gueberschwihr. Le village s’oriente en suivant la pente du Piémont. Les vignes se trouvent au contact des dernières habitations. Les extensions pavillonnaires linéaires le long des axes altèrent la lisibilité du noyau urbain. (fond IGN Geoportail)

Un territoire agricole unique qui contraint les formes urbaines

Les villages du Piémont viticole sont construits autour de la culture de la vigne. La contrainte de la pente, ajoutée à la préservation des vignes nous donne à voir du patrimoine bâti qui se caractérise par son fort groupement et son extrême densité.

Ainsi, la ferme vigneronne est une constante de l’organisation bâtie, avec cependant de nombreuses variantes suivant la proportion de la parcelle et la taille de l’exploitation viticole. Les bâtiments sont donc jointifs, sur plusieurs niveaux et cet ordre serré ne laisse place qu’à des cours étroites, fermées de la rue par un portail haut ou un corps de passage.

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Des bâtiments aux façades richement décorées. Blienschwiller
La ferme vigneronne s’installe en bordure de la rue, avec la partie habitation ouverte sur la rue, soit par le pignon du volume principal soit par la longue façade qui se développe parallèlement à la rue. L’habitation se développe sur 2 ou trois niveaux, avec un sous-bassement en pierre qui accueille la cave semi-enterrée et la partie habitation reportée au 1er étage de la construction en structure bois à colombage. La façade sur rue est souvent richement décorée. L’accès à la cour intérieure se fait alors soit par un portail haut entre deux volumes ou bien par un passage sous le volume principal.
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L’espace de la cour délimité par les bâtiments d’exploitation. Itterswiller
Les bâtiments se développent dans la profondeur de la parcelle, de manière contiguë, délimitant avec la construction voisine l’espace de la cour intérieure. Se succèdent dans la longueur la partie habitation, puis le bâtiment d’exploitation. Le corps de passage est alors libre de circulation au niveau de la rue servant de remise et distribuant les différents volumes et la cour. Il n’est pas rare que la cour intérieure débouche à l’arrière de la parcelle sur une ruelle donnant directement accès aux parcelles de vignes.
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La ferme vigneronne – Une typologie bâtie qui organise l’espace de la rue. Analyse d’une logique d’implantation.


LES ELEMENTS DU PAYSAGE

Les éléments liés à l’eau et à la roche
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La rivière soulignée par une mince ripisylve. Orschwiller
La rivière
Débouchant des Vosges, perpendiculairement au relief, elles sont de tailles variables, ouvrant plus ou moins largement des ouvertures dans le Piémont. Le débouché des plus importantes a vu une forte urbanisation coloniser leurs abords. Elles ponctuent régulièrement tout le Piémont Viticole. Leur perception et leur accès constituent une des charmes de cette unité paysagère, entre ambiance montagnarde ou plus agricole.
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La ripisylve du Dachsbach, depuis le Mont St-Odile. Ottrott
La ripisylve
Cette ligne d’arbre signale le passage des cours d’eau, apportant un repère et une diversité à travers le Piémont viticole. Elle rend souvent le fond de vallon plus touffu et intime.
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Le cours d’eau dans le bourg. Scherwiller
Le cours d’eau dans le bourg
L’implantation et l’organisation des villages du Piémont Viticole se sont en grande partie effectués en raison de la présence de l’eau. De nombreux bourgs et villages ont ainsi un cours d’eau qui les traverse, participant à l’animation et à la qualité de l’espace public.
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La fontaine et le lavoir. Hunawihr
La fontaine, le lavoir
Petit patrimoine des villages, leur fonction initiale n’a cependant pas toujours perduré. Les fontaines animent encore les places des villages ou bien l’entrée des fermes viticoles. C’est une occasion de percevoir l’eau au sein d’un paysage urbain très minéral.
Les éléments liés à l’agriculture
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La ligne de fruitier, le verger. Westhoffen
La ligne de fruitier, le verger
Surtout présent dans la partie Nord du Piémont Viticole, les vergers sont comme la vigne rigoureusement ordonnés. De par leur taille les arbres des vergers impriment un autre graphisme, qui mêlé aux parcelles de vignes, crée un paysage remarquable. De petits vergers se retrouvent sur l’ensemble du Piémont viticole, intercalés avec des parcelles de vignes ou en bordure des villages. Ils apportent par petite touche une certaine diversité appréciable dans le paysage.
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La petite parcelle en lanière. Westhoffen
La petite parcelle en lanière
Les parcelles sont encore par endroit subdivisées en longues parcelles de cultures différentes, dont la diversité amène un effet graphique, renforcé par le relief.
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Le pré de fond de vallon. Balbronn
Le Pré
Il crée, ponctuellement sur la bordure est de l’unité, une transitions avec les grandes cultures au pied du relief du Piémont et dans les fonds de vallée. Dans la sous-unité des collines de Molsheim, sa présence est plus affirmée, participant à la diversité des vues en s’intercalant entre les vignes et les vergers.
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La vigne. Niedermorschwihr
La vigne
Elément phare et emblématique de cette unité dont la vigne constitue l’activité agricole principale. Le graphisme des rangées de vignes et des parcelles module l’étendue du vignoble et souligne la micro topographie.
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Les terrasses. Gueberschwihr
Les terrasses, le muret, le talus
La maitrise de pentes pour y implanter la vigne révèle tout un savoir-faire pour la construction des murets et des terrasses, escaliers et talus. Ces soutènements accompagnent les chemins et les routes et ainsi la découverte du vignoble.
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Lande et pelouse sèche. Orschwihr
Lande et pelouse sèche
Sa présence surprend et questionne de prime abord dans un paysage fortement anthropisé. Le contraste est fort avec la rigueur des vignes. Elles offrent un espace ouvert à vocation naturaliste reconnue, lieu de visite et de détente.
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L’arbre isolé. Rouffach
L’arbre isolé
Il se retrouve de place en place dans le vignoble, à la croisée d’une route ou d’un chemin. Il joue un rôle de point de mire ou de repère en ponctuant d’une présence différente les parcelles ordonnées de vignes.
Les éléments liés à la forêt
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La lisière au-dessus des vignes. Orschwihr
La lisière
Les lisières ont une présence importante dans le paysage du Piémont Viticole de par l’omniprésence des reliefs boisés qui imposent une lisière sombre au-dessus des vignes.
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Le versant boisé. Husseren-les-Châteaux
Le versant boisé
Les versants forestiers ont une forte présence dans le paysage du Piémont Viticole en couronnant tous les reliefs au-dessus des vignes. Leur perception, mise en scène par le relief, revient donc régulièrement avec un fort impact visuel.
Les éléments liés à la route
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La route des vins. Dambach-la-Ville
La route des vins
Parcours emblématique de l’Alsace, elle offre sur plus de 80 kilomètres une traversée nord/sud de l’immense vignoble. C’est une route très fréquentée donnant accès aux nombreux villages regroupant les sièges d’exploitations vigneronnes.
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La route et le chemin de coteau. Dambach-la-Ville
La route et le chemin de coteau
Ces voies constituent des vecteurs privilégiés, à l’écart des axes fréquentés, pour parcourir et découvrir le vignoble et ses villages, souvent à une autre vitesse.
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Belvédère depuis le Mont St-Odile. Ottrott
Le belvédère
Les contreforts vosgiens et les pentes du vignoble offrent des vues amples et dominantes sur le Piémont Viticole et la Plaine d’Alsace. Certaines positions sont particulièrement remarquables comme le Mont Saint Odile et le château du Haut-Koenigsbourg.
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L’alignement d’arbres. Eguisheim
L’alignement d’arbres
Il accompagne, souvent ponctuellement, les itinéraires routiers. Constitué de fruitiers ou de platanes, il cadre la route et la signale de loin. Il participe à la qualité des vues et crée une transition avec l’espace alentour.
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Le calvaire. Dambach-la-Ville
Le calvaire
Souvent réduit à sa plus simple expression, c’est un petit patrimoine qui jalonne les routes et les chemins. Parfois accompagné d’un ou plusieurs arbres, il apporte une diversité au sein du vignoble.
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Le banc-reposoir. Nothalten
Le banc-reposoir
Petit édifice en grès, installé pendant la période napoléonienne, le banc reposoir, permettait aux paysans de se reposer en chemin et de soutenir leur charge. Il ponctue les bords de route dans le vignoble.
Les éléments liés au bâti
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Le village en surplomb. Gueberschwihr
Le village en surplomb
Certains villages offrent des situations en surplomb sur une crête ou à mi- pente. Leurs silhouettes et leurs périphéries, dominées par le clocher, sont bien visibles de loin. Ils ont un rôle de repère et de signal dans le paysage.
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La place du bourg. Bergheim
La place du bourg
De nombreux villages du Piémont viticole possèdent une place autour de laquelle se positionnent des bâtiments majeurs ; église, mairie. En cela le piémont viticole se distingue du reste de l’Alsace ou les places restent rares à l’exception des villes.
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Les remparts et fortifications. Bergheim
Les remparts et fortifications
De nombreux bourgs et villages du Piémont Viticole présentent encore un caractère fortifié autour de leur centre ancien avec des tours-porte, des remparts et parfois des fossés. Ces éléments architecturaux leur confèrent une forte identité et attractivité.
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La chapelle. Orschwihr
La chapelle
Petit édifice isolé, elle ponctue l’étendue du Piémont (Thann, Le Bollenberg). C’est un but de promenade à travers le vignoble, souvent utilisé comme témoin de l’histoire.
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Le clocher. Pfaffenheim
Le clocher
Elément important de la composition urbaine des villages, leurs flèches se répondent de place en place à travers le vignoble, en ponctuant les horizons.
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Le château fort. Equisheim
Le château fort
Le château fort constitue le point culminant du Piémont. Sa présence ponctue les crêtes, dominant de sa présence un vaste territoire et offrant depuis sa position d’étonnants belvédères sur la Plaine et le vignoble.
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Le lotissement. Turckheim
Le lotissement
Le développement des villages a entrainé la construction de lotissements en périphérie. En fin et place des vergers, les lotissements offrent une toute autre ambiance urbaine, par la trame parcellaire, l’implantions des constructions, les volumes bâtis, les matériaux… par rapport au centre tout proche.
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Le bâtiment d’activité. Dambach-la-Ville
Les bâtiments d’activités
Souvent liés aux passages des axes routiers majeurs en marge du Piémont ou au débouché des vallées, leur implantation et leur tailles sont très diverses, imprimant une nouvelle image dans ou à proximité du vignoble.