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Portrait de la Bande Rhénane

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Bande Rhénane. Marckolsheim

LIMITES

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Bande rhénane carte unité

Au nord

L’agglomération de Strasbourg et son urbanisation marquent la fin de la Bande Rhénane.

A l’est

La berge opposée du Rhin et le passage à l’Allemagne constituent la limite administrative de la Bande Rhénane. En arrière-plan, les reliefs du Kaiserstuhl et de la Forêt Noire forment l’horizon.

Au sud

La ville de Bâle, avec son urbanisation de grands ensembles, constitue la limite sud.

A l’ouest

Les limites vers l’ouest sont très variables, les champs de la Plaine arrivant à certains endroits jusqu’à la digue du Rhin. Mais sur une bonne partie du linéaire, c’est la fin du cordon forestier longeant le fleuve qui indique la fin de la bande Rhénane. Au sud-ouest, la terrasse alluviale se raccorde à la plaine actuelle par un talus dont l’altitude relative diminue du Sud vers le Nord.

PORTRAIT SENSIBLE

Un long cordon à l’est de l’Alsace

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La bande rhénane forme un étroit cordon transfrontalier aux ambiances originales dominées par le fleuve canalisé, sa forêt alluviale et une forte présence industrielle. Niffer

La Bande Rhénane s’étend sur un très long linéaire du sud au nord, sens d’écoulement du Rhin. Elle est bordée par la grande Plaine d’Alsace, la Hardt et le Sundgau. Sa limite ouest se perçoit souvent comme une lisière forestière avec l’ouverture des grandes cultures qui en soulignent le contraste. Une route longeant l’unité, et parfois s’y mêlant, renforce la vision d’une continuité forestière. La frontière est située au milieu du Rhin, la Bande Rhénane ne peut être définie séparément de la berge opposée, pour former un ensemble indissociable avec le Rhin. Du côté de l’Allemagne, les reliefs sont plus présents dans le paysage que celui des Vosges, notamment entre Marckolsheim et Neuf-Brisach, puis de Ottmarsheim à Bâle où le relief côté allemand se rapproche du fleuve.

Un paysage organisé longitudinalement

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La forêt alluviale forme un cordon boisé quasiment continu entre la plaine et le fleuve. Schoenau

Cette unité est constituée d’une étroite plaine alluviale agricole, d’une bande forestière, des digues du Grand Canal d’Alsace, du canal lui-même, des longues îles et du « vieux » Rhin accompagné de ses berges plus « naturelles ». Ces différents éléments bien distincts du paysage sont continus et parallèles les uns aux autres. L’épaisseur du cordon de forêt varie. Au nord de Neuf-Brisach, la largeur de la forêt alluviale est plus importante avec localement une transition avec des imbrications de petites parcelles agricoles. Les boisements s’avancent aussi vers la Plaine. Au sud de Neuf-Brisach, en de nombreux points les grandes cultures arrivent très près de la digue du Grand Canal d’Alsace. Coté Allemagne les forêts alluviales, traversées de rivières, forment avec le Rhin non canalisé de grandes étendues. La digue du Grand Canal constitue le point haut au bord de l’eau.

Des échelles contrastées et paradoxales

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Le Rhin, enfoui au cœur d’un écrin végétal qui le masque depuis la plaine, offre depuis ses berges une perspective lumineuse. Eschau

La bande rhénane est une unité de très forts contrastes, qui changent rapidement sur de faibles distances, donnant ainsi une image paradoxale. La forêt alluviale avec ses chenaux secondaires, ses sous-bois touffus et un sol spongieux offre des ambiances très intimes où les vues sont limitées. La découverte se fait dans la proximité au fur et à mesure de déplacements pas toujours aisés. Puis soudainement le paysage s’ouvre sur la digue et le Rhin s’affiche avec force. Les longues perspectives, le vaste miroir de l’eau, la présence des bateaux ou encore les ouvrages hydrauliques montrent la rigueur des travaux colossaux de la maitrise du fleuve. Mais ce paysage imposant reste invisible depuis l’extérieur en venant de la Plaine, masqué par la bande de forêt et la digue qui coupent les regards. C’est donc paradoxalement un lieu en même temps tourné sur lui-même et d’une très vaste échelle, ouvrant de larges perspectives.

Le Rhin emblématique

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Côté vieux Rhin, des ambiances plus naturelles où la forêt alluviale s’exprime pleinement autour de nombreux bras secondaires. Kappel, Allemagne

Sa présence est souveraine, même si curieusement le fleuve n’a pas de rayonnement très visible à plus de quelques centaines de mètres côté français. L’eau est présente sous de nombreuses formes, issues de la maitrise hydraulique (vannes, fossé latéral, ouvrages hydrauliques) ou bien plus librement dans la bande forestière alluviale. Le fleuve voué sur la partie canalisée à la navigation et à la production de courant offre une image industrielle. La force du Rhin est particulièrement mise en scène par les barrages et les turbines hydro-électriques. Ces endroits sont aussi des lieux de passage pour traverser le fleuve accompagné de ponts qui donnent de larges vues. A cela s’ajoute la confluence avec le canal du Rhône au Rhin ou encore la présence du grand plan d’eau de Plobsheim. Le Rhin non canalisé a une tonalité plus naturelle avec ses iles ou ses berges plus douces.

Une ambiance industrielle au contact du Rhin

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Centrales électriques, lignes à haute tension, usines, carrières et aménagements portuaires confèrent aux abords du canal des ambiances industrielles qui contrastent avec celle plus naturelle de sa forêt alluviale. Marckolsheim

Une route ou un chemin de desserte des ouvrages longe le pied de la digue du Rhin, sans donner de vue sur le Grand Canal. Seule la RD 20 entre Rhinau et Marckolsheim permet de percevoir le fleuve. De nombreuses usines et complexes industriels font écho aux barrages hydroélectriques et aux lignes à haute tension. Carrières et plans d’eau jalonnent également l’unité. Elles sont à certains endroits en contact direct avec l’eau renforçant la perception industrielle du canal. L’urbanisation de quelques villages s’est étendue vers les digues, notamment au niveau des points de traversées du Rhin. Mais hormis au sud de l’unité à proximité de Bâle, où les bâtiments sont sur les berges, les constructions n’établissent pas de lien avec le fleuve.

Des villages à l’écart de la digue du Rhin

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Le village de Niffer, les constructions sont implantées en recul de la confluence du canal du Rhône au Rhin et du Grand Canal d’Alsace

Les villages de la Bande Rhénane sont implantés selon un axe Nord-Sud qui longe les bords du Rhin. Ils s’égrènent régulièrement tous les deux à trois kilomètres le long de la route départementale 468 principalement, assurant la limite Ouest de l’unité paysagère. Ces villages n’établissent pas de continuité avec le Rhin et s’inscrivent dans le paysage agricole ouvert qui borde la forêt alluviale rhénane. Relativement préservée, la structure urbaine de ces villages s’organise en situation de carrefour entre la route principale et une voie secondaire perpendiculairement.
Les rares villages qui se développent au bord du Rhin le doivent à une activité portuaire, porteuse de développement industriel, ou à la présence d’un bac permettant la traversée du Rhin. C’est le cas de Rhinau, village dont une partie du territoire se situe de l’autre côté du Rhin et que quotidiennement traversent des habitants sur un bac.

Un développement urbain concentré à proximité des agglomérations

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Au Sud, la proximité de Bâle concentre les flux. Ici, l’aéroport de Bâle Mulhouse est un marqueur du développement urbain de cette partie de la frange rhénane.

Très allongée, la bande rhénane ne compte pas de villes de grande taille. Les villes moyennes se situent en frange Ouest de l’unité, le long de la RD 468 comme Kembs, Neuf-Brisach, Marckolsheim ou bien encore outre-Rhin. Les pôles urbains majeurs sont, quant à eux, les agglomérations de Strasbourg au Nord et Bâle au Sud. La pression urbaine aux portes de ces agglomérations génère un développement urbain marqué, notamment autour de Saint Louis, par d’importantes surfaces résidentielles formant aujourd’hui une large conurbation le long de la frange rhénane.

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Bande Rhénane bloc-diagramme unité
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Bande Rhénane carte unité légendée partie nord
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Bande Rhénane carte unité légendée partie centrale
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Bande Rhénane carte unité légendée partie sud


SOUS-UNITE : Entre Sundgau et Rhin

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sous_unite_Bande_Rhenane

La vallée du Rhin perceptible

Au sud de la Bande Rhénane et contrairement au reste de l’Alsace, le Rhin est entouré de reliefs plus proches qui lui donnent une configuration de large vallée délimitée par deux versants. A l’ouest, le relief des collines du Sundgau offre de larges belvédères sur l’agglomération de Saint-Louis/Bâle. A l’est, coté Allemagne, un coteau bien lisible s’élève à proximité du Rhin. Il offre également des vues vers le Rhin sans toutefois le révéler. Ces deux reliefs de part et d’autre du fleuve sont en covisibilité, et cadrent ainsi le paysage.

Des voies de communications parallèles

Ce couloir de vallée est emprunté par de très nombreuses voies de communication parallèles qui rejoignent l’agglomération Bâloise. Sur à peine cinq kilomètres de large se succèdent ainsi les voies d’eau (Rhin, Canal d’Alsace, Canal de Huningue), la voie ferrée, l’autoroute A35, les routes départementales (RD 66, RD 201). Ces dernières ont servi par endroits de support à une urbanisation linéaire.

Un territoire composite, fortement urbanisé

De forts contrastes apparaissent continuellement dans cette partie sud de la Bande Rhénane. De vastes entités très différentes se côtoient et se succèdent tel l’aéroport international, d’anciennes carrières ou des réserves naturelles. Les logiques de la répartition des espaces agricoles, naturels ou urbanisés ne sont pas très lisibles. Un espace de marais succède à un lotissement, puis à des champs. L’imbrication est importante. Au sud, l’urbanisation de Saint-Louis/Bâle forme une large conurbation qui s’étire le long des routes rejoignant Huningue, Village-Neuf et Hésingue.

Des ensembles naturels évocateurs

La Petite Camargue, les berges du fleuve ou encore la longue ile sur le Rhin forment un contrepoint aux espaces urbanisés. Ces lieux sont fortement liés à la présence de l’eau qu’ils révèlent. Sur un territoire restreint l’eau apparaît sous de nombreuses formes. Le long canal de Huningue offre un fil conducteur intime à la découverte du cœur de la Petite Camargue. Non loin de là le Rhin apporte un autre échelle de perception, mêlant force et ouverture des vues. Ses anciens bras sont aussi encore présents dans la Réserve Naturelle. Des carrières alluviales ayant ouvert des plans d’eau complètent cette diversité formelle de l’eau.

SITE PARTICULIER : Breisach-Am-Rhein

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Un évènement le long du Rhin

Entre Strasbourg et Kembs, au fil d’un long linéaire, depuis les bords du Rhin les vues sont très ouvertes sur le fleuve. Mais les digues et la végétation limitent les perceptions au-delà. Une certaine monotonie s’installe parfois. Seuls les reliefs du Kaiserstuhl s’élèvent côté allemand au niveau de Marckolsheim. Puis, plus au sud émerge tout à coup le bourg de Breisach-am-Rhein sur un éperon. C’est la seule cité aussi près du Rhin qui établit un fort lien visuel avec lui. La majestueuse cathédrale Sain- Stefan-de-Breisach sur la colline du Münsterberg en constitue le point haut. Avec ses fortifications à ses pieds, elle se reflète dans le fleuve.

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La ville haute de Breisach dominant le Rhin. Source : A. Bjerkholt
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Vue sur le Rhin et la rive française depuis Breisach

Un belvédère sur le Rhin

Depuis cet édifice religieux, s’ouvrent de larges belvédères sur le Rhin, la ville en dessous, mais aussi sur les coteaux de vignobles plus à l’est. La plaine d’Alsace en rive droite s’étend à perte de vue, bordée au loin par les reliefs des Vosges qui se dressent.

Une histoire tumultueuse : une place stratégique et symbolique

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Breisach en 1644, une ville fortifiée sur un emplacement stratégique

Le Münsterberg était déjà occupé par les Celtes. Le terme Breisach apparaît du temps des Romains qui y bâtirent déjà un fort. Vers 400, les Alémaniques conquirent le fort roman et Breisach devint au cours des siècles suivants l’une des villes les plus importantes du Rhin Supérieur ayant acquis le droit mercantile, le droit de frapper monnaie et le droit de fortification sous les règnes alternants des évêques de Bâle, des Staufer, des Zähringer et des Habsbourgeois. Au fil des siècles la ville se transforme. La Cathédrale Saint Stefan est construite entre le 13e et 15e siècle. Breisach est conquise en 1638 par la France. Louis XIV la transforma à l’aide de ses constructeurs Vauban et Tarade en forteresse contre l’Empire habsbourgeois. Dans la paix de Rijsswijck de 1697, il fut pourtant obligé de la rendre à l’Empereur. Pour compenser cette perte du « Vieux Breisach », il chargea Vauban de construire sur l’autre rive du Rhin la forteresse en forme d’étoile de « Neuf-Brisach ».
Breisach fut rasée entre 1741 et 1745. Elle reprend vie en 1871. Mais la deuxième guerre mondiale en détruit 85%. En 1950, fort d’un passé mouvementé, Breisach obtient le titre honorifique de « Ville Européenne » en raison de vote de ses habitants pour une Europe unie et libre. (Source : www.breisach.de)

LES PAYSAGES URBAINS DE LA BANDE RHENANE

Des villages à l’écart des anciennes inondations

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Cas du village de Diebolsheim, le long de la RD 468, axe de circulation qui longe la Bande Rhénane. Le village, édifié en bordure de la route principale et limité par le cours d’eau, s’étend au cours des dernières décennies en direction des bords du Rhin, s’affranchissant des spécificités du territoire. (fond IGN Geoportail)

Parcourir la Bande Rhénane du Nord au Sud, c’est faire le choix soit d’emprunter la RD 52 qui longe les activités industrielles et portuaires du canal d’Alsace, soit de traverser nombre de villages le long de la RD 468. Dans un territoire compartimenté où se succèdent cultures, prairies humides et forêts, les villages s’accrochent à la RD et se développent sous la forme de « village-tas » au croisement d’au moins deux voies de circulation.

Les villages s’étirent le long de la route départementale, composant avec un réseau hydrographique dense, d’anciens méandres. Marqueur de l’identité de ces villages, l’eau est une composante du paysage urbain créant des ambiances de limites et de lisières riches au contact des habitations.
Ici, à Diebolsheim, le cours d’eau traverse entre des parcelles privées et marque la limite entre le vieux village et les extensions du 20e siècle.

Les constructions s’implantent le long de la route départementale structurante (ancienne route reliant Bâle à Strasbourg). Le noyau villageois se concentre autour de l’église, tandis que le développement du village organise, par épaisseurs successives, des îlots bordés par les habitations. Ici, à Diebolsheim, la discontinuité du bâti le long des rues organise des vues intéressantes vers le cœur d’îlot privé, par delà les clôtures.

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Le traitement paysager des abords du ruisseau renforce l’effet de transition urbaine. Diebolsheim (fond street view)
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Le village est constitué d’îlots, à dominante bâtie en centre bourg, encore marqués par de larges vergers en limite de l’espace agricole. Diebolsheim (fond street view)

Sur des parcelles rectangulaires plutôt larges sur rue, la construction principale s’installe perpendiculairement à la rue, le pignon créant la séquence sur l’espace public, soit à l’alignement, soit en léger retrait de manière à ménager un jardin de devant.
Ici, à Diebolsheim, la rue principale est cadrée par les bâtiments d’habitation offrant pignon sur rue. Entre deux constructions, on devine l’espace de la cour ou du jardin potager délimité par un mur simple ou mur bahut.

Les fermes sur cour qui bordent les rues constituent une forme urbaine caractéristique de la Bande Rhénane. Les bâtiments d’habitation et annexes délimitent l’espace de la cour ouverte sur la rue, délimité par un mur. Le jardin se retrouve en fond de parcelle, à l’arrière de la cour, et sur de larges parcelles jusqu’à la rue.

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Rue de l’Eglise, à Diebolsheim, la végétation devant l’habitation et des jardins privés déborde sur l’espace de la rue. (fond street view)
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Les bâtiments s’installent autour de la cour dans la profondeur de la parcelle. La clôture basse offre des vues vers l’intérieur de la cour. Diebolsheim (fond street view)

Quelques villages en bordure du Rhin

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Cas du village de Geiswasser, implanté en bordure du Rhin. Les paysages de l’eau et de la forêt organisent la structure et le développement du village. (fond IGN Geoportail)

Implantés à l’écart de la RD 468, les rares villages de la bordure du Rhin sont les dernières installations urbaines avant la digue du canal d’Alsace. L’eau est là, pourtant peu visible, mais ressentie à travers l’occupation actuelle du sol, les zones construites et les cordons de ripisylve qui morcellent les villages. Les villages n’ont pas de façade sur le Rhin et ne témoignent pas ou peu de relations avec les bords du Rhin.
On accède à ces villages par des petites routes qui traversent souvent une forêt dense. Inscrits dans une clairière de prairies ou de cultures, sur un plat préservé des zones inondables, les villages entretiennent un rapport visuel constant avec le contexte forestier qui apparaît comme fond de scène depuis l’intérieur du village.

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La rue est bordée par les pignons des habitations qui alternent avec les jardins de devant et les potagers. De part et d’autre de la rue s’ouvrent de larges vues sur l’espace agricole. Geiswasser (fond street view)
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Grande rue à Geiswasser, les nouvelles constructions s’implantent dans le village sur d’anciennes parcelles de vergers. La forme urbaine et l’architecture se détachent des formes héritées du bâti agricole traditionnel. (fond street view)

Ici, à Geiswasser, la rue principale constitue l’armature urbaine du village à partir de laquelle s’organise l’urbanisation. L’alternance des éléments construits et des jardins structure le paysage de la rue. L’espacement des constructions pignon sur rue et la forte présence végétale en cœur de village (vergers, prairies,…) offre des ouvertures visuelles vers les espaces agricoles.
L’emprise urbaine de ces villages n’a que peu évoluée jusqu’au milieu du XXe siècle, du fait notamment de la faible densité dans le village et des nombreuses possibilités de densification sur des parcelles de vergers et de jardins. Cependant, les villages s’étirent notamment en direction de la bordure rhénane et le tissu urbain présente une importante diversité architecturale jusqu’en cœur du village. Les récentes extensions urbaines tendent à s’affranchir des conditions d’implantation et d’insertion héritées du bâti patrimonial sur cour.

Des typologies urbaines héritées de la plaine agricole

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Le rythme des pignons et des cours anime le paysage de la rue. Nambsheim (fond street view)
Les villages de la Bande Rhénane, en lien avec la Plaine et la Hardt, ont une tradition agricole qui perdure, marquée par des cultures céréalières. Le patrimoine bâti agricole témoigne quant à lui du rapport au paysage de proximité, suivant une typologie dominante, la ferme sur cour, entre usages domestiques privées et valeurs collectives en lien avec la rue.

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La ferme sur cour ouverte sur la rue, typologie bâtie dominante dans la Bande Rhénane - Analyse des logiques d’implantation.
La ferme sur cour, avec la partie habitation – pignon perpendiculaire à la rue – se développe dans la profondeur de la parcelle. Dans la continuité du bâtiment d’habitation et formant retour d’équerre, les bâtiments annexes de l’exploitation (type remise, grange) définissent l’espace de la cour. En L ou en U, la cour est le lieu central de la vie de l’exploitation. Le potager ou jardin ferme l’espace de la cour et assure la transition avec la rue.





LES ELEMENTS DU PAYSAGE

Les éléments liés à l’eau et à la roche
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La digue : un relief qui ferme la plaine, mais une voie privilégiée de découverte du canal et du fleuve. Eschau
La digue
Ligne de force majeure qui borde le Rhin ou le canal d’Alsace, elle crée un relief continu du nord au sud de la Bande Rhénane. Elle témoigne de l’histoire de la maitrise de l’eau. Il faut l’escalader pour découvrir la vaste étendue du miroir d’eau du fleuve.
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Le boisement humide et la zone humide. Rhinau
Le boisement humide et la zone humide
En contrepoint des parties cultivées, ces éléments constituent une caractéristique majeure des paysages de la Bande Rhénane. Ils forment un long cordon d’épaisseur variable tout au long du Rhin. Les ambiances intimes liées à la présence de l’eau et à sa végétation exubérante, contrastent fortement avec la rigueur du Canal d’Alsace tout proche.
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Le barrage, l’écluse et le pont. Marckolsheim
Le barrage, l’écluse et le pont
Vocabulaire imposant du Rhin, le barrage révèle la maitrise impressionnante de l’eau pour la production d’électricité. C’est toujours un centre d’intérêt de voir les immenses péniches passer le sas de l’écluse, avec le remplissage des bassins, pour gravir les échelons du Canal d’Alsace. Ces barrages sont souvent associés à un passage au-dessus du Rhin. Ils donnent également accès aux longues îles séparant le « Vieux Rhin » du Canal d’Alsace.
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Le port. Village Neuf
Le port
Industriel ou lié à la plaisance, le port est un point de contact et d’animation du Rhin. Il donne à voir l’échelle importantes des déplacements et des transports permis par le Canal d’Alsace. Le port de Mulhouse-Rhin (Ottmarsheim, Ile-Napoléon, Huningue) est le troisième port fluvial français.
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Le canal. Rosenau
Le canal
De tailles et d’ambiances très différentes, les canaux s’affirment par leur rigueur et les perspectives qu’ils offrent. Ils permettent un déplacement doux à travers les paysages.
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Le « Vieux Rhin ». Kappel, Allemagne
Le « Vieux Rhin »
Il offre sans doute l’image attendue de prime abord, alors que la vue du Canal d’Alsace est la première en venant de la Plaine. Quand le « Vieux Rhin » s’individualise, il offre une image plus naturelle et dynamique que le Canal d’Alsace.
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La ripisylve. Volgelsheim
La ripisylve
Elle se confond souvent avec la forêt alluviale. Elle ne devient visible que dans les parties plus ouvertes, indiquant le passage des cours d’eau. Ces arbres bordant la rivière présentent différentes tailles, formes et couleurs, apportant une diversité de perception des abords des rivières.
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La confluence entre les canaux. Kembs
La confluence
Plusieurs canaux (Huningue, Neuf-Brisach, Rhône au Rhin…) se jettent dans le Rhin, créant ainsi un évènement dans le paysage avec dans certains cas la présence d’un port. La continuité du chemin de l’eau prend ici toute sa force.
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L’étang et la gravière. Rhinau
L’étang et la gravière
L’exploitation du sous-sol ponctue les abords du Rhin. De nombreuses carrières d’extraction de granulats surgissent ça et là avec leurs installations et les plans d’eau qui en résultent. Elles constituent autant d’ouvertures dans la forêt alluviale. De vastes plans d’eau de loisirs jalonnent les abords au Rhin.
Les éléments liés à l’agriculture
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Le champ. Diebolsheim
Le champ
Il met en exergue les lisières boisées de la forêt alluviales qui annoncent le Rhin. L’ouverture du champ contraste avec l’ambiance intime proche de la digue.
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La prairie humide. Saint-Louis
La prairie humide
Elle est représentée de place en place tout au long du Rhin. Elle révèle l’eau sous-jacente. Elle forme souvent une ouverture dans des secteurs refermés par la végétation arborée, s’intercale avec les champs ou bien encore avec l’urbanisation comme dans la partie sud de la Bande Rhénane.
Les éléments liés à la forêt
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La lisière. Artzenheim
La lisière
Dans ce paysage semi-fermé, les lisières forestières sont nombreuses et constituent l’essentiel des horizons. Leur qualité et leur gestion ont donc un fort impact visuel.
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La traversée forestière. Schoenau
La traversée forestière
Les routes longeant la Bande Rhénane ou celles menant au Rhin passent à travers la forêt alluviale. Elles offrent souvent des vues limitées à la lisière, sans annonce du Rhin tout proche et de sa digue.
Les éléments liés au bâti
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La ferme sur cour. Schoenau (fond street view)
La ferme sur cour
Le patrimoine bâti traditionnel de la Bande Rhénane est riche de ses nombreuses fermes sur cour. L’habitation s’installe en lien avec la rue tandis que les bâtiments d’exploitation organisent l’espace de la cour dans son prolongement. La cour ouverte sur la rue offre de nombreuses perméabilités visuelles depuis la rue.
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L’immeuble de ville. Huningue (fond street view)
L’immeuble de ville
Le bâti urbain des centres bourgs se démarque du bâti traditionnel rural par sa densité, perçue et réelle. Il présente une structuration forte, par ses volumes importants qui cadrent les voies et les alignements.
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L’usine. Ottmarsheim
L’usine
De nombreuses installations industrielles, parfois très importantes, ont pris place au fil de la Bande Rhénane. Elles établissent par endroit un lien direct avec le Canal d’Alsace (quai, structure de chargement). Liée au Rhin ou aux axes de déplacement, leur présence a une tout autre logique d’implantation que les villages. Elles semblent disséminées sur ce territoire et se mêlent aux espaces agricoles ou plus « naturels » de la forêt alluviale.
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Le lotissement. Village Neuf
Le lotissement
Le développement urbain a entrainé la construction de nombreux lotissements surtout entre le Sundgau et le Rhin, à proximité de Bâle, mais aussi en limite des villages. Les lotissements offrent une toute autre ambiance urbaine, par la trame parcellaire, l’implantions des constructions, les volumes bâtis, les matériaux… par rapport au centre tout proche.