Contenu

Repères géographiques des Vosges Moyennes

Relief et eau

JPEG - 1.5 Mo
Vosges Moyennes carte relief et eau
JPEG - 629.3 ko
Vosges Moyennes bloc relief et eau
JPEG - 231.7 ko

Les formes du relief sont variées : vallées étroites (l’Andlau,l’Ehn) vallées ample encaissée (la Bruche) ou plus ouverte (val de Villé) , sommets formant une grande côte (versant nord de la vallée de la Bruche (Donon-Schneeberg) par exemple) et dont se détachent, en avant, des monts isolés par l’érosion et qui forment des repères dans le paysage. Ceux-ci affectent la forme de trapèzes (Climont, Ungersberg) ou de cônes (Voyemont, Haut-Koenigsbourg). Au sommet, ces massifs forment de grandes tables (Forêt de Rambervillers, Ormont, Kemberg, Forêt de Guirbaden, Mont Saint-Odile, Maennelstein etc,..), plus rarement des cônes (Heidenkopf). Le Champ du Feu constitue un vaste dôme aplati qui descend en pente douce vers les rebords. Autour de Villé, les grès tendres de la fin du primaire ont été évidés en un bassin déprimé.

JPEG - 697.5 ko
La silhouette aisément reconnaisable du Climont domine le bassin du Val de Villé. Scherwiller

Les altitudes sont en moyenne comprises entre 600 et 900 m, les points culminants atteignant les 1000m : Champ du Feu 1099 m, Champ du Messin 1031 m, Ormont et Ungersberg 901 m.

Des vallées assez nombreuses dissèquent cette partie de la montagne vosgienne : Bruche, Giessen et basse Lièpvrette, Andlau, Kirneck, Ehn. Dans son cours montagnard (du flanc du Climont, à 660 m, jusqu’à Mutzig, à l’altitude de 190 m), la Bruche reçoit une trentaine d’affluents, tant en rive gauche qu’en rive droite. Certains sont très longs, comme le Magel (30 km avec ses propres affluents). Ils lui assurent durant l’été un apport régulier d’eau fraîche.
Les vallées encaissées du réseau d’affluents (Framont, Chirgoutte, Rothaine, Climontaine, etc.) structurent fortement l’amont du bassin versant de la Bruche. De Saulxures à Schirmeck, la rivière a un cours assez encaissé, puis un ample fond (1 à 1,3 km) de Schirmeck à l’aval d’Urmatt. Le régime de cette rivière est torrentiel. Elle subit de fortes variations dues aux pluies mais aussi à la neige du massif vosgien, et ses crues sont parfois violentes.
Le fond de vallée humide, soumis autrefois au débordement de la Bruche, a exigé pour son exploitation des drains et rigoles.

JPEG - 969.5 ko
Dans son cours montagnard (du flanc du Climont, à 660 m, jusqu’à Mutzig, à l’altitude de 190 m), la Bruche reçoit une trentaine d’affluents, tant en rive gauche qu’en rive droite. Lutzenhouse

La roche et le sol

JPEG - 1.5 Mo
Vosges Moyennes carte roches et sols. source ARRA
JPEG - 640 ko
Vosges Moyennes bloc-diagramme roches et sols
JPEG - 288.6 ko

Des reliefs jeunes dans une roche ancienne
Les Vosges moyennes forment une montagne de reliefs jeunes, mouvementé, sculptés dans une roche ancienne. Une reprise d’érosion a mis à nu le socle d’une montagne ancienne qui avait elle-même été rabotée en une pénéplaine à la fin de l’ère primaire.
Une épaisse mer de sable de 300m d’épaisseur recouvre d’abord cette table au début de l’ère secondaire, au Trias, puis se compacte en un manteau de grès. Ce manteau sera décapé en grande partie à l’ère tertiaire sur un bonne part de l’entité. Il subsiste en écharpe côté lorrain, mais aussi comme une barre en pointillé qui sépare les vallées centrales de la plaine. Cette barre a été préservée par le décrochement de la faille vosgienne, coiffée d’une table de 20 m d’épaisseur de ce béton grossier naturel de couleur rose bien connu au mont Ste Odile : le conglomérat. Cette table supporte également une ligne ininterrompue de fortifications médiévales surveillant la plaine. Le Mont Ste Odile marque la limite sud de cette barrière de grès que la Bruche franchit laborieusement à travers un défilé. C’est aussi dans cette barrière de grès providentielle au contact de la plaine que Vauban ira chercher le grès de ses fortifications. Il tracera le canal de la Bruche pour les acheminer depuis les carrières de Soultz-les-Bains jusqu’à Strasbourg.

Une dominante de sols pauvres
Les sols stériles sont sur les grès et sur les granites acides de l’ère primaire.
Les reliefs abrupts du grès portent des sols pauvres (60) à podzoliques (62), couverts d’une forêt maigre de pins qui offre en revanche quelques belles crêtes dégagées par intermittence, entre forêt clairsemée et chaumes. Les sous-bois y sont lumineux et assez dégagés, sur un tapis rampant de callune, de myrtilles et dans les poches plus fraîches, de fougère mâle qui ne dépasse pas notre hauteur de taille.
Sous le grès, la roche résulte d’une cuisson très ancienne des vases d’une mer initiale, datant de l’ère primaire. Sa mise à nu révèle de gros contrastes dans la « cuisson » de cette croûte terrestre.
Plusieurs bulles de granite de 4 à 10 km de diamètre -des plutons- ont subi une cuisson complète, et forment aujourd’hui les sommets qui ont résisté à l’érosion. Les plutons pauvres en fer sont issus d’une bulle de magma acide. Ils forment aujourd’hui des montagnes semi désertes, au sol acide et souvent podzolique (64) où seuls des pins et quelques hêtres arrivent à s’implanter : c’est le cas du granite du Valtin, de Dambach, et de tout le massif granitique du champ du feu, qui comporte le beau granite rose du Struthof, par ailleurs tristement célèbre. Cette stérilité explique que les hauteurs de ces montagnes restent de vastes forêts domaniales tandis que leur versants, à l’approche des villages de la vallée, sont généralement des forêts communales. Les tempêtes récentes ont ouvert de larges belvédères en mettant à bas la forêt sur certaines de ces crêtes.

Une fertilité localement correcte
La fertilité vient de la richesse initiale de certains magmas granitiques, de roches « mal cuites » comme le gneiss, ou de sables et argiles très anciens qui ont échappé au métamorphisme et où les rivières ont tracé leur sillon, les remettant à nu dans leur vallée basse : Villé, Urmatt. A l’approche de la Lorraine, les grès à Volzia, plus récents, ont une fertilité améliorée par la présence de bancs d’argiles et de quelques débris coquilliers.
Certains plutons de granite sont riches en fer, et fournissent des sols bruns relativement fertiles (63), parfois même alcalins, où la forêt initiale était un mélange de sapin (abies alba), hêtre, épicéa. Leurs pentes ont été privatisées et mises en culture au 19e s et sont reboisées en épicéa et en pin, ce qui tend à favoriser l’acidification des sols et à terme, leur podzolisation irréversible.
Entre ces blocs, des veines de sédiment peu ou pas « cuits » ont fourni le passage aux rivières qui ont tranché leurs vallées abruptes dans le gneiss -d’anciens sables et argiles « mi cuits »-, dans les cornéennes « à peine saisies » de schiste, mais aussi dans des sédiments restés quasi intacts depuis l’ère primaire. Certains de ces sédiments offrent des sols de fertilité correcte comme le schiste de Steige et surtout les schistes et grauwackes de Villé (672) qui tracent une dorsale de versants pentus d’Urbeis jusqu’à Andlau. Ces pentes aux sols bruns acides (63) ont été laborieusement aménagées au 19e de pâturages et de champs de pomme de terre en terrasse, et sont souvent retournées à la forêt depuis ; les épicéas y dominent désormais. Ces sédiments sont par endroits plus stériles, comme le grauwacke des pentes encadrant la vallée de la Bruche à Schirmeck, et restent dans ce cas vouées à une forêt souvent communale.
Dans ce relief bosselé, le petit parcellaire est celui des ouvriers paysans tandis que l’eau est systématiquement domestiquée au 19e s.
Plusieurs poches de sédiments plus tendres offrent des vallées élargies, aux sols fertiles (63) et aujourd’hui encore agricoles. Leurs sables et argiles sont les plus anciens de la série, préservés du métamorphisme. Ils datent souvent du permien (Autunien, Saxonien), et jusqu’au cambrien à l’approche de la faille vosgienne, là où le décapage a été maximal : Urmatt, Villé.

Les filons du gneiss et des cornéennes
Les géologues prospecteurs, depuis le 19e s, s’intéressent à ces roches à la périphérie des masses de granite : c’est ici que se trouvent les filons métallifères, là où un magma liquide concentré en métaux s’est glissé dans une faille apparue lors du refroidissement. Ces filons habituellement enfouis à des kilomètres sous terre sont devenus ici accessibles à l’exploitation minière suite au rehaussement tardif. Des galeries au flanc des vallées accèdent à des minerais d’argent et d’autres métaux.

Agriculture

JPEG - 1.7 Mo
Vosges Moyennes carte agriculture
JPEG - 922.7 ko
Vosges Moyennes bloc agriculture
JPEG - 273.4 ko

La SAU représente 10 % du territoire dans la vallée de la Bruche, 20 % dans le val de Villé. Pour l’essentiel, il s’agit de surface fourragère en herbe. En raison de l’altitude, le maïs est rare et les prairies sont la source essentielle de nourriture pour les bovins. L’élevage est ici l’activité agricole dominante. Bovins et surtout vaches laitières sont fréquents dans le paysage, notamment dans le cœur du massif. On retrouve dans ce secteur une petite part de l’effectif de la race vosgienne même si cela ne représente qu’une faible part des vaches présentes. La taille des troupeaux, petite dans le massif, est compensée par une vente directe de produits laitiers.
Quelques élevages ovins destinés à la production de viande complètent le cheptel des Vosges moyennes.
Dans le Val de Villé, où les pentes sont plus faibles, les versants exposés au sud, mieux ensoleillés, portent encore vergers et vignes ainsi que quelques champs.

JPEG - 733.7 ko
Dans le Val de Villé, où les pentes sont plus faibles, les versants exposés au sud, mieux ensoleillés, portent encore vergers et vignes ainsi que quelques champs. Vue depuis Scherwiller

Forêt

JPEG - 1.7 Mo
Vosges Moyennes carte forêt
JPEG - 1.3 Mo
Vosges Moyennes bloc arbre
JPEG - 342.4 ko

Dans les Vosges Moyennes, la couverture forestière atteint 84% du territoire recouvrant presque entièrement les reliefs montagneux. La forêt est très majoritairement une forêt publique, soit domaniale (forêts d’Engenthal, du Donon, de Lutzelhouse, de Haslach, de la Vancelle), soit communale (forêts de Westhoffen, de Wisches, de Rosheim, de Bischoffsheim, d’Obernai-Bernardswiller…). La végétation spontanée du massif gréseux du Donon est la hêtraie-sapinière, forêt climacique du massif montagnard vosgien. Le sapin y a cependant été favorisé par l’homme sur des sols acides. On rencontre donc dans ce secteur des forets assez peu diversifiées où le hêtre est absent. 0n peut y rencontrer le chêne sessile sur les pentes basses bien exposées en versant sud et certaines stations écologiques seraient propices à la hêtraie-charmaie notamment en bas de versant. La hêtraie-sapinière s’accommode également bien des sols bruns acides du massif cristallin du Champ du Feu. Dans les vallons, la présence de l’érable peut traduire l’existence de sols moins acides engendrés par des apports colluviaux. Dans les fonds de vallée, la forêt est principalement constituée de résineux, avec une répartition forestière où le sapin (50%) et l’épicéa (20%) dominent malgré la présence de hêtre (20%) et d’essences diverses (10%).

JPEG - 1 Mo
Dans les Vosges Moyennes, la couverture forestière atteint 84% du territoire recouvrant presque entièrement les reliefs montagneux. Vallée du Giessen depuis Ranrupt

Urbanisme

JPEG - 1.7 Mo
Vosges Moyennes carte urbanisation
JPEG - 730 ko
Vosges Moyennes bloc urbanisation
JPEG - 274 ko

Dans ce paysage montagneux, les vallées ont concentré les voies de communication et l’habitat. La vallée de la Bruche possède ainsi plusieurs bourgs de plus de 1000 habitants ainsi que le pôle urbain principal des Vosges Moyennes avec la conurbation Shirmeck/La Broque/Rotheau qui représente 7000 habitants. Les Vosges Moyennes sont bordées à l’est, sur le piémont viticole, de bourgs et de villes importants souvent implantés au débouché des vallées vosgiennes.

JPEG - 951.2 ko
Au sein de la vallée de la Bruche, la conurbation Shirmeck/La Broque/Rotheau forme le principal pôle urbain des Vosges Moyennes avec 7000 habitants. Vue depuis Fouday

On peut distinguer plusieurs types d’implantations villageoises : villages de versants dans les hautes vallées (Belmont, Bellfosse…), villages de replat (Plaine, Saulxures), villages de pied de versant dans les vallées larges (Neuve-Eglise, Neubois, Lutzelhouse…), villages de fond de vallée dans des vallées plus étroites ou à des confluences (Rothau, Fouday, Maisongoutte, Villé…).
Des fermes isolées se sont installées sur les hauteurs dans les hautes vallées, au centre de clairières herbagères.

JPEG - 675 ko
Villages de versants dans la haute vallée de la Bruche : Waldersbach, Belfosse et Belmont vus depuis Fouday