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Portrait du Piémont Nord

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Piémont Nord - Bischholtz

LIMITES

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Piémont Nord carte unité

Au nord

La barrière vosgienne marque la limite du Piémont.

A l’est

Le Piémont se prolonge, dans la continuité, en Allemagne mais avec une présence de la vigne plus affirmée.

Au sud

L’avancée de la Forêt de Westhoffen, de l’éperon de Wasselone et l’apparition des vignes indiquent la transition vers le Piémont Viticole.

A l’ouest

Les reliefs forestiers des Vosges marquent une limite nette sur toute la longueur du Piémont Nord.

PORTRAIT SENSIBLE

La ligne de force des reliefs des Vosges omniprésente

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Le piémont forme un paysage adossé à la barrière montagneuse vosgienne. Steinbourg

Le Piémont forme une très longue ligne majestueuse et continue orientée nord/sud, adossée au relief boisé des Vosges du Nord. Il se dresse, créant un fort contraste avec les étendues agricoles en direction du Rhin. Ce relief aux crêtes boisées est modulé par les nombreux cours d’eau formant autant de porte d’entrées dans le massif montagneux. Les rivières entaillent le Piémont et s’en éloignent perpendiculairement. Elles modulent ainsi avec plus ou moins d’amplitude la pente du Piémont, créant des collines ou de petites crêtes arrondies.

Un paysage étagé formant une transition avec la montagne

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L’entrée dans le piémont est soulignée par l’augmentation des prairies, des vergers et des bois. Haegen depuis Marmoutier

Le Piémont Nord correspond aux abords et au début du relief des Vosges, jusqu’aux premières crêtes forestières. Cette unité est donc adossée à la montagne et orientée vers l’est. Autant le relief vosgien et la pente du Piémont effectuent une coupure nette vers l’ouest, autant le passage aux unités paysagères vers l’est est plus progressif. Une plus forte présence de l’arbre (verger, boisement, arbre isolé) ainsi que des prairies affirme cette transition dans le paysage.

Un paysage très lisible qui se met en scène

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Les sommets et versants des Vosges offrent de nombreux belvédères sur le Piémont Nord. St Jean Saverne

Compte tenu des particularités du relief, ce territoire s’illustre par ses très fortes visibilités. L’élévation du relief crée depuis l’est des vues frontales qui donnent à percevoir finement ce qui le constitue. Le Piémont offre également des vues en surplomb et parfois de larges belvédères depuis ses différents étages. Il en résulte de nombreuses covisibilités, mêlant au même moment la pente du Piémont et le début des unités paysagères voisines.

Une diversité d’échelle et un jeu de perceptions contrastées

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Le relief et la végétation variée offrent une grande diversité d’ambiances. Hengstwiller

Le Piémont Nord offre un mélange d’échelles de perception étonnant. De vastes perceptions lointaines succèdent à d’autres plus intimes. La pente permet de voir de loin des détails qui donnent finalement l’impression d’une certaine proximité. Le paysage contient aussi une plus grande diversité d’éléments que dans les unités voisines, ce qui combiné au relief et aux ouvertures, enrichit sa découverte. De plus la présence de boisements plus nombreux cloisonne puis ouvre les vues, ajoutant ainsi à la diversité des vues.

Des situations urbaines qui participent à l’étagement du paysage du piémont

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Les villages s’étirent en léger surplomb, entre forêt et prairies. Offwiller

Le piémont concentre un nombre important de villages et de bourgs aux implantations variées. Les bourgs les plus importants se sont implantés au débouché des vallées venant des Vosges. Ils ont profité de l’ouverture du relief, facilitant le passage pour les routes et ainsi que de la présence de l’eau. Ces bourgs se sont le plus souvent à l’origine développés perpendiculairement au relief des Vosges en suivant les vallons à mi-pente. D’autres villages, plus petits, se sont implantés parallèlement au relief en limite de la forêt des Vosges, offrant des points de repère ou des vues en belvédère.

Des villes et des bourgs implantés aux débouchés des vallées vosgiennes

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Saverne, au débouché de la vallée de la Zorn

Plusieurs villes et bourgs importants sont implantés aux débouchés des vallées venant des Vosges : Saverne est ainsi installée au débouché de la vallée de la Zorn, Ingwiller dans la vallée de la Moder. Les fonds de vallée concentrent le réseau des voies de communication (Saverne est traversée par le canal de la Marne au Rhin) et l’ouverture du relief qui facilite le passage de l’eau, favorise l’implantation des bourgs et leur développement. L’expansion industrielle du XIXe siècle a considérablement développé ces bourgs centres qui concentrent une grande part des équipements et du développement urbain actuel. Ainsi, de Niederbronn-les-Bains à Mertzwiller, le fond de vallée de la Zinsel forme aujourd’hui une longe étendue urbanisée. Ce phénomène de conurbation a tendance à se renforcer à proximité des pôles urbains structurants.

Le piémont, un paysage dense d’infrastructures

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Le canal de la Marne au Rhin à Saverne, une infrastructure paysage dans la ville. Vue sur le château des Rohan

L’unité est parcourue par un maillage dense de routes et de chemins qui relient les villages et forment un quadrillage homogène du territoire. Cependant les voies structurantes privilégient les fonds de vallée venant des Vosges voisines : ainsi, la route départementale 1062 relie Haguenau à Bitche en longeant la vallée de Falkensteinerbach. De même, la voie ferrée reliant Nancy à Strasbourg empreinte la vallée de la Zorn. D’autres infrastructures modernes, telles que l’autoroute A4 ou la ligne LGV Est traversent le piémont à proximité de Saverne, suivant une direction Est-Ouest qui contraste avec l’organisation générale Nord-Sud du département.

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Piémont Nord bloc-diagramme unité
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Piemont Nord carte unité légendée


SOUS-UNITES

Sous unité : Le Piémont sous Hochwald

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Le relief vosgien imposant du Hochwald

Comme son nom l’indique, le Hochwald est plus haut que le reste de la bordure des Vosges du Nord. Il forme une barrière bien affirmée. La force du relief met encore plus en scène, tel un révélateur, le relief du Piémont qui s’élève jusqu’à la crête. Des points de vue en venant de l’Outre Forêt, notamment entre Soultz-sous-Forêts et Riedseltz donnent un bon aperçu de cette organisation des lieux.

Un piémont plus ouvert bien lisible

Cette sous-unité du Piémont Nord est globalement plus ouverte. Le paysage se donne à voir depuis les nombreux petits vallons formés par les cours d’eau qui s’écoulent perpendiculairement au relief du Hochwald et rythment le paysage. Les villages se sont implantés en longueur en suivant les vallons, en position basse de pied de coteau. Le bourg de Wissembourg présente d’ailleurs une maitrise de l’eau remarquable avec ses canaux. La vigne, mêlée aux vergers, fait son apparition au nord de cette partie du Piémont, autour de Cleebourg et de Rott.

Sous unité : Le Piémont de la Sauer et la Zinzel

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Le relief des Vosges qui s’estompe et des vallées affirmées

Entre la forêt de Haguenau et les Vosges du Nord, les vallées de la Sauer et de la Zinzel s’affirment avec une certaine ampleur, comparé au reste du Piémont Nord. Elles forment par endroits de larges couloirs à fond plat qui constituent un axe de développement urbain de Niederbronn-les-Bains à Mertzwiller. Ces vallées sont séparées par des reliefs collinaires étendus qui offrent des vues en balcon. Entre Woerth et Reichhoffen la perception du relief des Vosges s’estompe, établissant ainsi l’impression d’une continuité avec le Piémont.

Des ambiances contrastées, plus intimes et imbriquées

C’est un paysage plus complexe qui se découvre au fur et à mesure, avec un jeu d’ouvertures et de fermetures. Cela est en partie dû à la forte présence des boisements qui modulent les vues. Le relief plus ample crée également une succession d’ambiances : fond de vallée, petits plateaux collinaires ou bien encore des clairières. La forte présence de l’urbanisation et des axes routiers ajoute à la diversité de cette sous-unité. A la faveur du relief des covisibilités entre les villages peuvent apparaître par endroit.

Sous unité : Le Piémont de Marmoutier

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Des cours d’eau longeant le relief des Vosges

Entre Saverne et Wasselonne l’orientation des cours d’eau, qui plus au nord est perpendiculaire au relief de Vosges, change au profit de rivières qui lui deviennent parallèles (Mossig et Mosselbach). Des vallées forment ainsi des dépressions le long du relief des Vosges. De ce fait un relief boisé, aux allures de légère butte, s’individualise, formant une avancée boisée vers le Kochesberg (Forêts de Tannenwald, Marmoutier).

Un paysage jardiné et graphique aux tonalités intimes

Les prés vergers et les parcelles en lanières constituent une des caractéristiques majeures de cette sous unité. Les arbres fruitiers ponctuent les prés de fauche sur de larges périmètres. Cette tonalité arborée confère aux vues un coté graphique remarquable. Le découpage parcellaire étiré qui se voit bien depuis les points hauts complète par ses lignes le pointillisme des fruitiers. L’avancée des boisements offre à cette partie sud du Piémont des ambiances intimes.

SITE PARTICULIER : Le Haut-Barr

« L’œil de l’Alsace » : un belvédère sur la plaine

Le Haut-Barr est un château médiéval en ruines situé sur la commune de Saverne. Fondé au XIIe siècle, le château du Haut-Barr se dresse au sommet d’un rocher de grès en barre à 460 m d’altitude. Il fut érigé pour surveiller la vallée de la Zorn et la plaine d’Alsace par les évêques de Strasbourg. C’est ainsi qu’il est surnommé « l’œil de l’Alsace » pour la vue spectaculaire qu’il offre sur la plaine d’Alsace et les Vosges. Il permet, par temps clair, d’apercevoir la flèche de la cathédrale de Strasbourg. Sa position permet en outre un contrôle sur les Vosges du Nord et le défilé de la vallée de la Zorn.

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Vue sur le Piémont Nord depuis le Haut-Barr

Enfin, un des intérêts du site est sa vue époustouflante sur une partie du Piémont Nord et sur l’agglomération de Saverne.

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Vue sur Saverne depuis le Haut-Barr

Une barre de grès émergeant de la forêt

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La barre de grès du Haut-Barr émergeant sur la crête, vue depuis Marmoutier
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Le Haut-Barr est implanté sur trois rochers de grès. Marmoutier

Le Haut Barr se dresse sur trois grands rochers reliés entre eux par une passerelle appelée « Pont du Diable » et un réseau d’escaliers qui mène jusqu’aux hauteurs du château. La longueur de son enceinte est bien plus imposante que sa largeur, ce qui lui donne ses caractéristiques spécifiques d’un « château-barre ». Vu d’en bas, le château reste discret, la barre gréseuse seule s’imposant visuellement au dessus des frondaisons.
La découverte du château se fait par le massif vosgien, la route d’accès à travers la forêt n’offrant aucun point de vue. A l’approche du château, le paysage devient plus minéral, la barre rocheuse s’impose, monumentale. La roche gréseuse révèle une grande variation de grain et de couleurs. Le château construit en grès également semble se fondre dans la roche qui le soutient. Le contraste est saisissant lorsque l’on monte sur les ruines du château et que le panorama s’ouvre sur la plaine et sur la vallée de la Zorn à travers le massif vosgien.

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De la forêt au rocher : l’accès au Haut-Barr

Un patrimoine architectural

La première partie du château est construite au début du XIIe siècle, en grès, à 458 mètres d’altitude. De l’édifice d’origine érigé au 12e siècle, il reste encore un logis seigneurial ainsi qu’une chapelle romane consacrée à Saint Nicolas. On retrouve également des fortifications qui s’ajoutèrent par la suite lors de remaniement du château (remparts, tour d’artillerie...), mais aussi la chapelle castrale, qui allie éléments gothiques et romans. Il est classé monument historique depuis 1874.

LES PAYSAGES URBAINS DU PIEMONT NORD

En contrebas, des villages de plaine entre les collines

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A proximité d’Uhrwiller, une campagne jardinée inscrite dans la pente des collines. Les villages se découvrent au détour des chemins avec la ligne des Vosges comme fond de scène

En continuité des villages rencontrés dans l’Outre Forêt ou dans le Kochersberg, le Piémont Nord possède dans sa limite Est des paysages urbains de transition qui s’installent dans un relief de petites collines. Ces villages constituent de ce fait le premier plan des paysages du Piémont, et au détour de la route laissent percevoir une silhouette compacte d’où émergent le ou les clochers.

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Cas du village Uhrwiller, entre Ingwiller et Reichshoffen. Implanté au croisement de deux routes, le village se développe le long des rues, formant des îlots construits. Des vergers subsistent à l’arrière du village. (fond IGN Geoportail)

De type village « tas », ces villages s’installent au croisement de deux routes, en partie basse du vallon pour se protéger des vents dominants. Les constructions s’implantent autour de ce premier noyau villageois, en restant néanmoins à l’écart du fond de vallon humide.
Les constructions s’installent le long des rues du village. Ici, à Uhrwiller, la rue principale est encadrée par des bâtiments offrant successivement pignon sur rue et corps de ferme à l’alignement avec portail permettant le passage.
Présentant une morphologie urbaine compacte, ces villages témoignent d’une relation privilégiée avec les espaces agricoles qui l’entourent.

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L’église implantée dans la perspective de la rue principale d’Uhrwiller, dont les constructions qui la borde déterminent un paysage intérieur relativement fermé.
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Les fermes sur cour intérieure définissent de longues façades le long de la rue principale d’Uhrwiller. La géographie vallonnée préserve des vues lointaines vers les espaces agricoles.

Les fermes sur cour qui bordent les rues constituent une forme urbaine caractéristique de ces villages de transition. La cour est fermée sur la rue par le pignon de l’habitation ainsi que par le corps de passage assurant l’accès à la cour.
Dans la profondeur de la parcelle, les bâtiments enserrent la cour de l’exploitation. Le jardin se trouve déporté à l’arrière de l’exploitation, en cœur d’îlot ou bien à l’articulation avec les vergers qui ceinture le village.

En haut, des villages accrochés au piémont Vosgien en situation de belvédère

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Cas du village d’Eckartswiller, dans l’agglomération de Saverne. Le village, accroché sur le piémont et marquant la lisière forestière concentre ses constructions le long de la rue principale. Les vergers sont omniprésents en contrebas du village. (fond IGN Geoportail)

Les villages de Piémont se distinguent par leur silhouette allongée qui se trouve accrochée dans la pente en limite du massif boisé des Vosges. Ils sont autant de belvédères sur le paysage en contrebas en direction de la plaine. Leur situation est d’autant plus caractéristique sur l’ensemble de l’unité qu’ils s’implantent au plus près de la forêt et s’étendent parallèlement à la pente le long de la rue principale du village.
Contraints par le relief, ces villages sont restés pour la plupart en marge du développement urbain des 60 dernières années, pour peu qu’ils soient suffisamment éloignés de la dynamique des vallées vosgiennes.

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La composition des pignons des habitations surmontés d’un toit à deux pans est une caractéristique des villages accrochés au piémont
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La rue principale du village d’Eckarswiller suit les ondulations du relief
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Le long de la D208 à proximité du village d’Hengstwiller, des vergers dans la pente au contact de la forêt

La rue principale constitue l’armature urbaine principale du village, de part et d’autre de laquelle s’organisent les constructions. Inscrite sur la pente, longeant le relief, la route du Piémont devient rue de village et se trouve bordée d’une double rangée d’habitations offrant pignon sur rue. La rue principale suit les ondulations du relief.

Le paysage en contrebas n’est visible qu’une fois dépassé les dernières habitations. Se détache alors au contact des habitations une ceinture de vergers dans la pente. L’arbre sous forme d’alignement dans les vergers assure la transition en amont avec la forêt et en aval avec les prairies.

Des bourgs aux débouchés des vallées vosgiennes qui concentrent la dynamique urbaine

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Une organisation urbaine linéaire le long de la vallée de Falkensteinerbach. Marqué par des voies de communication, la vallée concentre les flux et la dynamique urbaine récente. L’urbanisation forme une conurbation le long du cours d’eau. (fond IGN Geoportail)

Les bourgs se situent principalement à l’articulation entre les vallées vosgiennes et le Piémont Nord. Bénéficiant d’une situation géographique moins contraintes du fait du débouché de la vallée et de l’ouverture du relief, les villages ont connu un développement urbain récent et important à l’ère industrielle. Les vallées qui s’ouvrent sur le Piémont concentrent également les voies de communication. De nombreuses industries se sont donc installées dans cette situation urbaine favorable à proximité de la rivière dès le XIXe siècle.
L’eau est un élément structurant de ces paysages urbains aux débouchés des vallées. Souvent canalisée, comme ici à Gumbreschtshoffen, l’eau participe à l’économie industrielle des villages.
La forêt vosgienne marque le fond de scène de ces villages, et quelques boisements subsistent entre les vallons secondaires, organisant des paysages intérieurs changeants le long des routes.

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L’eau est omniprésente dans ces paysages du piémont, en contact avec l’urbanisation
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Alternance des pleins et vides le long de la rue

La structure des villages s’organise le long de la rue principale qui longe le cours d’eau. Le tissu bâti ancien côtoie dans une même organisation linéaire les quartiers d’habitations ouvrières ou les extensions pavillonnaires. Ici à Gumbreschtschoffen, la rue principale est bordée de petites maisons ouvrières dont le pignon s’installe à l’alignement sur la rue.

L’eau dans la ville, Saverne et Wissembourg

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Les bords du canal de la Marne au Rhin au port de plaisance de Saverne

Lieu historique de franchissement des Vosges par le col du même nom, Saverne est l’une de ces villes géographiquement implantée au débouché d’une vallée des Vosges, à savoir la vallée de la Zorn.
Siège de l’évêché pendant plusieurs siècles, la ville de Saverne témoigne par le château des Rohan de son importante histoire régionale. Traversée par la Zorn et le canal de la Marne au Rhin, Saverne bénéficie d’une proximité immédiate avec l’eau que les quais et chemin de halage mettent en scène dans et hors la ville.

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L’eau, paysage urbain d’agrément dans la ville contemporaine
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L’eau, support de flux de marchandises. Un ancien quai de déchargement à l’arrière de constructions

Traversée par la Lauter, la ville de Wissembourg s’est développée autour du site de son abbaye. Les bras du cours d’eau enserrent la ville historique et sont les supports de nombreuses promenades arborées, comme ici le long du quai du 24 Novembre.
Importante également à l’intérieur de la ville, pour les moulins et autres métiers de l’artisanat, l’eau est canalisée par un jeu d’écluses. Elle marque le paysage urbain du Faubourg de Bitche, le long des quais et dans le centre ville, à l’arrière de certaines constructions. Ici depuis un pont rue de l’Ours, les maisons témoignent du rôle majeur de l’eau dans la ville de Wissembourg, par ses larges ouvertures qui devaient servir à décharger les marchandises depuis le petit canal.

Un territoire à l’articulation entre plaine et Vosges

Les villages du Piémont Nord sont à l’articulation entre un modèle agricole de plaine (les cultures du Kochersberg ou de l’Outre-Forêt) et une tradition agricole de piémont, constituée de vergers et de prairie de fauche.
Le patrimoine bâti des villages témoigne de ces diverses appropriations du territoire suivant deux grandes typologies bâties :
- Les villages du bas du Piémont, faiblement vallonné, sont structurés par des grosses fermes d’exploitation, organisées autour d’une cour et fermées de la rue par un portail haut ou un corps de passage.
- Dans la pente du Piémont sur des parcelles étroites, les fermes s’installent perpendiculairement à la rue, l’espace de la cour assurant le rythme plein-vide entre les constructions.

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La ferme sur cour est séparée de la rue par un bâtiment formant corps de passage ou bien par un portail haut. Obermodern-Zutzendorf

La ferme sur cour
La ferme sur cour, avec la partie habitation – pignon sur rue – se développe dans la longueur, le volume d’habitation perpendiculairement à la rue. Dans la continuité du bâtiment d’habitation et au fond, parallèle à la rue, les granges et autres bâtiments annexes de l’exploitation définissent l’espace de la cour par retour d’équerre. En L ou en U, la cour est le lieu de la vie sociale de l’exploitation.

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Ici à Ernolsheim-les-Saverne, le bâtiment s’implante perpendiculairement à la rue, le pignon à l’alignement. La cour allongée sert d’espace de transition entre deux fermes bloc. Elle est non clôturée et s’ouvre sur le jardin à l’arrière de la parcelle. (fond street view)

La ferme-bloc
La ferme-bloc est composée d’un seul volume qui rassemble toutes les fonctions de la vie familiale et agricole sous le même toit. De forme simple, la maison bloc est organisée en travées verticales dans la longueur du bâtiment, avec une partie habitation, la grange, l’étable,…

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La ferme sur cour et la ferme-bloc – Deux typologies bâties qui organisent l’espace de la rue. Analyse des logiques d’implantation.


LES ELEMENTS DU PAYSAGE

Les éléments liés à l’eau et à la roche
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La rivière. Romanswiller
La rivière
Très nombreuses au débouché des Vosges, les rivières ponctuent régulièrement tout le Piémont Nord. Leur perception et leur accès constituent une des charmes de cette unité paysagère, entre ambiance montagnarde ou plus agricole.
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La fontaine en grès dans le bourg. Hengstwiller
La fontaine en grès dans le bourg
La fontaine, qu’elle soit ancienne ou récente, anime les places de villages, et témoigne d’une maitrise de l’eau pour les usages domestiques et les besoins de l’élevage. La fontaine témoigne de la présence récurrente de l’eau venant des Vosges en direction de l’est.
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La ripisylve. Dossenheim-sur-Zinsel
La ripisylve
Cette ligne d’arbre signale le passage des cours d’eau apportant repère et diversité dans le Piémont Nord. Elle souligne ainsi les directions perpendiculaires des cours d’eau par rapport au relief des Vosges.
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Le cours d’eau dans le bourg. Wissembourg
Le cours d’eau dans le bourg
L’implantation et l’organisation des villages du Piémont Nord se sont en grande partie effectuées en raison de la présence de l’eau. De nombreux bourgs et villages ont ainsi un cours d’eau qui les traverse, participant à l’animation et à la qualité de l’espace public.
Les éléments liés à l’agriculture
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La ligne de fruitier, le verger. Hengstwiller
La ligne de fruitier, le verger
Sa présence est importante dans une grande partie du Piémont Nord au pied ou à proximité des reliefs des Vosges. Il se retrouve sous différentes formes : aligné sur de petites parcelles, organisé en vergers de production (Wissembourg) ou bien ponctuant régulièrement l’étendue des prairies (Prés-vergers vers Hengstwiller).
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La petite parcelle en lanière. Saverne
La petite parcelle en lanière
Le parcellaire est encore par endroit formé de longues parcelles de cultures différentes, dont la diversité amène un effet graphique renforcé par le relief qui révèle certains versants ou offre des points de vue dominants.
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Le Pré. Allenwiller
Le Pré
L’augmentation de la présence des prés est une caractéristique de l’approche de la montagne vosgienne et de l’entrée dans le Piémont. Il donne une tonalité fraiche, parfois intime, rythmé par les clôtures, les fruitiers ou les boisements.
Les éléments liés à la forêt
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Le bois et le bosquet. Offwiller
Le bois et le bosquet
Leur présence est plus importante dans le Piémont Nord que dans l’Outre Forêt et le Kochesberg. Cette présence boisée donne ainsi une tonalité plus intime. Bois et bosquets forment de petites coupures visuelles dans le paysage, parfois des clairières. Ils annoncent la forêt des Vosges.
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La lisière. Reischoffen
La lisière
Les lisières ont une forte présence dans le paysage du Piémont Nord due au grand nombre de bois qui ponctuent le territoire. Leur perception, mise en scène par le relief, revient donc régulièrement avec un fort impact visuel.
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L’arbre isolé. Cleebourg
L’arbre isolé
D’essences diverses, ces arbres ponctuent le paysage, formant des points de repères. Leur isolement met en valeur leur silhouette. Ils apportent une touche de diversité remarquable.
Les éléments liés à la route
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L’alignement d’arbres. Ingolsheim
L’alignement d’arbres
Il accompagne, ponctuellement, les itinéraires routiers. Souvent constitué de fruitiers, il cadre la route et la signale de loin. Ces arbres donnent aussi à ce paysage du piémont une coté graphique en écho aux vergers.
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Le belvédère. St Jean Saverne
Le belvédère
Les contreforts vosgiens ou les sommets des collines du Kochersberg et de l’Outre-Forêt offrent des vues amples et dominantes sur le Piémont Nord.
Les éléments liés au bâti
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Le village à un ou deux clochers. Rott
Le village à un ou deux clochers
Les silhouettes des villages sont groupées, surmontées d’un ou de deux clochers sans qu’une répartition particulière des uns ou des autres apparaisse. Le village s’organise autour de l’église et du temple, installés au croisement des rues du village.
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Le village belvédère. Bischholtz
Le village belvédère
Compte tenu du relief qui s’élève vers les sommets de Vosges ou bien forme une petite crête bordant les cours d’eau, bon nombre de villages ont une position dominante offrant des vues en belvédère. Leur position les rend également ainsi visibles de loin, formant des points de repères dans le paysage.
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La ceinture de vergers. Marmoutier
La ceinture de vergers
Les villages sont entourés d’une ceinture d’arbres fruitiers, marquant la transition entre l’espace propre du village et l’espace agricole rural.
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Le lotissement. Lobsan
Le lotissement
Le développement contenu des villages a entrainé la construction de quelques lotissements en limite des villages. En fin et place des vergers, les lotissements offrent une toute autre ambiance urbaine, par la trame parcellaire, l’implantions des constructions, les volumes bâtis, les matériaux… par rapport au centre tout proche.